| Kill Me Again (Kill me Sarah, Kill me AGAIN with love...)
(Chroniques égocentriques : The Soundtrack Of Your Life) RADIO-BLOG Caroline dit... Pur Vinyle Baby !!! Photoblog |
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jeudi, octobre 27, 2005 SONG 407 : Wilco : Sunken treasure (Album : Being there 1996)
Kill.Me.Sarah
| 16:35 |
Un pas dans le brouillard. Rien qu'un pas. Déjà un pas. Un à la fois. Du noir clair au lieu du noir profond. Un pas. L'impatience ensuite de pouvoir en faire un deuxième. Mais un pas. Rien qu'un pas. En avant peut être. Dans le brouillard comment savoir. Un pas à la fois. Comme un leitmotiv insistant. Oublier le mal. Oublier la douleur. Penser un pas. Rien qu'un pas. Manger, boire, rire, vivre, aimer. Un pas pour ça. Un enfant jouait un air de flute maladroit tout à l'heure dans la cour, les notes hachées, brisées te parvenaient par la fenêtre ouverte. Brumes persistentes. Tu ne retiens rien du passé. Il se dissous comme poussière impalpable entre tes doigts. Dans la distance se perdent des éléments essentiels, particules élementaires, fragments d'existence. Eviter la pluie acide des retombées irradiées. Un pas dans le brouillard. Rien qu'un pas. Déjà un pas. Un à la fois. Chemins escarpés qui parfois s'éloignent et se retrouvent, chemins escarpés longeant ces précipices étouffants et vertigineux. L'appel du vide aussi. A oublier. Je t'envelopperai dans la ouate de mes bras pour que tu ne te cognes plus la tête, ou alors contre la mienne, juste contre la mienne. Et ces frayeurs enfantines qui remontent et crèvent à la surface du marécage de nos vies comme des bulles de gaz trop longtemps retenues sous la boue de nos échecs. On ne fait que pleurer, on ne fait que crier, on ne fait que fuir, nos propres reflets dans le miroir oxydé de nos espoirs en échos impalpables. Echappés de nos corps mais toujours à portée de main. Un pas dans le brouillard. Rien qu'un pas. Déjà un pas. Un à la fois. Pour s'en rapprocher, les effleurer doucement, les apprivoiser, comme un chien abandonné redevenu sauvage. Et toujours, toujours, ce métal rouillé sous les doigts, dans la gorge, dans les veines. Tremper ton coeur dans le minium. Et ces pensées, ces mots, uniques, essentiels, fondateurs, accrochés aux méandres de ton cerveau, lueurs dans les circonvolutions ténébreuses de l'esprit défait. Tu comprends, il y a les corps, il y a les âmes, et le goût de son plaisir sur tes lèvres, sur ta langue. Tu seras homme, tu seras femme, tu seras amant, tu seras mari. Tu comprends il y a le temps, il y a l'attente. Tu comprends, il y a les doutes, il y a la confiance noyée dans le passé. Tu comprends il y a ces coffres au fond de nous, il y a peut être le soleil à l'intérieur, on a oublié, il faudra forcer leurs charnières rouillées, ils auront des grincements sinistres. Tu comprends il y a le vent qui secoue les branches des arbres aux feuilles à peine jaunies, tu comprends il y a le temps encore avant qu'elles ne soient toutes tombées, il s'insinue le vent, dans les corps et dans les coeurs, il y a le temps encore, il fait vaciller les voiles noirs et épais masquant l'horizon et attise les braises des rêves enfouis sous la cendre des déceptions. Il y a du rouge encore, du sang qui coule, chariant ces sentiments qui bouillonent. Il y a le vent, il y a le souffle, il sort de nos bouches avides. Prends ma main, dans mes doigts il y a encore du plaisir. Un pas dans le brouillard. Rien qu'un pas. Déjà un pas. Un à la fois. Tu comprends. Tu comprends? mardi, octobre 25, 2005 SONG 406 : Final Fantasy : This is the dream of win & reg (Album : Has a good home 2005)
Kill.Me.Sarah
| 17:34 |
Les rêves se déchireraient-ils comme des pans de tissus moisis tombant mollement dans un voile de poussière blanche? Comme au ralenti. Le plancher vermoulu du grenier de tes espoirs craque comme un bateau sous la tempête. Métaphores ridicules. Angoisses bien réelles. Illusions calcinées. Il n'y a plus que des fantômes à la barre. Les décors de carton-pâte s'écroulent un à un révèlant ton vide intérieur. Une dernière danse pour le général de l'armée morte avant de tirer sa révérence. Le violoniste fait sauter son archet sur les veines des coeurs morts. Il n'y aura bientôt plus que des voiles de brumes flottant entre les pierres disjointes des tombes séculaires. "There must be some way out of here," said the joker to the thief, "There's too much confusion, I can't get no relief." Mais cela n'a rien à voir. Non. Rien à voir. dimanche, octobre 23, 2005 SONG 405 : Joseph Arthur : Toxic Angel (
Kill.Me.Sarah
| 21:52 |
Je n'arrive plus à écrire. Je ne veux pas parler de toi, de ce qui se passe, mais je ne pense qu'à ça. Du coup je n'écris plus Elle dit écris ça. Alors avec tes doigts tu as tracé sur son corps les mots bleus de ton désir. Peut être ont-ils transpercé sa peau douce. Tu voudrais avoir écrit sur son âme, les phrases pleurées par tes lèvres muettes. Les paroles sont éphémères, demain, demain, qu'en restera-t-il... S'il suffisait de croiser tes doigts pour conjurer le sort... tu voudrais les laisser emmêlés aux siens pour ne pas briser le rêve des instants enchantés... "Could you follow me down With a love like yours I don't know if i'm able To keep my feet on the ground With a mind like mine you know it's never stable." jeudi, octobre 20, 2005 SONG 404 : Elliott Smith : New Disaster (Inédit) (
Kill.Me.Sarah
| 21:00 |
Des manques. Des besoins. Ou des manques. Ou des besoins. Ta peau part en lambeau. L'âme qui meurtrit le corps. Le vide qui s'extériorise. Des manques. L'autre matin après t'être levé, tu as cru voir ton corps devenu pierre toujours allongé, figé dans ses doutes. C'est un gouffre insondable qui s'ouvre parfois sous tes pensées irradiées. Des besoins. Les mains dans le vide avec l'irrépressible envie de se poser sur des courbes tentatrices. Tu as laissé une partie de toi dans un escalier en pierre loin d'ici. Des manques à combler pour qu'ils deviennent des besoins. Tu rêves de fusion, de nouvelle collision. Le parfum amer du désastre semble toujours flotter autour de toi comme un fantôme insistant. Cette semaine n'en finit pas avec son cortège de soirées blessées. Une bulle de douceur s'approche à pas discrets, tu as rangé toutes les épingles pour ne pas la crever. Des manques. Des besoins. Ou des manques. Ou des besoins. mardi, octobre 18, 2005 SONG 403 : Paul Williams : Phantom's Theme (Beauty And The Beast) (Album : Phantom of the paradise O.S.T 1974)
Kill.Me.Sarah
| 20:22 |
![]() Brian de Palma : Phantom of the Paradise "Like a circus on parade Seldom close enough to see I wander through an angry crowd and wonder what became of me To work it out I let them in All the good guys and the bad guys that I've been All the devils that disturbed me and the angels that defeated them somehow Come together in me now" dimanche, octobre 16, 2005 SONG 402 : David Bowie : Moonage Daydream (Album : The rise and fall of Ziggy Stardust and the spiders from mars 1972)
Kill.Me.Sarah
| 23:19 |
![]() And I'm busting up my brains for the words. Il n'y a rien qui sort. Il n'y aurait que des cris mais ils sont prématurés. Au dos de cet album il est écrit To played at maximum volume. Comme tes cris. Devant le 23 Heddon Street. Ou n'importe où. Ils s'entendront de loin pour que tout le monde sache. Make me baby, make me know you really care, Make me jump into the air. Tu avais onze ans en 1972... On devrait dans ces années là, mettre de coté un peu d'insouciance pour s'en servir plus tard. Un compte épargne insouciance pour se libérer des poids écrasants qui pèsent parfois sur nos épaules de soi-disant adultes. Pour gommer le plomb dans l'estomac de nos douleurs égocentriques. Pour écarter ces nuages sombres et lourds au-dessus de nos têtes. Pour vider nos veines de ces poisons acides qui nous rongent le coeur... Keep your 'lectric eye on me babe Put your ray gun to my head Press your space face close to mine, love Photo ©Mick Rock vendredi, octobre 14, 2005 SONG 401 : Low : Lazy (Album : I could live in hope)
Kill.Me.Sarah
| 23:04 |
Jouer avec l'élasticité du temps. L'allonger. Le raccourcir. L'arrêter. Ou l'effacer. Comme ce soir. Du vin au fleuve. Craquer les allumettes de la petite fille du conte d'Andersen. En espérant que cela soit une grosse boîte. Hier soir tu dis Je ne sais pas ce que je suis. Le temps. Comme une boite noire assassine. Pain, saucisson, fromage. Du vin rouge. Le fleuve sera pour plus tard. La pénombre. Des pensées en quelques caractères. Comme un soupir. Le temps à malaxer dans des doigts maladroits. Ou l'attente peu maléable. Des mots en vrac. Pour rien. Pour faire passer le temps. Le temps élastique. Bien trop rigide ce soir... mercredi, octobre 12, 2005 SONG 400 : Radiohead : True love waits (Album : I might be wrong live EP 2001)
Kill.Me.Sarah
| 19:16 |
La vie suspendue à presque rien. A quelques espoirs hypothétiques et changeants. Le vide au creux de l'estomac. En recherche de paroles réconfortantes à défaut de gestes, de caresses, de baisers. La vie suspendue. Perdu dans une brume épaisse. La brume des doutes et des incertitudes. Quelques fois, au gré du vent qui souffle, des percées dans le cocon opaque font apparaître au loin une lueur comme un phare. Une lueur comme une chaleur réconfortante et apaisante. Une direction vers laquelle se diriger, non, pas une, la direction. Celle espérée. Mais au gré de ses mouvements, la brume se referme et l'horizon s'obscurcit de ténèbres blanches. Perdu au milieu de rien, avec toute cette vie qui se devine derrière le rideau blanc sans pouvoir l'atteindre. Un voile d'inaccessible. Les poches pleines de tickets périmés, souvenirs d'une vie inutile, tu racles les tiroirs poussiéreux à la recherche d'une richesse perdue, comme la chronique d'une catastrophe annoncée. Les princesses aux ailes d'argent se sont envolées depuis longtemps. Sait-on jamais quand s'arrête une vie? Sait-on jamais quand elle ne devient plus qu'un wagon grinçant poursuivant sa course sur sa lancée jusqu'au terminus des improbables. Sur le trottoir gris et poisseux, tes pas hasardeux ne mènent plus nulle part. Il fut un temps, oui, il fut un temps mais celui-ci est révolu. Il n'y a plus que des fantômes dans la cour déserte et froide de tes espérances. Alors on fait durer un peu le moindre souffle, la moindre flamme. Un soir, tu as vu des clochards qui trinquaient avec des coupes à champagne vides et ils riaient. Tu t'épuises à chasser cette brume de ton souffle court pour tenter d'apercevoir une nouvelle fois cette lumière... Si elle pouvait ne pas s'éteindre tout de suite, si elle pouvait... "and true love waits in haunted attics [...] i'm not living, i'm just killing time your tiny hands, your crazy-kitten smile just don't leave don't leave" dimanche, octobre 09, 2005 SONG 399 : Lou Reed & John Cale : Forever changed (Album : Songs for Drella 1990)
Kill.Me.Sarah
| 21:18 |
J'en rêve. Et c'est rien de le dire... Les deux mêmes. Ils s'étaient retrouvés en 1990 à la Fondation Cartier justement, pour un hommage à Andy Warhol suite à ce magnifique album. J'en rêve. L'écriture en apnée, les mots se font silence. Perdu dans une mer d'incertitude. J'en rêve. Il y avait un soleil magnifique cet après-midi sur Paris. Un après-midi d'automne radieux comme tu les aimes. Tu serrais ses messages dans ta main comme si tu serrais la sienne. J'en rêve. L'avenir opaque se dévoile minute par minute, inconnu. Dans la fébrilité du funambule en équilibre précaire au-dessus du vide. J'en rêve. Tu espérais un après différent. Bon ou mauvais, il le sera de toute manière. J'en rêve. Tu espères, juste pour une fois, éviter la chute vertigineuse. J'en rêve. "Only heart to see me through My old life's disappearing, disappearing from view Forever changed" vendredi, octobre 07, 2005 SONG 398 : The Velvet Underground : Venus in furs (Album : The Velvet Underground and Nico 1967)
Kill.Me.Sarah
| 22:31 |
Il y a eu un frisson hier, lorsque John Cale a débuté son concert en faisant résonner sur son alto le motif obsédant de Venus in furs... Les matinées sont couvertes de brume. Le ciel bas a un air d'hiver avant l'heure. L'impression de vivre sous un étouffoir. Ton esprit nage en plein brouillard, perdu dans les circonvolutions de ses hésitations. Il a pris un coup de vieux physiquement John mais il n'a pas perdu son énergie. Tu t'es dit, tiens vieillir comme John Cale serait assez digne. Toute la journée, de la souffrance, comme injectée concentrée dans les veines, le coeur dans un étau, le souffle court. La compréhension égarée dans les méandres de son labyrinthe. L'épuisement, l'usure à fleur de nerfs. Tendus comme les cordes de l'alto sur lequel l'archet vrille les terreurs nocturnes de nos vies désincarnées... I am tired, I am weary I could sleep for a thousand years A thousand dreams that would awake me Different colors made of tears jeudi, octobre 06, 2005 SONG 397 : Sparklehorse : Eyepennies (Album : It's a wonderful life 2001)
Kill.Me.Sarah
| 00:28 |
I will return here one day. C'est ce que tu croyais innocemment. Les mots te fuient. Exactement comme elle est en train de te fuir. Comme si elle emmenait tout avec elle. Now I'm dead, now I'm dead chante Elvis Costello et le choix est loin d'être innocent. Ca ressemble à ça. The first cut is the deepest paraît-il. Non. La deuxième est bien plus terrible. Bien plus terrible. La lame glisse plus facilement dans les cicatrices non refermées. Il ne te reste plus qu'à l'attendre. At sunrise the monkeys will fly, and leave me with pennies in my eyes... Et moi je vois la fin Qui grouille et qui s'amène Avec sa gueule moche Et qui m'ouvre ses bras De grenouille bancroche Boris Vian : Je voudrais pas crever lundi, octobre 03, 2005 SONG 396 : dEUS : 7 days, 7 weeks (Album : Pocket revolution 2005)
Kill.Me.Sarah
| 21:53 |
Ca sentait la fin de siècle. Des catastrophes hypothétiques et utopistes étaient annoncées. Ce jour là il était allé le midi sur la passerelle enjambant la marne pour avoir une vue dégagée. Il avait installé son appareil photo et avait attendu patiemment l'éclipse. En lui bouillonnait une fièvre qui allait exploser peu de temps après. Des bouleversements irrémédiables qui changeraient sa vie. Des bouleversements dont il aura décidé seul. Au point culminant, lorsque le soleil avait presque complètement disparu, l'eau de la Marne était devenue lisse et sereine comme un miroir. Tous les bruits avaient disparu. Un calme surréaliste et angoissant enveloppait le lieu et il s'était senti aspiré par cette fusion cosmique. Comme si pendant un cours instant il était passé de l'autre coté du miroir d'Alice...Il n'a pas vu l'éclipse aujourd'hui. Lorsqu'il a regardé par la fenêtre les nuages masquaient le soleil. Mais il s'est dit que peut être, lors des années à éclipse, des bouleversements radicaux se passaient dans sa vie. Il pensait ça pour se rassurer un peu. Pour se dire que tous les espoirs n'étaient pas perdus. Il était prêt une nouvelle fois à tout bouleverser. Pour donner un sens à sa vie. Mais ce soir ce n'est pas seulement le froid qui le fait trembler... dimanche, octobre 02, 2005 SONG 395 : Sonic Youth : Tunic (Blow Job version) (Album : Goo (deluxe edition) 2005(1990))
Kill.Me.Sarah
| 19:40 |
Tu espères un après qui soit différent. Elle dit c'est très beau. Mais le futur semble déjà mort et enterré. La chute est inscrite en filigrane dans les mots impalpables. Tu te sens vide à ne plus voir les autres, c'est dommage, comme hier soir. On te parle, les mots filtrent à travers toi sans que tu puisses les retenir. Il faudait avaler des pierres pour ne plus sentir ces giclées d'acide à l'intérieur, l'angoisse liquide c'en est à crier, à se recroqueviller sur soi. Tu te sens loin, tellement loin... A quoi bon écrire ces mots vains qui ne soulagent même pas tes craintes. A quoi bon écrire ces mots qui ne changeront rien. A quoi bon... you are never going anywhere. |
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