Kill Me Again (Kill me Sarah, Kill me AGAIN with love...)
(Chroniques égocentriques : The Soundtrack Of Your Life)
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dimanche, avril 27, 2003

"...some of these songs I have listened to around once a week, on average (three hundred times in the first month, every now and again thereafter), since I was sixteen or nineteen or twenty one. How can that not leave you bruised somewhere? How can that not turn you into the sort of person liable to break into little bits when your first love goes all wrong? What came first, the music or the misery? Did I listen to music because I was miserable? Or was I miserable because I listened to music? Do all those records turn you into a melancholy person?"
Nick Hornby : High Fidelity

What came first, the music or the misery?

Tu t'es posé la question souvent. D'où vient ce goût pour les chansons tristes? Est-ce parce que tu en as écouté tellement que tu les aimes, est-ce pour cela que tu as cette tristesse en toi? Ou est-ce parce que tu as toujours eu cette tristesse enfouie que tu aimes les chansons tristes? Y-avait-t'il réellement cette tristesse en toi depuis longtemps où vient-elle de ces chansons tristes que tu écoutes?

Pour autant que tu t'en souviennes, lorsque tu as commencé à écouter du rock, à 13/14 ans, tu as rapidement eu un penchant pour les chansons mélancoliques. C'étaient toujours celles-ci qui te touchaient le plus. Tu te souviens de certaines chansons qui te terrassaient par leur déprime accablante.
Tu te souviens particulièrement de Soldier de Neil Young. Une chanson sombre au possible, empreinte de douleur dans le chant et la musique. Tu l'adorais, tu l'adores toujours. Tu te mettais à la place de Neil, tu t'imaginais jouant cette chanson au piano dans la salle d'un château abandonné pour retrouver ce climat, cette réverb, seul, forcément seul, laissant monter ces notes plaintives vers le plafond, avec tes propres fantômes comme seuls témoins.

Tu repenses aussi à cette autre chanson de Neil sur l'album Tonight the night, le plus sombre de sa carrière. Tu l'avais acheté en 1975, l'année de sa sortie, tu avais 14 ans, il est resté ton préféré avec On the beach. Dès la première écoute, une chanson te bouleversait plus particulièrement, Borrowed tune, dont la musique est pompée sur le Lady Jane des Rolling Stones, avec ce terrible aveu d'impuissance d'un artiste dévasté, en pleine détresse :

"I'm singin' this borrowed tune
I took from the Rolling Stones,
Alone in this empty room
Too wasted to write my own."


Tu ne t'identifiais pas à Neil, cette chanson n'évoquait pas de similitudes dans ton existence débutante, mais elle t'anéantissait par son désespoir à vif et tu aimais ça. Voilà, c'est ça le pire, tu aimais ça...

Pourtant à l'époque, tu ne peux pas dire que tu étais tourmenté par les tracas de la vie. Tu commençais juste à l'apprendre. Probablement qu'ensuite, une trop longue absence de vie sentimentale n'a fait que renforcer ce penchant pour ces mélopées mélancoliques. On se sent moins seul avec la misère des autres.
Il est clair que ce ne sont pas ces chansons qui t'ont rendu triste. Non, la raison est bien entendue ailleurs. Tu as développé ce goût immodéré pour la mélancolie pour d'autres raisons. Les connais-tu réellement ou refuses-tu de les voir? Parfois tu te demandes si maintenant tu n'entretiens pas, volontairement ou non, ce misérabilisme, cette tristesse.

Il n'y a qu'à voir le CD que tu as fait pour V. Il ressemble à un résumé de ta vie actuelle telle que tu la perçois. Quelques joies, quelques bonheur, quelques passions, mais beaucoup de tristesse et de mélancolie, beaucoup d'émotions aussi. Comme si toute ta vie, malgré les bonheurs et les passions passées, n'avait laissé en toi que des blessures. Inconsciemment, tu as fait un CD qui est le reflet de ta vie ou, peut être, qui est le reflet que tu veux renvoyer. Tu ne sais pas.

What came first, the music or the misery?

Peut être que toutes ces chansons ont alimenté cette tristesse, cette mélancolie naturelle, mais elles étaient déjà là, présentes en toi, profondément enfouies.
Cher Nick, s'il suffisait de changer les disques que l'on écoute pour être plus heureux, la vie serait trop simple...

"There are people in this world who are joyful and they always seem to have more energy than the rest of us.
This is because they don't use it all upon repression and self-delusion.
Being miserable is not a hobby but a full time job..."

Erica Jong

Kill Me Sarah | 09:04 |


Ego
Sexe : M / Age : 44
Profession : Aucun interet
Situation : Helplessly Hoping

14 jours à La Baule (Pdf)

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Andrew Bird : The Mysterious Production Of Eggs
The Arcade Fire : Funeral
Rufus Wainwright : Want two
Nirvana : When the lights out
Eels : Blinking lights and other revelations
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I am Kloot : Gods and monsters
The Smiths : The world won't listen
Hood : Outside closer
V.a : Golden apples of the sun
Jude : Sarah
Antony and the Johnsons : I'm a bird now
Black heart procession : 2
Lou Reed - John Cale : Songs for Drella
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