| Kill Me Again (Kill me Sarah, Kill me AGAIN with love...)
(Chroniques égocentriques : The Soundtrack Of Your Life) RADIO-BLOG Caroline dit... Pur Vinyle Baby !!! Photoblog |
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Kill.Me.Sarah | 12:11 | mercredi, juin 29, 2005 SONG 351 : Bob Dylan : It's all over now, baby blue (Album : The Bootleg Series, Vol. 5: The Rolling Thunder Revue 1975 2002)
Kill.Me.Sarah
| 20:47 |
Il y avait cette odeur de pain grillé ce matin, en sortant de l'immeuble, l'odeur de tes amours calcinées. Ces odeurs définitivement ancrées au fond de soi. "But whatever you wish to keep, you better grab it fast." Celles qui font couler les larmes à l'intérieur, parfois aussi, à l'extérieur. Comme ces odeurs d'enfance, celles qu'on ne peut oublier, qui rappellent tous ces instants passés. Ces fragments d'innocence qui s'agrippent désespérément. L'odeur de pain grillé et celle de l'herbe humide dans le parc aussi. Les deux mêlées. Comme des émotions vibrantes. Tu serais presque resté là, au milieu de ces odeurs, avec ces petits picotements au creux du ventre et le vent léger qui se glissait dans ta chemise... Et puis il y a toujours ses yeux bleus qui t'hypnotisent, incapable de lui dire, juste des banalités, professionnelles ou non, c'est tellement facile de ne pas parler au bureau, tellement facile de ne pas parler tout court... pourtant dix, cent, mille fois, cette phrase dans ta tête... quelle banalité... ce que tu souhaiterais lui dire, peut être seul ton corps saurait le faire... tu restes avec tes regards, tes sourires et ton mutisme timide... tu voudrais te perdre un peu, juste un peu, dans ses yeux, dans son corps... juste un peu... Dans la voiture, l'ambiance de la chanson de Sonic Youth te fait penser à la douce nonchalance du sud, au soleil, au temps qui coulait doux comme la ouate, à son sourire dans la voiture, fenêtres ouvertes, avec le bleu intense de la mer, du ciel, et l'odeur des pins surchauffés... "This sky, too, is folding under you"... des odeurs bleues, vertes... elle chantait Dance me to the end of love en te regardant, aguicheuse, sa langue mutine sur ses lèvres roses et sa main sur ta cuisse, juste à la lisière, pendant que tu conduisais sa voiture... Sur la petite colline dominant la ville et la baie, tu lui faisais l'amour parfois, au milieu de ces odeurs obsédantes de garrigues avec le chant des cigales... "Leave your stepping stones behind, something calls for you"... Les souvenirs se déroulent comme une bobine de fil un peu folle... tu penses à cette petite place à Lyon, l'année dernière, l'ombre, le soleil, ses yeux bleus, son sourire, la couleur de la pierre, le restaurant qui fermait, et l'odeur du buis dans le parc de Fourvière ce samedi après-midi là, des odeurs bleues, celles qui noircissent au fil du temps comme des hématomes, et font des bleus à l'âme...... tout se mélange, trop, un tourbillon infernal, trop de vent dans la tête... Tu entends le clic-clac de ses talons dans le couloir, it's no capital crime... les fines veines bleues sous la peau diaphane de sa poitrine, à la naissance de ses seins, lorsqu'elle se penche vers toi... te perdre, te perdre... juste un peu... And it's all over now, Baby Blue... lundi, juin 27, 2005 SONG 350 : Lou Reed : Metal Machine Music Part II (extrait) (Album : Metal Machine Music 1975)
Kill.Me.Sarah
| 19:32 |
Juste, le bruit de la douleur, à l'intérieur... dimanche, juin 26, 2005 SONG 349 : Calexico : Missing (Album : The Black Light 1998)
Kill.Me.Sarah
| 22:26 |
La chaleur moite et rampante... l'humidité qui colle à la peau... le halo de l'écran... et ce vide, ce vide terrible, celui qui aspire comme ça, sans prévenir... pour un rien, un détail.... juste la pensée de trop... et là, en une seconde ça bascule... alors qu'il n'y a pas de raison... juste parce qu'elle manque, là, maintenant, subitement, parce que tu te demandes une millième fois pourquoi... alors tu éteins la lumière... presque par honte... parce que ton corps hurle trop fort de ce manque... parfois c'est la fragilité de la chanson, de la voix, pas assez forte pour te soutenir aussi... et puis, comme après un souffle au coeur insistant, l'angoisse oppressante s'évanouit... doucement... lentement... dans la chaleur moite et rampante... avec l'humidité qui colle à la peau... un samedi soir d'été... "the world grows dark and bones get cold you look into your heart and you know there's something still missing" samedi, juin 25, 2005 SONG 348 : Smog : Dress sexy at my funeral (Album : Dongs of sevotion 2003)
Kill.Me.Sarah
| 19:01 |
Pendant quelques minutes, hier soir, très tard, en rentrant sur les rails du périph, tu t'es senti exister, dans l'instant de solitude qui suit l'agitation de la soirée, avec le plaisir d'avoir croisé ces visages, le souvenir de la jolie bassiste de Smog dans l'étuve de la salle... quelques minutes seulement... la sensation était presque oubliée tellement... tellement, parfois... exister, être... une impression fugace... comme de retenir quelques instants dans ses doigts, l'or de la poussière d'étoiles... Sur les trottoirs noyés de chaleur lourde et pesante, tu t'enivres de la vue des jolies filles, grisé par le parfum de leurs épaules, de leur regard, de leur poitrine devinée, de leur sourire, ces tissus fins sous lesquels se dessinent leurs fesses, leurs jambes, leur ventre... l'impression de la veille en déliquescence, tu marchais tout en transparence sur le bitume électrisé, l'esprit perdu dans les vapeurs du désir... "Dress sexy at my funeral my good wife For the first time in your life Wear your blouse undone to hear And your skirt split up to here" jeudi, juin 23, 2005 SONG 347 : Television : See no evil (Album : Marquee moon 1977)
Kill.Me.Sarah
| 23:31 |
Tu dansais presque tel un diable sur les braises, devant la fenêtre ouverte, le bureau sombre comme une cave dans ton dos, avec ce plafond noir d'encre, quand le ciel a enfin crevé... tu sentais sur tes bras électriques les gouttes d'eau court-circuitant tes pensées... la faute à ses jambes... ou à la jupe courte dévoilant ses jambes... et puis ces guitares comme un appel d'air, à chaque fois que tu mets cette chanson... celui que tu sentais sur ta poitrine en plein courant d'air... tous ces fragments d'irréels durant les minutes avant l'orage, la lumière très contrastées, comme des ténèbres palpables... une tension exaltée avec le rose nacré de son sourire, le rire bleu de ses yeux dans un tourbillon... il reste sur les plaques sensibles de ton cerveau, le galbe flou de ses jambes en mouvement sortant de ton bureau... La nuit... fenêtres fermées pour éviter les insectes, un voile de chaleur humide devant les yeux, la première face de London Calling en bande son, tu danses sur un volcan, avec ton silence toujours coincé dans la gorge... It's hateful "What I want, I want now, and it's a whole lot more, than 'anyhow', I want to fly, fly a fountain [...] itseemssoperfect... iseenoo... i see... i see no... i see no evil" mercredi, juin 22, 2005 SONG 346 : The Seeds : Can't seem to make you mine (Album : The Seeds 1966)
Kill.Me.Sarah
| 18:56 |
Tu avais oublié, on est mercredi, comme si le temps s'était bloqué, un caillou dans l'engrenage. Tu regardes le bleu de ses yeux, les éphélides sur les pommettes de ses joues légèrement hâlées. Adorable, adorable... et ton désir qui voudrait se perdre dans les plis de sa robe florale embrasser sa peau dans la descente toute en courbes dorées... La boulangère aussi a des yeux bleus incroyables et des traces de farine sur sa chemise noire, sur ses mains, elles doivent être douces... tu lui dis vous avez coupé vos beaux cheveux ça vous va bien aussi... un petit pain aux fruits, abricot, raisin... des listes d'avions, odeur d'aéroport, tu hésites encore et encore... et si là-bas... Il semble parfois, parfois seulement... ses fesses moulées dans son pantalon beige qui passent dans le couloir... les guitares de Television, le rythme de Jorge Ben et tu danses danses devant la machine à café ils ont du rire ensuite... See no evil... elle dit je n'ai pas entendu ton cri jusqu'au bout du couloir... et les pales du ventilateur de Lanamour comme un radar maritime. Hier on était mardi et tu partirais un vendredi. Oui mais sans qui. Tu vois ça reste. Tu marches sur un tapis volant et tu souris aux filles. Elles ne te voient pas le tapis est invisible sous le soleil. Et Londres alors? Plus tard septembre en attendant. Beau Brummels et Strawberry Alarm Clock, quand vas-tu lui dire qu'elle est tellement jolie? En noir sur blanc, elle ne voit pas ses envies parallèles aux tiennes, ou ne veux... pourtant... Alors tu ne comprends pas... tu ne sais pas ou plus... y-a t'il vraiment un alors ou un après? Le problème des désirs parallèles est qu'ils ne se rejoignent pas. Comme des droites. A l'infini pourtant. A l'infini. Comme les rails d'un train. Tout n'est qu'illusion. Tu es déjà si loin que ça y ressemblerait presque. A l'infini. L'espace semble élastique entre vous. Il n'était même pas 2 heures, il y avait une légère odeur de citronnelle dans le couloir. Sur tes lèvres le goût du pain. Et toujours, le bleu de ses yeux. A l'infini. "Oh I can't go on like this A little bit of love and not one kiss" mardi, juin 21, 2005 SONG 345 : Bruce Springsteen : Meeting across the river (Album : Born to run 1975)
Kill.Me.Sarah
| 22:22 |
C'est l'été... avec son cortège d'espoirs... de plus en décomposés au fil des années... comme cet été comme tant d'autres il y a maintenant si longtemps... tu leur donnes déjà rendez-vous aux funérailles débridées de l'automne, avec cette trompette qui sonne le glas des fantômes décatis de l'été... lundi, juin 20, 2005 SONG 344 : Nick Drake : Time has told me (Album : Five leaves left 1969)
Kill.Me.Sarah
| 21:38 |
La chaleur au bureau dès le matin, comme une culpabilité accablante... un rebond et la musique de Nick Drake résonne silencieusement à tes oreilles... étrangement, comme dans un songe, les bruits intrusifs de la circulation du boulevard sous tes fenêtres ouvertes s'estompent et disparaissent. L'environnement semble s'évanouir sous la gomme facétieuse d'un dessinateur céleste... tu aimerais être, près d'une rivière tranquille, assis, le dos calé contre un saule pleureur, avec ses branches affleurant la surface de l'eau. Pour sentir la fraîcheur de l'ombre, de l'eau cascadant sur les pierres... la réalité pour quelques instants s'évapore doucement, comme une flaque d'alcool à 90° sous le soleil, ce même l'alcool qui nettoie tes blessures... et puis, tu repenses à River man, et à cette histoire prémonitoire, écrite l'année dernière... et tu entends le craquements des étais du barrage durement colmaté, céder sous la pression des flots dans un grondement sourd, comme le tonnerre qui résonne dans le ciel ce soir par instant... tu te demandais en rentrant dans la voiture, tout à l'heure, comment tu avais pu autant gâcher cette histoire... Et puis ce soir, tu reçois un vinyle d'occasion d'un petit magasin au coeur de la Suisse, avec un mot touchant du disquaire, expliquant que ce disque est le premier qu'il ait reçu pour son magasin il y a quinze ans, son disque fétiche, en te demandant d'en prendre soin... tu en prendras soin... tu vas lui dire, tu en prendras soin... autant que certains souvenirs... "And time has told me Not to ask for more Someday our ocean Will find its shore. So I`ll leave the ways that are making me be What I really don't want to be Leave the ways that are making me love What I really don't want to love." dimanche, juin 19, 2005 SONG 343 : Nick Cave and the Bad Seeds : Supernaturally (Album : Abattoir blues/The lyre of Orpheus 2004)
Kill.Me.Sarah
| 22:24 |
C'est peut être ça aussi... retrouver ce naturel oublié, perdu quelque part, emporté par les vagues, échoué depuis bien longtemps sur des rivages lointains, hors de portée... c'est peut être ça aussi, parfois, ces petites victoires sur toi-même... dérisoires et pourtant si fondatrices... peut être juste le paradoxe d'un naturel perdu et que tu construis jour après jour... "Well, I'm down here, babe, with the Eskimos With the polar bears and the Arctic snow With a party of penguins who do not know flow..." samedi, juin 18, 2005 SONG 342 : João Gilberto : Agua de marcos (Album : João Gilberto 1973)
Kill.Me.Sarah
| 23:22 |
La nuit, la chaleur, la fenêtre ouverte... les notes que tu entends un peu au loin, étouffées par le vent. Le filet de voix et le chichi des percussions, le bruissement des feuilles dans le rythme. La chaleur, la fenêtre ouverte et l'envie d'être ailleurs, là-bas, avec cette douceur qui fait fondre... et là-haut, tout là-haut, les étoiles comme des tête d'épingles lumineuses, toutes à se refléter dans tes yeux, à en rendre la pupille dorée à l'or fin... "But that was just a dream, just a dream..." jeudi, juin 16, 2005 SONG 341 : Frank Zappa : Trouble every day (Album : Freak out 1966)
Kill.Me.Sarah
| 18:49 |
Tu lis les nouvelles aujourd'hui, oh boy... un otage australien libéré par hasard... mourir pour être belle... sommet à haut risque... Michael J. : pas de preuves pas de peine... les milices de la terreur en Tchétchénie... au moins trente morts dans des attentats... c'est une cave, 4m de long, 2m de large... Suzanne takes you down to her place 87 ans... Borloo renonce aux chambres de moins de 9m²... juger les responsables de crimes sous la dictature... Girl dead in Cambodia crisis... combien de morts en Irak, en Afrique, ailleurs partout, et dans les rues la misère, de plus en plus... Il photographie les homeless de Détroit depuis des mois (faites défiler les photos !!!)... comme si cela n'allait jamais s'arrêter... et hier, la photo de cet homme les larmes aux yeux... tous ces regards de détresse, de lassitude, de résignation et pourtant de bonheur simple parfois... l'envers du rêve américain... there's no way to delay that trouble comin' everyday... il y a 40 ans, les émeutes de Watts éclataient à Los Angeles et Zappa écrivait cette chanson... "Well I'm about to get up sick From watchin my t.v. Been checkin' out the news Until my eyeballs fail to see I mean to say that every day Is just another rotten mess [...]That there's no way to delay That trouble comin' everyday" mercredi, juin 15, 2005 SONG 340 : Morphine : You look like rain (Album : Good 1992)
Kill.Me.Sarah
| 19:34 |
Des gouttes de pluie lourdes qui font des ronds sur la poussière du trottoir. Cette odeur si particulière de la pluie après quelques jours de chaleur. Le fatigue qui estompe les contours, un flou de mouvement. Quelques taches de couleur devant les yeux. Ou les traces filées de lumières malicieuses dans la nuit. Comme des griffures sur une toile. Etrangement les mirages semblent se dissoudre dans ces grosses gouttes de pluie. Tu les sentais sur ton visage tout à l'heure. Comme si elles lavaient une fine couche de boue formant une croûte sur ton visage. Tu les sentais couler comme des larmes sur tes joues ces gouttes. Tu sentais aussi comme des coulures de terre, un peu râpeuses, gluantes... des traces d'illusion s'évaporant...Tu es resté un peu sous la pluie, aspirant cette odeur de poussière mouillée, les yeux fermés. Et puis les nuages ont crevé, effaçant les ronds dans la poussière... ne reste que celle dans tes yeux et sur tes rêves évanouis... lundi, juin 13, 2005 SONG 339 : The Kinks : Dead end street (Album : Face to face 1966 bonus track de la réédition)
Kill.Me.Sarah
| 22:34 |
Ca part de rien comme d'habitude... peut être la pochette de samedi... juste une connexion... depuis hier tu écoutes les Kinks... parfois tu ne comprends pas comment tu as pu négliger des groupes comme celui-ci tout en étant persuadé de leur génie... Ce midi au bureau, entre deux réunions, tu mets cet album, avec ce sentiment profond de lassitude du travail qui t'envahit de plus en plus souvent... "What are we living for? Two-roomed apartment on the second floor. No chance to emigrate, I'm deep in debt and now it's much too late." Tu repenses à ce dessin avec Ray Davis dans cette rue crasseuse, noire de la suie de ces villes industrielles du nord de l'Angleterre, aux pavés luisant de pluie... What are we living for? ta vie n'a rien à voir avec celle des prolétaires Anglais des 60's... mais qu'elle est son utilité si c'est pour la passer au travail les deux tiers du temps... Waterloo sunset te fait de l'oeil... tu retournerais bien à Londres une journée...
dimanche, juin 12, 2005 SONG 338 : Sonic Youth : Sunday (Album : A thousand leaves 1998)
Kill.Me.Sarah
| 23:04 |
On se perd, adultes qui n'auraient pas voulu grandir, dans un monde de responsabilités écrasantes. Tu revendiques ton droit au rêve, à l'insouciance. S'il n'y avait cette douleur, tous ces échecs, comme des freins à jamais bloqués, ces leçons inutiles qui sont venus tatouer ces cicatrices sur l'âme. C'est peut être pour ça aussi... L'insouciance on la perd, petit à petit, comme l'eau s'évapore doucement sous les rayons du soleil... Un dimanche en pente douce, et puis, comme un traquenard au coin d'une rue, l'étagère te tombe dessus, avec tous ces rêves perdus, tout ce que tu as raté, toute cette insouciance justement, envolée on ne sait où et qui fait que parfois tu ne mets pas un pied devant l'autre avant d'en mesurer les conséquences, après tu t'étonnes de te sentir figé dans l'immobilisme... peut être à cause de ces photos qui te rappellent l'été 77, des photos que tu avais usées à force de les regarder à l'époque... Que s'est-il passé entre temps? Que s'est-il passé entre ces années... que s'est-il passé depuis ces soirs de juin 77, où tu écoutais des disques toute la nuit au casque, la fenêtre ouverte sur la chaleur et les étoiles, des rêves plein la tête... et ce soir de juin 2005, planté, solitaire, devant ton écran... avec en horizon intérieur, les sépultures grises et ternes des espoirs déchus d'une existence. Où sont allées mourir ces chimères qui dansaient devant tes yeux ces soirs là comme des rubans irisés flottant au vent? Le souffle du temps aura fini par tout emporter, comme des feuilles de papier dans le vent, et toi tu cours derrière, espérant toujours rattraper du bout des doigts un de ces rêves, avant qu'ils ne finissent définitivement noyés dans un caniveau... samedi, juin 11, 2005 SONG 337 : The Rolling Stones : Fingerprint File (Album : It's only rock'n roll 1974)
Kill.Me.Sarah
| 13:13 |
Tu as eu envie de cette chanson ce matin à peine levé, sans savoir pourquoi. A peine sorti des limbes vaporeux, Fingerprint file, comme une évidence. Ecouter les Stones le samedi matin, c'est comme de retrouver une ancienne maîtresse jamais vraiment oubliée. On retrouve des habitudes, une complicité que les années ont à peine entamée. C'est pourtant presque la fin des Stones pour toi, cet album avec cette superbe pochette de Guy Peellaert. Une chanson sur la paranoïa urbaine, une tuerie avec un tapis de guitares et de clavinet qui paye son tribut à la soul urbaine des Temptations et de Curtis Mayfield entre autres. Et surtout la fabuleuse ligne de basse de Mick Taylor qui illumine toute cette chanson atypique. Une tension moite qui laisse exsangue. Tu avais envie ce matin d'entendre Jagger chuchoter ses confidences paranoïaques sur le ron ron de la basse. Peut être à cause de ce formidable poster accroché aux murs du Fanfaron, où Jagger au début des années 70, clope au bec et tee-shirt à rayures sans manches, semble défier le monde de son arrogance. Un de tes rêves d'adolescent, être Jagger entre 1965 et 1974, dix années de folie. Après on doit pouvoir mourir tranquille..."Right now somebody is listening to you, Keeping their eyes peeled on you Mmm, mmm, what a price, what a price to pay All right. Good night, sleep tight" vendredi, juin 10, 2005 SONG 336 : Spoon : The delicate place (Album : Gimme fiction 2005)
Kill.Me.Sarah
| 19:51 |
Le pouvoir de l'esprit sur le corps. Et paradoxalement, le corps qui prend son autonomie, propulsé par ces pensées volcaniques. L'esprit qui tire le corps, vers des recoins que l'on pensait parfois oubliés. Des zones d'ombre lumineuse. L'intensité du moment te déborde parfois, comme une lumière violente aveugle en pleine nuit. Sur les trottoirs de la nuit tu sacrifies des particules de sommeil à l'insouciance de l'instant. Se perdre, mais se perdre en beauté, dans le velouté, juste, un peu, te laisser glisser. Des ondes de désir courent sur ta peau et irradient ton corps, comme des frissons avant de prendre son envol au dessus du précipice... Cet après-midi, tu fais défiler des paysages, des lieux où tu retournerais bien, des pierres sur fond de ciel bleu, gorgées de rêve, tu n'aimes pas fermer la porte au passé... "I'll picture for you, if you picture for me The delicate place The questions it raise" mercredi, juin 08, 2005 SONG 335 : The Who : I can see for miles (Album : The Who Sell Out 1967)
Kill.Me.Sarah
| 21:34 |
I can see for miles and miles... ce matin, fort, dans la voiture... elle est dure cette chanson, les paroles sont dures, mais tu ne veux y faire attention... tu as juste besoin de ses guitares, de ses roulements de batterie terrifiants qui claquent comme des gifles. On n'écoute jamais cette chanson assez fort. Des distances se réduisent, l'horizon s'aplanit grâce à des courbes. L'horizon... notion impalpable, une quête de l'inutile absolu. Tu peines parfois à apercevoir ta main au bout de ton bras tendu mais tu regardes par delà des lignes imaginaires... tu sens des gravités attractives qui t'aspirent... tu te laisses aller... pas grave, la vie l'est assez... catch me if I fall... "The Eiffel Tower and the Taj Mahal are mine to see on clear days You thought that I would need a crystal ball to see right through the haze" lundi, juin 06, 2005 SONG 334 : Ryan Adams : City rain, city streets (Album : Love is hell Pt.2 2003)
Kill.Me.Sarah
| 22:31 |
La pluie, ce matin aujourd'hui, la pluie grise, pour tout peindre couleur déprime, dès le matin. Comme s'il y avait besoin de toute cette rouille pour gripper les engrenages déjà fatigués... comme si tout n'était déjà pas si compliqué... à n'y plus rien comprendre parfois, souvent... et en même temps dans des grincements sinistres la roue tourne... sans que tu saches réellement dans quel sens... "Oh, the city rain It floods the city streets And in my city bed Out of my fuckin' head Is it snowing in space? God I wish I could talk to you Is it snowing in space? " dimanche, juin 05, 2005 SONG 333 : Joseph Arthur : This heart will swallow us (Album : Junkyard hearts Vol.1 2002)
Kill.Me.Sarah
| 22:04 |
Dans ses draps tu te glisses sans même les faire bouger, frôlant son corps de tes doigts, de ta bouche, plus que ça, insistant sûrement par endroits, tu ne sais pas, peut être te fais-tu plus pénétrant... Sans même les faire bouger elle se glisse dans tes draps, frôlant ton corps de ses doigts, de sa bouche, insistant par endroits bien entendu, elle ne le sait pas, peut être se devine t'elle plus entreprenante... Tu combles tes brèches dans des corps accords comme des cris de solitude. Pour ne pas sentir tes veines qui palpitent à en crever sous la peau et les tempes qui parfois tapent comme une batterie incessante. Autrefois il y avait du soleil, tu le regardais, pleine face, tu le sentais, lourd brûlant sur ta peau. Maintenant tu sens ton corps qui grogne avec des craquements insistants... insistants... peut être comme tes doigts imaginaires sur son corps... "Will you give yourself up to the savior, Or will you drink from the cup of your madness? To feel the devils pleasure Burning your way into this place" samedi, juin 04, 2005 SONG 332 : Leonard Cohen : Avalanche (Album : Songs of love and hate 1971)
Kill.Me.Sarah
| 20:31 |
Quelle plaie ces blessures. Se rouvrant au moindre contact. Des brûlures sur la peau de nos sentiments lacérés. La fine membrane du coeur soumise à rude épreuve, de plus en plus poreuse. Quelle plaie ces blessures... "Ch'te plais plus, ch'te rewind". Trop de rewind. Il faudrait, fast forward, avancer un peu plus loin, un peu plus vite, dans l'impatience de l'immobilisme... tu sens quand même le flux des vagues qui s'amenuise, l'eau qui se retire après la submersion... Sur les trottoirs de la nuit, tu gardes les pieds humides malgré des asymétries attirantes...Dans les limbes du matin où la nuit se craquelle, tu veux des doigts doux sur ta peau, tu veux poser tes lèvres au creux de ces épaules, alors tu dessines des silhouettes improbables dans les plis des draps, des silhouettes qui s'évaporent le temps d'un soupir... et puis ce soir... des flammes dans la nuit, comme une petite lumière... © Tee Corinne Sinister wisdom #3 "Well I stepped into an avalanche, it covered up my soul; when I am not this hunchback that you see, I sleep beneath the golden hill. " mercredi, juin 01, 2005 SONG 331 : The Stooges : L.A Blues (Album : Fun House 1970)
Kill.Me.Sarah
| 22:53 |
AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!!!!! |
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