Kill Me Again (Kill me Sarah, Kill me AGAIN with love...)
(Chroniques égocentriques : The Soundtrack Of Your Life)
Radio-Blog   Caroline dit...    PUR VINYLE BABY !!!    Photoblog   KMS del.icio.us

mercredi, décembre 31, 2003

Une chanson. Pour finir l'année. Une chanson inédite de Neil Young. Datant de l'époque d'After the goldrush. Une sorte de brouillard persistant...

"Bad fog of loneliness
Put a cloud on my single-mindedness
I dream of sweet caress
From you."

Neil Young : Bad Fog of loneliness (sur la radio).

Kill Me Sarah | 10:26 |


mardi, décembre 30, 2003

Tu as l'impression que cette année n'en finit pas d'agoniser. Qu'elle n'arrive pas à laisser sa place. Tu as toujours l'espoir illusoire que l'année suivante sera différente. Différente elle le sera obligatoirement. Disons, un peu comme tu le souhaiterais. Meilleure sur certains aspects tout au moins. Tu aimerais déjà pouvoir refermer le livre de cette année, avec ses mots (ses maux) lourds, pesants. Ces voiles noirs contre lesquels tu t'es battu au fil des jours. Passer à autre chose.
En 1979, un drôle de groupe français nommé Odeurs avait sorti un album appelé 1980 : No sex! (que l'on t'a très gentiment donné il y a peu de temps). Voilà, pour toi, 2003 c'est : No sex! Comme le chante Cat Power, "We made no sense, No sense, We had no sex". Ca serait trop simple cela dit, si ça se résumait uniquement à ça. Beaucoup trop simple. Et tu es un garçon compliqué...

Kill Me Sarah | 14:19 |


lundi, décembre 29, 2003

Depuis hier tu repenses à ce passage de Son Frère de Philippe Besson. Qu'est-ce qu'il te manque? Pourtant on te renvoie souvent une image positive de toi-même. Flatteuse même parfois. Oui mais voilà. Ca ne marche pas. Tu loupes toujours une marche, tu finis toujours par trébucher. Il y a toujours ce petit rien qui manque. Cette étincelle qui ne s'allume pas chez toi ni dans le regard des filles. Comme si tu présentais une façade usurpatrice qui s'effondre au premier coup d'ongle. Qu'y-a-t'il derrière que tu ne peux voir? Ou plutôt, qu'est-ce que l'on n'y voit pas?

Kill Me Sarah | 13:53 |


dimanche, décembre 28, 2003

Tu flottais dans une sorte de flou certainement pas artistique cet après-midi. Le manque de sommeil sûrement. Mais pas que ça. Des questions encore et toujours. Des vagues d'incompréhension. L'impression de comprendre de moins en moins certaines choses. Tout en ressentant exactement l'inverse au même moment. Des contradictions qui s'affrontent. Une sensation d'irréalité.

"Wordlessly watching
He waits by the window
And wonders
At the empty place inside"

Crosby, Stills & Nash : Helplessly hoping (sur la radio)

Kill Me Sarah | 21:15 |


vendredi, décembre 26, 2003

Ce sont les pourquoi qui sont lourds à porter aussi. Toutes ces questions accumulées. Qui s'entassent sans fin. Ce flot continu. Quand il te manque quelque chose. Quand tu l'as. Egalement quand tu ne l'as plus. Tout le temps. Sans cesse. Des questions, des pourquoi. Bien souvent sans même chercher réellement de réponses. Juste les pourquoi. Peut être parce que les réponses te font trop peur. Pourquoi dans ce cas t'interroger si ce n'est pour ne pas vouloir de réponse? Tu te poses la question...

"Know your destiny:
In the abundance of water,
The fool is thirsty."

Bob Marley : Rat Race

Kill Me Sarah | 20:57 |


jeudi, décembre 25, 2003

Tu as passé un long moment à t'occuper du feu hier soir. A repositionner les bûches, a attiser les flammes. Fasciné par le spectacle du feu. L'esprit ailleurs. Toujours ailleurs. Bercé par la chaleur montant de l'âtre. Envoûté par la danse des flammes. Par cette présence. C'est noël et tu as envie de neige. A la montagne en hiver, à la nuit tombée, lorsque le ciel est dégagé, les étoiles brillent d'un éclat particulier. Envie de sentir la neige crisser sous tes pas. Voilà, marcher sous les étoiles dans le froid sec qui tire la peau. T'arrêter, te laisser envahir par le silence, lever la tête vers le ciel scintillant. Et puis rentrer, retrouver la cheminée, les flammes. La chaleur. Celle qui te manque...

"As I stand by your flame
I get burned once again
Feelin' low down and blue, Yeah

As I sit by the fire
of your warm desire
I've got the blues for you"

The Rolling Stones : I got the blues

Kill Me Sarah | 21:03 |


mercredi, décembre 24, 2003

Fragment d'autoportrait #37

Tu as mis un vieux vinyl. Dans ce matin gris. Des chansons qui suintent un peu. Comme le ciel de cette veille de noël.

"Dis-moi à quel âge
J'vais pouvoir voler
D'un centième étage
Y'en a qui marchent, d'autres qui s'ennuient
C'est juste en tombant
Qu'on partage le même cri


[...]C'est blessant
Vivre en noir et blanc
Quand t'as le coeur
Rempli de couleurs
C'est étrange
L'orchestre se mélange


C'est une parade
Tout le monde est malade
Bien cachés sous nos parapluies
Y'en a qui foncent, d'autres qui s'enfuient
Tomber de si haut
On fait tous le même bruit"

Harmonium : L'exil

Kill Me Sarah | 11:57 |




La fin d'année approche. Période de bilan. Plutôt que de faire le tien qui risque de ne pas être très joyeux malgré de (très) belles rencontres, tu as mis ton Top ten des albums 2003 sur La blogothèque. De beaux albums même si globalement l'année n'a pas été extraordinaire.

Kill Me Sarah | 00:04 |


mardi, décembre 23, 2003

Fragment d'autoportrait #36

La première pensée du matin y est pour beaucoup. Tu ne sais pas dans quelle mesure elle prend naissance dans les brumes du dernier rêve du matin. Mais cette première pensée elle donne le ton de la journée qui s'annonce. Le genre de pensée que l'on va promener avec soi jusqu'à la nuit suivante. Le genre de pensée qui gronde derrière la porte que l'on ne peut ouvrir. Présente mais inaccessible. Tu ne vas pas arriver à t'en débarrasser. Tu vas la traîner comme un fardeau toute la journée. Elle n'était pourtant pas désagréable. Non. Loin de là. Juste l'éternel combat de la raison et de la passion. Tomorrow's another day...

"Oh love's traces left in memories
I was once alone"

Kill Me Sarah | 09:30 |


lundi, décembre 22, 2003

"L'infortuné du fait de l'espérance ne peut devenir présent à lui-même dans son espérance, et de même l'infortuné du fait du souvenir. La combinaison ne peut être que la suivante: ce qui empêche l'individu de devenir présent dans son espérance, c'est le souvenir; ce qui l'empêche de devenir présent dans le souvenir, c'est l'espérance.
La raison en est, d'une part, qu'il espère toujours ce dont il devrait se souvenir; son espoir étant toujours déçu, il en vient à découvrir la cause de sa désillusion; le but, loin de reculer devant lui, est dépassé; il a été vécu ou aurait dû l'être, et être ainsi entré dans le souvenir.
D'autre part, l'individu se rappelle sans cesse ce dont il devrait faire l'objet de son espérance; car il a déjà accueilli l'avenir dans sa pensée où il l'a vécu, et il se souvient de ce vécu alors qu'il devrait l'espérer. Ainsi, ce qu'il espère se trouve derrière lui, et ce dont il se souvient, devant lui. Non que sa vie aille à rebours, mais il suit deux directions contraires toutes deux à rebours. Il ne tarde pas à s'apercevoir de son infortune, sans toutefois en découvrir la nature véritable. Cependant, pour bien lui faire sentir cet état, la méprise intervient et le raille à tout moment de curieuse façon.
Dans la vie courante, on lui fait l'honneur de le prendre pour un homme de bon sens; mais il sait que s'il expliquait son cas à quelqu'un, on dirait qu'il a perdu la tête. Il y a de quoi devenir fou, mais il ne le devient pas, et tel est justement son malheur: pour être venu au monde trop tôt, il arrive toujours trop tard. Constamment tout près du but, il en est au même instant éloigné et il découvre alors que ce qui fait présentement son malheur, son désir exaucé ou son actuel comportement, est justement ce qui l'aurait comblé de bonheur il y a quelques années dans les mêmes conditions, alors qu'il était malheureux de n'en point jouir.
Sa vie n'a aucun sens[...] Sa vie ne connaît pas le repos et elle est vide; il n'est présent à lui-même ni dans l'instant, ni dans l'avenir, car l'avenir est vécu, ni dans le passé, car le passé n'est pas encore arrivé."

Soren Kierkegaard : Ou bien... Ou bien

Kill Me Sarah | 22:18 |


dimanche, décembre 21, 2003

Forcément tout ça tourne toujours en toi. Le reste aussi. Forcément. Mais tu regardes le gouffre sans appréhension en t'étonnant de ne pas tomber. Sans comprendre.
Pourtant on est dimanche. Pourtant c'est l'hiver aujourd'hui. Pourtant tu as 43 ans aujourd'hui...

"Tous mes souvenirs s'enfument
Aux trente bougies qui s'allument
Je soufflerai
J'arrêterai
Plus tard

Tous mes souvenirs s'écartent
Un peu semblables au jeu de cartes
Aux mains du joueur
Quand il n'y aura plus de donne
Même s'il y a maldonne


C'est le temps de plus d'excuse
Au vieil écolier qui s'amuse
Ce qui n'est pas
Ne sera pas
Plus tard

Dans l'emploi du temps qui reste
Y a plus de nuits, y a plus de siestes
Y a plus de cafard
Ceux qui regardent en arrière
Ne voient que de la poussière


Oh ! ma ville aux pluies d'automne
Un jour, si ton parfum m'étonne
Cheveux mouillés
Gorge serrée
Du soir

Promets-moi de faire silence
Avec mes souvenirs d'enfance
J'ai eu trente ans
Je suis content
Bonsoir"



Kill Me Sarah | 11:31 |


samedi, décembre 20, 2003

Et pourtant il faudrait que tu écrives. Pas ce texte imaginé par ton esprit tortueux hier après-midi. Non. Même s'il aura finalement servi d'airbag. Peut être juste le ressenti bizarre de ce matin. A défaut d'autre chose. Ce sentiment de flottement étrange entre l'auto anesthésie et la sensation de survoler le vide en sachant qu'on ne risque pas de tomber. Comme accroché à un mince filin qui résiste étonnement.
Il faudrait que tu écrives et tu ne le peux pas. Peut être parce que tu n'arrives pas à être triste, et que c'est ça le plus étrange. Alors tu grattes sans fin les quatre accords de Daisies of the galaxy. Ca fait bouger ton bras. C'est déjà ça...

"In the next world war
In a jackknifed juggernaut
I am born again


In the neon sign
Scrolling up and down
I am born again


[...]In a fast german car
I'm amazed that I survived
An airbag saved my life"


Kill Me Sarah | 12:40 |


vendredi, décembre 19, 2003

Tu as reçu ton nouveau téléphone ce soir. Ce qui veut dire que demain, quand tu le mettras en fonction, les quelques SMS que tu gardais en mémoire disparaîtront. Tu ne les avais jamais supprimés. Ils datent pourtant de plus d'un an. Tu ne les gardais pas pour les lire, non, ça tu évitais bien. En fait tu ne sais pas vraiment pourquoi tu les conservais. Etrange. Demain ils auront disparu. Que pèsent quelques messages face aux souvenirs? Ca te fera quand même quelque chose. Même si au final ce n'est pas plus mal.

Kill Me Sarah | 18:30 |


jeudi, décembre 18, 2003

A lire sur la La Blogothèque : De la musique pour trentenaire. Ou comment réussir à te faire réécouter Room on fire des Strokes.

Kill Me Sarah | 14:30 |


mercredi, décembre 17, 2003

Nouveau programme sur la KMS Radio-blog en forme de retrospective 2003. Un balayage de tes albums et rééditions préférés de l'année. Très subjectif et certainement plein d'oublis mais peu importe. Avec en prime une étonnante version de Supersonic par Elliot Smith provenant d'un concert donné en avril 2003.

Kill Me Sarah | 20:30 |


mardi, décembre 16, 2003

C'est cette lassitude qui pèse. Cette lassitude de l'existence qui revient et pèse comme un âne mort sur tes épaules. C'est décembre aussi, le traître, qui revient comme tous les ans avec ses compteurs grinçants. Décembre qui vient faire résonner son glas toujours plus fort. Le cours du temps qui vient déposer ses limons gras et pesants. Toujours plus lourds. Cette chape qui fait courber la tête et l'échine. Ce sont tous ces échecs, ces erreurs qui blessent toujours plus profondément. Ce sont ces cicatrices à peine fermées et toujours rouvertes. Ce sont ces illusions disparues qui finissent par laisser l'âme et le corps à nu. Ces espoirs envolés. Ce sont ces maladresses comme des lambeaux d'intelligence qui s'effilochent. C'est cet égo blessé qui devient ingérable. C'est cette lucidité qui devient trop glaciale. C'est cette confiance qui s'éloigne de plus en plus. C'est cette place que tu ne trouves pas. C'est ce décalage perpétuel, incessant. C'est ce manque qui te ronge l'intérieur. Ces mains tendues vers le vide. C'est ce vide qui ne se comble plus. C'est cet alcool pas assez fort pour oublier. C'est une fille aussi, sûrement. Ce sont ces mots que tu n'arrives pas à dire ou tellement maladroitement. Ce sont ces autres. C'est toi. C'est tout ce que tu es, tout ce que tu n'es pas. C'est tout ce que tu ne dis pas. Ce sont ces endroits vides. Ce sont ces regards perdus. Ces mains qui ne se touchent plus. Ce sont ces corps qui s'évitent. Ce sont ces craintes, ces peurs, ces angoisses. Ce sont ces absences. Cet éloignement. C'est ce trop de trop ou de pas assez. C'est l'hiver dans cinq jours avec son cortège de vents froids qui glacent les os et le coeur. C'est le printemps qui se fait attendre depuis trop longtemps. Ce printemps qu'on lit dans le regard de l'autre. C'est tout ça.

"Nothing's ever as it seems
Climb the ladder to your dreams"

Tom Waits : Lullaby (sur la radio)

Kill Me Sarah | 21:22 |




"Pourquoi les hommes tiennent-ils absolument à réaliser quelque chose? Ne seraient-ils pas incomparablement mieux, immobiles sous le ciel, dans un calme serein? Qu'y a-t-il donc à accomplir? Pourquoi tant d'efforts et d'ambition ? L'homme a perdu le sens du silence."
Cioran : Sur les cimes du désespoir

Kill Me Sarah | 11:06 |


lundi, décembre 15, 2003

"Je n'ai pas le coeur assez grand pour conserver toutes ces musiques en moi". Elle l'a dit différement bien sur, avec juste ce petit détail qui faisait que la phrase était encore plus jolie.
Le coeur assez grand... pourtant le tien te semble bien étroit vu de l'intérieur.

"The wind in my heart
The wind in my heart
(Come to) Drive them away"

Kill Me Sarah | 08:29 |


samedi, décembre 13, 2003

C'est étrange ces chansons qui reviennent parfois du fond de la mémoire. Ces chansons et les souvenirs qui leurs sont associés. Ce soir en rentrant de Paris, dans le métro et sur le trottoir humide de Charenton, en allant rechercher ta voiture, il y avait une mélodie et des paroles qui flottaient dans ta tête. D'où tout ça est revenu, tu ne le sais pas. Peut être parce que l'on est en décembre.
Point Blank de Bruce Springsteen tournait et retournait en toi. Et tu t'es souvenu de ce mois de décembre 1980. De cette période entre noël et le jour de l'an où cet album tournait inlassablement sur ta platine, surtout le deuxième disque, surtout la troisième face. Cette face qui commençait par Point Blank justement. C'est étonnant comme quelques notes de musiques, juste quelques notes entrecoupées de silence plus ou moins long peuvent susciter autant d'émotions.
C'était ton premier noël sans ton père, décédé six mois plutôt. Ta mère était partie quelques jours en famille après le réveillon de noël et tu avais la maison pour toi. Tu te souviens que tous les soirs, tard, avant de te coucher tu écoutais ce disque. Parfois juste pour cette chanson. La maison était sinistre dans la froideur de ce mois de décembre gris et pluvieux. Sinistre aussi par ces vides qui la remplissaient. Tu venais juste d'avoir vingt ans. "That always end up point blank, shot between the eyes, Point blank like little white lies you tell to ease the pain". Tu n'étais pas certain de bien comprendre le sens des paroles mais la musique te touchait par dessus tout. Il y avait les autres chansons aussi. Fade Away, Stolen Car, Drive all night...
Mais Point blank était au-dessus des autres pour toi. Point blank que tu chantonnais intérieurement tout à l'heure pendant que la pluie balayait ton visage. Tu repensais à cet appartement vide, tu pouvais presque en ressentir l'ambiance terrible de ces quelques jours où tu étais resté enfermé là parce que tu ne voulais voir personne. Ces cadavres de bouteilles alignés dans la cuisine. La voix de Bruce qui s'élevait entre les murs de ta petite chambre, toutes lumières éteintes pour te laisser encore plus envahir par la musique, par ce piano. "You just turned, and then you looked away like just another stranger waitin’ to get blown away".
A bout portant. Tu n'avais pas compris à l'époque que c'était encore l'histoire d'une fille qui venait de partir. "That always end up point blank, shot between the eyes". Pour une fois tu n'associes pas cette chanson à une fille. Elle te fait juste penser à toi. A toi qui finis toujours par être touché, d'une manière ou d'une autre. A bout portant.

Kill Me Sarah | 21:58 |




Ce matin il pleut à l'intérieur. Tu t'es réveillé fatigué, lessivé. Mal au bras en prime. Et il pleut à l'intérieur. Une pluie soutenue, dense, sous un ciel gris foncé uniforme. Ce matin il pleut à l'intérieur et le niveau de l'eau commence à monter.

"It only hurts me when I'm awake
It seems to die with dreaming
And there's only so much that I can fake
When my whole life's careening down
I will not die"

Jude : I wil not die

Kill Me Sarah | 09:29 |


jeudi, décembre 11, 2003

Grisante sensation de liberté et de légèreté ce matin en sortant de l'hôpital sans cette foutue attelle bloquant ton bras. L'impression de peser 10kg de moins. Rassuré aussi après l'impressionnante vision de ta radio de ce matin. Tu étais tellement content que tu as oublié de payer. Tu t'en es rendu compte à Reuilly-Diderot. Tu crois même y être retourné avec plaisir. Pour dire...

Kill Me Sarah | 18:05 |


mercredi, décembre 10, 2003


Tu es sorti à nouveau dans le froid ce soir.
Tu voulais voir la pleine lune, comme hier soir. Tu voulais la voir se promener derrières les branches des arbres.
Rêver un peu aussi, sûrement.
Mais voilà, ce soir elle était cachée derrière le coton des nuages. Un brouillard léger commençait à se lever, teinté par la lumière orange des lampadaires de la ville.
Tu es resté un peu à marcher, comme un fantôme parmi les arbres, dans cette atmosphère orange étrange.
Pas de lune, pas de rêves ce soir.
Il y a des soirs...
Tu as remis ta souris à droite, c'est déjà ça...




Kill Me Sarah | 21:32 |




Au fin fond d'une arrière salle d'un café douteux. Une petite scène étriquée, sombre. Il y a une vieille tenture de velours pourpre accrochée au fond de la scène, poussiéreuse et mitée. La lumière blanche d'un projecteur antédiluvien troue l'épaisse fumée et vient déposer son rayon de lumière pale sur un drôle de type assis sur sa chaise avec sa guitare. Une tronche à faire peur au coin d'une impasse mal éclairée. Le type va chanter sa dernière chanson. Pour les rares clients qui sont encore là à cette heure avancée de la nuit. Ils sont aussi décrépis que l'endroit. Leur vie est aussi écaillée, aussi poisseuse que les murs et le plafond de la salle, leur âme aussi jaunie par la nicotine, aussi déglinguée que les banquettes. Ils ont posé leur cafard et leur misère à coté de leur verre pour se souvenir qu'il faut boire. Ils font traîner leur dernier verre avant d'aller tirer leur solitude sur le trottoir glacé.
Le type sur sa chaise commence à gratter sa guitare. La pale lumière du projecteur lui fait comme un halo autour de ses cheveux ébouriffés. Une voix éraillée, usée par le tabac, le whisky et un tas d'autres alcools, portant le poids de son existence, s'élève sur les accords paresseux de sa guitare. Le type à la drôle de tronche chante sa chanson. Sur une fille. Une fille qui n'est plus là bien sur, sinon il ne serait pas là non plus. Sur une fille qu'il a aimée. Qu'il n'oublie pas. Il espère toujours la voir, un soir, apparaître et s'asseoir sans enlever son manteau, sur le bord d'une chaise et le regarder, l'écouter chanter pour elle. Avant de repartir avec lui. Mais il sait qu'elle ne viendra jamais. On est en décembre. La St Valentin n'est pas pour tout de suite, mais il sait que le jour approche... alors il gratte sa guitare, pousse sa voix fatiguée jusqu'au bout de la nuit...
Et toi tu restes assis, dans la pénombre...

"To send me blue valentines
Like half forgotten dreams
Like a pebble in my shoe
As I walk these streets
And the ghost of your memory
Is the thistle in the kiss"

Tom Waits : Blue Valentines (Sur la Radio)

Kill Me Sarah | 10:25 |


mardi, décembre 09, 2003

Est-ce le monde extérieur? Est-ce la peur des lendemains? Est-ce de toi que tu as peur? Parfois tu as l'étrange impression de ne plus être capable de dire "je t'aime", même dans un souffle.

Kill Me Sarah | 11:51 |


lundi, décembre 08, 2003

La pleine lune étincellait dans le ciel tout à l'heure. Tu t'es arrêté pour la regarder. Elle jouait à cache-cache derrière les branches nues des arbres. Tu aimerais pouvoir la décrocher. Mais tu crains que le soleil ne te manque. Eternel insatisfait. Tu aimes les éclipses pour ces instants éphémères de beauté irréelle où les contradictions disparaissent. Un rêve d'idéaliste...

"i won't be denied this time
'fore i go out of my mind over matters
got my foot on the ladder
and i'm climbing up to the moon"

Eels : Climbing up to the moon

Kill Me Sarah | 21:24 |


dimanche, décembre 07, 2003

Il a posé son front sur la vitre glacée de la fenêtre. C'est une belle journée même s'il fait froid, et puis ce vent glacial qui s'insinue dans les interstices de la fenêtre. Il reste là, la tête appuyée contre ce carreau. Il regarde dehors. Il ne voit rien. D'ailleurs il n'y a rien à voir. A part le jour qui décline derrière les arbres, un peu plus loin, et le ciel qui se teinte d'orangé. Derrière lui, Tindersticks déroule son tapis langoureux. Il ne sait pas pourquoi il s'est mis à regarder par la fenêtre. Il sait qu'il n'y verra rien. "If you're looking for a way out". Ca doit être ça. Il doit penser à un ailleurs, il ne sait même pas lequel, il n'arrive pas à se l'imaginer. Il ne se sent pas mal, pas triste. Juste étrange. C'est un dimanche après-midi où il ne se passe rien et ça lui convient. Peut être parce qu'il était si bien hier soir, léger. Peut être est-ce cela qu'il trouve étrange.
Il écoute la voix de Stuart Staples, le front toujours collé à cette vitre glacée. "Pretty words, Likes ones you've never heard". Il trouve que ses mots s'étiolent. Qu'ils ne sont pas à la hauteur de ce qu'il voudrait exprimer. Surtout quand il parle à des filles qui lui plaisent. Il y a quelque chose qui se bloque en lui. Il voudrait être lyrique parfois. Il craint d'être ridicule. Alors ses mots n'ont pas la force qu'il souhaiterait leur donner. Peut être que la fille en face s'en rend compte. Que le trouble dans ses gestes, son regard en disent finalement plus. Il a un frisson. Le froid sûrement. Les mots à la fin de la chanson aussi. "Waiting for those hands to come". Oui, il n'y a pas que le froid. Des mains il en attend. Il ne sait pas lesquelles. Mais des mains. Qui se poseraient sur lui. Des mains qui passeraient dans ses cheveux, sur sa nuque. Qui glisseraient sur ses épaules, sur sa poitrine. Des mains chaudes, douces. Des mains qu'il caresserait, qu'il embrasserait doucement.
La musique derrière se fait plus lointaine. Il sent dans son dos la chaleur de l'orgue Hammond insitant qui irradie cet album, le doux frottement des cordes, le reste s'est éloigné. Il essaye de retrouver dans sa mémoire, le souvenir de mains sur sa nuque, de doigts qui attiraient son visage vers le sien, vers ses lèvres. Il ne sait même plus lesquelles. Peut être toutes à la fois. Celles qu'il a connues, celles qu'il a imaginées. Il reste là, à regarder la nuit envahir le ciel. Les pensées perdues dans l'évocation de ces mains qui lui manquent tant. La musique lui revient à l'esprit avec la litanie finale de l'album. "I won't make you cry, Tell you lies, Never say goodbye". Des promesses intenables. Il se dit que ses illusions se sont transformées en craintes. Une lucidité qui lui fait peur. Mais qui ne l'empêche pas de rêver. C'est peut être ça son problème. Ou son romantisme. Ca le fait sourire. Un sourire un peu acide mais un sourire tout de même.
Il sent le froid qui gagne ses épaules, se rend compte que le disque est terminé. Il va remettre Pretty words. Il va repenser à des mains. A des mains douces et chaudes. Alors il retire son front de la vitre glacée par l'air froid extérieur. Il est resté trop longtemps ainsi. Son corps frissonne. C'est un dimanche après-midi où il ne se passe rien. Et maintenant il fait nuit.

"Pretty words
Likes ones you've never heard
Oh those pretty words
What can they say?"

Tindersticks : Pretty words (Album Simple Pleasure)

Kill Me Sarah | 18:14 |


samedi, décembre 06, 2003

Depuis ce matin, on peut également accéder à ta page en tapant : www.killmesarah.net. Ca ne sert pas à grand chose mais tu en avais envie. Et puis Kill Me Sarah point net on n'est pas loin de la vérité. Ou alors on se paye un nom de domaine comme pour se prouver que l'on existe quelque part. Hum...

Kill Me Sarah | 09:51 |


vendredi, décembre 05, 2003

On a tous un jour de la semaine honni. Le dimanche est généralement bien placé. Les dimanches après-midi c'est terrible. Mais toi tu as une aversion particulière pour les vendredis soirs. Pour tout un tas de raisons. De vieux fantômes, de vieilles angoisses. Trop d'années à détester les vendredis soirs parce que cela signifiait la séparation jusqu'au lundi. Ca laisse des traces. Ca ne disparaît pas comme ça. Tu as des vendredis soirs comme des dimanche après-midi. Ou comme les samedis de Clémentine. Tu t'es mis à feuilleter ce livre tout à l'heure. Ca t'es venu à l'esprit subitement. Tu l'avais lu il y a un peu plus de 4 ans. D'une seule traite. Un lundi après-midi de septembre. Durant l'heure de la sieste. Sur la terrasse de cette maison sur la cote basque. C'est étonnant comme parfois tu te rappelles très précisément du lieu, du moment où tu as lu un livre. Celui-ci tu t'en souviens parce que le lendemain soir tu faisais exploser ta vie. Le livre n'y est pour rien. Même si en le lisant tu t'es dit que tu ne voudrais surtout pas finir comme le héros. Cet été là, Tigermilk avait été édité en CD pour la première fois. Tu l'écoutais tout le temps. Tu ne savais pas encore qu'il servirait de bande son à tes petits déjeuners de l'autre coté de l'océan quelques jours plus tard. Ce soir tu l'as mis sur la platine pour feuilleter ce livre :

"Le samedi soir glauque, que l'on passe chez soi, tout seul, en faisant semblant de bouquiner, au fond incapable de faire quoi que ce soit, perturbé par le silence de ce téléphone qui se refuse à sonner. Ces soirées-là, en dehors de l'ennui mortel qu'elles suscitent, nous remettent atrocement en question. Nous entendons les cris de joie qui montent de la rue. Toute cette frivolité qui dégueule de partout, sans nous, à travers Paris, nous semble insupportable. Nous avons l'impression que l'humanité tout entière est un gigantesque lupanar dont nous sommes à jamais exclus. Qu'avons-nous donc fait pour être ainsi mis à l'écart?"
Guillaume Clémentine : Le petit malheureux

Kill Me Sarah | 21:28 |




Retrouver des plaisirs oubliés. Comme celui de la douche. Te libérer de ton carcan de résine, même si ce n'est que pour quelques minutes et entrer sous la douche. Ta première depuis plus de trois semaines. Laisser l'eau chaude, presque brûlante, couler sur ton visage, sur ta nuque, sur tes épaules, sur ton corps. Ressentir l'impression d'une libération, te sentir déjà mieux, t'oublier un peu, oublier tout, le temps d'un instant humide et chaud.

Kill Me Sarah | 09:25 |


jeudi, décembre 04, 2003

"Autant pas se faire d'illusions, les gens n'ont rien à se dire, ils ne se parlent que de leurs peines à eux chacun, c'est entendu. Chacun pour soi, la terre pour tous. Ils essaient de s'en débarrasser de leur peine, sur l'autre, au moment de l'amour, mais alors ça ne marche pas et ils ont beau faire, ils la gardent tout entière leur peine, et ils recommencent, ils essaient encore une fois de la placer. " Vous êtes jolie, Mademoiselle ", qu'ils disent. Et la vie les reprend, jusqu'à la prochaine où on essaiera encore le même petit truc. " Vous êtes bien jolie, Mademoiselle!... "
Et puis à se vanter entre-temps qu'on y est arrivé à s'en débarrasser de sa peine, mais tout le monde sait bien n'est-ce pas que c'est pas vrai du tout et qu'on l'a bel et bien gardée entièrement pour soi. Comme on devient de plus en plus laid et répugnant à ce jeu-là en vieillissant, on ne peut même plus la dissimuler sa peine, sa faillite; on finit par en avoir plein la figure de cette sale grimace qui met des vingt ans, des trente ans et davantage à vous remonter enfin du ventre sur la face. C'est à cela que ça sert, à ça seulement, un homme, une grimace, qu'il met toute une vie à se confectionner, et encore, qu'il arrive même pas toujours à la terminer, tellement qu'elle est lourde et compliquée la grimace qu'il faudrait faire pour exprimer toute sa vraie âme sans rien en perdre."

Louis Ferdinand Céline : Le voyage au bout de la nuit

Kill Me Sarah | 22:17 |




Tu rentres du kiné, le vent froid s'engouffrait dans ton manteau mal fermé. Tu vis un automne étrange, plein de conflits internes, externes, avec toi-même. Tu luttes contre ce carcan qui immobilise ton bras, contre cette douleur qui se réveille parfois la nuit. Tu luttes contre tes pensées, tes sentiments contradictoires qui s'entrechoquent en toi. Contre tes désirs trop présents. Tu luttes pour ne pas glisser, pour ne rien détruire, ne rien briser. Tu luttes pour t'oublier un instant. Tu fatigues. Tu voudrais juste poser ta tête contre son épaule et fermer les yeux, sentir sa chaleur, comme dans cette chanson sur la radio. Juste un peu. Pas longtemps. Rien d'autre.

"On a dilemma between what I need and what I just want"
Robert Wyatt : Moon in june

Kill Me Sarah | 11:13 |


mercredi, décembre 03, 2003

Quand il ne reste qu'à écouter des chansons tristes.

Kill Me Sarah | 17:30 |




"it's 2:45 in the morning
and i'm putting myself on warning"


Il est bien plus tard en fait. Et des pensées qui tournent et retournent dans ta tête. Des pensées que tu devrais éviter d'avoir. Des mots que tu ne diras pas. Tu ne sais plus trop où tu en est. Ou plutôt, tu ne le sais que trop.

Kill Me Sarah | 04:46 |


mardi, décembre 02, 2003

Etrange réflexion que tu t'es faite hier soir dans le taxi qui vous ramenait du concert de Grandaddy. Dans la discussion, tu étais plutôt content de lui expliquer que pour une fois tu tombais amoureux d'une fille qui était seule, libre, que pour une fois il n'y avait pas la présence d'un autre, et compte tenu de ton passé chargé dans ce domaine, tu trouvais ça bien. Pour te dire juste derrière, oui mais voilà ça ne marche pas et ce n'est pas la première fois, même si tu sais que cela n'a rien à voir. Ne saurais-tu séduire que des filles mariées ou casées? Ne te sens-tu pas dans ces cas là plus libéré puisque tu pars toujours du principe qu'il ne se passera rien? Peut être montres-tu une image plus attractive à ces filles que tu ne souhaites pas consciemment séduire puisque pas libres? Pas certain, peut être, tu ne sais pas, tu n'as pas l'impression d'être différent. Pourtant tu ne souhaites pas réiterer tes errances passées. Malgré tout le plaisir, malgré tout ce qu'il y avait d'agréable et de fort dans ces relations. Mais surtout ne pas replonger dans les souffrances, les affres du manque engendrés par l'absence de l'autre du fait de sa situation.
Alors quoi faire? Ne pas chercher à séduire? Pourtant tu en as envie... tu ne sais pas jouer, tu ne sais qu'être toi-même. C'est peut être bien ce qui t'inquiète le plus finalement...

"All I want to do
Is rest my head on you"

Archive (A écouter sur la Radio)

Kill Me Sarah | 18:41 |




"la vie c'est à chier alors acceptons-le une bonne fois pour toutes"
Jérome Laperruque : Manifeste pour une vie meilleure

Kill Me Sarah | 13:49 |


lundi, décembre 01, 2003

Tu voulais parler de pas grand chose, comme d'habitude, juste de quelques nuages qui passaient dans le ciel ce matin, sans expliquer pourquoi, juste les nuages. Et puis tu lis ce texte qui te touche et tu penses à la journée mondiale de lutte contre le sida. Et tu te souviens. Pas de choses graves non, en privilégié que tu es. Mais de l'angoisse de cet ami homosexuel après un rapport non protégé et peu sur, lui le parangon de vertu sur l'usage du préservatif, qui n'osait rien dire à son ami avec lequel il vivait depuis sept ans, prétextant fatigue, soucis, pour ne pas avoir de rapport avec lui tant qu'il ne savait pas. Tu te souviens aussi de son soulagement après ses résultats négatifs. Tu te souviens aussi de ces picotements à l'estomac à chaque fois que tu as fait le test, pourtant tu étais sur que non, mais pas tant que ça, car comment savoir vraiment. Tu te souviens qu'il y des choses dont il faut se souvenir. Les nuages eux ne craignent rien.

Kill Me Sarah | 16:57 |


Ego
Sexe : M / Age : 44
Profession : Aucun interet
Situation : Helplessly Hoping

14 jours à La Baule (Pdf)

This page in bad english
Mail me?
Playlist
Dresden Dolls : Dresden Dolls
Andrew Bird : The Mysterious Production Of Eggs
The Arcade Fire : Funeral
Rufus Wainwright : Want two
Nirvana : When the lights out
Eels : Blinking lights and other revelations
Beck : Guero
I am Kloot : Gods and monsters
The Smiths : The world won't listen
Hood : Outside closer
V.a : Golden apples of the sun
Jude : Sarah
Antony and the Johnsons : I'm a bird now
Black heart procession : 2
Lou Reed - John Cale : Songs for Drella
Pinback : Summer in abadon
Blonde Redhead : Melody of certain damaged lemons
Joy Division : Closer
Otis Redding : The definitive Otis
Links in new window ?
Blogs
Links
Blogonautes
Weblogues
Pitchfork
Popnews
Uncut
Mojo
Au fil de mes lectures
Liberation
Brave Patrie

archives