Kill Me Again (Kill me Sarah, Kill me AGAIN with love...)
(Chroniques égocentriques : The Soundtrack Of Your Life)
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samedi, janvier 31, 2004

Autoportrait à la bougie #1

Et soudainement tout cela t'écrase. Comme si tu ne pouvais plus supporter le poids de tes erreurs. Celles du passé, les récentes... Les échecs aussi. Tes sentiments te dominent. Ils te débordent, tu ne les maîtrises plus. Ils deviennent trop lourds à porter. Tu rentres dans ta coquille, tu t'interdis de leur laisser la parole, tu te fermes. Alors c'est Dylan qui revient, avec son blues crasseux, enfoncer les derniers clous du couvercle. En attendant d'oublier. En attendant la prochaine fois.

Bob Dylan : Love sick (sur la radio)

Kill Me Sarah | 14:09 |


vendredi, janvier 30, 2004

Fragment d'autoportrait #40

Mercredi après-midi, pris d'une inspiration subite, tu avais écrit l'ébauche d'un post. Tu ne l'as pas posté, tu souhaitais laisser celui du concert de Ben sans Jason en premier avec l'espoir vain que... (merci d'ailleurs à Tehu de relayer ton appel dérisoire). Et puis, cette nuit, tu y repensais. Des mots plein d'allant, de volonté :

"Tu aimerais que parfois tes rêves deviennent un peu plus palpables. Des folies, des utopies, des histoires perdues d'avance, des chroniques de séparations annoncés. Oublier tout ça, vivre. Combler ce rien, ce vide affectif. Se brûler les ailes, qu'importe. Ne pas guetter le caniveau dans lequel tu finiras effondré, ce mur au fond de l'impasse sur lequel tu iras immanquablement t'écraser. Vivre tout simplement. Oublier tes fardeaux, tes défauts, tes inconvénients, ton âge. Ces boulets accrochés à tes chevilles. Tu devrais les oublier pour que les autres ne les voient pas. Oublier la prudence, le raisonnable, la raison, laisser la passion consumer ton ventre. Fermer les armoires du passé, jeter la clef aux oubliettes. Couper les câbles de frein. Amorcer la descente en roue libre. Sentir la griserie de l'existence. Chasser tes doutes pour qu'elles n'en aient pas. Exploser en étincelles lumineuses qui traverseront leurs nuits. Donner, donner, et donner encore. Sans restriction. Ne plus tracer de lignes, de frontières, abattre tes murs, brûler le peu de certitudes qu'il te reste..." (KMS 28/01/2004)

Des mots sans sens, sans aucune réalité, faux, des illusions. Il faut te rendre à l'évidence, tu es incapable d'être comme cela. Dans le passé et dans des circonstances que tu t'expliques de moins en moins, tu as presque pu ressentir ces sensations grisantes, tu t'es senti vivre. Ton quart d'heure de gloire "Warholien" est terminé depuis bien longtemps.
Il y a presque 40 ans, dans My generation, Pete Townshend écrivait "I hope I die before I get old" (et 40 ans plus tard, The Who chantent toujours cette chanson ce qui est plutôt pathétique...). Il avait tort, ce n'est pas ça en fait. Ce qu'il faudrait, c'est mourir avant de ne plus vivre. Mais lorsque l'on s'en rend compte, il est bien souvent trop tard. Alors immobile, statique, les pieds et l'âme coulés dans le béton, il ne reste plus qu'à laisser l'existence défiler inexorablement devant soi, avec juste le vain espoir d'en arracher quelques lambeaux qui se désagrègeront trop rapidement dans tes doigts maladroits.

"You're the reason I woke up this morning
You're the reason I sit on the floor"

Ben & Jason : You're the reason

Kill Me Sarah | 11:33 |


mercredi, janvier 28, 2004

Superbe concert de Ben sans Jason ce soir au nouveau casino (avec un magnifique Josh Ritter en première partie). Seul sur scène (puisque Jason's gone) avec sa guitare, Ben a été remarquable (avec en prime une reprise de Pink Moon de Nick Drake et de Sail Away de Neil Young en rappel, en duo (visiblement improvisé) avec Josh Ritter).
Et puis aussi, surtout, si la jolie jeune fille blonde avec ce merveilleux sourire et son pull blanc qui était proche de toi (très proche même par moments...) et avec laquelle tu as échangé des regards, des sourires (ce sourire...) plus ou moins timides et des rires pendant tout le concert, celle à qui Ben a dédicacé une chanson (pour tous les romantiques...), celle qui a dit chut aux crétins qui parlaient derrière nous, celle à qui tu as uniquement réussi à bafouiller un "au revoir" timide à la fin du concert (la présence de son copain à coté n'aidait pas non plus), si elle pouvait, par le plus grand des hasards (la probabilité te paraît tellement infime mais...) passer par ici (tu vas coller du Ben & Jason dans tous tes posts pour que google te mette en tête de liste...). Et si, et la probabilité est certainement encore plus infime, elle voulait bien te mettre un petit message ici, pour qu'au moins tu lui envoies quelques photos et surtout pour échanger quelques mots, non seulement tu te dirais que la chance existe peut être encore un peu, mais surtout tu en serais tellement heureux... tu rêves, tu rêves... mais tu ne peux oublier son sourire...

"mad if you want her
and mad if you don’t
don’t let her slip through your fingers
one kiss of life and she’s breathing again
don’t let her slip through your fingers"

Ben and Jason : Romeo and juliet are drowning (sur la radio)

Kill Me Sarah | 03:02 |


mardi, janvier 27, 2004

Tu regardais la neige tomber cette nuit, vers 2h00 du matin, pendant que tu ne dormais pas. Le tapis neigeux, qui prenait des teintes orangées avec l'éclairage, était immaculé, sans trace de pas venant le souiller. Une sérénité se dégageait de ces flocons qui traversaient la lumière. Tu aimes la neige, encore plus lorsqu'elle tombe la nuit, tu aimes la neige pour son silence cotonneux. Tu as failli t'habiller pour sortir et marcher dans la nuit, pour sentir les flocons se coller dans tes cheveux, pour entendre la neige craquer sous tes pas, pour profiter de cet instant de calme absolu où les tourments semblent disparaître. Tu es resté derrière ta fenêtre, laissant la solitude s'évaporer lentement pour quelques instants trop courts, devant le tableau qui se peignait par petites touches devant tes yeux.

Kill Me Sarah | 10:30 |


lundi, janvier 26, 2004

Fragment d'autoportrait #39

Un temps de circonstance, gris, froid, avec cette neige humide qui tombe sans espoir. Favorite girl de Joseph Arthur en boucle dans la voiture pour venir au bureau.
Tu t'interroges sur l'image que l'on peut avoir de toi, au travers de cette page et du photoblog. Il semblerait que l'on t'imagine différemment de ce que tu es. Physiquement. On t'a fait cette remarque plusieurs fois. Bien entendu il y a le virtuel qui fausse tout. Cette usine à fantasme qui fait probablement imaginer les personnes comme l'on voudrait qu'elles soient. Mais en même temps tu as faussé le jeu avec ces fragments d'autoportrait. Pourquoi uniquement des fragments et pas un autoportrait entier a-t-elle demandé samedi. Tu n'as pas su répondre immédiatement. Mais à la réflexion, il est clair que, dans un désir, avoué ou non, de séduction, tu n'as montré que des fragments de toi pour masquer ton visage disgracieux. Tu as montré des morceaux de toi, choisis, avec une mise en scène de la lumière, jouant sur les filtres de conversion en noir et blanc, pour essayer de te donner une beauté ou plutôt un charme, la beauté t'est inaccessible, que tu n'as pas. Tu as sorti ton corps de son effrayante banalité en focalisant sur des détails mis en scène. En dehors de tes mains, peut être la seule partie de ton corps que tu aimes.
Il suffit de regarder l'animation d'aujourd'hui. Ces quatre photos de ton visage enchaînées pour comprendre la manière dont on peut influer sur l'image et sur ce qu'elle peut vouloir dire. Tu as travaillé le filtrage noir et blanc d'une seule et même photo, afin de rendre des ambiances particulières. Presque quatre personnes différentes. Où est la vraie? Nulle part peut être. Suivant la photo n'a-t-on pas tendance à imaginer une personne différente autour de cette partie de visage? La démarche est intéressante. La rencontre de l'imaginaire du spectateur avec ces images fragmentées et présentées de façon particulière. Même si quelque part, elle ne peut engendrer que de la déception. Ce sentiment de déception ressenti parfois dont tu avais parlé il y a quelques mois. Il n'y a peut être aucun rapport d'ailleurs, mais tu t'interroges. Néanmoins, si tu ressens de la déception c'est que tu attendais quelque chose de ces photos. C'est probablement là le problème.
Dans une chanson, Frank Zappa disait : "What's the ugliest part of your body? I think it's your mind". C'est à se demander...

Kill Me Sarah | 11:11 |


dimanche, janvier 25, 2004

"Electricity so fine...".
Nouveau programme sur la KMS Radio-Blog. Beaucoup plus énervé et électrique qu'à l'habitude. Un besoin de fureur et rage qui surprendra peut être les habitués. Prudence avec l'explosion de la première chanson tout de même...
Allez écouter La maman et la putain par Diabologum si vous ne connaissez pas.

Kill Me Sarah | 17:21 |


vendredi, janvier 23, 2004

Le Köln Concert de Keith Jarret envahit la pièce. Rentré tard du bureau, tu t'agites comme si tu voulais empêcher le spleen du vendredi soir de s'installer. Tu prépares un peu à la hâte une compilation pour quelqu'un que tu ne connais pas, tu mêles des chansons du moment, quelques "all time favourites". Une compilation c'est comme des fragments de puzzle plus ou moins assemblés ne montrant qu'une partie de soi. Des petits détails, une impression vague et précise à la fois. Des fragments parfois plus ou moins choisis suivant ce que tu veux dire, montrer.
Et puis au hasard de ta ballade "bloguesque" du soir, tu tombes sur un test (tu ne sais plus où tu l'as vu). Tu te souviens l'avoir déjà fait sur ton premier blog. Tu es allé chercher dans tes archives privées et tu as retrouvé les résultats de l'époque. Août 2002. D'autres choses également. Des mots qui te paraissent loin mais toujours ancrés dans ta mémoire. Un ton très différent, presque les mots d'un étranger maintenant que le "je" est devenu "tu". Et des souvenirs...
Les résultats du test ont peu évolué. Tu es juste devenu plus dépendant. Tu en es conscient même si cela te fait peur parfois. Une dépendance affective. C'est peut être bien pour cela que son appel de cet après-midi t'a fait tant plaisir...

DisorderRating
Paranoid:Low
Schizoid:Low
Schizotypal:Moderate
Antisocial:Low
Borderline:Low
Histrionic:Moderate
Narcissistic:Moderate
Avoidant:Moderate
Dependent:Very High
Obsessive-Compulsive:Low

-- Personality Disorder Test - Take It! --


Kill Me Sarah | 23:36 |


jeudi, janvier 22, 2004

Tu roules dans la banlieue presque déserte à cette heure tardive, sous cette bruine persistante et poisseuse. Tu passes devant le McDo' éteint, au loin les enseignes rouges, vertes, clinquantes d'autres chaînes de restaurants luisent sinistrement dans la nuit et la pluie. Comme une illusion d'existence. Le contraste avec l'assemblée joyeuse et plaisante quittée peu te temps auparavant te frappe soudainement en pleine face. Comme une bombe à retardement qui explose subitement et terrasse par son onde de choc. Les chansons diffusées par l'autoradio ne sont plus qu'un murmure étouffé. Il n'y a plus que le poids de la solitude qui vient tout écraser de son cri sourd. Combien de soirées comme celle-ci, au sein de personnes chaleureuses, avec ensuite un retour solitaire dans le silence, le froid et la nuit?
Tu n'as pu t'endormir immédiatement. Il y avait un vide pesant à tes cotés, aspirant le sommeil qui brûlait tes paupières. Ce vide auquel tu es habitué mais qui se réveille régulièrement, comme une vieille blessure à la douleur lancinante.

" Catch me if I fall
I'm losing hold
I can't just carry on this way...
[...] I went away alone
With nothing left
But faith"

Cure : Faith

Kill Me Sarah | 14:50 |


mercredi, janvier 21, 2004

Tu y penses depuis quelques semaines. Tu te prépares psychologiquement. Maintenant tu commences à sentir que le moment approche. Tu vas arrêter de fumer. Bientôt. Tu en as marre de t'intoxiquer avec ça, marre de la fumée, marre de ce goût désagréable dans la bouche le matin, marre des cendriers rempli de mégots. Marre également de lâcher 5 euros à chaque paquet.
La gestuelle liée à l'action de fumer va te manquer. Elle est importante cette gestuelle, cette danse des doigts qui tiennent la cigarette. Quelques trombones et élastiques risquent d'être sacrifiés sur l'autel du sevrage. Tu sais ce que c'est, tu as déjà arrêté plusieurs fois. Tu fumes depuis l'âge de 14 ans. Depuis cette époque tu as du passer autant d'années à fumer qu'à ne pas fumer. Tu es même resté neuf ans de suite sans toucher une cigarette. Tu ne peux pas dire que tu ne refumeras pas. Tu es probablement un fumeur au fond de toi. Mais là, il est temps d'arrêter. Tu n'as pas encore décidé du jour mais il approche. Tu dois continuer à te préparer un peu. Ensuite la volonté fera le reste. Tu l'espères…

"Tell me, tell me
What have I done wrong?
Ain't nothing go right with me
Must be I've been smoking too long."

Nick Drake : Been Smoking too long

Kill Me Sarah | 13:01 |


mardi, janvier 20, 2004

Fragment d'autoportrait #38

"Too many secrets
Too many lies
Writhing with hatred
Too many secrets
Please make it good tonight

But the same image haunts me
In sequence
In despair of time


I will never be clean again
I touched her eyes
Pressed my stained face
I will never be clean again

Touch her eyes
Press my stained face
I will never be clean again"

Cure : The figurehead


Kill Me Sarah | 01:09 |


lundi, janvier 19, 2004

Raw power des Stooges dans la voiture ce matin. Besoin de cris et de fureur. Le mix d'Iggy Pop au lieu de l'original de David Bowie. Pour plus de violence. Iggy le dit lui-même sur la pochette : "Everything's still in the red. It's a very violent mix.".
Tu lis le récit du week-end de ton ami perdu là bas à Flanville. Son désarroi, son incompréhension, ses doutes, ses espoirs te touchent. Que c'est difficile d'aimer. Que c'est difficile d'être aimé. Cela fait tellement peur parfois. Les conséquences font peur. Quelque part, on a tous cherché la princesse ou le prince charmant des contes de fée de notre enfance. Ce n'est qu'une illusion. Les contes de fées n'existent pas. Au bout d'un moment on finit par ne plus y croire. Les histoires d'amour sont juste des petits bouts de chemin que l'on parcoure à deux. Le chemin est plus ou moins long, plus ou moins beau. En règle générale il a une fin. Comme tous les chemins. C'est ça qui fait peur. La fin fait mal. C'est une douleur sourde qui ronge l'intérieur, qui disparaît difficilement.
Comme lui, tu ne sais pas vivre tes histoires d'amour avec détachement, parce que le bout de chemin que tu veux parcourir, tu veux le vivre pleinement. Cela fait peur également. Même si cet engagement n'est en aucun cas une promesse sur l'avenir. Des promesses tu serais bien incapable d'en faire, encore moins de les tenir. De plus, tu es bien loin de ressembler au prince charmant avec tes doutes, ton manque d'assurance. Et puis il y a ton inconstance, ton insatisfaction chronique. Trop de choses. Tu ne sais plus offrir cette part de rêve. Alors on trouve des prétextes, trop ceci, pas assez cela. On finit par ne plus y croire plus que ça, par ne plus rien vivre. Par ne plus rien dire non plus. Tu ne sais pas. Tu ne sais plus. A croire que finalement tu ne sais plus rêver. Paradoxalement parce que tu rêves trop... et ce que tu viens d'écrire est totalement incompréhensible...

"Gimme danger little stranger
And I feel with you at ease
Gimme danger little stranger
And I feel your disease
There's nothing in my dreams
Just some ugly memories
Kiss me like the ocean breeze"

Iggy Pop and The Stooges : Gimme Danger

Kill Me Sarah | 12:51 |


dimanche, janvier 18, 2004

Crowded House dans la voiture. Les rues défilent. Cinéma avec ta fille. La prophétie des grenouilles. La banlieue, le dimanche en début d'après-midi, c'est desolation row à tous les carrefours. Le silence de l'ennui en devient presque palpable. Pendant le film, l'esprit ailleurs, une vieille chanson d'Higelin t'es revenue en tête. Il fait la voix du loup dans le dessin animé, tu ne l'avais pas reconnu. Ce n'est qu'au générique que tu t'en es rendu compte. Est-ce pour cela? Ou est-ce le hasard? Peu importe. "J'suis un genre de loup solitaire, j'agresse les fillettes et leurs mères". En fait d'agression, tu aurais juste aimé croiser le regard d'une jolie maman et sourire. Personne à qui sourire. Dommage. Tu aurais pourtant aimé egayer ce dimanche d'hiver à l'esprit terne...

"Everyday is like Sunday
Everyday is silent and grey"

Morrissey

Kill Me Sarah | 20:28 |


samedi, janvier 17, 2004

Les mêmes images qu'hier sont revenues te hanter ce matin. Encore plus présentes, plus fortes. Tu n'as pas eu le courage de te lever pour les arrêter. Alors tu as ouvert le barrage... pour ne ressentir que de la frustration au final... classique... les questions t'assaillent ensuite. Des questions sans réponse. Sur les raisons de ton déficit de séduction. Les vraies raisons, pas les fausses que l'on s'invente.
Un jour, tu aimerais être, comme dans la chanson de Brel, "rien qu'une heure durant, Beau, beau, beau et con à la fois". Un peu plus d'une heure peut être... histoire vraiment d'en profiter...

Kill Me Sarah | 21:17 |


vendredi, janvier 16, 2004

Tu t'es réveillé ce matin avec l'image de tes mains caressant le dos d'une femme allongée à coté de toi. Des images fortes, présentes, presque vivantes. Tu avais beau chasser ces pensées utopiques dans l'état actuel des choses, elles revenaient systématiquement. Dans cet état de semi-conscience, ton esprit pouvait presque te faire sentir le grain d'une peau douce sous tes doigts. C'est lorsque tu as commencé à t'imaginer déposant des baisers au creux de ses reins, le long de sa colonne vertébrale, remontant jusqu'aux épaules, que tu as décidé de mettre fin à ces fantasmes. Tu t'es levé mais ton esprit continuait à divaguer devant ton thé fumant, ces images, ces sensations revenant par vagues plus ou moins floues. Ca te manque. C'est l'évidence même. Mais cela t'étonne de voir que ces images réapparaissent maintenant que tu retrouves petit à petit les sensations de ta main droite après ton accident. Tant que ta main était raide, gauche (un comble pour la main droite...), ces rêves avaient disparu. Maintenant, tes mains s'impatientent de nouveau...

"Baby I ain't got much
Resistance to your touch
Take off the high heels and let down your hair
Paradise ain't far from there"

Mark Kozelek : Walk over you (Sur la radio)

Kill Me Sarah | 21:05 |


jeudi, janvier 15, 2004


Tu as trouvé la solution à ton problème Gibert. Tu y vas avec une jolie jeune fille, c'est plus simple. Plus agréable également. Même si cela ne refrène pas tes achats passionnés, pour ne pas dire compulsifs. Mais comment résister à ce magnifique double album vinyl de Mark Kozelek regroupant ses deux albums de reprises acoustiques d'AC/DC et quelques versions live. Ou à ce Live Paris '99 de Low en import Japonais.
La passion, les substituts affectifs... tu te demandes parfois si ces achats ne sont pas également l'expression de ton insatisfaction chronique. Ou le besoin de plaisirs renouvelés, nouveaux, autres... Comme d'habitude tu te poses certainement trop de questions... et pas que sur ce sujet...




Kill Me Sarah | 19:56 |


mercredi, janvier 14, 2004

Levé tard, tu finis à peine ton thé. En rentrant hier soir, tu as ressorti Sur le rock de François Gorin pour ne pas oublier de le prendre tout à l'heure. Tu le feuillètes distraitement en te disant qu'il était bien ce livre, qu'il faudrait que tu le relises. Il y a très peu de livres français bien écrit sur le rock mais celui-ci en fait partie. Mélanger ses mots, ses souvenirs, sa vie avec la musique, forcément ça te plait, c'est un peu ce que tu essayes parfois de faire péniblement ici. Etudiant, pendant des années tu t'es laissé porter par le cours des évènements, sans jamais savoir ce que tu désirais faire, tu ne te posais même pas la question. Le cours de tes études a fini par te porter derrière un bureau où tu manipules des chiffres sans âme et sans intérêt. Comme d'habitude tu t'es réveillé trop tard. Si c'était à refaire, le chemin serait peut être différent...

"Rien ne meurt en nous de ce que nous avons aimé. Nous aimons sans savoir et lorsque nous savons, que nous croyons connaître, c'est de cette connaissance que nous prétendons nous nourrir. Mais à la fin, il faut se rendre à l'évidence : c'est d'aimer qui nous fait vivre, d'aimer et de croire en ce que nous aimons."
François Gorin : Sur le rock

Kill Me Sarah | 12:52 |


lundi, janvier 12, 2004

"I was watching a movie with a friend.
I fell in love with the actress.
She was playing a part that I could understand."


Ca ne ressemblait pas à un dimanche. Aller voir Lost in translation avec deux jolies jeunes filles. Etre touché par cette histoire, par le jeu de Bill Murray. Plus particulièrement par ses gestes et ses paroles retenues. Tous ces gestes qu'il ne fait pas, qui ne demandent qu'à sortir. Ces émotions qui s'expriment parfois par des contacts fugaces plein de tendresse. Ca ne pouvait que te parler. Tu ne connais que trop. Tous ces échanges de regards également. Cette histoire te fait rêver de toute manière. Et tu as trouvé Scarlett Johansson particulièrement jolie...

Et puis aller boire un rhum dans un drôle de bar de la butte aux cailles, traverser la moitié de Paris pour retrouver d'autres jolies jeunes filles, s'amuser à reconnaître les chansons passant à la radio, s'arrêter pour prendre une photo en rentrant, chanter dans la voiture... Non, ça ne ressemblait pas à un dimanche...

Kill Me Sarah | 14:15 |


samedi, janvier 10, 2004

Tu as mis Coat of many cupboards d'XTC sur ton nouveau lecteur CD (l'ancien a rendu l'âme hier après 14 ans d'intenses et loyaux services... paix à son âme). Ca te fait penser à tellement de souvenirs...
A Lost in music de Gille Smith qui en parle beaucoup et qu'on t'avait offert à Noël dernier. Avec cette phrase qui t'avait fait énormément sourire : "There's a crude piece of psychology wich relates guitar-playing and simulated guitar-playing to masturbation, but I think we can crush this directly. Playing a guitar is nothing like masturbation. Playing a guitar is much more difficult". Tu ne peux que confirmer.
Et puis à la fin du premier disque de ce coffret il y a une version démo de Making plans for Nigel. A chaque fois que tu l'écoutes (cette version ou l'original), tu te trouves transporté dans ce petit café près de la fac à La Varenne où tu trainais systématiquement au lieu d'assister aux cours. Tu avais du user le 45 tours dans le juke-box du café tellement tu l'avais passé. Et puis les images, le parfum de Christine te reviennent immédiatement en mémoire. Cette chanson est définitivement associée à cette fille. Ses yeux bleu gris, ses longs cheveux blonds, ses mains, son élégance simple et naturelle, sa douceur... tant d'autres choses. Il ne s'est pourtant jamais rien passé entre elle et toi. Malgré ce désir incommensurable qui te consumait. Il te suffit d'entendre la batterie passée au phaser de l'introduction pour la revoir dans son long manteau noir sur lequel ses longs cheveux blonds s'étalaient, et son sourire, son sourire... Cela fait des années que tu rêves de la revoir. Pour lui expliquer tout ça. Pour lui dire tout ce que tu n'as jamais été capable d'exprimer à cette époque. Souvent tu revois ses parents qui habitent la même ville que toi. Tu demandes toujours de ses nouvelles. N'osant pas leur dire que tu souhaiterais la revoir. Seule. Sans son mari, sans ses enfants. Il t'arrive même de rêver d'elle. Après toutes ces années. Parfois tu te demandes si celles que l'on n'a pas eues ne sont pas plus présentes que les autres.
Tu te souviens de ce jour où vous étiez allé à Paris dans la 4L d'un ami. Direction Gibert, oui, déjà à l'époque. De mémoire tu avais du acheter Babylon by bus (un jour tu expliqueras les différences entre la version de Lively up yourself de l'album Live de 1975 et celle de Babylon by bus pour montrer l'influence (la perversion diront certains) du rock sur le reggae). Au retour, elle était assise à l'arrière, toi devant, et pendant que l'autre conduisait comme un crétin, tu avais posé ta tête sur son bras qu'elle reposait sur le dossier de ton siège. Tu avais fait presque tout le trajet dans cette position. En descendant de la voiture, pour se rendre dans ce même café/quartier-général de la petite troupe, tu te souviens l'avoir prise par la taille, masquant ta gêne, ta timidité derrière des plaisanteries. Elle avait fait de même. Pendant quelques secondes le temps s'était arrêté. Ton regard dans le sien, le monde avait disparu. Tu n'avais pas osé l'embrasser. Et pourtant, pourtant... Tu te souviens qu'à peine entré dans le café tu avais mis un franc dans le juke-box pour écouter Making plans for Nigel. Assis derrière la petite table tu la regardais. Son sourire, ses jolies lèvres finement dessinées, cette étincelle dans son regard... Elle aussi te regardais. Tu n'as jamais osé franchir le pas. Et pourtant, pourtant... C'était à l'automne 1979. Après toutes ces années il ne doit pas se passer un mois sans que tu ne penses à elle. Même sans écouter XTC. Tu rêves de savoir si cette étincelle peut toujours s'allumer. Si tu peux toujours faire briller son regard, si vos yeux peuvent toujours avoir cette attraction magnétique comme ce jour là. Tu sais que maintenant tes lèvres oseraient rejoindre les siennes... mais après toutes ces années...
Samedi soir... l'esprit perdu dans le souvenir de ces années d'insouciance... tu as le vin nostalgique ce soir, tu n'aurais pas du finir cette bouteille et tu ne sais pas ce qui te retient d'aller ouvrir tes anciens albums photos pour revoir son sourire...

"Nigel just needs this helping hand"

Kill Me Sarah | 21:48 |


vendredi, janvier 09, 2004

La voix sombre et grave de Johnny Cash résonne dans la pièce. Et tu restes là devant cet écran, incapable d'écrire quoi que soit. L'esprit qui tourne à vide, les mots qui ne viennent pas. Tout reste bloqué, tant dans ton esprit que dans tes doigts. Même pas capable de parler de la jolie assistante aux jolis yeux bleus, celle qui te trouble en réunion, à coté de laquelle tu as passé une grande partie de la journée. Tout ceci te paraît d'une telle ineptie, d'une telle vacuité. Incapable non plus de trouver les mots pour expliquer ce sentiment de décalage. Cette sensation persistante d'être systématiquement "out of tune" qui t'assaille quotidiennement.
Tu t'assèches, tu te désertifies. La terre de cette page se craquèle comme le lit arride d'un oued. Tu as dressé de toutes parts des barrages conscients ou inconscients empêchant le flot des mots de s'écouler normalement. Tu brides tes rêves.
Elle avait pourtant un joli sourire quand tu l'as déposée au RER cet après-midi...

"I've shamed myself with lies,
[...]And now I'm running dry."

Neil Young :Running dry (requiem for the rockets)

Kill Me Sarah | 23:53 |


jeudi, janvier 08, 2004

Premier programme de l'année sur la KMS Radio-Blog.
Un mélange hétéroclite sans direction précise. Un peu comme toi...

Kill Me Sarah | 18:53 |


mercredi, janvier 07, 2004

Et toujours ce temps qui passe trop vite, comme ce midi. Alors pour rentrer tu finis par prendre les quais plutôt que le périph'. Pour faire durer ce foutu temps et profiter des rayons du soleil qui font briller la Seine et enluminent de teintes chaudes les ponts qui l'enjambent. La voix d'Elvis Costello emplit l'habitacle comme le soleil qui vient frapper les vitres de biais dans le jeu de cache-cache le long des ponts et des tunnels de la voie sur berge. Une lumière chaude comme des sourires. Une belle journée d'hiver...

"Black sails in the sunset
White noise going yakety-yak
All the money in the world will never bring your body back
Is it some mysterious dance nobody can do?
Thought I knew all the steps quite clearly
I don't have a clue"

Black sails in the sunset

Kill Me Sarah | 19:08 |


mardi, janvier 06, 2004

Le rhume, la grippe, tu ne sais pas, peu importe. La tête dans la ouate, les frissons qui parcourent le corps. Les bras qui aimeraient en sentir d'autres contre eux pour atténuer ces frémissements. La bon prétexte pour ne pas trouver les mots, ceux qui restent coincés depuis quelques temps. Sans qu'ils te pèsent d'ailleurs... peut être parce que tu ressens un peu la même chose que l'adorable demoiselle aux gants là bas derrière son écran avec ses chocolats. Enfin... heureux, tu n'iras pas jusque là... mais pas malheureux, pas triste, plus léger, oui. C'est assez surprenant d'ailleurs. Tu ne l'expliques pas. Mais c'est déjà ça...

"When I was a child I had a fever
My hands felt just like two balloons.
Now I've got that feeling once again
I can't explain you would not understand
This is not how I am.
I have become comfortably numb."

Kill Me Sarah | 21:49 |


lundi, janvier 05, 2004

Ca va te faire drôle de reprendre le travail après presque deux mois. Reprendre ce rythme habituel et contraignant. La situation actuelle te convient bien en fait. Tu vas au bureau quand tu le souhaites, tu choisis les jours, les horaires où tu y vas. Comme tu n'es pas censé y aller tu fais ce que tu veux. Ca te laisse plein de temps. Cette sorte de mi-temps (ou tiers de temps) aléatoire est finalement très agréable. C'est exactement ce qu'il te faudrait. Ca risque néanmoins d'être difficile à négocier tout en gardant l'intégralité de ton salaire. Dommage. Et tu n'as pas envie de te recasser le bras pour continuer à en profiter…

"And the world is busting at its seams
And you're just a prisoner of your dreams
Holding on for your life `cause you work all day
To blow `em away in the night"

Bruce Springsteen : Night

Kill Me Sarah | 12:47 |


samedi, janvier 03, 2004

C'est plus fort que toi. Il faut que tu y penses. A chaque fois. Comme ce matin. Tu sais pourtant que ça ne sert à rien de rêver comme cela. A part être déçu. Mais tu ne peux t'en empêcher. Alors ce matin, en te rendant chez Gibert, profitant du fait que ta fille était chez sa grand-mère, comme d'habitude tu te disais que, peut être, aujourd'hui, entre les bacs à disque, tu croiserais le regard d'une jolie jeune fille avec de beaux disques à la main. Tu imagines toujours que c'est la fille qui vient te parler. Tellement plus simple. Et à partir de là ton esprit déraille, tu en es presque à imaginer la conversation avec la fille et... Oui mais voilà, le samedi matin, la population qui traîne dans le sous-sol est franchement masculine. Pas de jeune fille. Ou accompagnée. Ou... enfin bref. Toujours est-il que tu n'en croises pas. Probablement une question d'horaires mal choisis... tu devrais y aller plus souvent. Oui, c'est certainement ça. Plutôt que d'acheter les disques par paquet de dix comme ce matin, tu devrais y aller dix fois en acheter un. Voilà. Ta bonne résolution pour l'année qui vient c'est ça. Allez acheter des disques plus souvent chez Gibert. Et à défaut de jolie jeune fille, au moins tu feras le plein de substituts affectifs. Ca sera déjà ça...

"I saw her today at the reception
A glass of wine in her hand
I knew she was gonna meet her connection,
At her feet was her foot-loose man.

And you can't always get what you want..."

Kill Me Sarah | 18:13 |


vendredi, janvier 02, 2004

Tu es allé avec ta fille au musée du Louvre aujourd'hui (à défaut du musée d'Orsay, trop d'attente). Tu ne l'emmènes pas assez dans les musées. C'est quelque chose que tu devrais faire plus souvent, même si ce n'est que pour visiter quelques salles à chaque fois. Et puis, pendant que tu regardais des bas-reliefs Egyptiens, tu t'es souvenu d'un passage de ce livre lu il y a quelques années. Tu devrais y penser plus souvent...

"Dans le couloir qui mène à la cuisine, tu as épinglé au mur, à soixante centimètres au-dessus du sol, un calendrier représentant des peintures de Léonard de Vinci. Comme je m'étonne de le voir mis aussi bas, tu m'expliques qu'ainsi il est à la hauteur des yeux de l'enfant, qu'elle passera devant plusieurs fois par jour et que la beauté nous instruit autant que le reste, peut être plus que le reste. Je te reconnais dans ce souci. Je ne vois pas de plus magnifique preuve d'intelligence que d'avoir pensé à mettre cette peinture à cette hauteur-là, exactement: l'intelligence c'est proposer à l'autre ce qu'on a de plus précieux, en faisant tout pour qu'il puisse en disposer - s'il le souhaite, quand il le souhaite. L'intelligence, c'est l'amour avec la liberté."
Christian Bobin : La plus que vive

Kill Me Sarah | 20:03 |


jeudi, janvier 01, 2004

La neige ce matin en ouvrant les volets. Un petit tapis blanc qui s'épaissit lentement. Tu en avais envie. Tu voudrais qu'elle continue à tomber, sans discontinuer. La neige change la vision de la ville, adoucit tout. Un voile de beauté éphémère et de silence. Comme toutes les choses agréables, tu espères que ça va durer un peu. Ne pas disparaître trop rapidement...

"A very Merry Xmas
And a happy New Year
Let's hope it's a good one
Without any fear"


Kill Me Sarah | 11:40 |


Ego
Sexe : M / Age : 44
Profession : Aucun interet
Situation : Helplessly Hoping

14 jours à La Baule (Pdf)

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The Smiths : The world won't listen
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V.a : Golden apples of the sun
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