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Kill Me Again (Kill me Sarah, Kill me AGAIN with love...)
(Chroniques égocentriques : The Soundtrack Of Your Life)
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mercredi, août 31, 2005

SONG 376 : The National : Baby, we'll be fine (Album : Alligator 2005)

Deux parallèles de silence où te perdre. Une lointaine déjà perdue, sans espoir. Une plus proche qui semble garder ses distances. Tu as lui as écrit hier soir tard en rentrant mais elle n'a pas répondu. Le silence est parfois une réponse... on te la réserve un peu trop souvent...
La parenthèse de tranquilité estivale se referme désagréablement avec le retour oppressant de la foule et les odeurs détestables de la ville accentuées par la chaleur pesante de ces derniers jours. Le quotidien va à nouveau submerger nos existences défaites. Tu restes avec l'impression persistante d'avoir une nouvelle fois manqué ta chance, ou de l'avoir gâchée...

I'm so sorry for everything...

Kill.Me.Sarah | 23:22 |

lundi, août 29, 2005

SONG 375 : Elliott Smith : Bottle up and explode! (Album : XO 1998)

Au parc cet après-midi, sous le soleil qui te chauffe la peau pour rien, l'ipod rivé aux oreilles, tu te plonges dans Le mausolée des amants. Toujours étrange de lire un journal quand on a la vaniteuse prétention d'en tenir un soi-même, un journal qui n'en est pas vraiment un d'ailleurs mais peu importe. Il n'y a pas moyen de figer ta pensée depuis quelques temps, comme si le sol mouvant t'obligeait à rattraper de perpétuelles pertes d'équilibres pour éviter la chute. Ou bien ce sont juste des gesticulations inutiles censées te donner une contenance. La vie te fatigue de plus en plus tous les jours. Ces ratés, ces manques, cette lassitude indolente qui gomme l'envie...
Tu ne sais ce que tu dois croire... il faudrait ne pas vouloir donner de consistance aux rêves... ou arrêter d'en faire...

"J'ai l'impression que ce qui fait mon écriture en ce moment, c'est l'inutilité, c'est ce qui mousse, la sauce, la redondance : plaisir de truffer la phrase de "sans doute", de "peut être", de "assez". Mais faut-il que ce plaisir soit un danger, une facilité, un système?"

Kill.Me.Sarah | 23:41 |

dimanche, août 28, 2005

SONG 374 : Prince : I would die 4 U (Album : Purple Rain 1984)

Forcément après l'anniversaire de S. vendredi soir, tu réécoutes tout Prince samedi jusqu'à Lovesexy pour faire deux CD's pour la voiture... Et puis ça s'est serré dans ta gorge sur I would die 4 U parce que tu la revois chantant dans sa cuisine un samedi matin, tu te souviens elle avait ses lunettes et ça c'est mis à trembler à l'intérieur alors vite, faire le point ailleurs pour rendre ces images floues, plus loin ou plus près peu importe, focaliser le regard et les pensées sur un plan différent... tu te demandes si elle aime Prince, dans ton rêve l'autre nuit elle avait le regard brûlant de désir, dans son maillot de foot trop grand et trempé, mais pourquoi l'as-tu rêvée ains? Ce n'est qu'un rêve de toute manière et le lendemain en la voyant tu n'étais plus certain que c'était elle... mais ce regard quand même, depuis combien de temps tu n'as pas senti un tel regard sur toi, un rêve ce n'est qu'un rêve, il y a déjà bien assez de quoi douter dans la réalité pour ne pas croire aux rêves...

Dans la voiture ce matin en allant chercher ta fille à la campagne, les mêmes images sur la même musique, alors encore une fois... imaginer autre chose... mais c'est étrange de se demander comment finira une histoire qui n'a pas encore commencée, tu ne sais même pas ce qu'elle aime...
Au péage de St Arnoult, tu te dis c'est le temps des retours, et c'est un peu triste comme une bougie qu'on souffle à la fin d'une fête même si ce n'en était pas une, le temps des retours, la fin de la saison des prétextes et des excuses, c'est peut être ça le plus embêtant...

Kill.Me.Sarah | 22:24 |

samedi, août 27, 2005

SONG 373 : Joseph Arthur : Leave us alone (Album Live in Bruges 14 Déc 2003)

Sait-on jamais sur quel coté du trottoir on marche? Sait on jamais dans quelle direction on se dirige? Sait on jamais où notre regard se porte? On n'a pas les forces nécessaires pour nos ambitions amoureuses, pour nos exigences sentimentales. Les hésitations, les revirements créent des brêches dans nos barrages chancelants. On titube d'un mur à l'autre grisé par l'ivresse du désir, dans nos rues tristes de solitude. On reste droit, on reste digne, on essaye, au moins, mais dedans... Tu voudrais bien comprendre, tout ça, ou juste un bout... La nuit tombe de plus en plus tôt...

Kill.Me.Sarah | 21:39 |

mercredi, août 24, 2005

SONG 372 : Stina Nordenstam : Winter killing (Album : The world is saved 2004)

Dimanche 21 août

Tu dînes au bord du lac Mälaren sous les saules pleureurs, en plein Stockholm . Le soleil couchant illumine l'île de Södermalm juste en face. Tu écris quelques mots pour la première fois depuis ton arrivée. Il t'aura fallu ces deux jours pour absorber un peu de l'atmosphère de la ville, de sa douceur, pour te sentir un peu moins étranger. Le clapotis de l'eau se mêle aux conversations. Tu as demandé à deux jeunes filles de te traduire le menu qui n'était qu'en Suédois. Elles riaient en cherchant les mots en anglais pour traduire la description des plats. Finalement tu leur as demandé de te conseiller, elles ont trouvé ça plus simple aussi.
Les filles sont tellement jolies ici. Tu as passé une partie de la journée à les regarder. Assis à une terrasse, ou allongé sur l'herbe d'un parc. Leurs yeux sont hallucinants. D'un bleu plus pur que le ciel. Les plus jolies filles du monde... tellement que c'en est presque cruel de les voir partout dans la ville...
La ville est belle également. Terriblement. Avec l'eau omniprésente, et tous ces ponts reliant les différentes îles, la nature presque toujours à portée de la main. Dans les rues on croise une vie incroyable et en même temps, une atmosphère légère, détendue, souriante surtout. Il n'y a pas de policiers dans les rues ou on ne les voit pas, le contraste avec Paris est tellement saisissant.
Tout à l'heure, assis dans une petite rue de Gamla Stan, tu regardais la lumière extraordinaire sur les façades jaunes, ocres, roses se détachant sur le bleu du ciel. La lumière est chaude mais le soleil n'est jamais écrasant. Dès qu'il se voile ou se couche comme actuellement au bord du lac, l'air se rafraîchit très rapidement. Aux terrasses des cafés et des restaurants on trouve des plaids pour se couvrir le soir, ils passent d'une table à l'autre au fur et à mesure des arrivées et des départs.
Et toujours les filles jolies comme ça n'est pas permis, à droite, à gauche...
Le Götheborg est parti tout à l'heure sous les applaudissements. Il n'avait pas déployé sa voilure.

Depuis vendredi tu parcours la ville à vélo, il y en a plein ici, plein de pistes cyclables également, respectées par les automobilistes. On ne devrait pas s'étonner de ce comportement mais encore une fois, par rapport aux rues Parisiennes...
Hier tu as traversé toute la ville et après avoir visité le Moderna Museet tu as fini par faire le tour de la grande île de Djugården qui avance vers l'archipel. Il doit être agréable de tomber amoureux dans cette ville, s'allonger sur l'herbe au bout de cette île pour regarder la mer et les oies sauvages qui s'écartent à peine pour laisser passer les vélos et les piétons. Marcher le long des rives le soir, regarder les lapins courir aux pieds des immeubles le long du petit canal bordé de saules sur Kungsholmen... tellement de choses entre l'air et l'eau...
Le crépuscule s'éternise comme si le temps s'arrêtait doucement, sans heurt. A 4h du matin il fera déjà jour. Le temps paraît suspendu ici l'été, comme s'il s'accrochait le plus longtemps possible avant de sombrer dans les ténèbres de l'hiver. On sent d'ailleurs partout, que les Stockholmois profitent au maximum de cette lumière.








La rive opposée s'illumine petit à petit, noyé dans tes pensées, tu te dis qu'il te faudra revenir. Pas seul. A deux. Pour s'émerveiller encore plus...

Lundi 22 août

La plus jolie fille du monde t'a servi ton thé ce matin. Ca fait partie des détails magnifiques qui font aimer cette ville. Un café konditori avec une terrasse ensoleillée où tu étais déjà venu, et ce matin, derrière le comptoir (on va se servir ici), la plus jolie fille du monde avec un sourire à mourir sur place, des yeux d'un bleu clair infini et les plus jolies épaules du monde dans son petit débardeur noir décolleté. Le plus désarmant finalement étaient peut être son naturel et sa douceur. Tu n'arrivais plus à chasser son image de ton regard flou...

Tu as pris le bateau pour l'archipel et Vaxholm, faute d'avoir le temps d'aller jusqu'à Sandham. La balade dans l'archipel est magnifique avec ces îles minuscules ou parfois une seule maison est venue s'accrocher sur un bout de rocher. Les façades des villas au bord de l'eau revêtent des teintes jaunes ou ocres, contrastant avec le vert des pins ou des bouleaux, renforcé par la pureté du ciel. Il faudrait pouvoir habiter une de ces maisons et rester des heures durant à contempler le spectacle de la lumière sur la terrasse surplombant la pelouse descendant vers le rivage, le regard perdu vers le large et les îles dispersées comme des grains de riz jetés à la volée, absorber la sérénité de la vue, en faire des réserves pour soi, pour plus tard, pour les instants difficiles...

Tu t'es dis que ça devait être la clarté de la lumière qui rendait les yeux des filles aussi beaux, aussi lumineux, presque irréels. Accoudé à la rambarde du bateau durant le trajet de retour, tu te disais que tu pourrais disparaître ici. Ne pas rentrer, ne plus donner de nouvelles, laisser derrière cette vie parfois un peu terne. Rester ici pour continuer à te refléter dans le regard bleu acier des filles.
Tu es revenu dîner au bord du lac Mälaren, la fille devant toi a un geste adorable pour glisser sa mèche de cheveux derrière son oreille, dévoilant le hâle rosé de ses joues. Les filles semblent sortir ensemble ici, par groupe de deux, trois ou quatre. Tu en croises souvent aux terrasses des cafés, des restaurants. Spectateur silencieux dans ta solitude, tu les regardes avec un sourire léger en écrivant ces mots. Les flammes des torches éclairant les tables dansent devant les eaux du lac et tu n'as pas envie de refermer cette parenthèse de quelques jours, malgré le manque de compagnie... étrangement, il te semble qu'ici la situation ne durerait pas...

Mardi 23 août

Du hublot de l'avion tu aperçois la mer Baltique, l'archipel et toutes les îles éparpillées... le retour est difficile...
Tu as poussé tout à l'heure jusqu'à la colline de Vita Bergen et ses jardins ouvriers aux petites maisons en bois rouge et son parc en pente. Tu es revenu en longeant le quai où sont amarrés les gros paquebots avant d'aller prendre une glace au café en plein air, celui avec les chaises longues sur la pelouse, à l'entrée de la petite île de Skeppsholmen, l'île aux musées. La fille qui servait avait les plus jolis yeux du monde, d'un bleu clair strié de gris et irisé d'or, comme éclairé de l'intérieur. Tu es resté sans voix quelques instants, ton regard figé dans le sien. Elle a sourit de ton air ébahi en te demandant si tu voulais autre chose. Lui répondre "vous" eut été déplacé. Et toujours ces sourires désarmants...
En arrivant par la vieille cité de Gamla Stan où se trouve le palais Royal, tu as vu un policier, un des rares aperçus, s'excusant auprès du taxi l'ayant klaxonné parce qu'il marchait au milieu de la petite rue pavée. Un détail insignifiant qui t'a fait sourire.
Tu es resté un instant à rêvasser assis sur ta chaise longue face au soleil, l'esprit plus léger qu'à l'habitude, impression fugace, comme si quelque chose était mort et qu'on ne le regrettait pas... seul le temps dira ce qu'il en restera...

A défaut de tomber amoureux d'une jolie blonde aux yeux pâles, tu es tombé amoureux de cette ville magnifique. Cette ville sur l'eau où l'on croise les plus jolies filles de la terre. Après quelques jours tu commençais à prendre tes habitudes, à avoir tes endroits préférés. Tu aimerais revenir en hiver, quand le jour existe à peine, quand le froid transforme en glace les étendues d'eau.
Tu as remonté la piste cyclable en contrebas de Kungsholms strand jusqu'à la marina avant d'aller rendre ton vélo, croisant cyclistes et joggeuses. Auparavant tu t'étais assis sur le quai près du Strömbron, pour regarder une dernière fois le doigt sortant de l'eau pointant le ciel et le visage affleurant la surface de l'eau à la limite de la noyade.









Assis au bar de l'aéroport, derrière les grandes vitres donnant sur les pistes au milieu des sapins, regardant les avions atterrir, tu avais cette chanson de Dylan dans la tête, Well, if you're travelin' in the north country fair, Where the winds hit heavy on the borderline, Remember me to one who lives there. She once was a true love of mine... toutes et aucune à la fois... un peu tristement... il faudra revenir, tu pensais, il faudra revenir, pour vérifier que ce n'était pas un rêve... ou juste pour le continuer...

Kill.Me.Sarah | 21:19 |

mardi, août 23, 2005

SONG 371 : Mojave 3 : In love with a view (Album : Excuses for traveller 2000)

Revenir, c'est mourir beaucoup plus...



Kill.Me.Sarah | 11:56 |

jeudi, août 18, 2005

SONG 370 : John Coltrane : Lonnie's Lament (Album : Afro blue impressions 1963)

Partir c'est mourir un peu... il faudrait partir plus souvent... ou l'inverse... une parenthèse Suédoise, une petite mort, quelques jours... un pas de plus...

Kill.Me.Sarah | 19:12 |

mercredi, août 17, 2005

SONG 369 : Stina Nordenstam : Down Desire Avenue (Album : Dynamite 1997)

La pièce vide, le silence aspirateur... quelque part le souvenir d'un jupon tournoyant... Je ne vaux rien - pas mieux - j'en viens à te détester... Bière à 11,6%. De toute manière c'est le silence. Un jupon vert. Ou rouge. Ou les deux. Son débardeur vert amande. Sexe tendu contre le sien. je ne sais plus quoi dire. Des ombres, des lumières, plus rien. Si tu savais. Au fond ce magasin et il faisait chaud ce jour là, des marionnettes, pendues au bout de leurs fils, inertes, tu pensais, ça lui plaira. [...] je me sentis soudain envahi d'amertume et de tristesse. Je voudrais vivre et je voudrais mourir mais je ne peux ni vivre ni mourir." Stina, un avant goût de parenthèse, guitares saturées et cordes, sa voix. One bite of cold and one of heat, A sip of lust, a sip of pain. Les gens ne disent plus rien. Tu pensais, tout à l'heure, glisser entre ses cuisses...

Kill.Me.Sarah | 21:36 |

mardi, août 16, 2005

SONG 368 : Stereolab : L'enfer des formes (Album : Mars Audiac Quintet 1994)

C'est revenir au bureau, c'est un peu plus de motivation partie dans le vent, c'est juste attendre de repartir même si tu te demandes ce que tu vas faire seul là-bas, ça pourrait être une histoire simple si les désirs pouvaient s'emboîter, c'est la procrastination aussi, se dire demain demain et il y a toujours un demain en trop derrière lequel on cache son silence un peu honteux, ça pourrait être une histoire simple si on vivait le présent sans penser à l'avenir, ce n'est pas d'histoire du tout.

C'est une rentrée qui n'en est pas une, c'est penser à l'année dernière et se dire que non il ne faut pas, c'est se dire que l'automne sera bientôt là et que cette saison n'est belle qu'à deux, c'est ne pas arriver à oublier son indifférence, ce sont tes mots sans intérêt, c'est un espoir qui s'amenuise, c'est le froid de plus en plus présent, c'est avoir envie du sud et du nord en même temps, c'est manquer de consistance, c'est trop de maladresse, ce sont trop de ratés, c'est le manque de courage trop souvent, c'est vieillir encore un peu plus et sentir la croissance exponentielle du poids des années, c'est peut être aussi la lassitude, c'est sa petite robe noire de ce matin, c'est aussi tout ce que tu ne sais pas, toutes ces questions sans réponse, c'est la confiance jamais trouvée, ce sont les sourires, les étreintes, les baisers non oubliés, c'est le désir qui ne s'exprime pas, c'est le présent perdu par peur du futur, c'est tellement idiot parfois, souvent, c'est cette transparence, c'est cette colère qui ne sort pas, ce sont tes mains orphelines de sa peau, ce sont des odeurs chaudes, ce sont des petits riens qui deviennent des grands n'importe quoi, ce sont des soupirs, c'est de l'incompréhension bien souvent, c'est du plaisir mais ça devient rare, c'est du temps qui file entre les doigts, ce sont des notes qui s'élèvent, de l'émotion liquide, ce sont des souvenirs, ce sont des épaules dorées, c'est tout le reste surtout, tout ce qui devrait rester à vivre, ce sont des pages blanches, ce sont des histoires en gestation, des mots en formation, timides et fragiles, ce sont des mouvements, des gestes, c'est le bleu de leurs yeux, c'est si compliqué de lui dire que tu la trouves jolie, ça tient à si peu de choses parfois...

"On s'en va comme des poltrons,
Vivant mal leur écartèlement,
Entre émotion et indifférence,
Entre révolte et dérision,
On a le désir, on se dit il faut agir..."

Kill.Me.Sarah | 21:14 |

lundi, août 15, 2005

SONG 367 : Nina Nastasia : Superstar (Album : Run to ruin 2003) [rappel : les chansons sont sur la radio]

Tu as fait un rêve étrange... tu retrouvais scotché sur ton lit un message écrit au feutre bleu épais par une fille croisée une fois ou deux, regards échangés, sourires, "appelle moi à ce n° avant 17h16 sinon tant pis". Tu appelais mais sans réponse, tu laissais un message sur la boîte vocale, lui disant que son 17h16 t'avait intrigué, un détail comme tu les aimes... mais la journée passait ainsi que l'heure fatidique, pas de nouvelles de la fille... tu t'es réveillé au moment où tu te couchais... si les rêves se mettent à ressembler à la réalité... des faits récents mal digérés qui remontent, un de ces petits déchirements de ton quotidien... des illusions comme des coups de griffes à l'intérieur, peut être fallait-il ce rêve pour expectorer les scories de cette histoire douloureuse... il y a de toute manière trop de choses qui restent accrochées en dedans...

L'été semble éteint, une période de transition sans savoir ce qu'il y avait avant et ce qu'il y aura après... il fait presque froid, dans ta banlieue monotone les rues sont vides, d'autres endroits à l'intérieur aussi, depuis qu'elle ne vient plus lire... tu devrais ranger tes disques, tu finis par ne plus t'y retrouver, aller en revendre certains sans intérêt, des reflets de période en creux, acheter de nouvelles étagères pour ranger les vinyles dont les rangées posées sur le sol empiètent sur la pièce, faire du vent pour masquer les manques essentiels...

"All this way to face a woman
Posting in a tiny circle
No more touching
We're a yard apart"

Kill.Me.Sarah | 14:36 |

samedi, août 13, 2005

SONG 366 : My Bloody Valentine : Come in alone (Album : Loveless 1991)

De retour, en transit, pour quelques jours, ou pour combien de temps... Peu de monde dans les rue de Paris aujourd'hui ce qui est toujours étrange, même les touristes se faisaient rares. Un peu de marre de trop de choses et c'est peut être aussi pour cela que tu ne vois rien. Bientôt reprendre le rythme, expression consacrée, lequel et puis pourquoi faire... un peu trop de lassitude sur les épaules, une journée cotonneuse, de celles où l'on ne tient pas en place tout en ne faisant rien avec cette inertie trop pesante et la force centripète des pensées... une journée où même les rêves se désagrègent, en voilà un, et un autre, ils éclatent comme des feux d'artifice, la belle bleue, la belle rouge, rouge comme la pochette de cet album hypnotique et magnifique...
Une journée inutile, comme ces mots...

Kill.Me.Sarah | 22:25 |

jeudi, août 11, 2005

Carte postale #14

Tu n'as jamais su distinguer le premier du dernier quartier de lune, ça peut paraître idiot, c'est ainsi... En forme de croissant elle trône au milieu du ciel... la chaleur s'est installée, tu peux enfin regarder la ville la nuit, assis sur le balcon, lorsque le vent frais et léger amène un peu de fraîcheur...

Avant que la nuit ne tombe vraiment et obscurcisse les flots, l'océan prend des teintes bleu profond, avec le phare qui commence à émettre son signal, puis, clairsemés, les feux de positions de petits bateaux... à l'ouest, le ciel a encore des teintes orangées... à l'est, tout au fond, les lumières scintillantes de ce qui doit être Noirmoutiers, au milieu le sourire de lune... on peut encore pour quelques minutes distinguer l'horizon de la surface de l'eau... petit à petit, les étoiles s'allument dans le ciel... au milieu de la baie, la lumière d'un bateau à moteur fait une traînée d'étoile filante... tu as toujours aimé ces instants, juste avant la nuit, ou le ciel semble encore hésiter entre la lumière et les ténèbres...

"Il y aura sans doute des moments où tu sentiras tes jambes se dérober en songeant que cette fois, tu l'as vraiment perdue." écrit Ann dans Héroïne... tu as peut être perdu un peu plus que ça, c'est ce qui te fait peur... Tout à l'heure les nuages près du couchant se coloraient de traînées roses presque violettes. Tu as des rêves plein la tête, des rêves idiots, impossibles, comme des bouées dérisoires pour garder la tête hors de l'eau, des rêves à tiroir, des bulles de savons aux reflets irisés qui éclatent entre tes doigts maladroits... et après, il y aura quoi, et après, tu vas faire quoi, et après, et après, il est tellement tard, trop tard, le temps te semble compté, et après... demain... maintenant...

La lumière blafarde de l'écran inonde le balcon, la nuit est maintenant bien présente... il y a un peu plus de vide en toi, celui laissé par ces dernières illusions perdues, et c'est peut être les vapeurs de leur dernier souffle qui nimbent la lune de cet halo de brume... tu rentres demain... et après...

A part dire ce qui passe par la tête
pour inverser la rotation de la planète
Ou changer de sphère...
[...] Il n'y a rien à gagner ici

Kill.Me.Sarah | 22:11 |

mercredi, août 10, 2005

Carte postale #13


Des traces de pas, des traces de toi...
des veines, des failles, des blessures, déveine...
des traces, un instant fugace...
des pas qui se croisent mais ce n'est qu'un rêve,
juste des chimères noyées sous les vagues...

I wish i had
Open eyes
On my back
So i could see
My life
Going past
Seems when It's good
Everything Goes to fast
And when its gone
You can never
Get it back

Kill.Me.Sarah | 15:08 |

lundi, août 08, 2005

Carte postale #12

Never had an easy love, like the one I dreaming of
Tu regardes l'océan qui avait des verts profonds avec le ciel orange... des morceaux de charbon au fond de la poitrine... c'est étonnant la douleur à rebours, après quelques jours, comme si ta peau partait en lambeaux, symptômes ou stigmates... tu sens quelques chose de brisé à l'intérieur, irrémédiablement... comme si les jours devenaient maintenant inutiles...

Half of what I say is meaningless... bien plus sûrement, bien plus... C'est toujours étrange de voir les gens s'agiter, dans les rues, sur la plage, chez les commerçants et de se sentir tellement étranger, tellement loin. Dans la rue tu captes des bribes de conversations, passant de l'une à l'autre et il faudrait pouvoir les enregistrer à la file, ces phrases accrochées au hasard, les mettre bout à bout, un cadavre exquis du quotidien.
"Je pense que même le bruit de mes pas et les airs du phonographe sont une forme de silence, et que le vacarme commence au moment où l'on se tait et où l'on entend les pensées des autres se déplacer à l'intérieur d'eux comme les pièces d'un moteur détraqué qui essaient de s'ajuster." (L'ordre naturel des choses)
Le visage mordu par les rayons du soleil, les mots d'António Lobo Antunes te donnent envie de Lisbonne encore une envie d'un ailleurs cataplasme pour panser les brûlures intérieures et les rues en pente pour en regarder les pierres et deviner leur histoire et quand elle reviendra de congé peut être que tu te décideras enfin à lui parler noyé dans le bleu de ses yeux si on allait dans le sud, deux ou trois jours, ça parait idiot comme ça tu sais mais pourtant quand elle verrait la colline le ciel la couleur de l'eau et à la nuit tu l'emmènerais dans cette petite crique sur la presqu'île avec ces rochers et ce ciel tout scintillant tellement beau peut être que même si ça parait fou et ça l'est bien sûr rien que de l'imaginer parce que probablement tu ne diras rien...

Les grands cargos qui mouillaient au large de St Nazaire depuis plusieurs jours sont partis dans l'après-midi, et la mer était plus vide ce soir. Tu t'étais habitué à leur silhouette se détachant sur l'horizon au crépuscule, avec leurs lumières a giorno, tellement scintillantes qu'une fête somptueuse semblait avoir lieu à bord toutes les nuits...

Kill.Me.Sarah | 22:39 |

dimanche, août 07, 2005

Carte postale #11

"[...] les jeunes filles ça ne sait pas ce que ça veut, ça doit être pour ça, ça veut tout et rien, les choses et leur contraire à la fois. Mais aimer une jeune fille c'est n'aimer personne puisque ça ne reste pas..."

L'âge finalement, dans certains cas, n'y est pour rien... tu rêves parfois d'une grande maison, avec un jardin en pente douce vers la mer, une grande maison portes et fenêtres ouvertes, remplies de gens, quitte à passer des vacances ennuyeuses autant ne pas les passer seul... avec des gens qui se croisent comme ça, au gré des couloirs, des entrées et des sorties, sans obligation, dans le bruit, le mouvement et la chaleur...

"- Je n'aime pas les vieux rêveurs, ils me dégoûtent, dit Gina, ils ne savent pas regarder les choses mais seulement se regarder eux.
- Mais comment faire? Il y a des vies qui rendent rêveur, dit l'épicier. Remarquez, ajouta-t-il tristement, pour ce à quoi ça sert."


Juste pour que la vie ressemble un peu à un livre, une fois, juste une fois, ou deux, on en veut toujours plus, on est toujours plus exigeant. Juste aussi pour faire éclater cette bulle de silence oppressant. Ou s'interroger sur l'amour et la vie. Comme ça, de manière nonchalante, avec le soleil se couchant à l'horizon, en buvant des boissons étranges et alcoolisées comme celles qu'on ne boit qu'en vacances parce qu'au retour elles n'ont jamais la même saveur, et désirer les filles en maillot, vouloir leur faire l'amour sur le sable, entre les rochers, à la nuit, avec les mots perdus dans le vent des discussions des autres à la grande table sous les pins... finalement oui... à quoi ça sert tous ces rêves...

"Au fond, tu vois, la littérature, c'est une fatalité comme une autre, on n'en sort pas."
Marguerite Duras : Les petits chevaux de Tarquinia

Kill.Me.Sarah | 14:57 |

vendredi, août 05, 2005

Carte postale #10

Tu voudrais qu'il y ait des ascenseurs au fond des précipices... quand tu n'y plonges pas seul la tête la première, on te jette au fond du gouffre avec une cruelle désinvolture... tu n'as plus le courage de remonter, autant y rester... tu t'es laissé envoûter par le chant des sirènes, une nouvelle fois... tu te fracasses sur les récifs de l'indifférence... tu repenses à cette phrase de Jonathan Coe d'il y a quelques jours... prémonitoire comme souvent...
Fragile, dans la transparence diaphane des sentiments, c'est tellement facile de te faire mal, ça doit donner envie finalement... dès que l'humain se sent investi d'un minimum de pouvoir, quel qu'il soit, il faut qu'il l'utilise au dépit d'un autre... tu détestes ça, le pouvoir, les rapports de force et les relations qui s'y nourrissent... tu es décevant, tu le sais, ça ne mérite pas tant... les lâches poignards de la versatilité assassine ont laissé sur ton âme trop de cicatrices... les morceaux inlassablement brisés de ta confiance gisent à terre dans une flaque miséreuse... l'inconstance, comme autant de pièges sur lesquels tu t'es rué, idiot dérisoire...
On peut toujours rêver de s'en aller, mais sans bouger de là... l'idée de fuir loin traîne dans ton esprit, tout abandonner... tu disais, partir à Tokyo, n'y rien faire, à l'envers de la terre quoi faire sinon rien, juste s'asseoir dans les jardins à l'automne et écrire sur le passage indifférent des filles... Tu es allé trop loin sur la route du désastre pour faire demi tour... ne reste que la fuite, la fuite comme une dernière chute...

Dans une petite boutique de livres d'occasion au détour d'une ruelle pavée, tu as acheté tout à l'heure sous un ciel gris chargé, L'insoutenable légèreté de l'être... comme neuf, la gravité dans la désinvolture... ou inversement... il n'y a pas de hasard, pas même la première phrase... "[...]penser qu'un jour tout se répètera comme nous l'avons déjà vécu, et que même cette répétition se répètera encore indéfiniment !" Comment alors faire dérailler le train inexorable du cours de ta vie...

A l'horizon, la brume qui voile l'océan se mêle aux nuages épais et compacts comme une île flottante industrielle, étouffant la pulsation du phare droit devant...

Kill.Me.Sarah | 22:33 |

mercredi, août 03, 2005

Carte postale #9

Ce n'est pas parce que le phare clignote toutes les nuits face à ta fenêtre que tu n'es pas perdu...

De la Térébenthine s'est évaporée et ça te rend triste...


Kill.Me.Sarah | 15:23 |



Carte postale #8

2 août... 25 ans... sale journée... triste anniversaire.. rien à dire...

Kill.Me.Sarah | 15:03 |

mardi, août 02, 2005

Carte postale #7

Dimanche matin, gris, froid... tu t'es frotté les yeux au-dessus de ton bol et un de tes cils est tombé, flottant sur le thé au lait... ils sont plutôt longs tes cils... quand tu étais enfant, les adultes te disaient que tu avais des cils de fille et tu détestais qu'on te dise ça... les cils sont restés longs, la féminité est peut être allée se nicher au fond de toi, et tu aimes quand les filles te disent que tu as de longs cils... tu l'as repêché du bout de ton index...
La foule est arrivée, la ville en est changée... tu te sens juste un peu plus isolé... un drôle de dimanche... il y a des jours où il faudrait s'interdire de penser, de réfléchir...
Le ciel s'est finalement dégagé en fin d'après-midi avec une lumière extraordinaire, les bleus mêlés du ciel et de la mer... l'activité ici est presque entièrement régie par l'état du ciel...
La musique de Pavement a un étonnant effet relaxant ce soir, une sorte de drogue s'insinuant en toi, assis sur le lit, le portable sur les genoux et ton phare favori en point de mire te clignant de l'oeil à intervalles réguliers... tu te refuses d'y voir un signe... et pourtant tu n'attends que ça...

Stop breathin'
Breathin' for me now
Write it on a postcard

Kill.Me.Sarah | 11:16 |

Ego
Sexe : M / Age : 44
Profession : Aucun interet
Situation : Pissing in the wind

14 jours à La Baule (Pdf)

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dEUS : Pocket revolution
Sufjan Stevens : Illinois
Broadcast : Tender buttons
Wire : Chairs missing
Animal Collective : Feels
Elliott Smith : Basement II (démos)
John Cale : Black acetate
Xiu Xiu : Life and live
The Fall : Fall head rolls
Clash : Sandinista
The Appartments : A life full of farewells
Sonic Youth : Goo
Smog : A river ain't too much to love
The Auteurs : New wave
Fugazi : The Argument
David Bowie : Hunky Dory
Lou Reed : Leave us alone (bootleg)
Radiohead : Kid A
The National : Alligator
J.L Murat : Lilith
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