Il y a des mots qui ont une telle évidence que l'on s'en veut de ne pas les avoir écrits soi-même. Des mots qui nous frappent en plein cœur, d'une rare justesse. Des mots qui dévoilent notre âme meurtrie.
" Pourquoi lui, plutôt que moi ? Pourquoi toujours lui ? J'ai cherché. Et j'ai trouvé : c'était la plus grande vivacité du regard, la plus grande franchise du sourire, une attitude presque indescriptible qui vous attire tout de suite la sympathie, un balancement des hanches peut être, une singularité, la sonorité d'un rire qui se déploie, une expression enfantine dans le visage pour l'éternité comme la promesse d'une innocence. J'ai admis que mes oeillades étaient plus noires, mes sourires plus forcés, que la position du corps souvent marquait le retrait, la défiance, que l'ironie pouvait être interprétée comme une perversité. Ce sont des différences infimes, à peine perceptibles, et pourtant, à la fin, elles font de l'un un enfant choyé, un adolescent séducteur, de l'autre un garçonnet solitaire, un jeune homme mélancolique.
En ai-je souffert ? Davantage sans doute que je n'aurais consenti alors à le reconnaître. J'aurais voulu moi aussi être entouré, contemplé, recherché. J'aurais voulu l'étourdissement, la légèreté, les rondes autour de moi. J'ai dû ressentir une sorte de jalousie, d'affreuse jalousie, face à ce qui aurait pu paraître une injustice." Philippe Besson : Son frère
Dresden Dolls : Dresden Dolls
Andrew Bird : The Mysterious Production Of Eggs
The Arcade Fire : Funeral
Rufus Wainwright : Want two
Nirvana : When the lights out
Eels : Blinking lights and other revelations
Beck : Guero
I am Kloot : Gods and monsters
The Smiths : The world won't listen
Hood : Outside closer
V.a : Golden apples of the sun
Jude : Sarah
Antony and the Johnsons : I'm a bird now
Black heart procession : 2
Lou Reed - John Cale : Songs for Drella
Pinback : Summer in abadon
Blonde Redhead : Melody of certain damaged lemons
Joy Division : Closer
Otis Redding : The definitive Otis