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Kill Me Again (Kill me Sarah, Kill me AGAIN with love...)
(Chroniques égocentriques : The Soundtrack Of Your Life)
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mardi, juin 24, 2003

Papy was a Rolling Stones

Stones toujours titrait Libération le 06 septembre 2002, au lendemain de l'ouverture de la tournée mondiale des Rolling Stones.
Dans quelques jours les Stones débarquent en France pour une série de concerts. Avant que l'avalanche médiatique "Stonienne" ne déboule sur nous, raflant tous les gros titres et les unes, avec tous les poncifs du genre (style : "Le plus grand groupe de rock du monde est de retour" ou "les papys bondissants", et tu passeras sur les "de plus en plus jeunes'"), tu te souviens que tu avais écrit cela l'année dernière en réaction à l'article de Libé (oui c'est un recyclage éhonté) :

"Stones toujours. Et ça te fait frémir. Doit-on croire le publi-reportage de Libé, ou des autres quotidien et magazines à venir? Peut-on encore s'émerveiller sur une bande de vieillards trimbalant son grand magic circus de ville en ville répétant inlassablement ses tubes d'il y a 30 ans, parce que franchement les chansons des Stones de moins de 20 ans, y-a-quelqu'un dans la salle qui s'en souvient?

Désolé, mais "le plus grand groupe de rock du monde" n'est plus que l'ombre de lui-même, et l'ombre diminue au fil des ans, depuis... pffff... allez on va dire 76/77 pour être gentil, et parce que finalement l'album Black and blue n'a pas si mal vieilli que ça, contrairement à tout ce qui a suivi. Oui, 76, et les concerts au pavillon de Paris (anciennement abattoirs de La Villette, où se situe le Zénith maintenant). Abattoirs… la salle portait bien son nom... le pauvre Keith venait de perdre son fils et se faisait changer le sang dans des cliniques suisse, Ron Wood aurait mieux fait de rester chez lui tellement il était inexistant, Jagger raccolait déjà comme une vieille pute de province, et Philippe Manoeuvre s'extasiait parce qu'ils jouaient à nouveau Sympathy for the devil avec les choeurs faisant "Oooh oooh", ce qui était néanmoins la seule bonne nouvelle de cette tournée. On peut entendre ce désastre sur l'album Love you live (volez le, chargez le sur Kazaa mais SURTOUT ne l'achetez pas, même pas pour la
fa(r)ce "retour vers les petits clubs" enregistré au Mocambo). Et derrière ça, plus rien. Some girls auquel on a voulu croire se révèle chiant au possible et tu n'évoqueras même pas la suite par charité rock'n rollienne.

Oh, bien sur, comme beaucoup, tu t'es fait avoir avec Steel Wheels, tu penses, "le meilleur Stones depuis Exile on main Street" disait la presse. Foutaises!!!. Et même que tu t'es fait avoir avec Voodoo lounge, tu penses, "le meilleur Stones depuis Exile on main Street" disait la presse. Au moins il était mieux que Steel Wheels, maigre consolation... Mais depuis, fini, stop , terminé, tu as jeté l'éponge. Tu as vu à la télé un des concerts de la tournée Bridges to babylone et franchement, c'était tellement risible que tu en as eu marre. Tu ne veux plus qu'on te brise tes rêves d'ado avec des concerts pitoyables comme ça. Alors non, tu n'iras pas voir les Stones au Stade de France en 2003. Non.

Tu préfères écouter tes enregistrements pirates des concerts de 71/72/73, avec Mick Taylor au SOMMET de sa forme guitaristique, avec des Stones vénéneux, un Jagger conquérant, arrogant, qui dévorait les foules, un Keith Richards pas encore désintoxiqué qui raclait les cordes de sa guitare comme si chaque soir était son dernier soir, une section rythmique métronomique, et toute la subversion, la rébellion et tout ce que pouvait signifier sex, drugs and rock'n roll, quand les Stones débarquaient en ville.

Alors au lieu de nous servir un ixième best of dont le tiers est à mettre à la poubelle (comme par hasard un tiers date d'APRES 1976), pourquoi ne sortent-ils pas leurs bandes de 72/73, ce fameux album live de Decca, ou les concerts de la tournée de 72 aux States (tournée magnifiquement racontée dans S.T.P : A travers l'Amérique avec les Rolling Stones de Robert Greenfield, épuisé depuis longtemps en France mais réédité en anglais depuis 2 ans, un grand livre de rock'n roll), histoire que les jeunes générations entendent, s'ils en ont envie, ce qu'étaient les Stones à l'apogée de leur puissance rock'n rollienne, plutôt que cette réunion d'hommes d'affaires frippés.
Finalement, il a eu raison de partir fin 1974 Mick Taylor, après l'enregistrement de It's only rock'n roll. D'ailleurs, sur cet album, la dernière chanson, Fingerprint file, se terminait comme ça :
"All right. Good night, sleep tight."
Y'avait vraiment plus à rien à dire de plus."
KMS 06/09/2002

Presque un an plus tard, tu n'as pas changé d'avis. Bien sur, on ne tombera pas aussi bas que la tournée "post-mortem" des Who, mais quand même...
Tu écris tout ça en écoutant Get your Leeds lungs out, un pirate remarquable de 1971, un de leurs meilleurs concerts.
Alors cet été, comme tous les étés, tu vas réécouter Exile on main street, peut être leur plus grand album. Tous les étés, il y a toujours une nuit chaude, trop chaude pour dormir, où tu t'installe dans le noir, juste éclairé par les lumières de la ville, où tu mets cet album, en repensant à cette nuit de l'été 1976 où tu l'as découvert. Comme à chaque à fois depuis cette première nuit, tu te diras que tu voudrais faire l'amour à une jolie fille, sous les étoiles, en écoutant cet album. Probablement que cette année tu te diras qu'il faudrait peut être que tu commences à te dépêcher. Tu repenseras aussi à l'année dernière où tu évoquais ce rêve... et tu te laisseras envahir par la moiteur torride de Shake your hips, de Ventilator blues et de Tumbling Dice, tu te laisseras bercer par Sweet Virginia, Let it loose ou Torn and frayed, tes pieds battront rageusement la mesure sur Rocks off ou All down the line. Voilà, pour toi les Stones ça restera cette image. Une nuit d'été à la chaleur étouffante à écouter ce "putain" d'album. En attendant, qu'enfin, sous les étoiles tu puisses...

Brussels affair, enregistrement du fameux concert de 1973 organisé pour les fans français à Bruxelles, Keith étant interdit de séjour en france pour des raisons opiacées

la couverture de MON exemplaire

Concert donné à Leeds le 13 mars 1971 diffusé à la BBC et allègrement piraté

Pochette de Robert Frank

Et puis, pendant tes vacances, tu liras Rolling Stones, une biographie de François Bon que ta fille t'avait offert pour ton anniversaire et que tu n'as pas encore lu. Tu emmeneras quelques albums des Stones avec toi pour baigner dans l'ambiance musicale du livre. Mais pas un seul postérieur à 1976...

Kill Me Sarah | 22:37 |


Ego
Sexe : M / Age : 44
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Situation : Helplessly Hoping

14 jours à La Baule (Pdf)

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