Kill Me Again (Kill me Sarah, Kill me AGAIN with love...)
(Chroniques égocentriques : The Soundtrack Of Your Life)
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dimanche, novembre 30, 2003

Ca fait un peu plus d'une heure que tu es levé et tu baignes dans le flou. L'esprit vide, sans pensées particulières, même pas ailleurs. Tu te laisses bercer par la musique des doux cinglés en robes blanches des Polyphonic Spree. Tu ressens une atmosphère étrange, spéciale, pas désagréable, un flottement relaxant, comme si un cocon de ouate t'enveloppait. Un jour, Marylène t'a parlé de ses flacons de souvenirs qu'elle rangeait sur une étagère. L'atmosphère de ce matin, tu aimerais la mettre dans un flacon, et la conserver pour les matins grinçants.

"This trouble seems to give me some life
You're hanging around the day
You're fooling yourself with blame
You're taking it all to a future sight"

The Polyphonic Spree : Hanging around the day

Kill Me Sarah | 11:43 |


samedi, novembre 29, 2003

Tu as fait un rêve extraordinaire la nuit dernière, où une luciole t'expliquait l'origine du monde, l'eau, l'air, la terre, le feu, puis à tes cotés elle t'emmenait voler au dessus de la planète.
Tu survolais des canyons, plongeais dans des cascades d'eau glacée, des lumières colorées scintillaient sur les parois des montagnes pour t'indiquer le chemin, tout défilait à une vitesse extraordinaire.
A un moment donné, tout s'est calmé vous étiez à une grande altitude, très haut au dessus des nuages légèrement éclairés par les premiers rayons du soleil puis vous plongiez de nouveau vers la terre, vous engoufrant dans des précipices étroits au ras de l'eau dont tu sentais l'écume sur ton visage et... tu t'es réveillé. Il était 2h00, tu t'es levé pour écrire rapidement ce rêve avant que tu ne l'oublies, même s'il est impossible de décrire ce tu as pu ressentir, ni la beauté des paysages que tu survolais. Tu étais réveillé de bonne heure ce matin, tu es resté au lit en attendant que ta fille se lève, tes pensées étaient ailleurs...

Kill Me Sarah | 09:19 |


vendredi, novembre 28, 2003

Quand tu as ouvert ce blog, dans ton premier post, à l'époque où le "tu" était encore "je", tu évoquais la page blanche que tu venais de poser devant toi, pour tenter d'y inventer la suite de ton histoire. Tu y repensais ce soir, à cette page blanche. Alors tu as regardé ce que tu y avais inscrit depuis tous ces jours.
Il y a des endroits où tu as noté les personnes que tu as rencontrées grâce à cette page, ces gens que tu apprécies. D'autres à l'écriture compacte où tu y as mis toutes les histoires que tu as racontées pour t'aider à oublier, pour t'aider à t'évader. Il y a aussi tous ces coins sombres remplis d'une écriture nerveuse, ces pensées noires chassées d'un geste brusque comme pour t'en débarrasser mais qui collent aux doigts. Il y a également tous ces rêves sortis de ton imagination. Certains que tu as rayés à contre coeur parce qu'ils se sont envolés trop rapidement. D'autres que tu as soulignés tellement tu y tiens. Et puis, au coeur de la page, en plein centre, il y a encore un espace vierge de tout mot, de toute histoire. C'est pourtant là où tu as le plus envie d'écrire, c'est probablement pour remplir cet endroit que tu t'es mis à écrire de nouveau, consciemment ou inconsciemment. A la limite de cette zone, tout autour, il y a beaucoup de tes rêves. Tu voudrais leur donner une réalité, tu voudrais les voir glisser et combler cet espace vide qui te hante. Pas pour les enfermer non, l'espace est ouvert, il ne demande qu'à s'étendre. Tu y raconterais l'histoire d'un petit bout de chemin, un de ces chemins que l'on parcoure à deux. Plus ou moins long. Tu ne sais jamais où mènent les chemins. Tu l'espères juste le plus beau possible. Mais tu n'as toujours que des rêves à raconter. Alors le coeur de la page reste muet. Comme le tien. Pourtant il en aurait des choses à dire...

"blank page was all the rage
never meant to hurt anyone
in bed I was half dead
tired of dreaming of rest

you haven't changed, you're still the same
may you rise as you fall"

The Smashing Pumpkins : Blank page

Kill Me Sarah | 21:30 |


jeudi, novembre 27, 2003

Fragment d'autoportrait #34

Tu as beau dire, beau faire, chercher des substituts, surtout chercher des substituts, ça ne te lâche pas, les substituts manquent de saveur.
Tu en reviens toujours au même point, à ce besoin de tendresse, de contacts charnels, d'amour. Oui parce que c'est ça, un besoin d'amour, un besoin de reconnaissance, pour te rassurer.
Tu traînes ça derrière toi comme un boulet, tu en as les poches pleines, tu en tires un plein wagon. De ce besoin d'amour. Si au moins tu t'aimais tu pourrais fonctionner en autosuffisance mais non, ce n'est pas le cas. Tu veux des regards, des sourires, des baisers, des caresses, des mains posées sur ton ventre, des filles qui posent leur tête sur ton épaule, ta poitrine, rien que pour toi.
C'est pitoyable. C'est ce que tu disais lundi soir, ça t'est venu d'un seul coup dans la discussion, à force de raconter tes histoires déplorables, tu es pitoyable, pathétique. C'est triste. Le pire étant que tu as l'impression de l'écrire pour que l'on te dise que non. Tu finis quand même par mettre ici cette sempiternelle litanie, pour ne pas passer la journée avec, une auto-flagéllation inutile. Minable. Aucune volonté.
Ce matin tu écrivais qu'il faudrait que tu te décides à grandir un jour. Un jour... avant qu'il ne soit trop tard.

"Je m'aime, Ô que je m'aime
Ca finit par être un problème
Quand je suis seul avec moi-même
Faudrait tout de même que j'me surveille
J'entends d'jà plus rien d'une oreille"

Odeurs : Je m'aime

Kill Me Sarah | 14:36 |


mercredi, novembre 26, 2003

Nouvelle programmation sur la KMS Radio-blog avec une sélection plutôt variée (enfin... oui si quand même) et quelques merveilles comme cette reprise d'Harvest de Neil Young par Rufus Wainwright en duo avec Chris Stills (honteusement piquée chez Manur), The dark is rising de Mercury Rev avec ces paroles qui font écho à tes obsessions, ou le To love is to bury (rien que le titre déjà...) des Cowboy Junkies.

Tu as l'impression que quelque part cette sélection te ressemble un peu, étrange...

Kill Me Sarah | 18:12 |


mardi, novembre 25, 2003

Tu marches seul sous la pluie, tes pas s'enchaînent nonchalamment sur le pavé luisant. Tu sens les gouttes tomber, s'écraser dans tes cheveux, sous ce ciel gris. Tu penses à cet après-midi d'hier, à parler des petits soucis de la vie, des tracas amoureux, à raconter sa petite vie, autour d'un café/thé. Tu penses à cette Black Session extraordinaire des Black Rebel Motorcycle Club, à cette fin de soirée. Tu marches sous la pluie et tu resterais bien comme cela, à sentir les gouttes s'écraser dans tes cheveux, juste pour savourer le moment présent, pour ce petit plaisir de la vie, inopiné. Tu marches sous la pluie, juste pour faire durer cette sensation d'exister.

Kill Me Sarah | 12:30 |


lundi, novembre 24, 2003

"Quand on commence à savoir parler, on ne sait plus se taire". Tu ne sais plus où tu as lu ça. Mais c'est exactement toi. Il y a quelques années encore, tu n'aurais pas pu avouer tes sentiments comme cela, même encore maintenant ça reste difficile. Mais tu y arrives. Il t'a fallu des années pour réussir à ouvrir certaines portes, pour réussir à t'ouvrir, à exprimer ce que tu ressens, tes doutes, tes craintes, tes espoirs, tes problèmes, tes désirs, ton désir. Des années avant de pouvoir dire à une fille qu'elle te plaisait, dire que son regard te troublait, que tu la trouvais jolie, que tu avais envie d'elle. Des années pleines de regards lourds de silence pour tenter de faire comprendre ces mots qui se refusaient à sortir de ta bouche. Alors parfois, maintenant, tu parles trop, ou trop tôt, trop content de pouvoir le faire. Peut être aussi par crainte de ne plus pouvoir le faire ensuite, de retomber dans tes travers.
Ces portes ouvertes, tu ne veux plus les refermer. Même si parfois tu crains de perdre l'équilibre devant l'inconnu. Alors le silence attendra un peu. Chacun son tour.

Kill Me Sarah | 11:42 |


dimanche, novembre 23, 2003

Tu devrais te taire. Penser à autre chose qu'à ton nombril pittoyable. Et te taire. Surtout te taire. T'immerger dans le silence. Ne pas t'y murer, mais t'y ressourcer. Retrouver le goût du silence. Celui qui fait mal parfois, mais celui qui préserve les autres.

"I'm doing the best that I can
I'm ashamed of the things I've been put through
I'm ashamed of the person I am
Isolation"

Joy Division : Isolation

Kill Me Sarah | 21:52 |




Tu ne devrais pas. Tu ne devrais probablement pas. Ecrire les lignes qui suivent. Mais tu en as besoin. Pour que ces idées arrêtent de tourner dans ta tête. Elle comprendra. Parce que depuis hier soir, depuis que tu as imaginé cette scène, elle t'obsède. C'est ton problème, ton imagination débordante. Tu étais avec elle dans le même lit. C'est arrivé comme ça. Un des deux dit, il est trop tard pour rentrer. Alors il y en a un qui héberge l'autre et ils se retrouvent tous les deux dans le même lit, sans ambiguité aucune. C'est là que tu commences à lui parler, dans l'intimité de l'obscurité. Elle sait déjà ce que tu lui racontes, mais tu avais envie d'en parler, avec d'autres mots que ceux que tu lui avais écrits. C'est là qu'elle se rapproche de toi, pose sa tête sur ta poitrine, sa main sur ton ventre. Toi, tu dégages ton bras (le gauche forcément...) et tu la serres contre toi. Tu restes là, sans dire grand chose, ta main caresse ses épaules, le bas de son dos. Tu savoures juste le plaisir de cet instant hors du temps. Et puis à un moment, elle tourne la tête vers toi et tu déposes tes lèvres sur les siennes. L'histoire s'arrête là. Hypocritement. Parce que forcément, même si tu as envie de ce genre d'instant tout simple, tout tendre, elle te plait, tu la trouves jolie, désirable, alors justement tu la désires, tu es un peu amoureux d'elle. Mais tes histoires s'arrêtent toujours là. Peut être parce que la suite, ce que cela pourrait devenir, te fait peur.
Des histoires comme celle-ci, malgré le fait que tu essaies plutôt de te les interdire, jaillissent parfois de ton imagination. Toujours à peu près les mêmes. Tu es avec elle, quelque part, peu importe où, à un moment donné, dans un silence, tu t'approches d'elle et tu la serres dans tes bras. Comme dans l'histoire avec ce garçon et cette fille sur la plage. Tu l'as écrite en pensant à elle, elle doit s'en douter. Des histoires que tu inventes comme si tu voulais lui dire, allons doucement, prenons notre temps. Ce qui est idiot. Tu essaies que ça ne transparaisse pas trop quand tu la vois, mais tu sais que parfois elle doit lire ton désir dans ton regard, dans tes gestes également. Quand tu es avec elle, tu n'oses pas la prendre dans tes bras. Tu n'oses pas parce que tu sais. Tu sais que c'est non, que tes baisers, tes bras, ta tendresse, elle n'en a pas envie, ou pas les tiens, ou elle se l'interdit, mais tu te dis que ça ne doit pas être très difficile de se l'interdire avec toi. C'est ainsi. Ca ne te rend pas triste. Tu la comprends. Tu aimes bien ce qu'il y a entre elle et toi. Cette complicité. Tu ne veux pas gâcher ça, tu ne veux rien briser. Alors tes désirs, tes sentiments, tu les mets de coté. Mais les mettre de coté, ça ne veut pas dire qu'ils n'existent plus. C'est pour cela que par moment ça devient trop difficile pour toi de les garder. Parfois tu inventes une histoire pour les enrober. Aujourd'hui il fallait que tu les racontes. Tu ne voudrais pas lui faire peur, tu ne voudrais pas qu'elle mette un peu de distance entre elle et toi à cause de ce que tu ressens pour elle, parce que tu ne veux pas que ça l'effraie. Tu ne veux rien compliquer.
Tu ne voulais pas écrire tout cela ici. Mais tu en avais besoin. Peut être pour te persuader de vraiment mettre de coté tes sentiments. Pour ne plus inventer toutes ces histoires. L'écrire, ça permet de te soulager de ces pensées, avant qu'elles ne deviennent trop pesantes. Elle sait que tu parles d'elle. Elle ne t'en voudra pas, elle comprendra. Tu l'espères.

Kill Me Sarah | 11:54 |


samedi, novembre 22, 2003

Tu te réveilles doucement, des limbes de sommeil accrochés à tes yeux. Jude chante I will not die (sur 430 N. Harper Ave.). Des mots, des images d'hier soir qui flottent doucement. Un jour comprendre le pourquoi de cet attrait, tu n'oses dire fascination, pour le noir, le sombre, la tristesse, la mélancolie. Quel spectre se cache derrière cela? Ou bien est-ce seulement la fuite. Ou le besoin de se rassurer. Comme toujours d'ailleurs. Et puis, pourquoi toujours vouloir comprendre? Parfois accepter les choses, sans chercher à les comprendre. Ne pas voir trop loin, prendre ces bouts de vie simplement, t'en satisfaire... un jour peut être. Des pensées qui tournent à vide, sans intérêt, des rêves, comme souvent.
Et les paroles d'une chanson de Benabar qui te reviennent à l'esprit comme ça, Elle a un grain d'beauté qu'à rien d'exceptionn... elle a un grain de beauté que j'aime bien peut-être parce que c'est l'sien, ça te fait sourire mais tu ne devrais pas y penser. Samedi matin cotonneux. Tu vas prendre ton bain, traîner dans le parc pour faire une photo de feuilles mortes, juste pour illustrer des paroles qui te font sourire, enfin pas tant que ça, mais autant en sourire... Oui, voilà, envie de sourire ce matin...

Kill Me Sarah | 12:44 |


vendredi, novembre 21, 2003

Fragment d'autoportrait #33

Inconsciemment, tu te prends en photo quand tu te sens mal. Comme pour exprimer le malaise autrement qu'avec des mots. Mercredi matin, quand tu as pris ces photos, c'était le cas. Sa réflexion était vraiment pertinente.

Kill Me Sarah | 08:54 |


jeudi, novembre 20, 2003

Radiohead avec I might be wrong et There, there sur la radio, enregistré lors de la session acoustique au Réservoir cette année, avec seulement ThomYorke et Johnny Greenwood aux guitares et piano.

"I might be wrong
I could have sworn I saw a light coming on
I used to think
I used to think
There was no future left at all"


I might be wrong... c'est ce que tu te dis tous les jours. Dès que tu fais quelque chose, dès que tu ouvres la bouche, dès que tu écris plus de trois mots. I might be wrong... et quand tu es en présence d'une fille qui te trouble... tu n'en parles même pas... c'est encore pire...

Kill Me Sarah | 20:23 |




Fragment d'autoportrait #32

Quelqu'un est arrivé ici (Qui? Une fille peut être, sûrement, peut être jeune, peut être pas) en tapant "Comment ignorer un garçon" dans un moteur de recherche.
Non, désolé, il n'y a pas de conseils de ce genre ici. Quoique tu aurais probablement des choses à dire sur le sujet. Il n'y a pas de conseil du tout d'ailleurs, tu n'es pas doué pour cela.
Donc non, ici on n'apprend pas "Comment ignorer un garçon". Rien que l'idée te terrifie. Non, par contre, en cherchant bien, on peut y trouver les conséquences. D'ailleurs c'est tout ce qu'il y a sur cette page, pas de causes, des conséquences.

Kill Me Sarah | 09:08 |


mercredi, novembre 19, 2003

Comme lundi soir tu n'as pu aller voir Radiohead à Bercy, il te reste la chronique de David sur la Blogothèque, et les très belles photos de Lara, ici, ici, et encore . Histoire de bien regretter.

Kill Me Sarah | 16:36 |




Fragment d'autoportrait #31

"Quand je me sens mal, c'est que je vais bien
Parce qu'avant attention je sentais plus rien"

Alain Bashung : Fan

Bien sur, ton bras tire toujours sur ton cou, il pend toujours inerte au bout de ton épaule, il va pendre encore un bout de temps, mais la douleur se fait plus rare ou différente. Tes doigts retrouvent petit à petit un minimum de sensations. Tu finis même par t'habituer à ton sourire ébréché. Alors tu glisses à nouveau. Et la mer vient rejeter sur la plage tes épaves que cet accident avait rejetées au large. Les questions, les doutes, les angoisses, les manques, les besoins, tout revient, petit à petit, tout refait surface. Les manques, les besoins surtout.
Et puis cette main gauche trop lente pour tenir le rythme de ton flot de mots qui jaillit par moment. Tu n'arrives pas à écrire comme tu veux, à faire sortir ces mots (maux) de manière aussi brute qu'avant, aussi spontannée. Et finalement ils ne sortent plus. L'ennui qui gagne aussi, qui ronge comme la rouille. Lentement. Et ces idées qui cinglent le visage, qui frappent à l'intérieur. Terrible constat en fait, que tu fais depuis hier soir. Tellement terrifiant que tu n'oses l'écrire. Après tu t'étonnes de faire peur... alors que tu t'effraies toi-même.

Kill Me Sarah | 10:20 |


mardi, novembre 18, 2003

Tu as omis de signaler la naissance de La Blogothèque, blog collectif musical de Chryde, sur lequel tu viens d'indiquer la diffusion ce soir sur Arte à 23h05, d'un concert un peu particulier de Radiohead, puisque seuls Thom Yorke et Johnny Greenwood étaient sur scène. A ne pas manquer.

Edit de 17h33 : Ca doit être à force de prendre des taxis ces derniers jours et d'être obligé de ce fait d'écouter les grosses têtes, ou de supporter les réflexions des chauffeurs sur la conduite des autres (comprenez les non chauffeurs de taxi), des femmes (encore pire que les autres) et sur tous ces fainéants qui feraient mieux d'aller bosser plutôt que d'oser traverser devant LEUR taxi. C'est comme de regarder le JT de Jean Pierre Pernaut sur TF1, c'est le lavage de cerveau assuré. Du coup tu as failli oublier de souhaiter un bon anniversaire à Mister 404 Brain not found. Quant à toi tu t'excuses pour ce qui a failli être un oubli, et tu vas te mettre à la marche à pied.

Kill Me Sarah | 12:17 |




Tu avais des croissants surgelés au congel, tu t'en es fait réchauffer plusieurs ce matin. Des années que tu n'avais pas fait ça, juste pour toi. Est-ce le fait de ne pas aller au travail, d'avoir un peu de temps? Ou l'envie subite de t'occuper un peu de toi? Reste que tu aurais bien aimé les partager ces croissants. Oui, avec une fille bien sur. Qui serait restée sous la couette pendant que tu préparais le petit-déjeuner. Tu serais venu l'embrasser dans le cou pour... Hum... A peine levé tu rêves encore.

"I loved you in the morning, our kisses deep and warm,
your hair upon the pillow like a sleepy golden storm,
yes many loved before us, I know that we are not new,
in city and in forest they smiled like me and you,
but let's not talk of love or chains and things we can't untie,
your eyes are soft with sorrow,
Hey, that's no way to say goodbye."

Leonard Cohen : Hey, that's no way to say goodbye

Kill Me Sarah | 09:58 |


lundi, novembre 17, 2003

Tu y pensais déjà hier soir en regardant les deux derniers épisodes de la saison trois de Six feet under. Tu as laissé passer la nuit, mais la sensation est toujours présente ce matin. L'impression d'une nouvelle petite cassure interne, d'une nouvelle fêlure intérieure qui vient s'ajouter aux autres. L'impression désagréable que le jeu de déconstruction entamé il y a déjà quelques années continue inexorablement. Bien sur le parallèle avec les évènements de ces derniers jours est facile, trop facile même. Mais cette fracture osseuse semble en avoir entraîné une autre, invisible, cachée, psychique, pas très profonde, mais une de plus. Une chanson assez ancienne, pas très intéressante musicalement mais dont les paroles t'ont marqué, dit "All the scars are on the inside". C'est un peu ça finalement. Le pire étant peut être d'essayer de te persuader, comme tu le fais depuis déjà pas mal de temps, qu'au contraire tu te reconstruis, tel que tu es ou plutôt tel que tu souhaiterais être. Tu tiens ce discours, tu essayes de donner cette image alors qu'intérieurement tu sens que, petit à petit, tout s'effondre au fil des ans. Encore un paradoxe, un de plus... ou une nouvelle illusion qui s'envole...

Kill Me Sarah | 09:45 |


samedi, novembre 15, 2003

Suite à tes mots en vrac de dimanche dernier, Mlle Sortilèges a eu la gentillesse de t'envoyer le début de la Sarabande de Haëndel joué sur sa harpe magique. Cette petite attention touchante t'a fait très plaisir, tu veux juste la remercier en lui offrant une petite place sur ta radio. Et puis c'est tellement beau.

Et voilà que tu découvres qu'un fantastique Cariboo compose spécialement pour toi une chanson : The broken arm song.
Ca te touche tellement que tu ne sais même pas quoi dire. A part d'aller écouter sa chanson. Et merci, bien sur. Il faut arrêter de te faire sourire et de te toucher avec ces attentions, tu vas en prendre l'habitude.

Pour finir, et aussi en guise de merci, tu mets sur la radio deux chansons des Red House Painters, spécialement pour une Fille aux gants.

Kill Me Sarah | 20:57 |


vendredi, novembre 14, 2003

Voilà. Cette fin de week-end avait tout pour être mémorable, elle le fut. Mais pas dans le sens que tu imaginais, même si les évènements fâcheux survenus n'effaceront en rien les plaisirs rares qui les ont précédés. Déjà, cette merveilleuse soirée de lundi où au bout de 5 minutes tu avais oublié tous tes tracas des jours précédents. Le plaisir aussi de rencontrer ces personnes intéressantes, de les voir, de les entendre sous des jours que tu ne connaissais pas. Cette fin de soirée plus que tardive aussi, à égrener des souvenirs à quatre pattes devant de vieilles K7 audio. Puis se coucher à 7h30 du matin avec un grand sourire, avec des rires, des regards, des paroles plein la tête. Le sentiment d'être content, heureux d'exister et de pouvoir côtoyer ces personnes.
Et puis cette rencontre imprévue avec deux personnes adorables après trop peu d'heures de sommeil. Une rencontre trop courte mais suffisante pour savoir que tu les reverra. Et puis cette promenade à deux, le long du canal St Martin. Et puis ce chocolat chaud en terrasse, à regarder la nuit tomber, à laisser les idées s'envoler dans les airs. Un Perfect Day comme le chante Lou Reed. Du moins pour toi, parce que tu as des pensées pour ces deux coeurs blessés rencontrés dans l'après-midi.

Et puis tu traverses la place de la Nation sur ton scooter, tu t'engages vers Picpus, avec ce camion garé à droite qui te masque la vue et qui fait que tu vois trop tard cette voiture qui vient te heurter à l'arrière. Et là tout bascule. Comme toi qui voltige dans les airs avant de t'écraser lourdement sur le bitûme. Le choc. La douleur. Ces gens autour de toi qui te relèvent, qui t'assoient sur le trottoir. Les pompiers qui arrivent, qui enlèvent ton blouson et relèvent ta manche dans la douleur. La vision de ton avant-bras brisé qui pendouille légèrement. L'arrivée à l'hôpital et le défilé des plafonds, allongé sur ton brancard. L'attente. La douleur. Les arrivées perpétuelles de malades, de SDF, de blessés, tous accueillis aussi gentiment par tout le personnel, ce même personnel qui réclame plus de moyens, ces moyens dont ils auraient cent fois besoin. Les plafonds jusqu'au box des urgences. Les plafonds jusqu'à la salle de radio. Les plafonds pour retourner aux urgences. La douleur encore, toujours, violente parfois. La radiographie que l'on comprend sans même avoir fait 7 années d'études. Des mots qui claquent. Double fracture. Examens pré-opératoires. Opération, cette nuit. La visite du chirurgien. Celle de l'anesthésiste, ses questions. L'angoisse qui monte, naturellement, doucement. Les multiples prises de sang. Ces appels téléphoniques, cette envie de parler, de dire ce qui t'était arrivé, que tu n'as pas su garder pour toi parce que tu avais besoin d'un peu de réconfort malgré toute l'assurance que tu essayais de mettre dans ta voix. La gentillesse de cette infirmière aussi, Alix, que tu n'auras pas revue pour la remercier de ses attentions. Et les plafonds, qui défilent, encore, toujours plus inquiétants. Le froid du bloc opératoire sur ton corps nu. La vision de ces instruments barbares. Les paroles rassurantes de l'équipe médicale, les plaisanteries que tu fais avec eux sur ton nom de célébrité Monégasque à la petite semaine, pour oublier un peu cette angoisse qui te fait trembler. Et puis le noir qui tombe comme une chape de plomb.
Après quelques heures de flou, la vision de visages connus, aimés, amis même si inconnus pour certains 24 h plus tôt. Ces sourires qui font oublier la fatigue, la douleur, qui te donnent envie de sauter sur tes pieds pour ne pas les inquiéter, pour leur montrer que ça va, malgré tout. Pour les remercier aussi d'être là, de cette présence si chaleureuse. Ces appels réconfortants de toutes ces personnes que tu apprécies.
Et l'impatience qui vient derrière, la volonté de retrouver ton univers à toi, de ne plus baigner dans cet environnement inquiétant, de ne plus l'imposer à ceux qui viennent te voir.
Et puis ce matin, tu franchis le porche de Saint Antoine comme si tu retrouvais ta liberté. Pas toute, il y a toujours ce bras qui pèse au bout de ton épaule, qui tire sur ton cou et qui fait que ce soir tu écris de la main gauche et que tu le feras pendant un bout de temps. Ce soir tu es fatigué mais ça va, tu es à la maison.
Tu t'étais dit que tu ne raconterais pas tout ça, que tu épargnerais à tes lecteurs cette histoire douloureuse. Le besoin, l'envie d'expulser, de jeter ces images dures auront été plus fort. Tu sais surtout que cet accident n'effacera pas les moments heureux qui ont débutés ce lundi soir et ont continué ce mardi, et dans les moments difficiles, ce sont eux que tu revivras, tous ces instants jusqu'au moment où tu as traversé la place de la Nation...

Merci à tous.

Kill Me Sarah | 21:06 |


lundi, novembre 10, 2003

"Strange infatuation seems to grace the evening tide.
I'll take it by your side.
Such imagination seems to help the feeling slide.
I'll take it by your side."


Te débarasser de cette boule d'angoisse qui te ronge de l'intérieur depuis tout à l'heure et de l'envie de HURLER, de vomir qui va avec...

Kill Me Sarah | 15:35 |




Peut être faire comme Fabienne mettre une croix pour chaque jour de couleur différente noir pour les mauvais jours et rouge pour les bons ou l'inverse tu ne sais plus mais faire ça pourquoi pas pour voir oui pour voir la couleur qui dominerait peut être qu'il y aurait plus de rouge même si parfois tu penses qu'il y a plus de noir tu devrais faire ça pour voir réellement peut être focalises-tu sur les mauvais jours histoire d'en être certain mais tu ne commenceras pas ce week-end pour ne pas débuter avec la mauvaise couleur autant partir d'un bon pied tu commenceras demain tu as été te promener à pied tout à l'heure à la nuit tombée dans le parc à coté pour marcher dans la nuit sous les arbres pour sentir les feuilles mortes sous tes pieds c'était comme la sensation d'exister sentir le froid entendre les feuilles parce que même la musique était silence en rentrant tu n'as pas allumé tu as juste laissé la bougie tu ne l'avais pas éteinte en partant tu n'aurais pas du mais tu n'y as pas pensé tu es resté là dans la pièce juste éclairé par la bougie tu as réussi à te souvenir de l'introduction de la Sarabande d'Haendel que l'on entend dans Barry Lindon alors tu as joué les huit mesures du début en boucle tu ne connais pas le reste mais ce sont juste des variations tu te serais cru dans le film juste éclairé par cette bougie dans le film il n'y a pas de fausses notes pas de ratés cette musique t'a toujours fascinée la tension le drame dans ces accords peut être dans ce rythme bancal aussi le déséquilibre cette claudication comme tous les rythmes à trois temps cette montée et cette chute tout ça en huit mesures étonnant juste éclairé par ta bougie rouge une bougie parfumée contre les odeurs de tabac tu as pris quelques photos en te promenant les arbres éclairés par les lampadaires municipaux une ambiance étrange il n'y avait personne il n'était pas très tard pourtant tu n'as pas réussi à rouvrir la porte qui mène directement à ta résidence tu as été obligé de faire le tour du parc pour entrer par la rue pourquoi cette clé a marché dans un sens et pas dans l'autre par moment tu ne comprends pas plus les objets que tu ne comprends les gens et puis cette chanson qui te tourne dans la tête depuis tout à l'heure elle t'est venue après Haendel combien de temps as-tu joué ces huit mesures en boucle trente quarante minutes moins plus tu n'as pas regardé longtemps quand même quand tu as rallumé la lumière tu as pensé à cette chanson comme ça subitement il y a longtemps que tu ne l'avais pas écouté comme la compilation sur laquelle elle figure la compilation aussi tu te l'interdisais trop chargée en souvenirs pendant longtemps l'écouter aurait été comme de te lacérer la poitrine tu ne l'as pas écouté mais tu sais que tu peux maintenant même s'il y aura toujours ce petit pincement ces images du RER où tu l'as écouté la première fois la tête contre la fenêtre en rentrant au bureau après avoir déjeuner avec elle enfin là tu voulais juste écouter cette chanson rien que pour le titre rien que pour le mot en lui même et la voix oui bien sur la voix et les paroles ne te parlent pas vraiment pourtant si la phrase Do I like being single? mais voilà tu écris tout ça à la file sans ponctuation ça t'est venu spontanément il y a sûrement une signification il y en a toujours tu expulses tu te vides anesthésié comment font les gens pour te lire avec ces mots sans sens sans intérêt sont-ils si perdus pour se reconnaître dans ta logorrhée poussive peu importe un dimanche qui n'en finit pas comme ces mots tu t'en veux toujours pour tout les mots ne sortent pas tu voulais dire quelque chose à la place tu ne dis rien ces mots sans suite pour masquer ce que tu n'oses dire tu le diras un autre jour ça sera un dimanche c'est certain tu devrais faire des stats sur tes posts compter les écrits sombres suivant les jours pour voir les pire c'est vendredi soir ou dimanche c'est sur ou les écrire en couleur comme pour les jours mais noir sur gris foncé on ne verrait rien et puis ça ferait code couleur tu hais putain de crétinerie marketing tu te sens comme un naufragé qui cherche désespérément une bouée à laquelle s'accrocher tu perds ta subtilité ta délicatesse ça t'a frappé ces jours-ci tu n'aurais pas été comme cela avant ou alors tu as perdu ta naïveté tu fais peur tu fonces dans l'impasse et demain que va-t-il se passer demain et les jours suivants tu iras peut être au bureau mardi si tu ne fais rien pas deux dimanche dans la semaine tout à l'heure en faisant le tour du parc il est petit mais tes pensées vont vite trop vite tu rêvais encore une histoire à raconter elle t'est revenue celle-ci parce que tu y avais déjà pensé tu l'avais imaginée avec M. qu'est-ce que M. viendrait faire avec toi un soir à regarder la tour Eiffel scintiller elle t'a troublée quand même en venant fumer une cigarette dans ton bureau vendredi soir tard après cette foutue réunion comme si elle voulait te dire quelque chose tu dois divaguer elle voulait juste fumer une cigarette tu en feras une histoire encore une histoire de fille que tu prends dans tes bras ton obsession dans toutes tes histoires tu serres les filles dans tes bras tu en as tellement envie ce n'est même pas le sexe c'est juste serrer la fille dans tes bras la serrer contre toi l'embrasser aussi sentir ses lèvres il y avait une histoire de claquement de doigts tu inventes n'importe quoi tout à l'heure ce n'était pas M. qui était dans l'histoire une autre oui ça fera une belle histoire ça doit être beau la tour Eiffel qui scintille quand on serre une fille dans ses bras tu devrais arrêter là sur la tour Eiffel qui scintille ça ferait une belle image pour compenser la petite lueur dans la nuit idéaliste t'avait dit comment s'appelait-elle déjà tu ne sais plus c'était bien vu on lit en toi comme dans un livre il ne doit pas être ouvert à la bonne page en ce moment alors voilà la tour Eiffel tard le soir en face sur le Trocadéro il fait froid un jour peut être...

Kill Me Sarah | 00:15 |


dimanche, novembre 09, 2003

Elle N.H lit L'homme-boîte d'Abe Kôbô. Tu vas chercher ce livre dans les rayons de ta bibliothèque, il y a longtemps que tu l'as lu. Tu le feuillètes au hasard, et tu finis par relire les premières lignes :
"II s'agit du journal d'un homme-boîte : je suis dans une boîte en carton que je porte sur la tête et qui descend de chaque côté le long de mes hanches. A cet instant précis, l'homme-boîte, c'est moi. Autrement dit : l'homme-boîte, dans une boîte, écrit le journal d'un homme-boîte."

Et puis, plus loin : "La maladie spécifique de l'homme-boîte est la paralysie du sens de l'orientation du coeur."

Etranges sensations. Et si ce blog était ta boîte. Ce rempart dérisoire derrière lequel tu te caches, derrière lequel tu t'enfermes. Quelque chose t'interpelle. Tu ne sais pas quoi. Il va falloir que tu relises ce livre.

Kill Me Sarah | 12:19 |




"This, is my life. I'm forty-two years old. In less than a year, I'll be dead. Of course I don't know that yet. And, in a way, I'm dead already"
Lester in American beauty

Ombres et lumière. Un jour, peut être, un jour, les apprivoiser. Comme les touches de ce clavier. Quel est le plus facile?
Tu as écrit une histoire tout à l'heure. L'histoire d'un garçon, dans une maison, la même maison que samedi dernier, près de la plage. L'histoire d'un garçon et d'une belle chanson, mais pas l'histoire d'un garçon et d'une fille. Sans intérêt. Il faut toujours qu'il y ait une fille dans les histoires. Elles ne sont pas intéressantes sinon.
Et ce soir tu regardes American beauty. Tu avais oublié ces dialogues. Ils t'ont fait sourire. Le film moins que la première fois. Mais à la fin, on entend Elliot Smith chanter le Because des Beatles. Et rien que pour ça...

Il est tard, tu écoutes les 69 love songs des Magnetic fields. Ca risque de faire beaucoup trop. Tu as froid. Etrange samedi...

Kill Me Sarah | 00:16 |


samedi, novembre 08, 2003

Fragment d'autoportrait #30

Hum... pas moyen de dormir. Tu viens jeter quelques mots en vrac, pas les bons, jamais les bons. Un jour peut être tu les trouveras, ou tu n'en auras plus peur. Tu jettes cette photo aussi. En espérant qu'elle soit moins effrayante que celle d'hier. Tu aurais aimé mettre ses mots à elle, ceux qu'elle t'a dit ce soir, à propos de ces photos. Parce que tu les as trouvés très justes, très pertinents. Tu aurais du les noter. Pour les garder tels quels. Sur le fait, dans les moments difficiles, de se prendre en photo pour vouloir se prouver que l'on s'aime un peu, pour se rassurer. Tu ne retrouves pas ses mots exacts, ta mémoire fatigue, c'est dommage. Toi aussi tu fatigues. Tu ferais mieux d'essayer d'aller dormir. En fait tu ne t'aimes que lorsque que tu sens dans le regard d'une fille l'amour qu'elle te porte. Il n'y a que ça qui te rassure vraiment. Tu n'as pas fini de mettre des photos de toi...

Kill Me Sarah | 02:48 |


vendredi, novembre 07, 2003

Fragment d'autoportrait #29

Ce n'était pas pensé. Hier soir quand tu as pris cette photo, elle t'est venue naturellement. Et puis ce matin tu te dis qu'elle est révélatrice. Révélatrice de cette hésitation entre l'ombre et la lumière. Cette obscurité que tu ne connais que trop, et cette lumière qui t'attire, mais à laquelle tu as du mal à croire. Cette lumière que tu n'oses dire, que tu n'oses avouer. Cette lumière vers laquelle tu voudrais aller. Cette lumière que tu as peur de voir s'éteindre si tu lui dis qu'elle te plait. Sur la photo, la lumière est artificielle. Est-ce que l'attrait que tu ressens n'est pas lui aussi artificiel? Tu ne crois pas, mais tu t'interroges quand même. Il faut toujours que tu doutes...

Kill Me Sarah | 09:39 |


jeudi, novembre 06, 2003

Chet Baker sur la radio ce soir. Toujours pas de My funny valentine, ça sera pour une autre fois. Non, ce soir, c'est celle là. On n'est pas encore en hiver, on n'est pas dimanche après-midi, reste la couette...

Kill Me Sarah | 21:09 |




Fragment d'autoportrait #28

Tu as l'impression de te fermer. En fait c'est moins simpliste que ça. Tu t'ouvres et tu te fermes en même temps. Comme si tes portes ne pouvaient être toutes ouvertes. Le fait est que quand tu en ouvres une, une autre se ferme. Sensation confuse mais perceptible. Comment savoir que tu ouvres la bonne...

Kill Me Sarah | 10:58 |


mercredi, novembre 05, 2003

En arrivant au bureau ce matin, tu t'es dit que tu allais faire un petit post sur tes journées trop longues au bureau, sur le temps qui te manque. Bref les conneries habituelles.
Et puis les sales nouvelles reçues entre temps font que tout cela est tellement dérisoire que tu ne peux pas. Tes lamentations et ton mal être minable de pauvre bo-bo névrosé deviennent tellement déplacés, indécents même, que non, tu ne peux pas, tu ne peux plus. Tes plaintes sur ta putain de vie de privilégié en bonne santé pendant que d'autre… non.
Alors tu auras juste des pensées, des tonnes de pensées pour quelqu'un. Tu voudrais pouvoir donner plus, tellement plus mais tu n'as rien d'autre à part ces pensées et ces larmes qui montent en écrivant ces lignes.
Il y a des jours comme ça où on voudrait hurler, hurler contre ce putain de sort injuste qui s'acharne sur les gens que l'on aime et devant lequel on ne peut rien.
Et ce n'est pas la peine de commenter ça.

"Dear God, sorry to disturb you, but... I feel that I should be heard
loud and clear. We all need a big reduction in amount of tears
[…]The hurt I see helps to compound that
Father, Son and Holy Ghost is just somebody's unholy hoax,
and if you're up there you'd perceive that my heart's here upon
my sleeve. If there's one thing I don't believe in
it's you... Dear God."

XTC : Dear god

Kill Me Sarah | 10:59 |


mardi, novembre 04, 2003

Voilà, tu as encore envie d'être ailleurs. Encore envie d'un rêve, d'une histoire. C'est ce ciel gris, ces feuilles mortes qui jonchent les trottoirs, les chemins. Les lumières étrange de la ville hier soir aussi. Alors dans ton histoire il y aurait des feuilles mortes qui craquent sous les pieds, peut être un petit brouillard humide, de drôles de lumières qui danseraient devant tes yeux, il y aurait du jaune, de l'orangé, du marron, un peu de vert aussi. Et puis forcément il y aurait une fille. Tu la prendrais dans tes bras, dans tes histoires tu serres toujours les filles dans tes bras. Ca te fait sourire. Tu y pensais déjà hier soir, en gratouillant maladroitement les accords de cette chanson de Van Morrison. Quelque part tu as l'impression d'être terriblement romantique. Tu ne sais pas si c'est vrai ou si ce sont seulement tes rêves qui le sont. Ca te perdra. Si ce n'est pas déjà fait...

"Well it's a marvelous night for a moondance
With the stars up above in your eyes
A fantabulous night to make romance
'Neath the cover of October skies
And all the leaves on the trees are falling
To the sound of the breezes that blow
And I'm trying to please to the calling
Of your heart-strings that play soft and low
You know the night's magic
Seems to whisper and hush
And all the soft moonlight
Seems to shine in your blush... "

Kill Me Sarah | 13:39 |


lundi, novembre 03, 2003

Fragment d'autoportrait #27

La lumière de ce matin t'incite à la rêverie. Tu as des envies d'ailleurs. Tu aimerais pouvoir t'offrir une petite escapade comme une parenthèse dans ce monde de fou. Partir à deux, comme cela, quelque part et oublier le reste. Tu aimerais pouvoir t'offrir une folie de ce genre de temps en temps. Mais ta seule folie ce matin c'est de laisser ton regard s'évader par la fenêtre et se perdre dans le bleu du ciel avec tes pensées qui s'envolent...

" I was alone, I took a ride,
I didn’t know what I would find there.
Another road where maybe I
Could see another kind of mind there."

Kill Me Sarah | 10:09 |


dimanche, novembre 02, 2003

Fragment d'autoportrait #26

Pourquoi? Oui, la question est pourquoi? Tu ne le sais pas au fond, mais tu le fais. Peut être parce qu'hier, pendant que tu relisais à voix haute ton histoire là-dessous tu t'es dit que c'était mieux de l'entendre que de la lire. C'est idiot certainement. Très égocentrique, très prétentieux, trop prétentieux. Mais tu t'en fiches, peu importe. Pourtant tu n'aimes pas ta voix. Mais ce soir, tu t'es enregistré en train de lire cette histoire. Parce qu'elle te plait pour le moment et tu sais que ça ne va pas durer. Alors voilà, l'histoire d'hier elle est . Possible que personne ne l'écoute mais ce n'est pas important en fait...

Cinéma

Kill Me Sarah | 20:27 |


samedi, novembre 01, 2003

Fragment d'autoportrait #25

"Now I'm livin' out here on the beach, but those seagulls are still out of reach"

Il entoure son écharpe autour de son cou, enfile son blouson, le ferme jusqu'en haut pour se protéger du froid. Il tombe un de ces petits crachins de novembre, pas trop méchant, mais qui avec le vent, glace les os au bout d'un moment. Il s'en fiche. Il a envie de sortir. Il ferme la porte, traverse la petite terrasse qui s'étend devant la baie du salon et descend les quelques marches de pierre qui le mène au chemin serpentant jusqu'à la plage.
Il n'est pas très long ce chemin, sa maison surplombe cette petite crique qu'il appelle "ma plage". Le sable n'y est pas très fin, il y a des rochers avec des algues vertes qui affleurent à la surface de l'eau, mais c'est sa plage. Il avait envie de sentir le vent sur son visage. Depuis qu'il s'est installé ici il ne se passe pas un jour sans qu'il ne descende marcher un peu sur cette petite plage qu'il connaît maintenant par coeur. Le crachin forme des petites gouttes sur son blouson, dans ses cheveux, sur son visage. Il se laisse caresser par le vent, face à l'océan. Celui-ci est agité d'une douce houle, comme s'il manifestait ainsi son contentement. Il reste un moment près du chemin, sous ce ciel uniformément gris, avant de s'avancer sur la plage. Puis il se dirige vers les rochers sur sa droite. Il reste près d'eux un instant. Les vagues qui clapotent contre la roche éclaboussent son jean et ses chaussures mais il s'en fiche. L'air iodé envahit ses narines. Il respire. Il se sent bien. Enfin pas trop mal. Il avance sur la gauche de la plage, ses chaussures laissant de grosses marques dans le sable mouillé tassé par la marée. Il rêve tout en marchant.
Parfois il voudrait que sa vie soit comme un film. Un film dont il ne se repasserait que certaines scènes. Toujours les mêmes. Toujours les plus agréables. Il ne veut pas connaître la fin du film. Il n'aime pas les fins. Il n'aime que les débuts, et tout ce qui se construit au fur et à mesure. Toutes les pièces qui s'imbriquent. C'est à ce moment là qu'il arrête le film. Il ne veut pas savoir la suite. Il a trop peur que le château de sable fragile qu'il s'est construit ne s'effondre. Alors il ne va pas plus loin. Dans son film il y a une fille bien sur. Il y a toujours une fille. Lui fait le garçon, celui qui attend la fille. Sans la connaître mais il sait qu'elle existe et comme on est dans un film il sait que la fille va apparaître de nulle part.
Là, il se dit que s'il se retourne la fille sera en haut du petit chemin qui descend à la plage. Il fait durer cet instant, il le savoure. Il va se retourner bientôt. Il sent le regard de la fille qui est posé sur lui depuis qu'il a commencé à marcher sur la plage. Il sait que la fille le regarde. Il sait qu'elle est intriguée par ce drôle de type. Il le sait parce qu'il a envie qu'elle soit intriguée. Elle pourrait habiter la maison d'à coté. Oui, c'est une bonne idée. Il l'aurait déjà croisée deux ou trois fois depuis quelques jours. La maison est vide d'habitude en cette période. Mais depuis deux jours les volets sont ouverts et il l'a croisée en revenant du village. Leurs regards se sont croisés également. Il lui a dit bonjour et elle a sourit. Hier aussi. Rien d'autre. Un bonjour, un regard, un sourire. Le sien est lumineux. Il a l'impression qu'elle sait pourquoi il est là. Seul. C'est peut être ça qui intrigue la fille.
C'est là qu'il se retourne. Elle est en haut du chemin. Elle le regarde. Il s'arrête de marcher et se tourne à nouveau vers la fille. Elle a un long manteau noir boutonné jusqu'au col. Elle a ses mains dans les poches de son manteau, il ne voit pas ses mains mais il est certain qu'elle a mis des gants. Des petits gants de laine blanche. Ca le fait sourire. La fille sourit également. Comme pour lui répondre. Ils restent quelques secondes comme cela, sans bouger. Puis la fille baisse la tête, comme si elle hésitait, et commence à descendre lentement sur le chemin. Le garçon ne sait pas si c'est parce que le vent est devenu plus fort soudainement, mais il a un petit frisson. Il la regarde descendre. En bas du chemin elle fait comme lui tout à l'heure. Elle s'arrête quelques secondes pour regarder l'océan. Il baisse la tête, regarde le sable. Il se dit que quand il relèvera la tête la fille sera en train d'avancer vers lui. Il le sait parce que c'est son film. C'est lui qui décide du moment où la fille va se mettre à marcher vers lui. Il relève la tête et la fille a déjà fait une dizaine de pas dans sa direction. Il hésite à avancer à sa rencontre mais finalement il ne bouge pas. Il l'attend. Il se dit que ça serait déplacé de s'avancer vers elle. La fille sourit. Il sourit aussi.
Lentement elle vient à coté de lui et regarde la mer. Ils ne se sont pas dit un mot. Il sait que dès qu'il va parler la magie de l'instant sera différente. Il regarde la mer aussi et ils restent là un long moment sans rien dire. Puis, sans bouger la tête, la fille dit "c'est beau". C'est tellement ce qu'il aurait voulu dire qu'il se tait. La fille a un petit frisson, elle sort les mains des poches de son manteau et serre ses bras contre elle. Oui bien sur, elle a des gants en laine blanche.
Elle tourne la tête vers lui, son regard pétille, elle sourit, comme si elle avait compris tout ce qu'il voulait dire avant même qu'il n'ait ouvert la bouche. Il lui sourit et il se dit que ça faisait longtemps, très longtemps qu'il n'avait pas sourit comme cela. Alors il avance doucement, vient se placer derrière la fille et vient croiser ses bras sur son ventre. Elle place ses bras sur les siens, comme si elle voulait qu'il se serre encore plus fort contre elle, comme si elle craignait qu'il retire ses bras. Le garçon n'a pas envie de retirer ses bras. Il a envie de rester là, à serrer la fille contre lui, à sentir ses cheveux lui balayer le visage avec le vent, à sentir sa douce odeur chaude. Tu voudrais rester longtemps comme cela, serré contre elle, sans rien dire. Le garçon se dit qu'il aimerait lui proposer de rentrer à la maison avec lui, mais il ne veut pas le dire trop vite, pour ne pas briser le cristal fragile de cet instant. Alors au bout d'un moment, au bout d'un moment seulement, il chuchote juste "rentrons" et la fille serre un peu plus ses bras contre les siens puis se dégage doucement. Il lui prend la main, il aime sentir dans sa paume le contact de la laine douce de ses gants. Ils marchent lentement sur la plage. Il se dit qu'il va raviver le feu dans la cheminée, qu'il mettra un disque, qu'il préparera du thé, qu'ils s'assiéront devant les flammes qui danseront dans l'âtre. Le garçon rêve toujours, il est comme toi, il te ressemble.
Le garçon va s'inventer une nouvelle scène, près de la cheminée. Il ne dira pas grand chose. Dans ses rêves le garçon sait se taire. Il l'inventera au fur et à mesure sa nouvelle scène. Pour le moment, pendant qu'ils gravissent le petit chemin qui mène à sa maison il ne veut pas. Il sait déjà que demain il se repassera ces scènes, celle de la plage d'abord, jusqu'au moment où il chuchote "rentrons" à l'oreille de la fille. L'autre scène, celle qu'il n'a pas encore inventée, il la gardera pour la nuit tombée. Il remettra le même disque, s'installera devant la cheminée et la fera défiler devant ses yeux. Il n'inventera pas d'autres scènes. Il a peur que les autres scènes soient moins bien, moins intenses. Inventer les scènes suivantes serait comme de bousculer involontairement le château de sable, il commencerait à s'écrouler. Alors il prend les clés dans sa poche et ouvre la porte. Il lâche avec regret la main de la fille et s'efface pour la laisser entrer. Tu refermes la porte...

"Sur l'écran noir de mes nuits blanches,
Moi je me fais du cinéma
Sans pognon et sans caméra,
Bardot peut partir en vacances:
Ma vedette, c'est toujours toi.

Pour te dire que je t'aime, rien à faire, je flanche:
J'ai du coeur mais pas d'estomac
C'est pourquoi je prends ma revanche
Sur l'écran noir de mes nuits blanches
Où je me fais du cinéma."

Kill Me Sarah | 20:48 |


Ego
Sexe : M / Age : 44
Profession : Aucun interet
Situation : Helplessly Hoping

14 jours à La Baule (Pdf)

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Andrew Bird : The Mysterious Production Of Eggs
The Arcade Fire : Funeral
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I am Kloot : Gods and monsters
The Smiths : The world won't listen
Hood : Outside closer
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