Kill Me Again (Kill me Sarah, Kill me AGAIN with love...)
(Chroniques égocentriques : The Soundtrack Of Your Life)
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vendredi, novembre 14, 2003

Voilà. Cette fin de week-end avait tout pour être mémorable, elle le fut. Mais pas dans le sens que tu imaginais, même si les évènements fâcheux survenus n'effaceront en rien les plaisirs rares qui les ont précédés. Déjà, cette merveilleuse soirée de lundi où au bout de 5 minutes tu avais oublié tous tes tracas des jours précédents. Le plaisir aussi de rencontrer ces personnes intéressantes, de les voir, de les entendre sous des jours que tu ne connaissais pas. Cette fin de soirée plus que tardive aussi, à égrener des souvenirs à quatre pattes devant de vieilles K7 audio. Puis se coucher à 7h30 du matin avec un grand sourire, avec des rires, des regards, des paroles plein la tête. Le sentiment d'être content, heureux d'exister et de pouvoir côtoyer ces personnes.
Et puis cette rencontre imprévue avec deux personnes adorables après trop peu d'heures de sommeil. Une rencontre trop courte mais suffisante pour savoir que tu les reverra. Et puis cette promenade à deux, le long du canal St Martin. Et puis ce chocolat chaud en terrasse, à regarder la nuit tomber, à laisser les idées s'envoler dans les airs. Un Perfect Day comme le chante Lou Reed. Du moins pour toi, parce que tu as des pensées pour ces deux coeurs blessés rencontrés dans l'après-midi.

Et puis tu traverses la place de la Nation sur ton scooter, tu t'engages vers Picpus, avec ce camion garé à droite qui te masque la vue et qui fait que tu vois trop tard cette voiture qui vient te heurter à l'arrière. Et là tout bascule. Comme toi qui voltige dans les airs avant de t'écraser lourdement sur le bitûme. Le choc. La douleur. Ces gens autour de toi qui te relèvent, qui t'assoient sur le trottoir. Les pompiers qui arrivent, qui enlèvent ton blouson et relèvent ta manche dans la douleur. La vision de ton avant-bras brisé qui pendouille légèrement. L'arrivée à l'hôpital et le défilé des plafonds, allongé sur ton brancard. L'attente. La douleur. Les arrivées perpétuelles de malades, de SDF, de blessés, tous accueillis aussi gentiment par tout le personnel, ce même personnel qui réclame plus de moyens, ces moyens dont ils auraient cent fois besoin. Les plafonds jusqu'au box des urgences. Les plafonds jusqu'à la salle de radio. Les plafonds pour retourner aux urgences. La douleur encore, toujours, violente parfois. La radiographie que l'on comprend sans même avoir fait 7 années d'études. Des mots qui claquent. Double fracture. Examens pré-opératoires. Opération, cette nuit. La visite du chirurgien. Celle de l'anesthésiste, ses questions. L'angoisse qui monte, naturellement, doucement. Les multiples prises de sang. Ces appels téléphoniques, cette envie de parler, de dire ce qui t'était arrivé, que tu n'as pas su garder pour toi parce que tu avais besoin d'un peu de réconfort malgré toute l'assurance que tu essayais de mettre dans ta voix. La gentillesse de cette infirmière aussi, Alix, que tu n'auras pas revue pour la remercier de ses attentions. Et les plafonds, qui défilent, encore, toujours plus inquiétants. Le froid du bloc opératoire sur ton corps nu. La vision de ces instruments barbares. Les paroles rassurantes de l'équipe médicale, les plaisanteries que tu fais avec eux sur ton nom de célébrité Monégasque à la petite semaine, pour oublier un peu cette angoisse qui te fait trembler. Et puis le noir qui tombe comme une chape de plomb.
Après quelques heures de flou, la vision de visages connus, aimés, amis même si inconnus pour certains 24 h plus tôt. Ces sourires qui font oublier la fatigue, la douleur, qui te donnent envie de sauter sur tes pieds pour ne pas les inquiéter, pour leur montrer que ça va, malgré tout. Pour les remercier aussi d'être là, de cette présence si chaleureuse. Ces appels réconfortants de toutes ces personnes que tu apprécies.
Et l'impatience qui vient derrière, la volonté de retrouver ton univers à toi, de ne plus baigner dans cet environnement inquiétant, de ne plus l'imposer à ceux qui viennent te voir.
Et puis ce matin, tu franchis le porche de Saint Antoine comme si tu retrouvais ta liberté. Pas toute, il y a toujours ce bras qui pèse au bout de ton épaule, qui tire sur ton cou et qui fait que ce soir tu écris de la main gauche et que tu le feras pendant un bout de temps. Ce soir tu es fatigué mais ça va, tu es à la maison.
Tu t'étais dit que tu ne raconterais pas tout ça, que tu épargnerais à tes lecteurs cette histoire douloureuse. Le besoin, l'envie d'expulser, de jeter ces images dures auront été plus fort. Tu sais surtout que cet accident n'effacera pas les moments heureux qui ont débutés ce lundi soir et ont continué ce mardi, et dans les moments difficiles, ce sont eux que tu revivras, tous ces instants jusqu'au moment où tu as traversé la place de la Nation...

Merci à tous.

Kill Me Sarah | 21:06 |


Ego
Sexe : M / Age : 44
Profession : Aucun interet
Situation : Helplessly Hoping

14 jours à La Baule (Pdf)

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