Kill Me Again (Kill me Sarah, Kill me AGAIN with love...)
(Chroniques égocentriques : The Soundtrack Of Your Life)
Radio-Blog   Caroline dit...    PUR VINYLE BABY !!!    Photoblog   KMS del.icio.us

vendredi, avril 30, 2004

SONG 67 : The Beatles : Norwegian wood (Album : Alternate Take, Soul Session 1965)

" Reiko joua Norwegian Wood, Yesterday, Michelle, Something, Here comes the sun, qu'elle chanta, The fool on the hill. J'alignai sept allumettes.
"Et de sept ! fit-elle avant de boire une gorgée de vin et fumer une autre cigarette. Ces gens là en connaissent un bout sur les joies et les peines de la vie"

Haruki Murakami : La ballade de l'impossible

La petite église au bord de la nationale, avec sa pierre salie par les gaz d'échappement, son trottoir défoncé laissant apparaître des bandes de terre pelées, sa grille métallique entourant cette petite cour garnie de cailloux devant le perron, portait sur sa façade un voile de tristesse indéfinissable accentué par le couvercle gris et humide des nuages de ce matin.
Il y a toujours une solennité empreinte de gravité dans ces cérémonies. Le lieu, le décorum religieux, la dureté de l'instant, la tristesse qui étend ses ailes plombées et obscurcit les regards. Tu sentais le froid répercuté par la pierre pénétrer ta poitrine, te glaçant les os. Les mains jointes, tes doigts convulsivement tordus, le regard perdu, tu fixais la flamme jaune du grand cierge ivoire, qui dansait dans les souffles du vent se glissant par la porte. Curieusement, seule la grâce de la voix de M., irréelle, réverbérée par la voûte, aura stoppé le frisson qui parcourait ta peau sous le coton blanc de ta chemise.
Puis c'est déjà fini et les étais du barrage tant colmaté craquent sous la pesanteur de l'instant. Avec ces mains, ces épaules qui s'étreignent sur le parvis, ces mots qui se taisent. Il aura fallu de longs moments de silences expressifs pour que lentement, le filet insidieux du vent d'avril se glissant sous les vestes, disperse petit à petit les personnes regroupées. Avec des promesses de Pont des arts.
Il aura également fallu ce double café sur la table ronde de ce bistrot étroit et populaire pour sentir à nouveau le sol sous tes pieds.

"And when I awoke I was alone
This bird had flown
So I lit a fire
Isn't it good Norwegian wood? "

Kill Me Sarah | 23:04 |




SONG 66 : Elliot Smith : Everything reminds me of her (Album : Figure 8 2000)

Non. Pas ce soir. Ca ne sort pas. Ca ne sort plus. Pourtant ça gronde, ça grouille dans tous les sens. Mais non. Pas ce soir. Tu n'y arrives pas. Pourtant il y aurait ce concert de Divine Comedy, la beauté pudique et délicate des chansons, la voix, les cordes, les couleurs. Mais non. Pourtant il y aurait cette conversation étonnante, surprenante cet après-midi, l'éclaircie dans la grisaille, mais tu oses qualifier tes mots dérisoires d'écriture. Des mensonges comme des espoirs factices et illusoires. Alors non. Et la musique même qui ne vient plus. Toujours ce disque dans la voiture depuis dimanche, comme une litanie inoffensive. A la maison, la valse de l'incertitude, l'inadéquation permanente pour finalement se résigner au silence assourdissant. Alors non. Non. Pas ce soir. Pourtant il y a l'angoisse sourde qui tord les tripes. Pourtant il y a tes paroles trop abondantes, trop appuyées, comme si tu cherchais à te persuader. Pourtant il y a tout le reste. Mais non. Non. Pas ce soir...

Kill Me Sarah | 01:52 |


mercredi, avril 28, 2004

SONG 65 : Colin Blunstone : Though You Are Far Away (Album : One Year 1971)

Tu marchais lentement, dans ces petites rues désertes du 13ème arrondissement, proches du mobilier national. Tu t'es arrêté plusieurs fois, pour une ombre sur un mur, pour les fleurs dans les marronniers majestueux, pour la douceur de la nuit, pour le faux silence de la ville. L'éclairage orange donnait juste cette petite touche d'irréalité supplémentaire faisant que tu avais envie de rester là, dans cette rue, un petit moment, accompagné de ta solitude. Juste pour sentir cette vie dans les feuilles des arbres, cette chaleur qui semblait monter du trottoir. Tu marchais lentement, dans ces petites rues désertes aux parfums de province endormie. Tu marchais lentement et puis tu t'es assis quelques instants, sur le muret surplombant le square en contrebas, juste pour savourer cet infime moment présent d'une banalité extrême. Et puis tu es rentré.
Dans la boîte aux lettres, une enveloppe blanche avec un liseré noir. Tu ne l'as toujours pas ouverte...

Kill Me Sarah | 23:45 |


mardi, avril 27, 2004

SONG 64 : XTC : Dear God (Album : Skylarking 1986)

Ce midi, la petite rue derrière ton bureau embaumait le lilas. Le soleil éclairait le trottoir sur lequel tu marchais. Les marronniers en fleurs. Le vent doux sur tes bras nus. Tu as levé la tête vers le soleil, vers le ciel bleu. Caché derrière tes verres fumés, ton regard s'est embrumé, comme souvent depuis dimanche. Devant ce ciel bleu comme ses yeux. Tu es resté comme cela, quelques minutes. Presque les yeux fermés. Terrifié et apaisé en même temps par la douceur de l'instant.

"We all have the perfection we need". Hubert Selby Jr, décédé lundi, avait eu cette phrase magnifique lors d'une interview accordée à Lou Reed il y a quelques années. "We all have the perfection we need". Tu ne saurais dire pourquoi, mais il y a dans ces mots comme une force dont tu as besoin en ce moment. La même force que dans la chaleur du soleil, le ciel bleu et les fragrances du lilas qui embaumait toute la petite rue derrière ton bureau ce midi.

Kill Me Sarah | 22:24 |


lundi, avril 26, 2004

SONG 63 : Joseph Arthur : In the sun ( Album : bootleg : Live at the gipsy tea room 2000)

"Dans tes rires c'est ton courage que j'entendais - un amour de la vie si puissant que même la vie ne pouvait plus l'assombrir."
Christian Bobin : La plus que vive

Tu as traîné un goût de sang dans la bouche toute la journée. Un sentiment d'incompréhension, d'injustice, d'abattement. Une chape de plomb sur les épaules. Un voile devant les yeux. Un vide lové au creux du ventre. Tu voudrais mettre des mots sur ta douleur pour l'expulser mais elle reste muette.
Ce midi tu t'es souvenu d'une discussion par mail datant d'il y a un peu plus d'un an. Dans le foutoir de ta messagerie professionnelle, parmi d'autres écrits que tu n'auras pas le courage de lire, tu as retrouvé cet échange de mails. C'était le 7 mars 2003. Un vendredi. Tu as regardé sur le calendrier, comme si cela avait une importance. Comme si tu avais besoin de te raccrocher à ce détail insignifiant. Ce jour là, elle t'avait avoué s'interroger sur la manière dont on se souviendrait d'elle. Cela t'avait surpris. Tu lui avais demandé ce qu'elle souhaitait laisser d'elle. Elle t'avait fait cette réponse en forme d'interrogation :

"Je ne sais pas ce que j'ai envie de laisser. Rien de matériel, sinon, [...] je ferais des trucs, je sais pas quoi, mais des trucs qui laissent des traces. Non, ce que je me demande, c'est dans le souvenir des gens, qu'est-ce qu'il restera ? de quoi on se rappellera quand on pensera à moi ? et qui se rappellera de moi ? de quoi je me rappelle quand je pense à des gens qui ne sont plus là ? de choses futiles, de petits détails, de moments. Et je me demande : est-ce que ce sera pareil pour moi ?"

Maintenant tu vas noyer tes larmes dans le silence. Comme le dit A, goodbye Claire... tu sais, t'inquiète pas pour les souvenirs... t'inquiète pas...

Kill Me Sarah | 23:10 |


dimanche, avril 25, 2004

SONG 62 : Jude : Everything's alright

Tu vois, j'ai mis une chanson gaie. Tu n'aurais pas aimé que je mette une chanson triste, tu préférais les chansons gaies. Même si là, tu sais, pour tout te dire, en écrivant j'écoute Electro-shock-blues. Mais j'ai mis Jude parce qu'il me fait penser à toi. Tu vois, j'ai mis une chanson gaie. C'est idiot, mais tout à l'heure, au bord du périph' encombré, il y avait des petits drapeaux roses sur la cime d'un chapiteau de cirque. Ils flottaient dans le vent. Tu sais, c'est juste parce que c'était beau que j'ai pleuré.

Tu sais, je parlais de toi vendredi soir. J'ai du toucher du bois trop tard.
Tout à l'heure, j'ai regardé les photos qui sont en tas sur l'enceinte à coté de l'écran. Parmi elles, il y en a une que tu avais prise où je joue de la guitare lors d'un pique-nique. Tu vois, tu ne le sais peut être pas, mais avant que tu ne me le demandes, je n'avais jamais joué de guitare comme cela pour faire chanter les autres. Et puis, sur le mur, derrière moi, il y a ce dessin de ma fille. Elle n'a pas oublié que c'est toi qui l'as dessinée. Et puis il y a ce petit morceau de métal incrusté dans ma chair. Et puis tu sais, je n'en dirai pas beaucoup plus. Tu n'aimais pas qu'on en dise trop. Alors tu vois, je parle des détails pour ne pas parler de l'essentiel. Mais tu sais, 33 ans, ce n'est pas un âge pour mourir.

Tu vois, j'ai mis une chanson gaie et ces gouttes d'eau qui coulent c'est juste parce qu'il pleut à l'intérieur ici.
Tu vois je ne suis pas trop triste...

Kill Me Sarah | 19:01 |




SONG 62 : Morrissey : Tomorrow ( Album : Your Arsenal 1992)

Dimanche matin. Le soleil brille. Tu sens une douce chaleur monter lentement. Un vide également. Un manque. Tu aimerais un dimanche de printemps, lorsque le soleil pénètre en biais par la fenêtre, presque timidement, ne pas te réveiller seul. Pour profiter de cet instant, de cette lumière. Parce que ces matins là, le soleil et le ciel bleu infini semblent rendre les peaux plus douces, plus chaudes, plus désireuses. Parce que tu aimes profiter de ces instants là, mettre un disque, traîner dans les draps, dire des mots pleins de silences, avec tes mains caressant son corps avec les rayons du soleil. Tu n'arrives même plus à te souvenir de la dernière fois, tellement elle semble loin...

"Would you put your arms around me ?
(I won't tell anyone)
Tomorrow
Does it have to come ?"

Kill Me Sarah | 11:09 |


samedi, avril 24, 2004

SONG 61 : John Cage : four minutes, thirty-three seconds

Ca commence comme un samedi paisible. Tu te lèves tranquillement, petit déjeuner, musique. Et puis tout bascule. Le disque dur commence à faire un bruit plus que suspect, tu commences à t'inquiéter fortement. Tu te dis que le moment est plus que venu de terminer la sauvegarde sur le disque dur externe acheté il y a une dizaine de jours à cet effet. Mais ce n'est pas un bon jour. Alors le disque dur rend l'âme et toi aussi.
Combien, trois, quatre années de mails, de messages perdus à jamais, parfois torrides, parfois passionnés, parfois énervés, parfois touchants, parfois banals, parfois... Combien, de concerts chargés et non sauvegardés partis en fumée, de musiques disparues. Et tout ce que tu oublies, probablement des photos, ton ancien blog, des souvenirs, des moments d'existence, des instants de vie. Comme si un incendie venait de tout réduire en cendres...
Il reste le portable, comme une bouée de secours...
Cela aurait pu être un bon week-end, ça devient un cauchemar. Tu vas oublier, reconstruire, refaire, récupérer parfois, peut être. Mais le temps est trop précieux pour le perdre de la sorte...

Kill Me Sarah | 12:48 |


vendredi, avril 23, 2004

SONG 60 : The Pixies : Is she weird? (Album : Live in Winnipeg 14 Avril 2004, 2ème date de la tournée de reformation)

"is she weird, is she white". Noir sur blanc. Ou blanc sur noir. Mélange. Contraste. Tu voudrais parfois conserver des petits instants, faits de rien, mais curieusement plein de richesses. Tu voudrais les mettre sous verre pour ne pas les perdre. Tu voudrais parfois, juste capturer un peu d'atmosphère impalpable. Comme ce verre de vin rouge bu dans cette cour, assis sur une marche.
Ou la douceur naturelle de la nuit sur la place St Sulpice, sa fontaine aux parfums d'été et ses jets d'eaux éclaboussant de lumière blanche. "is she weird, is she white, is she promised to the night". Tu aurais du t'asseoir sur un banc avec elle, pour regarder le spectacle plus longtemps...

Kill Me Sarah | 08:54 |


mercredi, avril 21, 2004

SONG 59 : The Cure : A Strange Day (Album : Pornography 1982)

La chanson du jour. Trouver celle qui collera à la journée, au texte, à rien, juste pour le plaisir, de la musique, pour un détail, un rebond. Parfois, comme aujourd'hui, une sorte d'évidence. Comme si par le plus grand des hasards, les pièces du puzzle, s'emboîtaient seules en tombant à terre. Tard, hier soir, tu ne dormais pas. Tu le sais, mais ça te frappe de nouveau. Tu ne sais te voir qu'au travers des yeux des autres. "Give me your eyes that I might see".
Et aujourd'hui, comme une fatalité, une journée, comme tu les détestes. Réunion et réunion et réunion et réunion et tu parles. Inutile. Comme un jouet mécanique que l'on aurait remonté. "Going away, On a strange day". La fatigue. Qui filtre. Par les orbites, tes yeux comme des billes de plomb. L'ennui. Les mâchoires serrées. Bouger. Comme un épouvantail mu par le vent. Faire semblant des heures durant. Frôler les cordes de ta guitare comme les cheveux d'une fille. Revenir au sujet. Pourtant le printemps qui perce derrière les nuages, les fleurs roses du cerisier en fleur, ciel bleu, soleil et enchaîner. Point suivant. Tu ne suis plus point. On te parle. Savent-ils? Qui tu es, ce que tu aimes. "Going away, On a strange day". Point suivant. Salle suivante. Enchaîner. Plateau repas. Oui bien entendu c'est certain je ne suis pas sûr. Comme si. Tels des vampires. Ils ponctionnaient directement. Dans ta chair. Un peu. De ce précieux temps. Qui te reste. Et qui s'amenuise. Point suivant. Point suivant. Tu rêves du rêve. "My head falls back, And the walls crash down". Tu n'as plus. De notion du temps. Un verre d'eau. Fraîche. Point suivant. Même le soleil a eu peur. Par la fenêtre entrouverte le vent joue de la musique avec les feuilles du grand yucca. C'est beau, bruissant, rythme brisé, frôlements, frottements. Avec le soleil qui descend. Il n'y a plus que le bruit du vent dans les feuilles sèches du yucca. Des notes, petit à petit, des notes, sur le glissement des feuilles, sous le vent. Oubli. Point suivant. "Held for one moment I remember a song". Les feuilles sur un rythme bossa. Douceur, notes nylon, presque la mer, les feuilles, les silences, le vent et les feuilles, qui frottent et frottent et frottent sur le mur, accords plaqués, João, comme si, au ralenti, les murs, le plafond s'envolaient, révélant le ciel, tu basculerais la tête en arrière, les yeux fermés, et tu sentirais le vent sur ta peau. Point suivant. POINT SUIVANT. Tard. Rentrer. Tard. Trop tard. Cracher tes mots. Pour oublier. Dormir.
"An impression of sound
Then everything is gone
Forever
A strange day"

Kill Me Sarah | 23:35 |


mardi, avril 20, 2004

SONG 58 : Wilco : Sunken Treasure (Album : Being there 1996)

"But there is no sunken treasure, Rumored to be Wrapped inside my ribs, In a sea black with ink"
Des petites choses semblent se construire, doucement, lentement, étonnement. Sans y croire vraiment. Trop de doutes. Pour tout, ou beaucoup. Trop en tout cas. Encore un trop. Trop de trop pour n'être que pas assez... tout en étant plus que ça... sans en être vraiment certain. "I am so out of tune With you". Et puis là tout de suite, tout reste coincé, dans les doigts, dans la gorge, comme si tu en avais déjà trop dit ou que la surface de l'eau dans laquelle tu te regardes tel Narcisse, commence à se troubler à cause du vent ou de mains venant s'y tremper...

Kill Me Sarah | 23:44 |


lundi, avril 19, 2004

SONG 57 : Todd Rundgren : I saw the light (Album : Something/Anything? 1972)

Tu commences à la trouver un peu trop jolie... lorsqu'elle est entrée dans le bureau ce matin tu as failli défaillir devant son sourire, ses grands yeux bleus, son teint transparent, ses taches de rousseur, sa silhouette... ta gêne doit être perceptible... ton désir également... petit à petit ta raison s'envole... tu ne devrais pas t'approcher trop près du soleil... tu vas te brûler les ailes... dans tous les cas...

"Then you gazed up at me and the answer was plain to see
'Cause I saw the light in your eyes"

Kill Me Sarah | 21:20 |


dimanche, avril 18, 2004

SONG 56 : The Rolling Stones : Cocksucker blues (Album : Inédit mythique des Stones, jamais sorti officiellement. Diffusé un samedi soir de 1976 vers minuit sur RTL dans l'émission Poste Restante de Jean-Bernard Hebey pour l'anecdote)

"I said I know it's only rock 'n roll but I like it"
Finalement il faut que tu fasses un post Stonien par an. Tout ça à cause d'un voyage dans le temps fait la nuit dernière. A cause de ce livre, Soupe à la tête de bouc de Milan Dargent. Ce drôle de titre vient d'un album des Rolling Stones, Goats head soup. Mais il ne parle pas de cet album ce livre. Il parle des Stones de 1976 et de Black and blue. C'est pour cela que tu as fait ce bond en arrière dans le temps... parce que ce livre tu l'as presque vécu il y a près de trente ans...

1976... Black and blue... C'est certain il t'avait fait rêver cet album pourtant plein de défauts. C'était le premier Stones que tu achetais dès sa sortie. Et déjà ça, c'était quelque chose. Comme Milan Dargent, tu espérais beaucoup de la tournée européenne avec les quatre dates parisiennes en juin. Seulement voilà. Tu n'as pas vu les Stones. La réponse de tes parents était ferme et définitive. Un non sans appel. Tu avais quinze ans à l'époque. Pour tes parents il était hors de question de te laisser aller seul voir un concert au milieu de tous ces jeunes chevelus drogués, forcément drogués. Et puis il faut dire qu'ils n'y mettaient pas du leur les Stones en passant au pavillon de Paris, autrement appelé "abattoirs". Avec un nom pareil, il ne fallait pas compter sur ta mère pour dire oui.
Tu finiras par le voir le concert. Le 20 décembre 1976, en prime time sur antenne 2. Ca laisse rêveur à l'heure actuelle, comme si TF1 diffusait un concert d' Einstürzende Neubauten à 20h30. Comme c'était la veille de ton anniversaire la discussion a tourné court sur le choix du programme. Ca faisait déjà plusieurs jours que tu préparais le terrain. Ce soir là, toute la sainte famille a donc regardé le concert des Rolling Stones aux abattoirs de Paris.


Encart à l'intérieur de l'édition originale de Goats head soup

Le souvenir de la tête de tes parents regardant Mick Jagger, à genoux, fouettant la scène avec son ceinturon durant Midnight Rambler, reste un grand moment. Il est toujours difficile pour des parents de se rendre compte que leur petit enfant a définitivement grandi...
Obligatoirement, après toutes ces années, le rêve a du plomb dans l'aile. Parce qu'elles n'étaient pas très glorieuses les prestations des Stones ces soirs là. Mais si tu avais pu y aller, sans aucun doute, cela aurait été le plus beau jour de ta vie. Peut être même que toi aussi, tu aurais espéré que sur Angie une jeune fille... en fait même si elle t'avait seulement embrassé cela aurait suffit à ton bonheur...

L'avantage de Black and blue c'était Fool to cry. Parce que comme le dit Milan Dargent : "Les gens peuvent me regarder avec respect, ce groupe qui est n°3 au hit-parade je le connais sur le bout des ongles ! Qu'ils m'interrogent s'ils ont des questions... "Tu vois là-bas, c'est Milan Dargent, le mec qu'est un spécialiste du groupe qui fait Fool to cry.". Et forcément ça changeait tout avec les filles. Enfin, tout, il ne faut pas exagérer non plus. Disons qu'elles ne t'ignoraient plus de la même manière. Elles venaient même te parler. Car bien entendu, parmi tous les noms de groupe ornant ton sac US, il y avait les ROLLING STONES, en grosses lettres faites au marqueur noir sur toute la largeur de la bandoulière.
Précédemment, elles se moquaient de toi en te demandant qui étaient tous ces gens inconnus, insinuant que puisque ça n'était pas au hit-parade, coincé entre Gilbert Bécaud et C.Jérome ça ne devait pas être terrible. La conversation tournait généralement court quand tu qualifiais d'étrons fumants leurs petits chéris du hit-parade. Pas étonnant qu'ensuite elles ne te parlaient plus beaucoup.

Publicité parue dans le numéro de Juin 76 de Best




Mais voilà, au printemps 1976, les Rolling Stones étaient presque en tête avec Fool to cry. Et justement, il y en avait une, fan de ces classements d'un autre temps, qui semblait tout à coup s'intéresser à ta personne. Tu as oublié son prénom après toutes ces années. Son prénom, mais pas la vision de ses fesses moulées dans son jean. Ca, curieusement, le souvenir en est encore très présent. Tu avais le temps de les regarder à loisir puisque tu s'asseyais souvent derrière elle. Les chaises de l'époque, tubulures métal, assise et dossier en contreplaqué verni, laissaient toute l'ouverture nécessaire pour contempler le postérieur de la fille assise devant. Elle faisait la fière généralement. Dédaignant les garçons de la classe, qui devaient néanmoins être nombreux à avoir des pratiques onanistes en pensant à elle. Mais miracle "Stonien", grâce à Fool to cry, cette fille était venue te parler.

Tu étais dans la cour, seul comme souvent, l'esprit ailleurs. "T'as l'album où il y a Fool to cry? Il est bien?. Ca t'avait pris de court sa question. Pourtant tu l'avais vue approcher, mais tu ne pensais pas qu'elle venait te parler. Tu as balbutié un oui, oui il est bien en rougissant. Elle a ensuite commencé à t'expliquer qu'elle trouvait Fool to cry géniiiaaaale et ceci et cela. Ca doit être le ton qu'elle a eu à ce moment là qui t'a énervé. Malgré ses longs cheveux bruns et ses fesses... Parce que toi, Fool to cry, tu ne l'aimais pas. Les Stones au hit-parade, pas de ça baby (enfin le baby tu l'avais pensé très fort uniquement). Alors tu as commencé à lui expliquer que non, Fool to cry ce n'était pas génial. Que sur le même album Hands of fate ou Crazy Mama c'était bien mieux. Que de toute manière Sticky Fingers ou Exile on Main Street c'était autre chose question rock'n roll et tu lui as sorti ta pseudo science. Pour une fois qu'une fille venait te parler musique, tu t'es laché. Tu as tenté de lui raconter Keith Richards et Brian Jones et Mick Taylor et... ça l'a gonflé la demoiselle aux jolies fesses. Poliment, elle a fait "Ok, d'accord, à plus", et puis elle est partie. Il n'y a jamais eu de plus.

Le soir même, seul dans ta chambre, tu t'es traité mille fois de crétin pour ne pas lui avoir proposé IMMEDIATEMENT de venir l'écouter chez toi cet album (contrairement à Milan Dargent, même si le résultat au final...). Et puis à quoi bon... De toute manière elle n'aurait pas aimé Hot Stuff cette pétasse. C'est après que ton imagination est partie en vrille. Tu te rejouais la scène de l'après-midi. Tu te voyais, adossé au mur, fumant une cigarette, l'air cool. Lorsqu'elle serait venue te voir, tu savais ce que tu lui aurais répondu à cette fille qui ne jurerait que par les Rubettes six mois plus tard. Oui, ce soir là, perdu dans tes rêves, tu savais quoi dire lorsqu'elle te demanderait si tu avais l'album où il y avait Fool to... Tu l'aurais regardé droit dans les yeux, en silence, puis tu aurais commencé à chanter, en tapant du pied pour battre la mesure comme la grosse caisse de Charlie Watts, oui, tu aurais chanté, et dans ton imagination tu entendais la voix de Jagger qui sortait de ta bouche et qui faisait :
"Hey! You! Get off of my cloud, Hey! You! Get off of my cloud, Don't hang around 'cause two's a crowd, On my cloud, baby, I say, Hey! You! Get off of my cloud..."

Kill Me Sarah | 22:04 |


samedi, avril 17, 2004

SONG 55 : Smog : Nineteen (Album : Dongs of sevotion 2000)

Il pleut et tu n'es pas surpris. Tu te doutais qu'il allait pleuvoir, tu avais mal au bras hier soir au concert de Jonathan Richman. Depuis ton accident, tu deviens comme les vieillards, ton bras t'annonce la pluie un jour avant. Tu mets Dongs of sevotion. Tu ne l'as pas écouté depuis longtemps mais tu es tombé en arrêt devant la version vinyle hier soir tard. Alors ce matin tu l'écoutes en buvant ton thé au lait. Cet album est toujours aussi superbe.
Il pleut et tu t'en fiches. Tu vas à Paris. Besoin de mouvement, besoin de croiser du monde, peut être des jolies filles, même pour rien, pour leur sourire comme cela, discrètement, presque de façon complice, mais tu n'as pas trop d'espoir.

Il pleut toujours. Tu sens les gouttes s'écraser dans tes cheveux tandis que tu marches sur les trottoirs humides du quartier latin. Il y a une légèreté dans tes pas, un dynamisme dans ta démarche. Tu le sens depuis quelques temps déjà. Un allant nouveau. Totalement stérile mais nouveau. Tu noircis ton index à force de faire défiler les disques vinyles dans les bacs de chez Crocodisc. Un Talking Heads, un Neil Young et un Jonathan Richman. Excellent d'ailleurs hier soir au café de la danse, vibrionnant, émouvant, facétieux, un peu cabotin également, merveilleux.
Il pleut nettement moins et t'en fous toujours autant. Tu repars avec tes achats au bout de ton bras. Encore, toujours des disques. Tu ne sais même plus si le terme substitut affectif peut encore avoir une signification à ce point. Addiction semble plus approprié. Tant pis. Comme tu le disais hier soir, tu ne fumes plus, tu ne baises fais plus l'amour. Il faut bien qu'il reste quelque chose. Alors autant acheter des disques. Ca ne compense rien mais ça te fait plaisir. D'ailleurs tu ne résistes pas à cette magnifique réédition de Loveless en vinyle 180gr chez Gibert. Il n'y avait pas de jolies filles seules.
Il ne pleut plus et tu remontes la rue Saint Jacques. La tête foisonnante de mots perdus presque immédiatement. Tu aimerais avoir un appareil qui te permette de transcrire automatiquement tes pensées sur une feuille de papier blanc. Pour ne pas laisser perdre tes mots émergeant de ton esprit comme des bulles d'air crevant la surface de l'eau. Et puis penser à aller voir l'exposition Francis Bacon dont tu apperçois une affiche du coin de l'oeil.
Il se remet brièvement à pleuvoir et ça te plait. C'est un samedi que tu devrais passer à te balader dans les rues de Paris. A regarder la vie qui s'écoule lentement. A marcher sous le ciel gris. Pour s'imprégner de cette atmosphère un peu particulière. Pour la petite odeur de poussière mouillée qui flotte discrètement. Pour regarder les filles. Quoique. Tu ne sais pas si tu dois essayer de croiser le regard de ces filles qui ne te remarquent pas. Tu souris mais tes sourires sont vains. Tu ne sais que faire. A part marcher sur les trottoirs gris.
La pluie s'est arrêtée de nouveau et finalement tu es rentré.

Kill Me Sarah | 22:09 |


vendredi, avril 16, 2004

SONG 54 : Sex Pistols : Pretty Vacant (Album : Live, Atlanta 5 Jan 78)

MIR et sa 23ème page

1. Prendre le livre le plus proche.
2. Ouvrir le livre à la page 23.
3. Trouver la cinquième phrase.
4. Ecrire le texte sur votre journal ainsi que ces instructions.

John King : Human Punk (Vintage):

"And we go and sit in the back garden where I lean against the wall under the kitchen window, stretch my DMs out for Dave's benefit, look forward to tonight as I click the cassette player on and Gaye Advert speeds her way through 'One Chord Wonders', all thick black mascara and old leather motorbike jacket, and if I was at home I'd be lining up my second wank of the day."

"We're so pretty, Oh so pretty Vacant... And we don’t care"

Kill Me Sarah | 14:59 |


jeudi, avril 15, 2004

SONG 53 : L'Altra : Traffic (Album : In the afternoon 2002)

Un peu abruti d'avoir pas mal conduit pour amener les filles visiter les chateaux de Chenonceau et d'Amboise, tu restes dans la pénombre ce soir, à écouter la musique bucolique de L'Altra. Cela faisait quelques années que tu n'avais pas mis les pieds en Tourraine, sa douceur apaisante te ravit toujours autant.
Le soleil a une saveur différente dès que l'on quitte Paris, les couleurs également. Tu aurais voulu photographier les champs de colza en fleur peignant des paysages de vagues jaunes et vertes le long de l'autoroute. Tu aimerais faire des photos comme des tableaux. Ceux que tu ne peindras jamais.

"How can I explain, my hopelessnesses? You try so patiently, pages turning."

Kill Me Sarah | 23:17 |


mercredi, avril 14, 2004

SONG 52 : Ida : What Holds the World Together (Album : Come on beautiful : The songs of American Music Club 2001)

"The wind pulls me around, and everything it touches turns weak"
C'était vendredi dernier, en fin de matinée. Tu attendais de récupérer ta voiture. Tu marchais dans le vent froid, sur ce parking de zone industrielle et commerciale de banlieue, presque totalement vide ce matin là. Tu marchais parce que tu n'avais pas la patience d'attendre sagement dans cet univers de pièces détachées et de gadgets débiles, entièrement dédié à la voiture. Tu marchais lentement, l'esprit ailleurs, lorsque ton lecteur mp3 est arrivé sur cette chanson. Tu t'es assis face au soleil sur un plot en béton, comme touché par la grâce de cette musique, de ces deux voix, de ces quelques notes de guitare. Tu l'as écoutée trois fois de suite. Comme incrédule. Toujours assis sur ton plot en béton, seul, sur ce parking sinistre, avec ce soleil pâle et ce vent froid qui continuait à s'engouffrer dans ton blouson. Ca peut paraître idiot, mais ce vendredi matin là, en écoutant cette magnifique chanson dans cet endroit minable, tu t'es dit que tant que tu pouvais être touché par la beauté comme cela, c'est que tu n'étais pas complètement foutu...

"The world is held together by the wind
That blows through Gena Rowland's hair"

Kill Me Sarah | 22:07 |


mardi, avril 13, 2004

SONG 51 : Scud Mountain Boys : A ride (Album : Massachusetts 1996)

(Via Netlex)
Elle est plutôt jolie, fille d'un physicien nucléaire et déboule à moto dans les rues d'une ville fantôme, qui n'est autre que Tchernobyl. Fascinant et effrayant en même temps.
Les villes fantômes ont quelque chose de particulier qui t'attire, te fascine. Pour les mêmes raisons qui te font parfois travailler le samedi lorsque bureaux et couloirs sont vides. Tu trouves pourtant cela terrifiant, ces endroits grouillant de vie devenus aussi silencieux qu'un tombeau. Ces rues, ces immeubles déserts, ces traces de vie antérieure qui subsistent partout, abandonnées dans la précipitation de l'évacuation, cette ambiance de fin du monde. Tu penses que l'on doit ressentir une sorte de sensation perverse de puissance, de pouvoir, à parcourir seul ces espaces immenses totalement désertés par l'homme. Le syndrome du survivant, la sensation de liberté totale, celle de pouvoir faire absolument tout ce que l'on souhaite puisque seul. Un peu comme dans Le SurvivantCharlton Heston se trouve être le seul à avoir survécu à une guerre biologique (enfin seul pas vraiment mais ça c'est le film...) et passe ses journées à revoir Woodstock.
Une solitude ultime qui glace le sang, comme ces paysages de désolation et la vision de cette centrale avec ses rayons de mort presque palpables...

Kill Me Sarah | 21:21 |


lundi, avril 12, 2004

SONG 50 : Patti Smith : Babelogue/Rock'n roll nigger (Album : Easter 1978)

"I haven't fucked much with the past, but I've fucked plenty with the future."
Déjà la 50ème chanson. Une nouvelle fois le temps passe trop vite. Tu as l'impression d'avoir débuté hier cette formule avec une chanson quotidienne. 50 jours et tu ne saurais dire ce soir ce qui s'est passé de marquant durant cette période. En fait si, tu en as une idée précise : rien. Ou pas grand chose. Ce qui est un peu faux, mais tu sais pertinemment pourquoi ta réponse est celle-ci. Alors les chansons continuent de défiler commes ces jours qui s'accumulent...
Et puis hier, en te promenant avec ta fille sur les quais de seine, tu l'emmènes à la librairie Shakespeare and Co, peut être parce que tu as l'impression que dans cet endroit, le temps n'existe plus. Tu voulais lui montrer cette boutique si extraordinaire qu'elle semble jaillir d'un conte.







Tu voulais lui montrer le puits en plein milieu du magasin avec ces pièces jetées par des clients dans l'espoir de voir leurs voeux se réaliser. Tu voulais qu'elle voie ce capharnaüm invraisemblable d'étagères bancales débordantes de livres jusqu'au plafond. Ce magasin comme un labyrinthe avec ses recoins malicieux au détour d'un rayon.
Et par-dessus tout, il y a George, cet adorable vieux monsieur dans sa veste de velours psychédélique, râpée jusqu'à la corde. Ce vieux monsieur qui offrira le livre qu'elle désirait acheter à la jeune fille qui lui a permis d'évoquer quelques souvenirs de son arrivée à Paris. Un lieu où le temps passe plus lentement, une librairie où l'on a systématiquement envie de parler aux autres clients, avec un parfum de culture beat qui s'accroche aux murs comme la poussière sur les rayons surchargés.
Tu aimerais avoir un endroit comme cela, tu en as déjà parlé. Pas pour arrêter le temps, mais pour justement avoir le temps de le regarder passer...

"Do you like the world around you?
Are you ready to behave?
Outside of society, they're waitin' for me.
Outside of society, that's where I want to be."

Kill Me Sarah | 21:30 |


dimanche, avril 11, 2004

SONG 49 : The Modern Lovers : Pablo Picasso (Album : Modern Lovers 1976 mais enregistré en 73)

En visite avec ta fille au musée Picasso, tu prends en pleine figure la force éclatante des couleurs de ses toiles. Sans parler de la fascinante beauté des femmes qu'il a peintes. Que ce soit ce portrait de Dora Maar ou celui-ci, la femme assise dans un fauteuil rouge, la grande baigneuse au livre, ou ce portrait de Marie-Thérèse. Tu ne connais la raison de ce besoin de couleurs mais il t'obsède ces jours-ci.
Tu avoues piteusement n'avoir connu jusque là Picasso qu'au travers de reproductions de ses oeuvres dans des livres plus ou moins bien imprimés. Très loin de la réalité de ses toiles et de leur impact visuel. Tu avais cette beauté à portée de la main et il t'a fallu attendre aujourd'hui pour la découvrir. Tu en ressors avec le sentiment terrible d'avoir laissé une nouvelle fois le temps filer de manière stérile durant des années. Que ce soit culturellement ou sentimentalement, tu ne fais que courir après tes années perdues...

"He could walk down you street
And girls could not resist his stare
Pablo Picasso never got called an asshole
Not like you Alright"

Kill Me Sarah | 22:53 |


samedi, avril 10, 2004

SONG 48 : Nancy Sinatra : These boots are made for walking (Album : Boots 1966)

Tu ne sais pas trop d'où ça vient, si c'est la musique de Lee Hazlewood ou le soleil, ou les deux, mais ce matin dans la voiture avec ta fille, tu te sentais rempli d'une énergie nouvelle, d'une assurance inhabituelle. Le genre de sensation qui donne envie d'arpenter les rues de Paris en souriant aux filles. Pour un peu tu te serais même senti le courage de les aborder...

Kill Me Sarah | 18:12 |


vendredi, avril 09, 2004

SONG 47 : The Go-Betweens : Karen (Album :78 'Til 79 : The lost album 1999)

"I just want some affection".
C'est terrible ces envies de corps, de chairs qui t'envahissent parfois au réveil. Tes mains souffrent de ce manque de contact charnel depuis trop longtemps. Elles en souffrent comme un amputé ressent toujours de la douleur dans sa jambe ou son bras disparu. Des images de corps entremélés te poursuivent ensuite toute la journée...
"I know this girl, this very special girl, She works in a library, yeah". Tu as toujours aimé les chansons qui avaient un prénom de fille dans leur titre. Tu as toujours aimé les prénoms féminins. Ils sont porteurs de rêves, de sensualité. Peut être parce que tu aimerais chanter aux filles des chansons qui portent leur nom. Karen te trotte dans la tête depuis ce matin. Comme le reste. Dans la chanson, elle est bibliothécaire. C'est une profession qui t'a toujours fait fanstamer...
"Oh, she's my god now Yeah! Karen yeah-yeah, Karen yeah-yeah".

Kill Me Sarah | 21:48 |


jeudi, avril 08, 2004

SONG 46 : The Smiths : The boy with the thorn in his side (Album : The queen is dead 1986)

Des fulgurances de ténèbres te transpercent comme des lames de poignards. Ca devrait aller et ça ne va pas. Comme des pièces de puzzles dépareillés qui ne s'emboîtent pas. Pourtant il y a ces discussions intelligentes avec de jolies jeunes filles toute la soirée. Alors quoi? Bien sûr, il y a toujours le manque de corps, de lèvres qui ne se rejoignent pas. Mais ça n'était pas le propos. Alors quoi? Tu n'arrives pas à te départir de cette sensation persistante de n'être qu'un décor miséreux. Tu crains qu'on ne remarque ta peinture qui s'écaille. Et en même temps non. Tu n'acceptes plus. Tu ne te satisfais plus de cette fausse explication. La valeur des autres semble te révéler petit à petit la tienne, celle que tu refuses d'accepter de crainte de la voir disparaître. Le doute t'es nécessaire. Mais le malaise subsiste.

"L'odeur, l'odeur du passé était là, néanmoins vibrante et accablante. Une odeur fantôme tout en persistances douloureuses qui volaient bas autour de lui... Et faisait mal. Comme un reste d'affiche décollée qui lutte contre l'arrachage."
(P.Eudeline Dansons sous les bombes)

Et ces images qui s'entrechoquent comme dans un diaporama en accéléré et infini. Des flux et des reflux de transparence, d'existence. Ces bouches, ces regards, ces traits doux ou anguleux, ces visages qui passent et repassent sans pouvoir les saisir. Ces douceurs, ces tendresses, ces duretés.
Qu'es-tu au milieu d'eux? Y'en a t'il pour toi? Malgré tout tu te sens gris alors que tu te voudrais couleur. Une seule te suffirait. Non, au moins deux, pour évoquer tes conflits internes.

On parle souvent de sérénité dans les toiles et les couleurs de Mark Rothko mais elles sont violences et affrontements. Ses toiles t'obsèdent. Tu voudrais être un tableau de Rothko, cisaillé par une négation violente, devant lequel la foule se presserait. Peut être même que certains jours, de jolies femmes aux mains douces et fines, laisseraient leurs doigts glisser sur toi...

"A murderous desire for love
How can they look into my eyes
And still they don't believe me ?"



Mark Rothko : Untitled (Black on grey)

Mark Rothko : Untitled 944

Kill Me Sarah | 22:06 |


mercredi, avril 07, 2004

SONG 45 : Sonic Youth : Stereo Sanctity (Album : Sister 1987)

Des musiques infinies tournent dans ta tête, des mots que tu n'écriras jamais. Tu marches dans les couloirs, croises des gens, dis bonjour machinalement, absent. Les guitares de Sonic Youth résonnent encore dans ta tête. Peut être aussi des mots lus ce matin. Sur la chanson précédente, Kim chante "do you want to see, the explosions in my eye". Elle n'est pas là depuis deux jours. Tant pis, loupé. Sa collègue est jolie tout de même, mais l'autre avait quelque chose en plus de terriblement attirant et d'intimidant en même temps. Tu continues. Le sourire de M comme tous les matins, ses yeux lumineux. Tu serres tes doigts, tu joues distraitement avec eux, les croisant, les frottant sur ta paume. Pour que tes mains n'aillent pas se poser sur les corps de ces filles qui t'attirent.
Tu voudrais un moment de tranquillité, d'oubli, de tendresse. Poser ta tête sur la poitrine d'une de ses jolies filles, la serrer contre toi, sentir ses bras dans ton dos, ses doigts sur ta nuque, dans tes cheveux. Peut être effleurer leurs lèvres. Peut être plus. Sentir leur peau sous ta main. Tu n'oses imaginer leur surprise si tu venais comme ça, au bureau, les prendre dans tes bras, les embrasser...
Tu marches dans les couloirs, tu te sens loin, ailleurs, transparent aux regards de tes collègues. Alors tu n'entends plus que du silence, tu étouffes les bruits, les autres voix qui s'élèvent. Seule la tienne continue de te parler, bâtissant inlassablement les murs de ton jardin d'intérieur...

" beauty lies in the eyes of another's dreams, beauty lies lost in another's dream"

Kill Me Sarah | 10:34 |


mardi, avril 06, 2004

SONG 44 : Nirvana : Heart-Shaped Box (Album : Live Milan 25-02-1994 antépénultième concert)

"It's better to burn out Than to fade away"

D'accord c'était hier mais peu importe, c'était hier de toute manière. Il y a dix ans. Des milliers, voire des millions de gamins découvraient l'existence de Neil Young et My My, Hey Hey (out of the blue) entrait au panthéon de la légende du rock, au moment même où Kurt Cobain appuyait sur la détente de son fusil. "And I swear that I don't have a gun, no I don't have a gun".

Flash-back. Fin 1991, Canal+, un dimanche midi, l'émission s'appelait Rapido. Les trois types interviewés dans leur chambre d'hôtel à Londres, rideaux tirés, sont complètement avachis sur la moquette, le dos contre le lit, lymphatiques. Etonnant contraste avec les images plutôt violentes du concert entrecoupant l'interview. La claque. Le lendemain tu prends le train en marche et cours à la Fnac de Créteil chercher Nevermind. Comme Smells like teen spirit ne passait pas encore sur MTV, il a fallu demander au vendeur, qui pour une fois savait de quoi tu parlais. Tu rentrais chez toi avec un bébé nageur, un son de batterie comme on n'en avait pas entendu depuis bien longtemps, des chansons qui n'auraient pas eu autant de retentissement si elles n'avaient pas enterré les années 80 et plein de silence après la dernière où Kurt nous disait qu'on pouvait manger du poisson puisqu'ils n'ont pas de sentiments. Bizarrement, peu de temps après tu t'es remis a acheter Rock & Folk que tu n'avais pas lu depuis 1980.

Ce que l'on peut reprocher à ce disque, c'est d'avoir lancé la mode des hidden tracks (ou ghost tracks ou quelque soit leur nom). Ce n'était pas la première fois qu'un disque avait une sorte de chanson cachée comme cela, en fin de face. C'était moins facile avec un vinyle bien sur. Mais de mémoire, sur Island de King Crimson en 1971, il y a avait un petit morceau de musique après la dernière chanson. D'ailleurs, Kurt Cobain aurait déclaré lors d'une interview qu'il avait décidé de devenir musicien après avoir écouté un de leurs albums. La boucle est bouclée. Le reste fait partie de la légende. Et comme il est dit à la fin de L'homme qui tua Liberty Valence, "si la légende est plus belle que la vérité, alors imprime la légende".

"Hey hey, my my, Rock and roll can never die"

Kill Me Sarah | 03:31 |


lundi, avril 05, 2004

SONG 43 : Nick Drake : Poor Boy (Album : Bryter Layter 1970)

Une journée à avoir les idées comme du charbon. Sans trop savoir pourquoi, mais tout ressentir en négatif. Le manque d'envie d'être au bureau. La jolie fille qui répond à peine à ton bonjour. Te sentir terne. L'envie de fuir, de partir, de s'isoler pour ne plus voir personne qui commence à monter, à déborder de partout. Une journée où l'on voit les derniers restes d'espoir qui s'accrochaient à la paroi disparaître un peu plus. Et toujours cette fille qui passe et repasse devant ton bureau… tu aimerais pouvoir lui dire qu'elle te plait terriblement… en même temps c'est crétin… d'être attiré juste comme ça… ou plutôt, c'est significatif. Elle est peut être fan de Florent Pagny, de la Star Ac' ou un truc dans le genre. Tu penses à High Fidelity. Lorsque Rob se rend compte que l'on peut être intéressant même sans posséder de disque des Beatles. Ce qui est une évidence bien entendu. Mais entre ne pas avoir de disques des Beatles et considérer la Star Ac' comme le summum de la création musicale il y a un gouffre. De toute manière c'est idiot d'espérer quoique ce soit avec cette fille. Celle-ci ou d'autres d'ailleurs. Ca t'éviterait de te taper la tête contre les murs. Mais elle t'obsède. Elle t'obsède complètement. Peut être parce que tu ne sais rien d'elle.

Hier soir, avant de t'endormir, dans ce moment de flottement où les pensées vagabondent plus librement, pendant que le sommeil gagne petit à petit, tu imaginais que quelqu'un amenait une guitare au bureau, qu'on te demandait d'en jouer et de chanter une chanson. Ce qui, quand on connaît ta voix pourrie, fait plutôt sourire. Tu le faisais, surtout parce que la fille était là elle aussi. Alors tu chantais Green eyes de Coldplay. Pourquoi cette chanson tu ne sais pas trop. C'est la première qui te soit venue à l'esprit. Peut être parce que les paroles ont un coté déclaration et qu'elle est facile à jouer. Cela ne t'empêche pas de la massacrer et de la chanter comme un crapaud. Aussi parce qu'il y avait peut être une chance qu'elle la connaisse. Voilà, tu te voyais lui chanter cette chanson en la regardant dans les yeux. Ton incommunicabilité est telle que tu en es réduit à imaginer ce genre de mise en scène ridicule. Tu ne sais pas parler aux filles, tu n'as jamais su. Tu ne sais jamais quoi dire de toute manière. Pas très glorieux, pour ne pas dire minable… Tu ferais mieux de tourner la tête ailleurs…

Kill Me Sarah | 13:35 |


dimanche, avril 04, 2004

SONG 42 : The Moldy Peaches : Steak for chicken (Album : The Moldy Peaches 2001)

Tu as souvent l'impression que tes pensées t'échappent comme le temps te file entre les doigts. Beaucoup trop de choses t'échappent en fait. Parce que tu ne les comprends pas où que tu n'es pas capable de les percevoir, de les capter au bon moment. Le doute de soi ralentit la perception. Au point que souvent tu te dis qu'il te faudrait une deuxième vie. Pour au moins réussir à en vivre une correctement.

Kill Me Sarah | 21:23 |


samedi, avril 03, 2004

SONG 41 : Piano Magic : The end of a dark, tired year (Album : The troubled sleep of piano magic 2003)

Il y a un an, tu ne pensais pas que cette page existerait encore aujourd'hui. Tu ne pensais pas que tu rencontrerais ces personnes devenues des proches. Tu ne pensais pas que l'écriture prendrait autant de place. Tant de choses se sont déroulées. Tant de choses et si peu à la fois. Un an pour avoir l'impression d'en être toujours au même point même sur certains aspects, sans avoir réussi à remplir cette page blanche évoquée alors. Un an pour oublier le je au profit du tu. Un an de hauts et de bas. Un an d'espoirs et de déceptions. Une année passé trop vite, terriblement trop vite. Avec cette impression persistante que beaucoup de tes illusions, de tes espoirs se sont consummés comme du papier d'arménie, laissant derrière eux quelques volutes de fumées et cette odeur persistante faisant croire encore à leur présence.

"The end of a dark, tired year, I slept bad, in bad dreams, on bad beer, I tried to get on but you nagged in my ear."

Kill Me Sarah | 21:54 |


vendredi, avril 02, 2004

SONG 40 : Hood : You show no emotion at all (Album : Cold House 2001)

Tu as l'impression de jouer à cache-cache avec elle. En réunion toute la matinée tu n'as pu la voir. Quand tu redescends, elle est à la machine café, ce lieu stratégique d'échange. Avec ses deux collègues. Tu essayes de ne pas trop la regarder, juste un peu, juste pour qu'elle le remarque. Mais pas plus. Comme un petit signe de connivence. Comme ce sourire échangé furtivement lorsqu'elle a jeté un oeil dans ton bureau en passant devant. Tu ne risquais pas de la louper, tu lèves la tête au moindre bruit de pas. Tu commences presque à reconnaitre le sien qui approche.
Pourtant tu sais que tu ne dois pas y croire, tu ne dois pas laisser ton esprit fertile partir dans la ronde infernale des fantasmagories. Ca serait comme de prendre ton élan pour t'envoler du haut d'une falaise. Pour aller t'écraser immanquablement plusieurs mètres plus bas. Tu voudrais rester froid, insensible, distant. Pour te préserver. Mais ça déborde de partout. Avec le temps qui avance trop vite, comme un couperet inexorable...

Kill Me Sarah | 21:58 |


jeudi, avril 01, 2004

SONG 39 : The Jam : Private hell (Album : Setting sons 1979)

Chirac vient de terminer de son foutage de gueule médiatique. Un 1er avril, faut-il rire quand il nous explique que nous n'avons rien compris à sa politique, pauvres crétins que nous sommes? L'aplomb des politiques te sidèrera toujours.

"Je ne sais pas son prénom, Mais je sais qu'elle m'a dit non"
Hier soir, The Coral en concert (avec de fantastiques Zutons en première partie). Ces trois filles autour de toi. Dont une, t'attirant plus que les autres, avec ses cheveux de jais sur sa peau pain d'épice, ses yeux noirs et profonds, son sourire, les épaules dénudées par son débardeur (tu l'as déjà dit quinze fois mais tu adores les épaules...), ses goûts musicaux plus affutés que ceux de ses deux amies. Quelques sourires comme cela, peut être quelques regards. Des mots, peu, pour lui donner raison face à ses deux copines. Une proximité troublante durant l'attente entre deux groupes. Un regard légèrement plus appuyé à la fin du concert également. Tu la laisses partir avec ses amies sur un sourire réciproque. Sans un mot, sans un geste. Le pathétique te gagne. Que ce soit parce que tu les laisses partir sans rien dire, ou parce que tu tentes maladroitement d'établir le contact avec ces filles probablement trop jeunes pour toi, ou l'inverse, trop vieux pour elles. Pathétique.

"Je ne suis pas homme à femmes, Dans ma vie la solitude, Si souvent, souvent, A pris ses habitudes"
Comme cette collaboratrice du cabinet de commissariat aux comptes en mission depuis lundi, passant et repassant devant ton bureau. Tu passes les saluer tous les matins uniquement pour elle, parce qu'elle te plait. Tu échanges parfois quelques mots avec elle à la machine à café. Elle vient te poser des questions professionnelles. Revient pour d'autres questions, s'assois en face de toi. Son regard pétille, elle sourit. Tu la fais sourire avec ton coté décalé, un peu ironique. Enfin tu ne sais pas trop. Tu voudrais lui parler d'autres choses que de chiffres. Mais elle n'est là que pour ça. Tu crains que cela soit déplacé. Alors tu n'oses pas. Tu te dis pas maintenant, plus tard. Toujours plus tard. Jusqu'à ce qu'il soit trop tard. Toujours trop tard. Tu penses qu'elle n'est pas libre. Que tu ne peux lui plaire, la séduire. Tu te dis que c'est une nouvelle déception en puissance. Un nouveau non immuable. Alors tu te tais. Avec elle comme avec d'autres dont tu ne parles pas obligatoirement. Tu croises trop de filles qui te plaisent en ce moment, ou peut être t'accroches-tu au moindre regard comme un naufragé sentimental. Pathétique.
Et malgré tout ça, malgré ces manques, ce vide qui s'accentue de jour en jour, malgré le manque de sommeil chronique, tu te sens bien, plein d'énergie. Tu n'y comprends plus rien.

"Closer than close - you see yourself -
A mirrored image - of what you wanted to be.
As each day goes by - a little more -
You can't remember - what it was you wanted anyway.
The fingers feel the lines - they prod the space -
Your ageing face - the face that once was so beautiful,
is still there but unrecognizable -
Private Hell."

Kill Me Sarah | 22:19 |




INTERLUDE MUSICAL, EPHEMERE ET HUMORISTIQUE (si, si, au... pfiouu... 17ème degré au moins)

Tu ne sais plus trop d'où est venue l'idée. Très certainement un soir de beuverie autour d'une table en buvant un verre avec d'autres blogueurs. La radio-blog du 1er Avril. L'idée étant de mettre des chansons que l'on possède, que l'on a aimé ou que l'on aime encore mais qui craignent très fort, voire sont complètement nases. Tu te souviens que certaine évoquait A-Ha, une autre n'avait semble-t-il que l'embarras du choix, un autre nous promettait du hard craignos de premier choix. Tu n'as pas voulu tricher, tu n'as sélectionné que des chansons que tu possèdes, dont tu as acheté le disque avec tes sous. Pour bien montrer qu'il y a avait une volonté délibérée de posséder ces merdes chefs-d'oeuvres impérissables. Il était trop facile de sélectionner quelques daubes au hasard. Toujours est-il que, ne craignant ni le ridicule, ni la mort de ta réputation surfaite, tu livres en exclusivité ta sélection pour la radio-blog du 1er Avril. Les commentaires (après écoute, c'est obligatoire) sont les bienvenus (cela dit dépéchez-vous d'écouter parce que tu ne vas pas laisser ça bien longtemps) :

1 & 2 : Jean-Patrick Capdevielle Oh Chiquita & Salomé. (79-81)
Le plus grand de tous, ton préféré toutes catégories, tu adores ce type depuis qu'il est apparu en 79 avec ce tube immortel qu'est Quand t'es dans le désert (depuis trop longtemps nanana...). Oui, puisque c'est de lui qu'il s'agit, Jean-Patrick Capdevielle aka Bruce Capdylan. Musicalement il a piqué 3 accords et un semblant de phrasé à Dylan, quelques arrangements à Springsteen. Mais là où Capdevielle écrase la concurrence c'est dans les paroles. Il reste le seul à avoir porté la euh... poésie... euh... urbaine... euh... française à son paroxysme. Ecoutez ou lisez les paroles de Oh Chiquita avec ses "Y'a les pantins d' l'Apocalypse, Qui ont voulu m'faire voir trop d'éclipses, et j'ai froid" et ses "La pauvre Elise lui dit : "C'est tout c'que tu m'donnes ?" Et y'a personne ici pour lui dire son ch'min, Alors y m'demande si c'est encore loin, L'hôtel de la déroute". On atteint des sommets également sur Salomé, "Avec ses yeux peints couleur mélodrame, on fait tout ce qu'on peut du temps et d'son âme... ". Ah Jean-Patrick s'il était si facile de faire du Dylan ça se saurait. Il méritait d'avoir deux chansons. Sans conteste un de tes artistes cultes.

3 : Ange : Les longues nuits d'Isaac (1974)
Là encore on touche au sublime. Ange ou le Genesis français ce qui veut tout dire. Groupe Belfortain (si, si) toujours en activité depuis les années 60/70. De la musique progressive française avec ce son de merde énauuuuurme lié très probablement à la qualité des studios ruraux français de l'époque. Il faut écouter plus particulièrement : les paroles euh... comment dire... euh... enfin les paroles quoi, le son des claviers et de la guitare, tout, en fait il faut tout écouter. Avait quand même le mérite, avant Téléphone, d'avoir un peu de notoriété voire de crédibilité (si, si).

4 : Emerson, Lake and Palmer : Jerusalem (1973)
Un des dix premiers disques que tu aies acheté et donc forcément tu le connais par coeur même après toutes ces années. Du rock progressif lourdingue au possible, un trio orgue, basse, batterie. Reprise d'une sorte de cantique (tu n'es pas un spécialiste). Il y a des morceaux bien pire mais ils font généralement un bon quart d'heure au minimum donc tu t'es limité au single (si, si).

5 : Kim Carnes : Bette Davis eyes (1981)
Hmmmm le beau tube des années 80, hmmmm les beaux synthés, hmmmmm la jolie batterie...

6: Chris de Burgh : Don't pay the ferryman (1982)
Encore un tube (si, si). Euh quoi dire... tout est dans son nom en fait... Chris de Beeuuuuuuuurgh. Peut être le fameux "cri qui vient de l'intérieur" cher à Lavilliers (voir plus bas).

7 : Toto : Good for you (1982 (une grande année))
Ah les requins de studio cocaïnés de la cote ouest... Sur le même album on trouve Rosanna, Africa, que des tubes. Les paroles (doit-on réellement évoquer la musique) disent : "I could be good for you, you could be good for me too". On va dire que non en fait. Entre 82 et 84 tu as usé ce disque sur ta platine... ça fait frémir...

8 : Bernard Lavilliers : Noir et blanc (1986)
Ah Nanar... au fur et à mesure que ses muscles grossissaient, l'intérêt de ses chansons diminuaient. A partir des années 80 tout s'est dégradé. Il n'empêche que cet album tu as du l'écouter au moins cent fois et le fait qu'il plaisait à une fille dont tu étais amoureux (ça n'a jamais rien donné mais vous vous en doutiez un peu non?) ne t'excusera pas. Et ces paroles... tu t'es toujours demandé à quoi il pensait quand il dit que la musique est un cri qui vient de l'intérieur...

9 : Phil Collins : That's just the way it is (1989)
Aaaaah l'incontournable Philibert, musique rêvée pour les ex-futur golden boys ou trentenaires avachis... Pour ta défense tu peux dire que celui là on te l'avait offert. N'empêche... Comme dit Philippe Manoeuvre : Pardonne mais n'oublie pas. L'avantage de l'inconvénient c'est qu'on peut prendre n'importe quelle chanson au hasard.

10 Yes : Arriving UFO (1978)
Là on touche au (bas) fond du mauvais goût. Tu as adoré ce groupe, tu as du aimer ce disque. Ton cerveau refuse de s'en souvenir mais tu as du l'aimer.

Kill Me Sarah | 02:04 |


Ego
Sexe : M / Age : 44
Profession : Aucun interet
Situation : Helplessly Hoping

14 jours à La Baule (Pdf)

This page in bad english
Mail me?
Playlist
Dresden Dolls : Dresden Dolls
Andrew Bird : The Mysterious Production Of Eggs
The Arcade Fire : Funeral
Rufus Wainwright : Want two
Nirvana : When the lights out
Eels : Blinking lights and other revelations
Beck : Guero
I am Kloot : Gods and monsters
The Smiths : The world won't listen
Hood : Outside closer
V.a : Golden apples of the sun
Jude : Sarah
Antony and the Johnsons : I'm a bird now
Black heart procession : 2
Lou Reed - John Cale : Songs for Drella
Pinback : Summer in abadon
Blonde Redhead : Melody of certain damaged lemons
Joy Division : Closer
Otis Redding : The definitive Otis
Links in new window ?
Blogs
Links
Blogonautes
Weblogues
Pitchfork
Popnews
Uncut
Mojo
Au fil de mes lectures
Liberation
Brave Patrie

archives