Tu n'en donnes peut être pas l'impression, mais depuis quelques temps, tu arrives enfin à prendre du recul sur les évènements de ces derniers mois.
Venir écrire ici t'aide énormément pour ne pas garder toutes ces pensées en toi. Ce recul te permet de voir les choses différement. Tu en avais besoin pour retrouver un peu de sérénité, pour sortir un peu la tête de l'eau et respirer. Ecrire ici est comme une bouffée d'oxygène.
Cela te fait penser à ce tableau de Salvador Dali. En cliquant sur l'image vous le verrez en grand, prenez un peu de recul, plissez légèrement les yeux et celui-ci devient complètement différent.
Voilà, le recul ça sert à ça, à révéler la profondeur de toutes ces choses essentielles que tu ne voyais plus.
Salvador Dali : Gala Contemplating the Mediterranean Sea Which at Twenty Meters Becomes the Portrait of Abraham Lincoln - Homage to Rothko (second version), 1976
Tu viens de terminer La fin d'une liaison de Graham Greene. L'histoire d'une femme mariée et de son ancien amant, l'histoire d'un amour passionnel et de ses déchirures. La femme s'appelle Sarah. Ca t'a fait sourire. Au milieu du livre il y a ce passage, extrait du journal de Sarah. Tu l'as lu et relu plusieurs fois de suite. Tu l'as ensuite souligné de deux traits de crayon de papier dans la marge. Comme d'autres passages d'ailleurs, mais celui-ci t'a profondément troublé. Tu te poses et te reposes plein de questions à la lecture de ces quelques lignes. Tu te poses toujours trop de questions.
"Je sais qu'il a peur du désert qui l'environnerait si notre amour devait finir, mais il n'arrive pas à comprendre que ma crainte est exactement la même. Ce qu'il dit tout haut, je me le dis en silence et je l'écris ici. Que peut-on construire dans le désert? Parfois, à la fin d'une journée où nous avons fait l'amour très souvent, je me demande s'il n'est pas possible que le désir physique s'épuise, et je sais qu'il se le demande aussi et qu'il a peur de cette borne où commence le désert. Que ferons-nous dans le désert si nous nous perdons l'un l'autre? Comment peut-on continuer à vivre après cela? Il est jaloux du passé, du présent et de l'avenir. Son amour ressemble à l'une de ces ceintures de chasteté qu'on employait au Moyen Age, ce n'est que lorsqu'il est avec moi, en moi, qu'il se sent en sécurité. Si seulement je parvenais à le rassurer, alors nous pourrions nous aimer dans la paix et le bonheur sans cette frénésie sauvage, et le désert reculerait, hors de notre vue." Graham Greene : La fin d'une liaison
Trop bu ce soir...et tu tombes sur cette histoire qu'elle raconte. Tu écoutais ce disque en boucle, cette "putain" de deuxième face, si la notion de deuxième face dit encore quelque chose à quelqu'un, parce que c'est un des cinq dix plus grands albums que le rock ait jamais produit. Parce que dans ce disque, parce que dans leurs jets de pisse il y a plus d'humanité que dans le moindre mot de Sarkozy. Ca n'a rien à voir mais... les conversations avec V. te manquent...
"No one knows what it's like To be the bad man To be the sad man Behind blue eyes
No one knows what it's like To be hated To be fated To telling only lies
But my dreams They aren't as empty As my conscience seems to be
I have hours, only lonely My love is vengeance That's never free..." Who : Behind blue eyes
P.S : (Edit du lendemain) Note à toi même : éviter de venir écrire ici quand tu as trop bu, ça t'évitera de remettre le post en ordre le lendemain matin...
Il n'y a pas grand chose à dire... l'humanité elle la porte sur son visage, dans son regard... C'est con, mais la vie ça fait pleurer parfois... si un jour on te demande pourquoi tu viens lire tous ces blogs, pourquoi tu viens lire tous ces mots, tu sauras quoi répondre... Il n'y a juste qu'à lire ça.
"Il ne parle jamais. Le seul moment où l'on peut entendre un son sortir de sa bouche c'est, lorsqu'ayant trop bu, il émet une sorte de cri rauque, indéfinissable, un cri de bête inconnue où transparaissent des accents de colère. C'est peut-être la seule révolte dont il soit encore capable : un bruit atroce qui ne ressemble à rien, comme sa propre vie qui s'épuise dans l'indifférence ne ressemble à rien."
Cela te rappelle ce vers de Walt Whitman :
"I sound my barbaric yawp over the roofs of the world." Walt Whitman : Leaves of grass
Le rêve, toujours le rêve... Mister V en parle aussi, T'en parle, mais comme il n'a pas de commentaires, tu lui réponds ici, et puis ça t'a fait sourire ce "Phantom killed"... Le rêve, le rêve... finalement, ton rêve de la nuit dernière ce n'était rien d'autre que cette chanson...
Last night I dreamt That somebody loved me No hope, no harm Just another false alarm
Last night I felt Real arms around me No hope, no harm Just another false alarm
So, tell me how long Before the last one ? And tell me how long Before the right one ?
The Smiths : Last night I dreamt that somebody loved me
Piou t'as appelé l'insomniaque-miroir sur son blog. Tu trouves ça très beau. Tu ne sais pas trop si ça te correspond ni même ce que cela signifie vraiment malgré ses explications, mais tu trouves ça beau et c'est déjà beaucoup. La beauté devient si rare. Tu te dis que ça ferait un titre magnifique pour un disque ou un livre. En fait, ça serait le titre idéal pour le livre que tu n'écriras jamais.
Le miroir est bien terne en ce moment, il ne reflète pas grand chose. Tu aurais bien besoin que l'on te fasse briller.
"I'll be your mirror reflect what you are, in case you don't know I'll be the wind, the rain and the sunset the light on your door to show that you're home... The Velvet Underground : I'll be your mirror
Half asleep I hear a voice Is it only in my mind Or is it someone calling me someone I failed and left behind
Est-ce l'ambiance orageuse? Est-ce le rêve de la nuit dernière? Tu voudrais entendre des voix ce soir mais personne ne te parle. Il y a des nuits trop sombres qui ne font pas bon ménage avec le silence.
To work it out I let them in All the good guys and the bad guys that I've been All the devils that disturbed me and the angels that defeated them somehow Come together in me now
Ta vie ressemble parfois à un puzzle où il manque des pièces. Que sont-elles devenues? Qu'en as-tu fait? Les retrouveras-tu un jour? Qui t'aidera à le compléter? Trop de questions sans réponses.
Face to face I greet the cast Set in silence we begin Companions in an empty room I taste their victory and sin
Une journée vide. Vide de sens, vide de tout. Les brouillards du rêve se sont dissipés laissant place à la banalité quotidienne. Tu crois trop en tes rêves.
To work it out I let them in All the good guys and the bad guys that I've been All the devils that disturbed me and the angels that defeated them somehow Come together in me now
Tu voudrais des étincelles, tu voudrais des passions, tu voudrais toucher le ciel. Tout cela semble parfois s'éloigner trop loin pour que tu puisses l'attraper. Alors, comme d'habitude, tu mets un disque. Ce soir tu as mis cette vieille B.O de Phantom of the paradise. Il a pris un coup de vieux ce disque, comme toi peut être. Il sonne un peu ringard mais tu l'as toujours aimé sans vraiment savoir pourquoi. Un vieux souvenir.
A tale of beauty and the beast I defend my soul from those who would accuse me I share the famine and the feast I have been the world and felt it turning seen the jester yearning to amuse me
Mais il reste cette chanson. Encore une plainte, toujours une plainte. Tu as du mal à te rappeler les images du film. Trop loin dans tes souvenirs. Il a mal vieilli lui aussi.
Like a circus on parade Seldom close enough to see I wander through an angry crowd and wonder what became of me
Elle colle parfaitement à l'ambiance de cette soirée cette chanson. Il y a des soirs qui ne sont pas fait pour l'excellence. Où l'on a envie de plonger dans sa mémoire poussiéreuse. Histoire de bien gratter au fond de la boite à souvenirs, voir si par hasard quelque chose ne nous aurait pas échappé.
To work it out I let them in All the good guys and the bad guys that I've been All the devils that disturbed me and the angels that defeated them somehow Come together in me now
Tu écris ces mots sans intérêts juste pour t'en débarrasser, comme si cela pouvait t'enlever cette solitude poisseuse qui te colle à la peau ce soir. Comme cette chanson. Et puis, se dire que demain il y aura du soleil, se dire que demain tu auras oublié cette soirée. Même si tu vas réécouter ce Phantom's Theme.
Tu as fais un rêve troublant cette nuit. Tu as rêvé d'une femme un peu étrange et mystérieuse mais terriblement séduisante. Elle était étrange cette femme parce que son apparence physique changeait perpétuellement. A chaque fois que tu posais ton regard sur elle, tu ne savais pas qui elle allait être. Les visages et les expressions qu'elle prenait ne te semblaient pas étrangers, tu avais l'impression de les connaître, du moins ils éveillaient certains souvenirs en toi sans que tu saches réellement lesquels. Elle semblait comme un de ces morphings où l'on voit un visage se déformer pour devenir celui d'une autre personne. Son corps aussi changeait en même temps que son visage. Et ces corps, tu les connaissais également, ils t'étaient familiers, du moins certains.
C'est dans l'hôtel où se passait ton rêve que tu l'avais rencontré. Vos regards s'étaient croisés et tu avais immédiatement senti une attirance folle pour elle. Elle semblait ressentir la même chose. Par timidité, tu avais baissé le regard un instant, et lorsque tes yeux s'étaient posés à nouveau sur elle, elle n'avait plus le même visage, ce n'était plus la même femme. Mais si le regard était différent, il exprimait toujours ce désir que tu avais semblé lire auparavant. Elle est venue te parler et vous êtes allés boire un verre au bar. A chaque fois que tu tournais la tête pour la regarder, tu voyais un visage différent. Au bout de quelques instants, tu t'es rendu compte qu'il y avait trois femmes en elle. Elle prenait l'apparence de l'une de ces trois femmes suivant ce qu'elle te disait, et cela correspondait toujours parfaitement à celle qu'elle avait choisie d'être à ce moment là, cela correspondait également à ce que tu avais envie d'entendre. Tu avais du mal à croire à ce qui t'arrivait; dans ton rêve, tu te sentais comme dans un rêve, "a dream within a dream", comme disait E.A.Poe.
L'une des trois femmes dont elle prenait l'apparence t'était plus étrangère, son visage était légèrement flou, toujours en mouvement, cela donnait un coté mystérieux à son personnage, un coté inquiétant également, mais elle reprenait l'un des deux autres visages qui eux évoquaient en toi une sensation rassurante dès qu'elle sentait que tu étais trop intrigué.
Tu brûlais de désir. Tes mains ne demandaient qu'à se poser sur elle. Tu n'as pu t'empêcher de l'embrasser. Tu te demandes encore laquelle de ces trois femmes tu as embrassée, mais tu te souviens de l'émotion ressentie au moment de ce baiser qui a allumé une boule de feu au creux de tes reins.
Vous alliez ensuite dans ta chambre, sans un mot. Dans l'ascenseur, tu fixais son regard qui gardait cette même intensité, qui exprimait ce même désir, quelle que soit la femme dont elle prenait l'apparence. Puis ton rêve fit un bon dans le temps, l'histoire continuait mais vous étiez dans ta chambre. Tu allais prendre un bain. Tu te sentais bien, sur un nuage. Elle vint te voir dans la salle de bains, ôta son peignoir, vint te rejoindre sans un mot dans la baignoire et s'allongea sur toi. Tu sentis à nouveau monter ton désir. Elle te guidât en elle et tu eus l'impression incroyable à cet instant précis, de faire l'amour à ces trois femmes en même temps. Une vague de chaleur te submergeât, comme si tu venais de pénétrer le coeur d'une étoile. L'émotion ressentie fut telle que tu te réveillas immédiatement, te demandant où tu étais. Tu avais encore l'impression de sentir cette chaleur irréelle qui avait enflammé ton ventre. Tu ressentais un trouble indéfinissable, la sensation de te retrouver au bord d'un gouffre.
Tu ne t'es pas rendormi tout de suite. C'est en te projetant intérieurement les images de ce rêve que tu as reconnu deux des femmes qui apparaissaient et disparaissaient. Il fallait que cela soit un rêve pour que tu ne les reconnaisses pas immédiatement. Tu les as tellement aimées passionnément ces deux femmes. Leurs corps, que tu as serrés si souvent dans tes bras, te sont encore tellement familiers que tes mains seules pourraient les reconnaître. La troisième femme, elle, reste une inconnue, même si tu as distingué en elle les traits de personnes que tu connais ou que tu as imaginées.
Depuis ce matin, tu baignes dans le trouble laissé par cette parenthèse onirique. Tu voudrais pouvoir retrouver la sensation ressentie par ton imagination lors de cette scène dans la baignoire. Tu ne connais pas la signification de ce rêve, il y en a forcément une, probablement enfouie derrière les apparences évidentes des images que tu as décrites. Tu n'es pas certain de vouloir la connaître. Tu as aimé ce rêve, comment pourrait-il en être autrement, tu voudrais juste en conserver le souvenir, même si, comme d'habitude, tu n'as pas su trouver les mots exacts pour le décrire.
"I dreamed of you in my arms But dreams are always wrong I never dreamed I'd hurt you I never dreamed I'd lose you In my dreams, I'm always strong...
... I always dreamed I'd love you I never dreamed I'd lose you In my dreams, I'm always strong" Mercury Rev : The dark is rising
Juste parce que ce soir deux personnes, que tu ne connais pas, sont tristes et dans le désarroi de l'absence de l'autre. Dans ce désarroi que tu n'as que trop connu pour ne pas les comprendre et ne pas souffrir un peu avec eux. Juste parce qu'il n'y jamais grand chose à dire, parce que tu sais, oh combien tu le sais, que ni rien ni personne d'autre ne peut combler le vide ressenti à cet instant présent. Juste parce que tu te souviens de ces moments de désarroi intense. Juste pour cela, tu voulais avoir une pensée pour eux ce soir, et arrêter de parler un peu de toi.
Oh babe I love the way you slide Stay with me Slide all the time, don't go I love the way you smile Stay with me Smile all the time, don't go I love the way you're mine Stay with me Hold me all of the time Spiritualized : Stay with me
"...some of these songs I have listened to around once a week, on average (three hundred times in the first month, every now and again thereafter), since I was sixteen or nineteen or twenty one. How can that not leave you bruised somewhere? How can that not turn you into the sort of person liable to break into little bits when your first love goes all wrong? What came first, the music or the misery? Did I listen to music because I was miserable? Or was I miserable because I listened to music? Do all those records turn you into a melancholy person?" Nick Hornby : High Fidelity
What came first, the music or the misery?
Tu t'es posé la question souvent. D'où vient ce goût pour les chansons tristes? Est-ce parce que tu en as écouté tellement que tu les aimes, est-ce pour cela que tu as cette tristesse en toi? Ou est-ce parce que tu as toujours eu cette tristesse enfouie que tu aimes les chansons tristes? Y-avait-t'il réellement cette tristesse en toi depuis longtemps où vient-elle de ces chansons tristes que tu écoutes?
Pour autant que tu t'en souviennes, lorsque tu as commencé à écouter du rock, à 13/14 ans, tu as rapidement eu un penchant pour les chansons mélancoliques. C'étaient toujours celles-ci qui te touchaient le plus. Tu te souviens de certaines chansons qui te terrassaient par leur déprime accablante. Tu te souviens particulièrement de Soldier de Neil Young. Une chanson sombre au possible, empreinte de douleur dans le chant et la musique. Tu l'adorais, tu l'adores toujours. Tu te mettais à la place de Neil, tu t'imaginais jouant cette chanson au piano dans la salle d'un château abandonné pour retrouver ce climat, cette réverb, seul, forcément seul, laissant monter ces notes plaintives vers le plafond, avec tes propres fantômes comme seuls témoins.
Tu repenses aussi à cette autre chanson de Neil sur l'album Tonight the night, le plus sombre de sa carrière. Tu l'avais acheté en 1975, l'année de sa sortie, tu avais 14 ans, il est resté ton préféré avec On the beach. Dès la première écoute, une chanson te bouleversait plus particulièrement, Borrowed tune, dont la musique est pompée sur le Lady Jane des Rolling Stones, avec ce terrible aveu d'impuissance d'un artiste dévasté, en pleine détresse :
"I'm singin' this borrowed tune I took from the Rolling Stones, Alone in this empty room Too wasted to write my own."
Tu ne t'identifiais pas à Neil, cette chanson n'évoquait pas de similitudes dans ton existence débutante, mais elle t'anéantissait par son désespoir à vif et tu aimais ça. Voilà, c'est ça le pire, tu aimais ça...
Pourtant à l'époque, tu ne peux pas dire que tu étais tourmenté par les tracas de la vie. Tu commençais juste à l'apprendre. Probablement qu'ensuite, une trop longue absence de vie sentimentale n'a fait que renforcer ce penchant pour ces mélopées mélancoliques. On se sent moins seul avec la misère des autres. Il est clair que ce ne sont pas ces chansons qui t'ont rendu triste. Non, la raison est bien entendue ailleurs. Tu as développé ce goût immodéré pour la mélancolie pour d'autres raisons. Les connais-tu réellement ou refuses-tu de les voir? Parfois tu te demandes si maintenant tu n'entretiens pas, volontairement ou non, ce misérabilisme, cette tristesse.
Il n'y a qu'à voir le CD que tu as fait pour V. Il ressemble à un résumé de ta vie actuelle telle que tu la perçois. Quelques joies, quelques bonheur, quelques passions, mais beaucoup de tristesse et de mélancolie, beaucoup d'émotions aussi. Comme si toute ta vie, malgré les bonheurs et les passions passées, n'avait laissé en toi que des blessures. Inconsciemment, tu as fait un CD qui est le reflet de ta vie ou, peut être, qui est le reflet que tu veux renvoyer. Tu ne sais pas.
What came first, the music or the misery?
Peut être que toutes ces chansons ont alimenté cette tristesse, cette mélancolie naturelle, mais elles étaient déjà là, présentes en toi, profondément enfouies. Cher Nick, s'il suffisait de changer les disques que l'on écoute pour être plus heureux, la vie serait trop simple...
"There are people in this world who are joyful and they always seem to have more energy than the rest of us. This is because they don't use it all upon repression and self-delusion. Being miserable is not a hobby but a full time job..." Erica Jong
C'est un samedi parfait pour cette chanson. Une chanson magnifique... plus que ça en fait...
"...It's on Amerika's tortured brow That Mickey Mouse has grown up a cow Now the workers have struck for fame 'Cause Lennon's on sale again See the mice in their million hordes From Ibeza to the Norfolk Broads Rule Britannia is out of bounds To my mother, my dog, and clowns But the film is a saddening bore 'Cause I wrote it ten times or more It's about to be writ again As I ask you to focus on
Sailors fighting in the dance hall Oh man! Look at those cavemen go It's the freakiest show Take a look at the Lawman Beating up the wrong guy Oh man! Wonder if he'll ever know He's in the best selling show Is there life on Mars?" David Bowie : Life on mars?
Ta fille s'est levée à 7h30. Tu n'avais pas du t'endormir avant 3h30, après avoir lu encore quelques pages de La fin d'une liaison de Graham Greene. Tu es resté au lit, tu t'es rendormi un peu. Et puis tu t'es levé, préparé le petit déjeuner et tu as fait un tour sur les blogs. Sur Le bloc-note du désordre, tu es tombé sur cette road-story sur le matin d'un homme qui rentre chez lui après une nuit de travail. Des mots, des images, des pensées qui s'échappent. Tu en as laissé ton thé refroidir. Une histoire idéale pour un samedi matin sans soleil.
Tu ne dors pas. Tes pensées sont comme des flashes qui crépitent dans la nuit, incessants. Par moment ces pensées deviennent stroboscopiques, aux frontières de l'hallucination. Tu voudrais qu'on débranche cette machinerie infernale. Tu voudrais stopper cette lutte intestine. Tu viens ici, cracher tes mots dérisoires, espérant qu'ils calmeront le ver qui te ronge. Tu voudrais entendre une voix dans la nuit qui te parle et t'apaise, mais les murs ne renvoient que l'écho de ton propre silence. Tu ne dors pas. Encore un lendemain qui n'existera pas.
I'm up all night Against my will My medicine Won't let me feel Anything at all ...
...And babe You were the light But now You are the dark Joseph Arthur : You are the dark
"A quoi la musique fait appel en nous, il est difficile de le savoir; ce qui est certain, c'est qu'elle touche une zone si profonde que la folie elle-même n'y saurait pénétrer" Cioran
Tu as besoin de douceur. D'une douceur lumineuse pour te tirer de tes torpeurs. Tu voudrais t'allonger dans l'herbe, In the afternoon, au milieu des coquelicots, regarder le soleil se coucher, sentir sa présence, la douceur ne s'apprécie vraiment qu'à deux. Tu as envie de la douceur de l'autre. Et puis, tu "voudrais pas crever, Avant d'avoir usé, Sa bouche avec ma bouche, Son corps avec mes mains, Le reste avec mes yeux, J'en dis pas plus, faut bien Rester révérencieux". Voilà, tu voudrais ça ce soir, tu voudrais ce petit moment de paradis, pour chasser tous ces sales nuages qui encombrent ton esprit. Mais tu es là, devant ton écran blafard. Alors tu écoutes L'Altra, ce magnifique album, In the afternoon. Tu penses à ce champ de coquelicots, tu penses au soleil. Tu voudrais que tes mains se posent sur ce corps allongé à coté de toi. Tu te dis que ça fait trop longtemps que tu n'as pas posé tes mains sur le corps d'une femme que tu désires.
Into the bright light i could see it coming without reason without warning.
How can I explain my hopelessnesses? You try so patiently, pages turning.
I was not aware that you were not warned. I could not care that you were not reassured. L'Altra : Traffic
Parfois tu as vraiment l'impression d'être à coté de la plaque, maladroit, hors phase... un vrai désastre... en fait tu gâches tout. Pourquoi les choses ne sont-elles jamais simples avec toi? C'est comme si tu n'avais plus de spontanéité.
Jamais dans le ton, jamais les mots justes, tu brides tes sentiments quand il faut les exalter, tu t'enflammes quand il faut de la sérénité... Tu fais deux pas en arrière quand il faut en faire un en avant, tu ne fais que reculer, tu n'avances pas... Et merde...
"Se reporter sans cesse à un monde où rien encore ne s'abaissait à surgir, où l'on pressentait la conscience sans la désirer, où, vautré dans le virtuel, on jouissait de la plénitude nulle d'un moi antérieur au moi... N'être pas né, rien que d'y songer, quelle liberté, quel bonheur, quel espace !"
"Si tu es voué à te ronger, rien ne pourra t'en empêcher : une vétille t'y poussera à l'égal d'un grand chagrin. Résigne toi à te morfondre en toute occasion : ainsi le veut ton lot" Cioran : De l'inconvénient d'être né
Tu ne dors pas. Tu ne dors plus. Ou pas assez. Mais depuis plusieurs jours, tu ne trouves plus le sommeil, comme s'il t'avait abandonné. Tu repenses à cette citation que tu as mise chez Utena hier soir, tard aussi.
"Sommeil du juste. Je crois que c'est les injustes qui dorment le mieux, parce qu'ils s'en foutent." Romain Gary
Tu n'as pas la prétention d'être un "juste", mais tu ne dors plus. Tu n'as plus les mots non plus. Tu te caches derrière des citations, tu te caches derrières des chansons. Tu ne sais pas si c'est pour qu'on ne te voit pas ou parce que toi tu n'as pas envie de voir. Tu ne sais plus.
Tu penses à ce magnifique tableau de Mark Rothko. Peut être parce qu'il t'évoque ces nuits d'insomnies, où toutes tes pensées viennent étouffer ton sommeil.
Tu penses aussi à cette chanson que tu as mise juste en dessous. Elle te fait penser au désert dont V. te parlait dimanche. Comment disait-elle déjà, cet endroit "idéal pour européens déprimés". Tu revois la très belle photo qu'elle a prise dans le désert, avec la magnifique lumière du soleil qui se lève en caressant le sable. Tu aurais envie de cette lumière pour chasser tout ce noir. Comme dans cet autre tableau de Mark Rothko.
Tu voudrais sentir une présence derrière toi, tu voudrais sentir ses bras autour de toi, tu voudrais sentir ses lèvres dans ton cou...
Tu ne dors pas. Demain est déjà aujourd'hui alors que tu souhaiterais que demain soit un autre jour.
Chanson pour V. qui écoutait Led Zep ce soir... des pensées qui s'envolent...
"Oh let the sun beat down upon my face, stars to fill my dream I am a traveler of both time and space, to be where I have been To sit with elders of the gentle race, this world has seldom seen They talk of days for which they sit and wait and all will be revealed
Talk and song from tongues of lilting grace, whose sounds caress my ear But not a word I heard could I relate, the story was quite clear Oh, oh...
...All I see turns to brown, as the sun burns the ground And my eyes fill with sand, as I scan this wasted land Trying to find, trying to find where I've been.
Oh, pilot of the storm who leaves no trace, like thoughts inside a dream Heed the path that led me to that place, yellow desert stream My Shangri-La beneath the summer moon, I will return again Sure as the dust that floats high in June, when movin' through Kashmir..." Led Zeppelin : Kashmir
Vu une jolie citation chez Passive agressive. Il y a bien souvent de jolies choses sur son blog, des mots qui te touchent, qui te font peur aussi parfois, des émotions.
"Ceux qui rêvent éveillés ont conscience de mille choses qui échappent à ceux qui ne rêvent qu'endormis." Edgar Allan Poe
Bad news : "Tout à la fois chanteuse de jazz, de blues, de pop, de gospel et de folk, l'Américaine Nina Simone, décédée hier matin dans le sud de la France, était une artiste inclassable."
Pensées pour A. qui l'aime tant... et tant, que A. lui a écrit un bel hommage.
"Baby you understand me now If sometimes you see I'm mad Doncha know that no one alive can always be an angel? When everything goes wrong you see some bad
Well I'm just a soul whose intentions are good Oh Lord, please don't let me be misunderstood" Don't let me be misunderstood
"Lolita, lumière de ma vie, feu de mes reins. Mon péché, mon âme. Lo-lii-ta: le bout de la langue fait trois petits pas le long du palais pour taper, à trois, contre les dents. Lo. Lii. Ta. Le matin, elle était Lo, simplement Lo, avec son mètre quarante-six et son unique chaussette. Elle était Lola en pantalon. Elle était Dolly à l'école. Elle était Dolores sur les pointillés. Mais dans mes bras, elle était toujours Lolita.
Le problème de la traduction française, c'est qu'elle supprime les allitérations de la première phrase et c'est dommage :
"Lolita, light of my life, fire of my loins. My sin, my soul Lo-lee-ta : the tip of the tongue taking a trip of three steps down the palate to tap, at three, on the teeth. Lo. Lee. Ta. She was Lo, plain Lo, in the morning, standing four feet ten in one sock. She was Lola in slacks. She was Dolly at school. She was Dolores on the dotted line. But in my arms she was always Lolita." Vladimir Nabokov : Lolita
Intéressant article de Maurice Couturier (qui a réalisé la nouvelle traduction du roman), à lire ici, sur Lolita et la France.
"Let us record the atoms as they fall upon the mind in the order in wich they fall" Cette phrase de Virginia Woolf te fait penser à ton blog. A ces pensées plus ou moins futiles que tu viens déposer ici.
Tu as froid ce matin. La solitude te glace le sang.
"sing us a song, a song to keep us warm there's such a chill, such a chill" Radiohead : Exit Music (for a film)
Tu aurais voulu partager cette odeur ce matin lorsque tu as ouvert tes volets. Cette odeur d'herbe et de terre mouillée, cette odeur de bois humide. Tu es resté un moment, les yeux fermés, à te laisser envahir par ces senteurs. Tu venais de passer une mauvaise nuit et la fraîcheur matinale de ces parfums a tout effacé. Tu as pris une photo, mais tu ne peux capturer cette odeur spéciale, l'odeur de ce matin de paques. Tu n'as même pas les mots pour la décrire, Proust aurait fait ça à merveille. Mais toi tu n'es pas de taille.
Tu voulais mettre un disque des White Stripes ce matin, White blood cells, parce qu'il y a une chanson de cet album qui te trotte dans la tête depuis hier soir, même s'il y a beaucoup d'autres choses qui s'entrechoquent en toi depuis hier soir. Tu ne l'as pas mis ce disque. Tu as eu peur que cette musique fasse disparaître les sensations ressenties ce matin en ouvrant ta fenêtre. Alors tu as choisi le silence.
Tu reste là, devant ton écran, dans le silence. Il y a juste quelques bruits qui viennent du dehors, de la fenêtre de ta chambre que tu as laissée grande ouverte. Tu entends quelques oiseaux.
Ca te donne un petit goût d'ailleurs. En fait, c'est cela. Cette odeur ce matin, elle avait un goût d'ailleurs. Tu devais avoir besoin de cela. Un peu de silence et un peu d'ailleurs.
Tu vas aller te coucher. Tu sais que tu vas avoir du mal à t'endormir. Tu vas écouter Mazzy Star, écouter et réécouter cette chanson en boucle, toi qui disait tout à l'heure ne pas aimer faire ça, mais ce soir tu en as envie...
"Still falling Breathless and on again Inside today Beside me today Around broken in two 'Till you eyes shed Into dust Like two strangers Turning into dust 'Till my hand shook with the way I fear
I could possibly be fading Or have something more to gain I could feel myself growing colder I could feel myself under your fate Under your fate
It was you breathless and tall I could feel my eyes turning into dust And two strangers turning into dust Turning into dust" Mazzy Star : Into Dust
Derrière le miroir, il y a "Lucy in the sky with diamonds". Derrière le miroir, il y a "The girl with kaleidoscope eyes".
Tu ne sais pas s'il y a une place pour toi derrière le miroir, tu ne sais pas... mais on y est bien derrière le miroir... et puis, ce regard... ce sourire...
"Un instant plus tard, Alice avait traversé le verre et avait sauté légèrement dans la pièce du Miroir." Lewis Carroll : De l'autre coté du miroir
(merci à V. pour ce tableau)
Aujourd'hui tu te sens comme Alice qui va passer de l'autre coté du miroir. Toi aussi, tu vas traverser le miroir, tu vas passer de l'autre coté de l'écran. Tu te demandes ce que tu vas y trouver, cela te fait un peu peur mais en même temps tu es pressé de savoir. Une excitation mélée de craintes. Ou l'inverse. Tu ne veux pas trop y penser mais tu as du mal à contenir le flot de tes pensées. Peut être que de l'autre coté de son miroir elle se dit la même chose.
"Avant de faire quoi que ce fût d'autre, elle regarda s'il y avait du feu dans la cheminée, et elle fut ravie de voir qu'il y avait un vrai feu qui flambait aussi fort que celui qu'elle avait laissé derrière elle. De sorte que j'aurai aussi chaud ici que dans notre salon, pensa Alice" Lewis Carroll : De l'autre coté du miroir
A trois, non à quatre... Louis Ferdinand était là aussi, finalement il y avait du monde, même s'il manquait des personnes importantes :
"J'en avais trop vu moi des choses pas claires pour être content. J'en savais de trop et j'en savais pas assez. Faut sortir, que je me dis, sortir encore. Peut être que tu rencontreras Robinson. C'était une idée idiote évidemment mais que je me donnais pour avoir un prétexte à sortir à nouveau, d'autant plus que j'avais beau me retourner et me retourner encore sur le petit plumard je ne pouvais accrocher le plus petit bout de sommeil. Même à se masturber dans ces cas-là on n'éprouve ni réconfort, ni distraction. Alors c'est le vrai désespoir." Louis Ferdinand Celine : Le voyage au bout de la nuit
"Ring! Ring! It's 7:00 A.M.! Move y'self to go again Cold water in the face Brings you back to this awful place" The Clash : The magnificent seven
Chronique d'un matin ordinaire.
7h30. La chaîne se met en marche. Tu te réveilles. La musique s'écoule doucement. Perry Blake, le CD que tu écoutais hier soir. Sandriam. Tu as envoyé cette chanson à V hier soir. Tu te demandes si elle l'a écoutée en rentrant. Tu te laisses bercer par la musique. Tes pensées s'échappent dans tous les sens. Tu gardes les yeux fermés, comme dans un demi-sommeil. Tes pensées matinales sont parfois étranges. Un mélange de rêve et d'imagination, une frontière floue entre le rêve et la réalité. Tu flottes dans cet univers onirique. 2,3 chansons. Leave it all behind dont tu as mis un extrait sur le blog hier soir. Tu ne te lèves toujours pas. Tes pensées courent toujours. Tu as une érection. Tu penses à te masturber et puis tes pensées s'envolent ailleurs. Encore une chanson. Tu te lèves. Toilettes. Salle de bains. Tu enclenches la radio, Oui FM. Tu te dis que tu devrais te mettre sur Le Mouv, tu éviterais les pubs. Tu as la flemme, tu ne le fais pas, comme tous les matins. Tu fais couler l'eau dans le lavabo. Tu te mouilles le visage. Gel. Rasoir. Tu te rases toujours de la même manière. Tu commences par le cou, au milieu, puis la partie gauche, ensuite la partie droite. Tu te rases ensuite la joue droite, le menton, la joue gauche puis tu termines par la lèvre supérieure. Des gestes mécaniques. Pourquoi cet ordre, tu n'en as aucune idée.
Tu vas sous la douche. Tu aimes l'eau chaude sur tes épaules, sur ton visage. Tu ne te sens pas éveillé tant que tu n'as pas fait ça. Tu te laves. Toujours les gestes mécaniques comme pour le rasage. Ce ne sont pas des manies, tu n'y tiens pas à ces gestes, tu n'y es pas attaché, d'ailleurs en vacances ils sont souvent différents, le week-end aussi. La semaine ils sont là, mécaniques, comme si tu ne voulais pas y penser. Cela te permet de laisser ton esprit vagabonder plus facilement. Tu as souvent des idées sous la douche. Ce matin tu as pensé à ces banalités du quotidien, tu t'es dit que tu allais écrire un post là-dessus. Ces banalités du quotidien ou ce quotidien si banal. Tu commences à l'écrire dans ta tête pendant que tu laisses couler l'eau sur toi, tu profites de cet instant. Tu arrêtes la douche, attrapes le peignoir. Tu termines ta toilette. Là, les gestes ne sont plus mécaniques, ils varient plus ou moins.
Tu poses le peignoir. Tu vas dans ta chambre. Tu t'habilles. Il fait beau et chaud. Tu prends une chemisette. Tu ne mets plus de cravate depuis longtemps, plusieurs années. Tu n'aimes pas ça, ce n'est pas toi. Au départ tu avais quelques remarques. Plusieurs fois ton D.G. t'a demandé où étais ta cravate. Avec un air malicieux, tu lui as toujours fait la même réponse dans ces cas là : oublié chef ! Il a arrêté de faire des remarques. Tu t'assois devant ton écran, tu regardes tes mails. Un mail de V. Un peu étrange, qu'a-t-elle voulu te dire? Elle connaissait Perry Blake, ne dit pas si elle a quand même écouté ta chanson. Tu lui réponds, demandes de ses nouvelles. Tu aurais bien aimé qu'elle t'envoie la suite de son mini-journal. Tu jettes un oeil sur un site. Tu sais que tu ne devrais pas, mais tu le fais. Tu balayes rapidement les posts d'hier soir. Tu envoies un mail à A. avec qui tu dois déjeuner demain midi. Tu espères que ça tient toujours, tu as envie de voir A., ça fait longtemps, tu l'aimes bien. Tu grignotes un pain au lait.
Il fait beau, tu vas prendre ton scooter. Tu attrapes ton casque, ton sac à dos et tu descends au parking. Tu enfiles ton casque, tes gants, mets tes lunettes de soleil, démarres le scoot'. Tu n'as pas rabattu ta visière, tu aimes sentir l'air frais sur ton visage. Après le virage du château, tu vois Paris. Tu vois le rocher du zoo de Vincennes, tu vois le Sacré Coeur noyé dans un nuage de pollution délétère sous le soleil. Tu penses à une chanson de Beck, Derelict, tu ne sais pas pourquoi, mais elle te vient à l'esprit à ce moment là : "Blow back derelict wind, lay my soul in the foul of the air". Quand tu passes le pont sur la Marne, tu te dis que tu irais bien t'asseoir sur un banc sur les berges, au soleil, pour regarder l'eau couler doucement. Tu arrives. Parking, ascenseur, bureau. Tu allumes le PC, rafles quelques pièces de monnaie dans le tiroir et tu vas te chercher un chocolat chaud au distributeur. Tu croises la jolie S. qui est deux bureaux plus loin, échange de bonjour, échange de sourire. Rarement plus. Un bonjour et un sourire.
Tu te dis que ça fait une semaine que tu n'as pas de nouvelles de C. Tu aimerais bien mais tu en as marre que cela soit toujours toi qui sollicite de ses nouvelles. Alors tu attends. C'est idiot sûrement. Tu te dis qu'elle va peut être lire ça. Tu n'aimes pas quand tu sors des pensées des gens. Tu fais un tour rapide sur les blogs. Pas grand chose depuis hier soir. Ton regard s'évade par la fenêtre. Tu penses déjà à ce soir, tu n'aimes pas les vendredis soirs. V. t'a dit qu'elle ne serait pas là, tu espères avoir de ses nouvelles dans la journée. Tu as mis un peu de musique. Un concert pirate des Cure de 86 : " The people seemed so close, So many other names, Sometimes I'm dreaming, Where all the other people dance, Sometimes I'm dreaming, Charlotte sometimes".
Tu ouvres blogger. Tu commences à rédiger ce post. Tu te demandes ce que les personnes qui viennent te lire pensent de tout ça, quelle image ils ont de toi. Tu as l'impression d'être inintéressant mais parfois les gens semblent être touchés par tes mots, par tes petites histoires. Comme d'habitude, tu n'as pas réussi à retranscrire tes idées telles qu'elles t'étaient venues sous la douche ce matin. Des mots se sont perdus entre temps. Mais tu écris, tu racontes ta matinée, qui ressemble à plein d'autres matins de semaine, un matin ordinaire. Tu appuis sur Post & publish.
"Aujourd'hui c'est vendredi et j'voudrais bien qu'on m'aime" Bashung : Gaby oh Gaby
Juste s'allonger sous le ciel et regarder les étoiles. Juste regarder les étoiles et sentir le vent caresser ta peau. Juste écouter le vent dans les arbres. Juste fermer les yeux. Juste ne plus penser. Juste oublier. Oublier...
"Secrets in the shadows, it’s breaking day now A night eclipsed by sadness makes it’s way now
Shine, shine, leave it all behind Let it go Shine, shine, leave it all behind Let it go" Perry Blake : Leave it all behind
Ca fait deux fois que tu cites hederos & hellberg, il est temps que tu en dises en peu plus sur ces deux garçons, et puis ça te changera les idées. Martin Hederos joue des claviers au sein de The Soundtrack of our lives, Mattias Hellberg quant à lui, officie en tant que guitariste intérimaire au sein de The Hellacopters. Les deux MH s'offrent parfois des vacances, et plutôt que d'aller s'ennuyer sur une plage ensoleillée, ils s'enferment dans une cave enfumée avec un piano et s'offrent un répertoire de classiques immortels, loin de la musique plutôt énervée de leurs groupes habituels.
Il y eu tout d'abord un premier album qui n'a jamais abordé nos contrées, et uniquement disponible par des moyens détournés (par "peer" que d'autres) où l'on trouvait entre autres, des perles comme Pale Blue Eyes du Velvet Underground (une des plus belles chansons du monde), Soldiers things de Tom Waits (un des plus beau piano triste du monde), Been Smocking too long de Nick Drake, She de Gram Parsons, You're a big girl now de Bob Dylan, Guilty de Randy Newman, et Signed D.C de Love (une des plus poignantes chansons écrites sur la dépendance de la drogue) ce qui vous donne un aperçu du bon goût du duo. Un EP complètement introuvable par chez nous également où figure pourtant le magnifique Take Care (une superbe chanson signée H&H) est sorti en 2002. Tu ne peux que conseiller chaudement de récupérer ces merveilles.
Le seul album trouvable est Together in the darkness.
Tu as toujours aimé ces artistes solitaires qui viennent chanter leurs chansons seuls, face à eux-même, avec une sensibilité à fleur de peau. hederos & hellberg en font partie même s'ils constituent un duo. Leur complicité est telle qu'ils ne semblent nous parler qu'à une voix, le piano et le chant en parfaite osmose.
A ce titre, Hang on to a dream de Tim Hardin est une merveille. Chanson bouleversante, déchirante, sur une séparation, sur l'amour qui reste, sur l'espoir dérisoire auquel on ne peut même plus s'accrocher "What can I say, she's walking away, From what we've seen, What can I do, still loving you, It's all a dream, How can we hang on to a dream, How can it will it be the way it seems ". Concrete Jungle (de Bob Marley, album Catch a fire), débarrassé de tout rythme reggae, se pare d'une beauté magnifique et apparaît comme un chant de révolte lent et puissant. Le piano à peine relevé par un mélodica donne toute sa puissance au texte. La reprise la plus surprenante est peut être le No Fun des Stooges. Loin de l'hymne rebelle d'Iggy Pop, la chanson prend les allures d'un requiem, déclaration d'impuissance face à une société envahissante et au désoeuvrement.
Mais finalement, les chansons les plus émouvantes, les plus fortes de cet album sont certaines compositions de hederos & hellberg. Les deux merveilles qui s'envolent jusqu'à toucher les étoiles sont Endless Exile et Bless me. Des morceaux où la douceur, parfois la tristesse, des mots se fond avec les arpèges du piano et la longue plainte de l'harmonica.
Un merveilleux disque à l'ambiance feutrée et intimiste, un disque de confidences à deux voix. hederos & hellberg parlent à nos peines, à nos tristesses, dans leurs histoires d'amours terminées trop tôt, parlent à nos joies, nos doutes et nos espérances, avec leurs chansons et celles des autres. Ces chansons des autres qu'ils s'approprient de tellement belle manière qu'elles semblent leur appartenir. Comme parfois les mots des autres, si beaux, qui nous touchent tellement que l'on voudrait les avoir écrits soi-même, où l'on s'étonne que quelqu'un d'autre ait pu ressentir les mêmes émotions si fortes. Ces chansons faites de rien, de quelques notes, de quelques mots, celles qui, même complètement dénudées, gardent toute leur force, celles qui deviennent encore plus grandes dans leur dépouillement.
Un disque pour les heures sombres de la nuit, comme le titre l'évoque, quand la solitude nous envahit, lorsqu'il ne reste plus que des chansons pour nous parler et nous rassurer.
Nota : Ce qui semble être leur dernier concert (le duo ayant décidé semble-t-il d'arrêter leur collaboration) est disponible sur it's a trap en téléchargement, même si les versions studio sont nettement supérieures, Mattias Hellberg semblant en petite forme ce soir là.
"I picture you in the sun wondering what went wrong..." Joseph Arthur : In the sun
Tu écoutais cette chanson hier soir. Tu n'aurais pas du. Une chape de plomb est venue se poser sur tes épaules. Le poids des souvenirs, le poids des blessures, le poids du passé, le poids d'un présent que tu ne vois que trop (ne pas regarder... tu le sais pourtant, ne pas regarder), le poids de l'indifférence, le poids de l'inexistence. Trop de poids pour tes frêles épaules. Tu devrais te glisser dans la peau de cet étranger que tu sembles être maintenant, mais tu n'y arrives pas. Le ciel est toujours bleu, le soleil brille, mais tu n'arrives pas à rêver ce matin. Il est grand temps que tu changes de disque.
"Take care of me for a while I'm here but who knows for how long Forget about the past and what's done It's maybe our only chance" hederos & hellberg : Take care
Allez lire ce post chez Navire.net (et oui encore), sur l'émission d'Arte de ce soir : C.I.A. : GUERRES SECRÈTES. Le documentaire repasse le samedi 26 à 01h55 sur , à ne pas rater visiblement.
Give me your eyes That I might see... ...And we're here again And the sand And the sea grows I close my eyes Move slowly Through drowning waves Going away On a strange day... ...I remember a song An impression of sound Then everything is gone Forever A strange day
"Je trouve qu'un travail, ça doit rester purement alimentaire sinon c'est l'invasion. Le type qui prend son travail à coeur, qui adore ce qu'il fait pour gagner sa vie, il est foutu, il n'a plus envie de rien faire d'autre que de gagner sa vie. Il ne peut plus aller dans les bars, lire des tas de livres, parler et baiser avec sa fiancée, jouer aux courses. Il s'intéresse à son travail. Il est foutu." Philippe Jaenada : La Grande à Bouche Molle
Au moins tu n'es pas foutu... même si tu ne joues pas aux courses. Il fait beau, un superbe ciel bleu, une température clémente. Et tu es assis dans ton bureau, devant ton ordinateur. Ton regard s'évade vers la fenêtre, oubliant la masse informe de la barre HLM qui te masque l'horizon, tu ne vois que le ciel bleu. Tu n'as pas envie de travailler, tu as envie de rêver. Tu voudrais être ailleurs. Loin de la ville. Tu as envie de marcher le long d'une rivière. Tu voudrais te promener sous le soleil, regarder des paysages, serrer une femme dans tes bras, la regarder sourire sous le soleil, regarder ses yeux briller, l'embrasser, sentir sa bouche s'écraser contre la tienne, sentir son corps serré contre le tien. Tu as envie de t'allonger dans l'herbe, prendre le temps de ne rien dire, prendre le temps de se regarder, prendre le temps de sentir les rayons du soleil sur la peau. Tu voudrais poser tes mains sur le corps de cette femme, tu voudrais la caresser, tu voudrais sentir son désir. Tu as envie de faire l'amour, là, dans l'herbe, sous le soleil, tu as envie de laisser tes mains glisser sur son corps après l'amour. Tu es assis dans ton bureau terne. Ton regard s'évade vers la fenêtre. Tu rêves, tu rêves...
Ne pas regarder. Ne pas voir. Ne pas lire. Ne pas sentir. Ne pas toucher. Ne pas entendre. Ne pas comprendre. Ne pas déchiffrer. Ne pas imaginer. Ne pas deviner. Ne pas se dire. Ne pas penser. Ne pas chercher. Ne pas croire. Ne pas REGARDER. Refuser. Nier. OUBLIER. FUIR. L'évidence.
"Never win, never lose, never love, never listen to the wind That I’ll fill every dream, every waking, every sleep, Every taste, every graze And these seasons in your hand And the things that we’ll never understand Never win, never lose, never ever understand Understand" Perry Blake : Sandriam
"Notre grand tourment dans l'existence vient de ce que nous sommes éternellement seuls, et tous nos efforts, tous nos actes ne tendent qu'à fuir cette solitude." Guy de Maupassant : La solitude (Vu chez Guillemets)
La fuite... toujours la fuite... Tu repenses à L'éloge de la fuite d'Henri Laborit. La dernière fois où tu as lu ce livre, tu as eu tendance à rejeter la glaciale lucidité des propos de Laborit, tu les avais trouvés trop déprimants, trop pessimistes, alors qu'ils t'avaient profondément marqués la première fois. Mais depuis que tu en parlé avec V. l'autre soir, tu repenses à ce livre. Lors de ta deuxième lecture, tu avais probablement atteint un point de ta fuite, un point d'assouvissement de tes désirs tel, que la fuite ne te semblait plus devoir faire partie de tes comportements, du moins c'est ce que tu croyais... quelle illusion... Finalement, tu grimais cette réalité qui ne te satisfaisait pas pour ne pas avoir à la fuir, tu voulais tellement y croire que tu occultais ce qui ne convenait pas à tes désirs. Depuis, tu as feuilleté de nouveau ce livre, tu vas le relire. Laborit a raison, nous ne faisons que fuir, consciemment ou inconsciemment. Tous nos comportements ne sont que l'expression de cette fuite. Notre présence ici n'est qu'une fuite. Tu penses aussi au "désir", "L'Homme est un être de désir", tu penses à tes désirs :
"Être heureux, c'est à la fois être capable de désirer, capable d'éprouver du plaisir à la satisfaction du désir et du bien-être lorsqu'il est satisfait, en attendant le retour du désir pour recommencer. On ne peut être heureux si l'on ne désire rien. Le bonheur est ignoré de celui qui désire sans assouvir son désir, sans connaître le plaisir qu'il y a à l'assouvissement, ni le bien-être ressenti lorsqu'il est assouvi." Henri Laborit : L'éloge de la fuite
"On ne fait pas à manger pour soi seul, celui qui se fait des pommes de terres sautées pour lui seul, il est perdu, c'est la dernière étape de la solitude. La nourriture, ça se fait pour quelqu'un". M.Duras (Vu chez I am the lamb)
Depuis déjà quelques années tu penses que la solitude est un suicide alimentaire. Tous ces plats cuisinés pour célibataire que tu fais réchauffer au bain-marie (tu n'as pas de micro-onde), tu pourrais presque en faire un guide tellement tu en as goûtés. Les surgelés, les sous-vides, ceux avec la photo d'un grand chef sur l'emballage comme caution, les pas chers, les chers qui ressortent au moment des fêtes, les bons (rares), les "de toute manière il faut bien manger quelque chose" (beaucoup), les pas bons (tu les évites). Tout ce concentré de tristesse emballé sous-vide que tu ingurgites. Sans compter les pizzas commandées et livrées à domicile. Et ça ce sont les soirs où tu manges. Il y a aussi toutes ces soirées ou tu grignotes juste une tablette de chocolat ou un paquet de chips agrémenté de quelques rondelles de saucisson. Les soirées où tu te contentes de deux yaourts...
Quand tu passes à la caisse de ton supermarché avec tes plats pour UNE personne, tu as l'impression qu'au-dessus de toi clignote une enseigne au néon indiquant "SEUL" en lettres rouges. Pendant un moment, tu t'es dit que tu allais guetter un peu dans le rayon, histoire de voir si UNE célibataire n'achèterais pas les mêmes plats que toi. Tu n'es pas certain que tu aurais trouvé le courage de l'aborder et de lui proposer soit de le manger ensemble ce foutu plat, soit de le bazarder à la poubelle et d'aller au restaurant mais tu aurais bien voulu essayer. La question ne s'est pas posée, tu n'as jamais été confronté à la situation. Soit la population féminine célibataire de ton quartier fait ses courses à des horaires différents des tiens, soit elle est inexistante dans ta banlieue. Et comme tu ne vas quand même pas passer ta journée dans le supermarché à épier derrière les rayons, tu n'as jamais pu discuter des mérites gustatifs du pavé de veau aux cèpes et purée de pommes de terre (ton préféré assurément), tu n'as jamais pu proposer de partager ton Lapin farci aux herbes et pennes aux olives à une charmante jeune fille tendant la main en même temps que toi vers ce rayon déprimant. Alors tu continues à les manger seul, où à ne pas manger, suivant les jours...
Quand tu penses qu'ensuite tes ami(e)s te demandent comment tu fais pour être si mince...
Tu viens de remporter un "prix" décerné par Blogosphere Awards 2003, le meilleur blog dans la Catégorie CRISE DE LA QUARANTAINE. Commentaires du jury : "40 ans passés, voilà le bel âge pour: tourner en rond, macérer dans sa propre culture, faire le point". Ca t'a fait sourire. Tu es bon pour te regarder American Beauty une nouvelle fois...
"Look at me jerking off while I listen to country music. I hated this shit when I was growing up. Funny thing is, this is the high point of my day" Lester in American Beauty
Vous devriez aller lire, chez Navire.net, ce post là et celui-ci, ainsi que les commentaires associés. En fait vous devriez tout lire parce que c'est bien Navire.net. Mais les deux posts cités vous donneront une idée des richesses qui ont été perdues par la stupidité des militaires et des politiques américains qui ont refusé de protéger le musée de Bagdad. Le bâtiment du ministère du pétrole lui, n'a subit aucun pillage, il était parfaitement gardé...
Tu es de retour au bureau ce matin après une semaine de vacances. Tu retrouves le fatras de ton bureau, encombré de papiers divers. Tu as besoin de ce petit désordre, il te rassure. Tu n'aimes pas le vide. Tu n'aimes pas ces bureaux où pas un papier ne traîne à la fin de la journée. Ca te mets mal à l'aise. Il faut que des choses t'entourent pour que tu te sentes bien. Si tu devais juger de ton état à la hauteur des piles de papiers qui traînent sur ton bureau tu serais probablement au top de ta forme actuellement.
Tu as ajouté un nouveau blog dans ta déjà longue liste, I am the lamb. Le nom t'a fait penser à une chanson du dernier album de Low, c'est pour cela que tu es allé le voir. Tu aimes bien les blogs qui tirent leur nom de chansons que tu apprécies. C'est futile, mais tu aimes. Et puis ça t'a fait penser à Low que tu n'avais pas écouté depuis quelques temps. Du coup, tu as mis I could live in hope dans le lecteur CD, leur premier album, et tu te laisses bercer par cette musique lente, belle, envoutante. Tu te laisses envahir par le doux va-et-vient de ces vagues musicales en cette fin de dimanche...
"it's not enough there's not enough for two Sarah you're lazy
she says it's not enough for two Sarah you're lazy" Low : Lazy
Tu as vu les infos ce soir. Tu en as mal au ventre de voir ces images de pillages, de voir ce chaos, de voir l'armée américaine passive à l'extrème. Décidemment tu ne comprendras jamais ce monde, tu ne comprendras jamais ces hommes de pouvoir. Tu repenses à cette chanson des Clash, sortie l'année de tes 16 ans, d'actualité, toujours d'actualité :
"Yankee soldier He wanna shoot some skag He met it in Cambodia But now he can't afford a bag
Yankee dollar talk To the dictators of the world In fact it's giving orders An' they can't afford to miss a word
I'm so bored with the U...S...A... But what can I do?" The Clash : I'm so bored with the USA
Par moment tu ne sais plus où tu en es. Tu parlais de chemin l'autre jour mais es-tu certain d'être sur le tien? Tu as l'impression, comme le dit Neil Young d'avoir "a wheel in the ditch, and a wheel on the track". Ce n'est même pas la question de savoir si tu es sur le bon ou non. Juste savoir si tu es bien sur TON chemin, et non pas à coté. Tu te sens un peu perdu par moment, tu voudrais bien qu'on te dise si tu y es ou non sur ce fichu chemin. Tu voudrais qu'on te prenne la main. Tu as parfois l'impression d'errer devant ton écran. Peut être qu'il te faudrait un GPS, la boussole risquant d'être insuffisante.
"And time has told me Not to ask for more Someday our ocean Will find its shore.
So I`ll leave the ways that are making me be What I really don't want to be Leave the ways that are making me love What I really don't want to love." Nick Drake : Time has told me
Tu as passé un long moment à parler avec V. ce soir, comme pas mal de soirs depuis quelques temps. Tu as parlé de plein de choses différentes mais à un moment donné tu as parlé de la folie. Ca t'a fait penser à cet extrait de Sur la route de Jack Kerouac, ce livre que tu aimes tant. Tu te dis que tu voudrais être comme cela, comme les personnes qu'il décrit. Tu sais que tu en es loin mais ça te fait rêver. Tu aimes bien rêver...
"the only people for me are the mad ones, the ones who are mad to live, mad to talk, mad to be saved, desirous of everything at the same time, the ones who never yawn or say a commonplace thing, but burn, burn, burn like fabulous yellow roman candles exploding like spiders across the stars and in the middle you see the blue centerlight pop and everybody goes "Awww!" " Jack Kerouac : On the road
Jack The Ripper Nouvel album / I'm Coming Influences / Nick Cave / Tom Waits / Léonard Cohen / un peu de Lloyd Cole dans la voix sur certaines chansons Arpèges de guitares / violon / piano / bandonéon Lyrisme / beauté subtile Pochette magnifique Paroles sombres / Shakespeare Contrates / light and shades / paysages variés / landes désertes La femelle du requin / The astronaut of her majesty / Feral buddleia / Waltz, for my gilfriend Joe / Bad Lover / Party in downtown (for V.) Disque de chevet
Tu repenses à ce petit fichier Word reçu hier soir, tu le relis. Tu te dis que c'est troublant comme parfois on peut se froler avec des mots. Tu penses à ces mots comme des gestes furtifs, un peu retenus, encore hésitants.
"We all do what we can So we can do just one more thing We won’t have a thing So we’ve got nothing to lose We can all be free Maybe not with words Maybe not with a look But with your mind"
Tu repenses aux premières phrases que tu évoquais ce matin. Les mots des autres te parlent en ce moment. Tu penses à ce livre que tu as lu récemment, L'arrière-saison, qui t'a beaucoup touché. Tu penses à cette histoire, à l'histoire de cette femme à la robe rouge que Philippe Besson a imaginée en regardant ce tableau d'Edward Hopper :
Tu penses à l'histoire de ces deux amants qui se rencontrent fortuitement longtemps après leur séparation. Tu penses aux mots de Philippe Besson qui t'ont tellement touchés comme les chansons tristes que tu affectionnes. Tu penses à ces mots qui évoquent les blessures du passé. Tu penses aux souvenirs de ces deux amants qui remontent à la surface. Tu penses à cette fausse défiance des amours que l'on croyait éteintes, à cette mélancolie teintée d'espoir qui te plait tant. Tu penses à ces paysages de La Nouvelle-Angleterre que tu avais adorés, à l'arrière-saison justement. Tu te dis que si tu y retournes, tu iras à Cape Cod pour essayer de retrouver l'atmosphère de ces lieux, juste pour retrouver un peu du climat de ce livre. Et puis tu penses à ces sourires que tu désires en ce moment.
"Donc au début, elle sourit. C'est un sourire discret, presque imperceptible, de ceux qui se forment sur le visage parfois, sans qu'on le décide, qui surgissent sans qu'on les commande, qui ne semblent reliés à rien en particulier, qu'on ne saurait pas forcément expliquer. Voilà : c'est un sourire de presque rien, qui pourrait être le signal du bonheur."
Hier soir tu as lu la première phrase de La fin d'une liaison de Graham Greene. Tu ne l'as pas acheté pour son titre ce livre. Tu aurais pu mais ce n'est pas le cas. Dernièrement tu as lu Une veuve de papier de John Irving où l'un des personnages parle de Graham Greene. Tu aimes rebondir comme cela entre les livres. Elle te plait cette première phrase. Tu aimes bien les premières phrases comme tu aimes les dernières. Mais les dernières sont moins souvent réussies. Elle dit ça cette première phrase : "Une histoire n'a ni commencement, ni fin. Nous choisissons arbitrairement un point de notre expérience et, partant de ce point, nous regardons en arrière ou en avant." Tu as envie d'un sourire ce matin, même virtuel. Tu voudrais qu'il ne soit que pour toi ce sourire.
"...they say we shouldn't even know each other and that we'll be undone don't it make you smile like a forest fire i believe in love, i'll believe in anything that's gonna get me what i want and get me off my knees then we'll burn your house down, don't it feel so good there's a forest fire every time we get together ...hey pick you up, put you down rip you up and spin you round just like we said we would 'cause we're a forest fire believe you me, we'll tear this place down if we get caught in this wind then we could burn the ocean if we get caught in this scene we're gonna be undone it's just a simple metaphor, it's for a burning love don't it make you smile like a forest fire" Lloyd Cole : Forest Fire
Tu te sens un peu mal. Tu te dis que tu as raté des choses dans ta vie. Tu te dis que tu as gâché certaines chances par ton comportement. Tu n'arrives pas trop à savoir comment mais tu as cette impression. En tout cas tu ne vois pas d'autres explications. Tu as l'impression que les choses auraient pu être différentes si toi tu avais été autrement. Tu as le sentiment que tu as été jusqu'à détruire chez certaines personnes les sentiments qu'elles avaient pour toi. Tu t'en veux. Tu repenses à cette phrase que tu avais lue dans Longtemps d'Eric Orsenna : "Les gens comme toi ont toujours peur de ne pas être aimé. C'est leur charme principal. C'est aussi leur arme favorite pour tuer leurs amours.". Cette phrase t'a marquée. Tu as l'impression qu'elle te poursuit. Peut être que tu acceptes cette explication pour ne pas avoir à en chercher d'autres. Tu te dis que tu devrais penser à autre chose. Tu te dis que si tu n'es pas capable de trouver la réponse à ta question tu devrais arrêter de te la poser. Il te manque un bouton pour stopper tout ce qui tourne à l'intérieur de ton esprit. Tu te dis que tu regardes trop ta vie dans le rétroviseur...
Tu penses à Sparklehorse ce matin, à cette chanson Eyepennies. Tu dis que tu penses à Sparklehorse pour ne pas dire que tu penses à V. Mais cela revient au même. Ca t'a fait plaisir qu'elle écoute cette chanson, surtout pourquoi elle l'a fait. Ca t'a donné le sourire. Tu es content que la chanson lui plaise. Tu te dis que cela répond peut être à des questions que tu te posais hier. Tu te dis que tu aimes les chansons, comme Nick Hornby dont tu as mis un extrait de son dernier livre en dessous. Tu aimes les chansons parce que tu ne sais pas ce que tu serais sans elles.
"I will return here one day and dig up my bones from the clay I buried nails and string and hair and that old tooth I believe was a bear's
at sunrise the monkeys will fly and leave me with pennies in my eyes" Sparklehorse : Eyepennies
"My advice to young writers: never begin a title with a preposition, because you will fend that it is impossible to utter or to write any sentence pertaining to your creation without sounding as if you have an especially pitiable stutter. 'He wanted to talk to me about About A Boy. "What about About A Boy?" The thing about About A Boy. . ."Are you excited about About A Boy?" And so on. I wonder if Steinbeck and his publishers got sick of it? "What do you think of Of Mice and Men?" "I've just finished the first half of Of Mice and Men." "What's the publication date of Of Mice and Men?"... Still, it seemed like a good idea at the time."
Tu es plutôt content. Tu te dis que tu viens de trouver la tonalité de ton blog. Tu penses que cette narration à la deuxième personne du singulier te convient pour tes petites confessions. Tu ne sais pas trop pourquoi. Tu avais envie de trouver un ton particulier pour ce blog, comme tu avais su le faire l'année précédente. Tu n'as pas envie d'être mieux ou moins bien que les autres. Tu veux juste être un peu différent. Tu ne sais pas si d'autres ont adopté ce ton. Mais tu t'en fiches, cela devient le tien. Oh bien sur tu ne l'as pas inventée cette idée. Tu t'es inspiré de La Vacation de Martin Winkler. Un beau livre. Tu en parleras sûrement ici un jour. La narration à la deuxième personne du singulier t'a touché. Alors voilà, ce matin tu es content, uniquement grâce à cette idée. Tu te dis qu'être content pour des choses si insignifiantes, c'est toujours faire un pas en avant.
Tu es pensif ce matin. Tu te demandes s'il se passe encore quelque chose dans ta vie. Tu te demandes si tu ne te berces pas d'illusions. Tu te demandes si tu ne te construis pas une fantasmagorie virtuelle. Tu as envie d'être séduit. Tu te demandes si tu arrives à susciter de l'intérêt. Tu as envie d'être capable de faire naître des sourires sur le visage des femmes. Tu as envie que ces sourires te soient destinés. Tu te demandes ce qu'on pense de toi. Tu as l'impression de ne pas être dans le ton. Tu as l'impression d'être trop ou pas assez, ou les deux en même temps. Tu as envie d'être toi. Tu as envie que ce toi soit juste. Tu te dis que tu n'arrives pas à trouver les mots justes pour exprimer tes pensées. Tu voudrais que tes mots soient des féeries. Tu voudrais qu'ils fassent rêver. Tu voudrais qu'ils allument des étincelles dans les regards. Tu voudrais qu'ils peignent des arcs-en-ciel. Tu rêves, comme bien souvent. Tu te dis que tu rêves trop. Tu te demandes si on rêve de toi, si on pense à toi. Tu as souvent besoin d'être rassuré. Tu penses à l'année dernière. Tu te dis que tu ne devrais pas penser à cela. Tu es pensif ce matin. Tu te demandes... tu te demandes...
"Blood rack barbed wire Polititians' funeral pyre Innocents raped with napalm fire Twenty first century schizoid man." King Crimson : 21st century schizoid man
J'ai pas les mots aujourd'hui... fatigué, mal dormi, un peu malade... excuses dérisoires... je dirai quoi si j'étais à Bagdad... terré dans mes murs à craindre la mort à chaque instant... J'ai pas les mots aujourd'hui... j'ai froid, j'ai besoin de chaleur, j'ai besoin de contacts, j'ai besoin d'une tête posée sur mon épaule... J'ai pas les mots aujourd'hui... mes bras n'étreignent que du vide depuis trop longtemps...
Keep your electric eye on me babe Put your ray gun to my head Press your space face close to mine, love Freak out in a moonage daydream oh yeah!
You're the quiet one no one notices. You're talented and witty and funny, but it never comes out right. At least you're good at recognizing the talents of others who are your kind.
Fin janvier, C. m'avait donné ce dessin que je trouve magnifique. Finalement, au regard des derniers évènements, je me demande si ce n'est pas elle même qu'elle avait représentée. Je me demande si le choix de cette couleur n'est pas là pour nous dire : "Regardez, je change, des bouleversements sont en marche, bientôt les choses seront différentes". Et puis le fait que cette femme regarde à l'extérieur de la feuille, ailleurs. Cette femme qui regarde cet ailleurs, qui se rapproche de plus en plus du bord de la feuille, presque déjà prête à sortir du dessin, presque déjà prête à sortir de son cadre. On la sent attirée par ce qui se passe à l'extérieur du dessin, son regard est fixé sur ce nouvel horizon. On sent que pour le moment elle observe, elle n'est que spectatrice, mais tout son corps sent la chaleur de cet ailleurs qui l'attire. On la sent prête à se lever, à marcher doucement vers le bord du dessin pour en sortir d'un pas souple mais décidé. Laissant derrière elle des spectateurs impuissants, le regard fixe sur le fond rouge maintenant uniforme. Le rouge de la colère pensent peut être certains, le rouge de l'hallucination pour d'autres, qui ne comprennent pas. La femme bleue, elle, est partie. Ne reste juste qu'une persistance rétinienne.
Dimanche matin... couché tard hier soir... parlé avec V... conversations plaisantes toujours... étranges parfois... troublantes aussi... ambiance de dimanche matin gris... envie d'être ailleurs... oublier cet écran... envie de me réveiller face à l'océan... regarder les vagues s'échouer sur la plage... marcher sur le sable... frissonner avec le vent frais... serrer quelqu'un dans mes bras... sourire sous un ciel gris... ne pas avoir besoin de parler... juste échanger des regards... les regards me manquent... besoin d'étincelles... besoin de corps qui se frôlent... oublier cet écran froid... regarder l'océan... la regarder sourire... lui parler d'une chanson des Red House Painters qui parle d'une femme qui regarde l'océan... besoin de respirer les senteurs iodées... sentir le vent dans les cheveux... rentrer... arrêter de rêver... dimanche matin... face à l'écran... arrêter de rêver... arrêter de rêver...
Ce matin, une chanson d'hederos & hellberg résonne dans ma tête... et j'ai encore le sourire... Pas de soleil ce matin pourtant... juste un petit message de V. envoyé très tard hier soir...
"O God I'm lonely, but I'm not sad at all Living is easy, I'm not afraid to fall I guess it's a sin, to feel this way and some day I have to pay. but now it's for free and I'm so happy, Lord won't you bless me and let this feeling stay "
Ce matin j'ai eu un sourire lorsque j'ai vu le ciel bleu et le soleil. Cela ne m'était pas arrivé depuis quelques temps... J'avais plutôt tendance ces dernières semaines, à prendre ce soleil, cette luminosité, cette clarté, comme un affront. Ce soleil semblait me narguer, moi qui avais des cieux personnels noirs, chargés de nuages lourds, sombres et bas. J'aurai voulu que le ciel soit à l'unisson de mes tourments. Mais ce matin j'étais heureux de voir ce soleil et ce ciel bleu. Je me sentais léger sur mon scooter en me rendant au bureau, je souriais tout seul, perdu dans mes pensées. Ma météo personnelle serait-elle à l'éclaircie?
Bien sur, il faisait plutôt froid et j'aurai bien besoin d'un regard intense plongé dans le mien pour ressentir des picotements de chaleur au creux de l'estomac, mais je n'aurai pas imaginé il y a encore quelques jours, que le printemps puisse être aussi là pour moi cette année.
Il y a des mots qui ont une telle évidence que l'on s'en veut de ne pas les avoir écrits soi-même. Des mots qui nous frappent en plein cœur, d'une rare justesse. Des mots qui dévoilent notre âme meurtrie.
" Pourquoi lui, plutôt que moi ? Pourquoi toujours lui ? J'ai cherché. Et j'ai trouvé : c'était la plus grande vivacité du regard, la plus grande franchise du sourire, une attitude presque indescriptible qui vous attire tout de suite la sympathie, un balancement des hanches peut être, une singularité, la sonorité d'un rire qui se déploie, une expression enfantine dans le visage pour l'éternité comme la promesse d'une innocence. J'ai admis que mes oeillades étaient plus noires, mes sourires plus forcés, que la position du corps souvent marquait le retrait, la défiance, que l'ironie pouvait être interprétée comme une perversité. Ce sont des différences infimes, à peine perceptibles, et pourtant, à la fin, elles font de l'un un enfant choyé, un adolescent séducteur, de l'autre un garçonnet solitaire, un jeune homme mélancolique.
En ai-je souffert ? Davantage sans doute que je n'aurais consenti alors à le reconnaître. J'aurais voulu moi aussi être entouré, contemplé, recherché. J'aurais voulu l'étourdissement, la légèreté, les rondes autour de moi. J'ai dû ressentir une sorte de jalousie, d'affreuse jalousie, face à ce qui aurait pu paraître une injustice." Philippe Besson : Son frère
Utena parle de mon retour comme d'un petit rayon de soleil... :-)
Cela me fait penser au Petit Prince... perdu dans le désert...
"-Un jour, j'ai vu le soleil se coucher quarante-trois fois! Et un peu plus tard tu ajoutais: -Tu sais... quand on est tellement triste on aime les couchers de soleil... -Le jour des quarante-trois fois tu étais donc tellement triste? Mais le petit prince ne répondit pas. " A. de St Exupery : Le petit Prince
Suite à son message, lu tardivement. Ma première réaction a été de ne pas répondre samedi dernier. Le flot des souvenirs m'a submergé en un instant, j'ai voulu fuir cela, ne pas me laisser rattrapper par mes démons... Et puis, il était touchant ce message, plein de finesse également... comme d'habitude. Puisqu'elle avait pris la peine de m'écrire, je me devais de lui répondre. Elle m'a parlé des bouleversements actuels de son existence, bouleversements que je ne pouvais que comprendre... oh oui comme je la comprends... Je suis allé lire son blog, chose que je n'avais pas fait depuis trop longtemps... Rapidement, l'idée de revenir écrire ici m'est apparue comme essentielle... une façon de se préparer à remplir cette fameuse page blanche... une manière d'affronter un passé encore trop proche, trop présent, une manière de dompter les souvenirs, de les apprivoiser...
"Because something is happening here But you don't know what it is Do you, Mister Jones?" Bob Dylan : Ballad of a thin man
"She's gone All is quiet now" Tindersticks : She's gone
Il y en a qui au printemps font leur grand ménage… moi j'ouvre un blog... Le précédent, je l'avais ouvert à peu près à la même époque l'année dernière… Kill me Sarah... Parfois cela me semble une éternité... Bien sur celui-ci sera différent… forcément différent… sans Elle…
" On n'a plus beaucoup de musique en soi pour faire danser la vie, voilà. Toute la jeunesse est allée mourir déjà au bout du monde dans le silence de vérité." Celine : Le Voyage au bout de la nuit
Je vous avais laissé à l'automne dernier, la tête dans les étoiles, ces étoiles que j'étreignais par brassées… et puis, frappée par une terrible lèpre, Elle a commencé à souffler nos bougies scintillantes, et mes étoiles se sont éteintes une à une, me plongeant dans les ténèbres.
" Il s'enfonçait dans l'ombre et la brume, effaré, Seul, et derrière lui, dans les nuits éternelles, Tombaient plus lentement les plumes de ses ailes. Il tombait foudroyé, morne, silencieux, Triste, la bouche ouverte et les pieds vers les cieux, L'horreur du gouffre empreinte à sa face livide…
… Le soleil était là qui mourait dans l'abîme. L'astre, au fond du brouillard, sans air qui le ranime, Se refroidissait, morne et lentement détruit. On voyait sa rondeur sinistre dans la nuit ; Et l'on voyait décroître, en ce silence sombre, Ses ulcères de feu sous une lèpre d'ombre…
…Et l'archange comprit, pareil au mât qui sombre, Qu'il était le noyé du déluge de l'ombre ; Il reploya son aile aux ongles de granit Et se tordit les bras. - Et l'astre s'éteignit." Victor Hugo : La fin de Satan
J'ai tout perdu. Ses regards, Ses baisers, Ses caresses, Ses sourires, Son amour… tout a disparu, noyé dans les ténèbres. Le sentiment d'être important pour Elle. Plus que tout… le sentiment d'être important pour Elle…
Oh, tout cela a pris du temps, il y a bien eu des soubresauts, des espoirs futiles auxquels je me raccrochais, refusant la chute… En vain. Elle a fini par tracer le mot FIN au bas de notre histoire, souligné d'un trait appuyé, signifiant "Je ne veux plus de tes questions". Plus que la fin d'un chapitre, j'ai cru que c'était la fin du livre de ma vie. Je crois qu'à ce moment là, j'ai voulu mourir… mais la lâcheté a parfois l'avantage de maintenir en vie…
" La vérité, c'est une agonie qui n'en finit pas. La vérité de ce monde c'est la mort. Il faut choisir, mourir ou mentir. Je n'ai jamais pu me tuer moi." Celine : Le Voyage au bout de la nuit
Il a bien fallu se résigner à l'accepter cette terrible vérité… même si elle gronde toujours au fond de moi… Se dire qu'après le mot FIN, il reste toujours de la place pour continuer à écrire une histoire. Alors, lentement, difficilement, dans la douleur, j'ai placé une page blanche devant moi.
"Blank page is all the rage Never meant to say anything In bed I was half dead Tired of dreaming of rest
Une page blanche c'est un gouffre vertigineux et un espoir. L'espoir de se dire que l'on va peut être réussir à s'inventer, s'imaginer, croire, vivre une nouvelle histoire. C'est l'espoir de se dire que l'on peut encore faire danser les mots. C'est l'espoir de se dire que les étoiles ne sont pas toutes mortes.
Nota : Je ne veux AUCUN commentaire sur Elle, AUCUN commentaire ni AUCUNE question sur ce sujet. Il n'y a plus rien à en dire de plus, du moins ici.
Dresden Dolls : Dresden Dolls
Andrew Bird : The Mysterious Production Of Eggs
The Arcade Fire : Funeral
Rufus Wainwright : Want two
Nirvana : When the lights out
Eels : Blinking lights and other revelations
Beck : Guero
I am Kloot : Gods and monsters
The Smiths : The world won't listen
Hood : Outside closer
V.a : Golden apples of the sun
Jude : Sarah
Antony and the Johnsons : I'm a bird now
Black heart procession : 2
Lou Reed - John Cale : Songs for Drella
Pinback : Summer in abadon
Blonde Redhead : Melody of certain damaged lemons
Joy Division : Closer
Otis Redding : The definitive Otis