Kill Me Again (Kill me Sarah, Kill me AGAIN with love...)
(Chroniques égocentriques : The Soundtrack Of Your Life)
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samedi, novembre 19, 2005

Last Song : Mano Negra : Pas assez de toi

I hate myself for lovin' you and the weakness that it showed.
Bob Dylan

Voilà. C'est fini. Mes mains ne te feront plus l'amour. Je ne t'écrirai plus. Je n'écrirai plus. Tout court. C'est fini.
Tu ne laisses de mon coeur et de mon âme qu'un tas de cendres déjà froides. On croit mourir. Mais finalement non. C'est encore pire.
Voilà. C'est fini...


Le futur ne fera plus un passé acceptable il est trop tard. Je voulais t'écrire une lettre, une lettre d'amour, parce que le miroir sur lequel je traçais mon désir s'est brisé. Il y avait ce temps ce matin, une pluie dégoulinante à pleurer sur place, assis sur le pavé gris et suintant. Comme si là-haut ils s'étaient dit que le soleil serait une provocation aujourd'hui. Je suis en morceaux. Déconstruit depuis trop longtemps. Je ne suis plus qu'un assemblage de segments disparates et mal ajustés. Tu ne m'as pas laissé le temps de me reconstruire. Le vent se glisse entre mes cotes, j'ai connu des épouvantails au milieu des champs d'hiver en jachère, rongés par des vers blancs et gras.

Depuis une semaine je vois des lames électriques trancher ma chair intime, je ne peux plus continuer à te parler. Si seulement les fantômes de ton corps offert venaient me frôler de leurs brumes délétères, si mes doigts et ma langue pouvaient encore remonter le velours de tes cuisses jusqu'à ta source, mais sur les meubles vermoulus des chambres abandonnées, il n'y a plus que la fine poussière acre des amours calcinées. J'ai beau crier la nuit, j'ai beau crier, même le diable ne se déplace plus. Mon âme décrépite n'a même plus la valeur de ses turpitudes. L'autre nuit, j'ai mis de la musique. Fort. Et les arbres dehors en ont frémis, je le sais, je les ai entendus crier et se glacer d'effroi.


J'ai cru voir ma propre enveloppe l'autre jour, fixée au mur par des pointes oxydées. J'ai repensé au portrait de Dorian Gray. J'ai même cru un instant que j'existais encore. Et puis j'ai vu que je n'étais plus que l'image figée que ton esprit a gardée quand tu es partie avec lui. Parfois la nuit, je pourrais rêver de tes doigts caressant les craquelures de mon vernis écaillé, comme s'ils voulaient vérifier le souvenir de mon corps dans leur chair tendre. Je pourrais rêver que je sens ta paume sur ma joue, dans mon cou mais le vent qui s'infiltre par les interstices des fenêtres au bois gonflé par l'humidité, fait frissonner mon épiderme qui palpite, à moins que cela ne soit ces résurgences de félicités charnelles qui me font nourrir la mandragore.

Un jour, un jour ou deux, je lacèrerais ce tableau de mes ongles plein de la terre du jardin où j'ai creusé pour chercher ton coeur que je n'ai pas trouvé. Je lacèrerai ce tableau juste pour voir si ma peau partira en lambeaux comme mes rêves décatis.

Il fait froid sur la pierre nue mais l'absence est bien pire. Une nuit sous la lune où l'herbe sera devenue blanche, je descendrai l'escalier aux marches ébréchées, j'irai dans le jardin au milieu des statues et j'enlacerai leur corps de pierre jusqu'à ce que mes bras et ma poitrine saignent, puis j'irai m'allonger dans l'étang glacé au milieu des nénuphars et j'attendrai patiemment qu'il y en ait un qui veuille bien me pousser dans le coeur, il y a toute la place nécessaire maintenant...


Gustave Caillebotte : Self Portrait (Vers 1889)

Je m'étais assis près de la rivière pour t'écrire une lettre d'amour, pour te dire je t'aime une dernière fois, mon âme a dû s'égarer. Je voulais t'écrire une lettre, mais le papier humide partait en lambeaux sous ma plume, alors j'ai gravé les mots dans ma chair. Tu ne les liras pas. Le futur n'est déjà plus un passé acceptable.

Kill.Me.Sarah | 00:37 |

mercredi, novembre 16, 2005

SONG 416 : The Black Heart Procession : Why I stay (Album : Amore del tropico 2002)

Toutes ces questions aux réponses effrayantes. Ces particules de confiance désagrégées, il n'en restait pas tant. Le temps gris comme les pensées avec ces trouées de soleil parfois, rarement, tellement fugaces. L'inconnu qui ne l'est pas tant que ça, les voiles d'hésitations qui se déchirent. La vérité cachée derrière n'est pas si reluisante. Tu observes ton avenir en spectateur silencieux et immobile, comme on regarde la carcasse rouillée d'un bateau brisé en se demandant quand il va sombrer. Sans pouvoir rien y faire...

"- Tu sais ce que disait Louise Brooks? Qu'on ne peut pas tomber amoureuse d'un type bien ou gentil. Parce que les choses sont ainsi faites qu'on n'aime jamais vraiment que les salopards.
[...]Cette phrase m'était tombée dessus comme une sorte de fatalité castratrice."

Jean Paul Dubois : Une vie Française

Kill.Me.Sarah | 21:15 |

lundi, novembre 14, 2005

SONG 415 : Blonde Redhead : Falling man (Album : Misery is a butterfly 2004)

Voilà. Ca ne ressemble à rien d'autre qu'à ça. A l'histoire du type qui tombe d'une hauteur vertigineuse et qui se dit, jusque là tout va bien, jusque là tout va bien... Tu viens de sauter dans le vide, tu peux toujours espérer que des ailes te poussent subitement dans le dos pour t'épargner l'écrasement fatal et inéluctable, tu peux toujours espérer, alors jusque là tout va bien... quelle autre alternative... mourir sur place ou se lancer dans le vide en se disant jusque là, tout va bien, la chute risque pourtant de ne pas être très longue... quelle autre alternative... juste une fuite, une fuite en avant mais une fuite, jusque là tout va bien, elles vont se faire attendre les ailes... ne plus être rien, même pas personne là, maintenant, tout de suite, ou sauter pour reculer l'échéance, quelques instants de plus, arrachés, jusque là tout va bien, sinon ça n'irait déjà plus... il disait comment Charles, Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu'importe, ce n'est pas parce que tu vois encore que le ciel que l'enfer ne s'approche pas, jusque là tout va bien, jusque là tout va bien... ton âme trop plombée pour ne pas couler t'entraîne vers le fond... la chute libre... ou est la liberté là-dedans... jusque là, jusque là seulement, tout va bien...

I know a ghost can walk through the wall
Yet I am just a man still learning how to fall

Kill.Me.Sarah | 23:07 |

samedi, novembre 12, 2005

SONG 414 : The Dresden Dolls : Missed me (Album : The Dresden Dolls 2003)

One november spawned a monster chantait Morrissey. Le gris, le froid, la pluie glacée. Le décor d'un samedi de transition. Un temps à rester au chaud à faire l'amour. Le temps d'une respiration essentielle. C'est toi mon soleil et il manque. Les trottoirs ternes semblent parfois s'ouvrir pour nous engloutir avec nos doutes. On a loupé des marches dans l'escalier de nos vies adultes, comme si l'on avait oublié quelque part, derrière, la clé de voute de nos existences vacillantes. Alors on passe notre temps à plâtrer les fissures... Un temps à rester au chaud et à faire l'amour, pour oublier tout le reste... mais il faudra attendre encore un peu...

"Now you've got to kiss me
If you kiss me, mister
You must think I'm pretty
If you think so, mister
You must want to fuck me
If you fuck me, mister
It must mean you love me
If you love me, mister
You would never leave me
It's as simple as can be !"

Kill.Me.Sarah | 19:29 |

vendredi, novembre 11, 2005

SONG 413 : The Rolling Stones : Street Fighting Man (Album : Beggars banquet 1968)

Ev'rywhere I hear the sound of marching, charging feet, boy. Comment ne pas ressentir de la honte face aux propos du ministre de l'intérieur. On peut se demander qui attise la haine. Dans quel monde vit-on? N'a t'on mérité que si misérable gouvernant?
Et le week-end, gorgé d'absence, comme un voile noir. Tu voudrais te coucher, dormir, ne te réveiller que lundi, pour respirer à nouveau. Et il y a ce poids qui écrase les mots, et le reste. Difficile de mettre du baume sur les bleus pourtant dérisoires de nos âmes...

Kill.Me.Sarah | 18:28 |

mardi, novembre 08, 2005

SONG 412 : The Clash : Rebel Waltz (Album : Sandinista 1980)

"Dans l'âme des gens, les raisins de la colère se gonflent et mûrissent, annonçant les vendanges prochaines."
John Steinbeck : Les raisins de la colère

Kill.Me.Sarah | 21:47 |

samedi, novembre 05, 2005

SONG 411 : The Byrds : Renaissance fair (Album : Younger than yesterday 1967)

En rentrant tu t'es dit Tiens les rêves sont tombés. Tu les avais accrochés au portemanteau, dans l'entrée. Ils dégoulinaient un peu, à cause des larmes de l'extérieur. Tu as posé ton sac, enlevé tes chaussures et tu les as ramassés par terre. Dans tes mains ils avaient une consistance molle, comme s'ils étaient en train de mourir à la manière d'une méduse échouée sur la plage. Tu les as serrés contre toi pour les réchauffer. Mais en séchant ils sont devenus encore plus fragiles que du cristal, tu les sens prêts à se briser au moindre faux mouvement. Tu n'oses plus les toucher ni bouger. Alors tu restes assis là, sans rien faire, un dilemme comme une épée de Damoclès au dessus de la tête, osant à peine respirer, avec tes rêves dans tes bras...

I think that maybe I´m dreaming
I smell cinnamon and spices
I hear music everywhere

Kill.Me.Sarah | 20:38 |

vendredi, novembre 04, 2005

SONG 410 : Hederos & Hellberg : Concrete Jungle (Album : Together in the darkness 2003)

Juste une chanson parfois, pour briser le silence. Hier, comme ce soir. Remplir l'absence. L'été indien est mort dans la grisaille et l'humidité poisseuse. Des espoirs discrets rampent sur le pavé gris. Juste une chanson. Et les notes mélancoliques filent dans la nuit. Il y a des années, presque vingt-cinq ans, la même chanson peignait déjà les murs gris de novembre noyés dans le halo faiblard des lampadaires des rues désertes... étrange souvenir...

Kill.Me.Sarah | 20:25 |

jeudi, novembre 03, 2005

SONG 409 : Joseph Arthur : Speed of light (Album : Live Au New-Morning Paris 03/06/2002)

Les pavés de la petite place à coté de la cathédrale. L'arbre sous lequel tu t'es assis pour l'attendre. Le soleil qui illuminait les toits. La lumière du temps, faite d'ombre et de clarté. La vitrine avec cette énorme sculpture rouge. Les petites rues en pente pour rentrer. Ces moments absorbés lentement pour couler ensuite dans les veines jusqu'au coeur. La voix douce qui lit ces histoires courtes, les rires... Puis les instants sur lesquels on ne mets pas de mots pour les conserver intacts dans la chair et dans les yeux. Le silence pour tenir secrète la brulure du désir dans tes doigts, la brulure qui transporte dans les étoiles à la vitesse de la lumière... J'ai mangé ton coeur ce soir, je l'avais posé intact sur le verre de la table du salon...

Kill.Me.Sarah | 21:30 |

Ego
Sexe : M / Age : 44
Profession : Aucun interet
Situation : Pissing in the wind

14 jours à La Baule (Pdf)

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