"Blue blue electric blue" chante Bowie ce matin dans la voiture et tu penses à ses yeux. Forcément. Tes mots s'en vont ailleurs, s'envolent vers des destinations que tu suivrais bien, vers des rives apaisées, pour entendre craquer le parquet sous ses pas, pour l'entendre craquer tout comme toi.
"My heart's been dying of starvation I need somebody who will feed me"
Tu écoutes ce disque depuis tout à l'heure. Après la douceur de sa voix. Tu restes là devant cet écran blanc. Les doigts plein de silence. D'un silence serein et chaud comme un vent du sud. Un silence que tu n'as pas envie de briser.
"It's been a bloody stupid day, My baby called me up to say, Don't call me love..." Voilà. Un jour comme ça. Tout à l'heure tu pensais que le disque dur du portable avait grillé. Comme par miracle il est reparti. La dernière fois que tu en as grillé un, c'était annonciateur de catastrophe... Tu te perds dans les méandres de l'incompréhension. Trop souvent. Comme dans un labyrinthe inextricable. Parfois, des lumières s'allument, comme pour te guider, et soudain, dans un souffle, tout s'éteint, te laissant là, désorienté...
"I truly love her but I know, I'm bad for her, I'm bad and so, At least she may forgive me for my honesty"
"Courbe droit Les poles du monde formel et l'évidence qu'il n'y a pas d'autre générateur la courbe charnelle se réduira elle-même l'oblique est une errance"
Tu glanes ces mots à l'exposition d'Aurélie Nemours, après avoir vu ses toiles faites de traits, de figures géométriques. Malgré la mise en avant des jeux de couleurs, ce sont les toiles en noir et blanc qui t'ont le plus touché. Ces lignes noires profondes, d'une rectitude glaciale déchirant des espaces blancs, ces myriades de carrés noirs sur fond blanc qui faisaient chavirer le regard. Errance... Tu te perds dans des rêves aux courbes rectilignes qui parfois te semblent n'être qu'errances. Comme d'habitude, tu ne sais plus...
Tu ne dis plus rien. Ici. Parce qu'ailleurs... Il y aurait pourtant des choses à dire. Ici. Et tant à taire ailleurs parfois. Tu pourrais dire pourtant, tout ce qui bouillonne en toi, dans cette marmite du diable où tout se mélange. Tu pourrais dire ces hauts, tes craintes, les siennes, ces pincées d'espoirs qui ne s'avouent pas, ces joies, ces incompréhensions, ces hésitations, ton impatience idiote, ces instants presque magiques, ces reculs, tes doutes, ses phrases parfois qui grincent dans l'estomac, ces picotements caractéristiques, ces sourires à distance, ces bas, ton désarroi parfois, ses mots comme des fleurs, tes interrogations, ses rires, cette inexistence, tant de choses, de sensations... Tu pourrais dire tout ça. Tu devrais dire tout ça. Au lieu de ça, tu mets le couvercle sur la marmite. Et tout se met à bouillir encore plus fort. Alors tu alignes des chansons sur des CD pour taire tout ce que tu veux dire. Ou pour le dire tout en te taisant...
Elle marchait sur un pont de pierre, sous le soleil. Tu avançais vers elle. Elle avait ce sourire merveilleux qui te renverse déjà. Tu as arrêté là. Le rêve. 4h10 du matin et tu ne veux pas savoir la suite. Alors tu te réveilles. Brutalement. Un réveil comme un siège éjectable. Non. Tu ne veux pas rêver la suite. Tu veux juste la découvrir. Tu es resté un moment, sans pouvoir te rendormir, dans la confusion des pensées. Avec encore les images de ce pont, noyé dans le soleil et le bleu, et son sourire en point de mire, comme une persistance rétinienne.
Ce disque dans la voiture hier soir, sur la route. Deux fois de suite. Et cette route qui n'avance pas. Envie d'entendre sa voix. Toujours pareil. Lui raconter les images, la lumière de ce week-end sur le golfe. Remplir les trous entre ces petits messages courts, trop courts forcément. Se rappeler le chant du grillon de vendredi soir et ces étoiles par milliers, la luciole cachée dans l'herbe. Les notes de guitare, tard dans la nuit, en espérant que quelques unes ont pu s'évader loin, là-bas. Ces croisements fugaces de pensées qui donnent le sourire. Une absence parfois si forte qu'elle devient présence. Et cette lumière toujours, le matin sur l'étang à marée haute, sur les eaux calmes du golfe, cette lumière qui apaise. L'envie de revenir, avec tes pensées, tes rêves, tes envies, pour que la lumière te paraisse encore plus belle…
Pour toi, là-bas, loin, trop loin, un peu vers le sud...
"On dirait le Sud, Le temps dure longtemps, Et la vie sûrement,..." Oui, dans ton rêve, on dirait le sud. Qu'il te semble loin le sud, par instants, qu'il te semble inaccessible. Que ta candeur te fait trébucher sur le chemin. "On le sait bien, On n'aime pas ça, mais on ne sait pas quoi faire, On dit c'est le destin".
"Tant pis pour le sud, C'était pourtant bien, On aurait pu vivre, Plus d'un million d'années, Et toujours en été..."
"Il m'a tout de suite regardée avec des yeux d'inventeur, avec des yeux de chercheur, comme une découverte précieuse, comme si j'était la solution à quelque chose, à une chose secrète et mystérieuse qui était là, au fond de lui, qui est toujours là et dont parfois je m'approche si près, si près, mais dont souvent je m'éloigne à des années lumières..."
Tu ne comprends pas le temps. Tout à l'heure, il ne passe pas, tu peux presque sentir chaque seconde s'écouler dans une pesanteur éternelle. Hier soir, tu vois deux heures s'envoler, le temps de quelques rires et de silences éloquents, d'un mouvement aussi rapide qu'un battement d'ailes de papillons. Tu voudrais pouvoir, appuyer sur la touche pause, ou avance rapide, pour te jouer du temps.
"And I don't know what love will be But if we start dreaming now Lord knows we'll never leave the clouds"
La peinture du silence. Tu as écrit ça l'autre jour dans ton carnet, dans cette salle où étaient exposées les peintures d'Edward Hopper.
C'est ce que tu entendais en regardant ces toiles, lourdes de cette solitude accablante qui peut tomber sur les épaules parfois, comme une chape de plomb brûlant. Le silence. Peut être juste perturbé par le ronron de la climatisation ou du ventilateur. Mais c'est tout. Rien d'autre. Pas un seul autre bruit. Le silence de l'ailleurs aussi. Celui qui est au delà de l'horizon qui s'ouvre devant la fenêtre baignée de soleil. Cet ailleurs qu'on semble ne pouvoir atteindre, qui fascine, envoûte. Et cette pièce, vide, nue. Cette pièce comme une fin ou un nouveau départ. Comme une fin, parce que la solitude parfois nous fait disparaître, nous rend invisible, transparent, inexistant. Un nouveau départ… parfois, on se dit qu'en tendant le bras, un peu loin, en forçant un peu, ce soleil là bas, on peut arriver à le toucher, l'approcher, se dire qu'il est là aussi pour nous. Ils sont peut être partis là-bas, les personnages des tableaux, vers le soleil. Peut être comme tu aimerais le faire.
"When i'm broken down and hungry for your love with no way to feed it Where are you tonight, child you know how much i need it
[...]Lonely is the room, the bed is made, the open window lets the rain in Burning in the corner is the only one who dreams he had you with him My body turns and yearns for a sleep that will never come
It's never over, my kingdom for a kiss upon her shoulder..."
Au fond de toi, il y a un petit coffre-fort. Personne n'en a la clé à part toi. Tu y ranges dedans des petits moments extraordinaires, des petits plaisirs, des images, des sensations, des odeurs, des mots, des musiques, des voix... Au fond de toi il y a un petit coffre-fort. Personne n'en a la clé. Tu viens d'y ranger ce petit moment passé, allongés, hors du temps, à regarder des nuages différents par des fenêtres différentes...
L'autre jour, tu pensais à la manière dont on présente la personne avec laquelle on a une relation amoureuse. On dit "Je vous présente ma copine, ma femme, mon amie, ma fiancée, ma ceci ou mon cela". Pourquoi tous ces possessifs. Tu penses avoir toujours fait comme cela également. Pourquoi ne pas dire simplement "Je vous présente la femme que j'aime". C'est tellement plus beau. "Je vous présente la femme que j'aime". Tu t'es dit qu'il ne fallait pas que tu oublies cette phrase essentielle. Si un jour tu as quelqu'un à présenter. "Je vous présente la femme que j'aime". Ne pas oublier. Si un jour...
Tiens, il y a cinq ans c'était l'éclipse. A deux jours près.
" I'm sleeping later and waking later I'm eating less and thinking more And how am I without you? [...]And do I like being single? "
"I live by the river". Tu chantonnais ça hier en marchant le long de la Tamise sur le Queen's walk. Retrouver Londres après toutes ces années, c'est comme retrouver un ami cher, perdu de vue depuis trop longtemps. Les vieux souvenirs se mélangent parfois. Tu redécouvres une ville qui a beaucoup changé dans certains quartiers. C'est trouver les cheminées de la Battersea Power Station toujours aussi impressionnantes en arrivant à Waterloo Station. C'est parler de tout et de rien en marchant dans les rues, sous le soleil, croiser cette population bigarrée, cosmopolite, faire un peu de tourisme musical sur ces lieux évoquant tant de chansons, hésiter à pousser jusqu'à Abbey Road pour se prendre en photo sur le passage piétons, voir que "All that phoney Beatlemania" n'a pas tant que ça mordu la poussière, sourire en voyant l'araignée du Tate Modern ou ces petits hommes de papier jonchant le sol, sourire, souvent... Et puis des petits riens aussi, flottant dans les airs, légers, comme des souvenirs en formation. Just a perfect day. "After all this, won't you give me a smile?"
"Summer dress makes you more beautiful than the rest lovliest girl that i know, and the sweetest"
Il y a des flaques d'eau partout. Une bruine grise et triste, qui délave les espoirs, tombait sur tes épaules en sortant de chez toi. Cette chanson te vient à l'esprit, comme une mélopée enfouie, portée par le vent. Tu te souviens de cette histoire racontée l'année dernière, à propos de cette chanson. Elle t'avait dit ça ressemble à du Philippe Besson, cela t'avait fait plaisir. Ce matin, par la fenêtre du bureau, tu regardes les branches des arbres danser dans le vent. Tu te dis que tu te poses toujours les mêmes questions...
"wonders if she is loved, if she is missed says a prayer as she's kissed by ocean mist"
Assis sur les bords de Marne, hier après-midi, Ryan Adams dans les oreilles, tu avais du mal à te concentrer sur ton livre, relisant dix fois la même phrase, avec ton esprit, tes pensées qui partaient là bas, loin, trop loin. Tu as tant à dire et surtout tellement à taire ici. Tu voudrais des silences, des silences élogieux, des silences qui disent tout ce que l'on n'ose dire encore. Des silences comme des sourires, des regards qui pétillent, des silences comme deux corps qui se frôlent, des silences comme un frisson, comme une main caressant une peau douce. Tu as tant à dire et surtout tellement à taire ici.
Assis sur le quai tu regardais les gens dans la lumière couchante, l'esprit ailleurs. Ils bougeaient, raient, parlaient fort. A coté de toi, une fille en débardeur orange attendait des amis en lisant. Tu n'as pas réussi à voir le titre de son livre. Il y avait du rockabilly Finlandais. Un bassiste aux chaussures bicolores. Un guitariste à chemise western. Par moment, une jeune fille asiatique peu gracieuse, tenant compulsilvement une pochette en plastique transparente remplie de papiers venait se poster sur le devant de la scène, face au bassiste qui ne semblait pas la voir. C'est étrange le rockabilly chanté en Finlandais. Très surréaliste. Vers la fin, tu es monté vers le bar pour prendre un léger recul et dominer le groupe, les spectateurs. On aurait pu se croire dans un film, dans un pays inconnu, largué là, seul, sans personne. Dans le présentoir aux flyers, une carte postale de Lolita était perdue, seule elle aussi. Tu l'as prise avec toi. A la fin du concert tu lui as dit, viens on s'en va, en la mettant dans ton sac. Un jour, un matin, quelque part, peut être. Un jour, un matin, tu l'espères...
Le ciel était gris silencieux ce matin. Gris silencieux. Tu sens des couleurs qui bouillonnent en toi, prêtes à exploser. Comme une envie de bruler, de "burn, burn, burn like fabulous yellow roman candles exploding like spiders across the stars and in the middle you see the blue centerlight pop and everybody goes "Awww!". Dans Paris déserté, un étrange parfum de temps arrêté flotte dans les rues. Des grappes de touristes s'éparpillent sur les trottoirs. Devant la place de la Sorbonne, tu t'es amusé à couper la file des jeunes japonaises en jupettes blanches qui remontaient à la queue leu leu le boulevard St Michel. Il y avait un vélo vert accidenté au pont de Sully. Il gisait abandonné sur le trottoir, les deux roues voilées, figé dans une dernière grimace de douleur. La pointe de l'île St Louis ressemblait à la proue d'un bateau. Tu sens cette boule dans ton ventre, qui s'agite et frémit, comme un hérisson à la fin de l'hiver.
"i'm never gonna know you now, but i'm gonna love you anyhow"
"J'ai rêvé de toi un samedi après-midi où je m'étais endormi sur mon canapé." Tu lui écris ça ce matin. "J'ai rêvé de toi un samedi après-midi où je m'étais endormi sur mon canapé" et tu trouves que cela ferait un magnifique incipit au livre que tu écriras un jour peut être, ou jamais... un livre pour raconter quelle histoire d'ailleurs... une histoire qui commence par "J'ai rêvé de toi un samedi après-midi où je m'étais endormi sur mon canapé", qui sait où elle peut mener... les rêves sont parfois trompeurs... parfois... parfois seulement... peut être...
"I dreamed of you in my arms But dreams are always wrong I never dreamed I'd hurt you I never dreamed I'd lose you In my dreams, I'm always strong…"
Tu te demandais quel disque prendre ce matin. Tu attrapes Mellow Gold. Pas écouté depuis longtemps. Tu y as pensé en lui écrivant. Et là, dans la voiture, avec le soleil qui souriait derrière les vitres, c'était le disque idéal, il ne pouvait y avoir de meilleur choix. Des sensations enfouies que tu croyais perdues remontent à la surface. Peut être pas uniquement à cause de la musique... Une autre route, un autre ciel, un autre soleil... Un peu de bonheur oublié... Tu n'as eu le temps d'écouter que 5 chansons, tu voulais continuer à rouler avec Beck comme passager. Ne pas aller t'enfermer dans ton bureau.
Tu l'as pris au hasard le disque. Peut être uniquement parce qu'hier soir tu as pensé à Beck en mettant "devil's haircut in my mind" en objet à ton mail, parce qu'elle parlait du diable juste avant. Ca te fait sourire. Le hasard te joue des tours agréables en ce moment. Même si, vu de loin, tu te demandes si tu ne passes pas pour un fou...
"We come on the sloop John B, My grandfather and me" à fond dans la voiture ce matin. Tu n'es pas très Beach Boys mais ce disque est incontournable. Un des cinq plus grands albums jamais produits. Tu chantais derrière ton volant. Faux et fort. Au feu rouge, la demoiselle dans la voiture blanche devant toi semblait sourire en te regardant dans son rétroviseur. Elle a changé de direction trop tôt, tu n'as pu lui dire au revoir de la main, ni même apercevoir la couleur de ses yeux ou son sourire. Elle avait l'air jolie. "God only knows what I'd be without you". Un enchaînement de rêve. Hier soir tard, ne trouvant pas le sommeil, tu enchaînais des suites d'accords simplistes sur ta guitare, dans la pénombre de la pièce seulement éclairée par le lampadaire extérieur. Encore une journée à s'accrocher à des petits riens. Des petits riens comme des sourires, fugaces, discrets, sans suite. Des sourires pour éviter que le rien ne se transforme en grand vide.
Nick Drake donc. Puisqu'elle ne connaît pas. Ses chansons sont automnales. Idéalement automnales. Ses chansons c'est un type qui marche dans une rue déserte aux pavés disjoints sous un ciel chargé, avec le vent balayant paresseusement des feuilles jaunies et racornies. Elle n'est peut être pas déserte la rue mais il ne voit personne. Perdu dans ses pensées, entre les murs gris. Il pense peut être à une fille mais ce n'est pas certain. Par moments, ses pieds font craquer des feuilles mortes. Il ne s'en aperçoit même pas. Au bout de la rue, il va déboucher sur le fleuve aux eaux grises. Il prendra à gauche, le long du chemin de halage et marchera jusqu'aux grands peupliers dont il voit maintenant les feuilles voleter dans le vent. Il s'assoira là, sur le quai de pierre, les jambes dans le vide, regardant le fleuve charrier ses eaux lourdes et sombres. Il se dira que ce n'était pas une bonne idée de marcher jusqu'ici, un dimanche après-midi. Mais il ne pouvait plus rester chez lui. Il ne se supportait plus. Il se demande à quoi elle pense, là, maintenant, si elle pense encore à lui. Elle aimait venir se promener le long du fleuve, donner des coups de pieds dans les feuilles mortes, courir parce qu'il commençait à pleuvoir, s'arrêter Chez Denise pour boire un chocolat chaud, et rentrer tranquillement en lui tenant la main. Il reste un long moment comme cela, prostré dans ses pensées, indifférent aux corbeaux se posant sur le quai, le vieux quai démoli. Le ciel commence à craquer, déversant ses larmes, comme solidaire de sa tristesse et de sa solitude. Il lève la tête doucement, laisse la pluie inonder son visage pour quelques secondes d'éternité, relève le col de son blouson d'un geste sans conviction, et d'un pas lent et lourd de tous ces souvenirs qu'il n'arrive pas à jeter dans le fleuve, il remonte le quai sans même éviter les flaques d'eau. Il n'ira pas boire un chocolat chaud Chez Denise.
"Betty said she prayed today for the sky to blow away or maybe stay, she wasn't sure. For when she thought of summer rain calling for her mind again, she lost the pain and stayed for more.
Going to see the river man, going to tell him all I can about the ban on feeling free. If he tells me all he knows about the way his river flows, I don't suppose it's meant for me"
Voilà. Ici, le soleil vient frapper insolemment la vitre de ton bureau. Tu baisses le store, plongeant la pièce dans la pénombre. On pourrait se croire dans le sud, dans ces pièces aux volets fermés pour se protéger de la chaleur, avec juste les rayons filtrant par les interstices, dans ces instants où la vie semble s'arrêter, où l'on entend plus que la respiration saccadée du chien allongé sur le carrelage. Un voile de poussières diaphanes flotte au ralenti dans les rayons de soleil perçant les volets. Enfant tu aimais jouer avec ces poussières volantes, créant des tourbillons d'un revers de main, regardant fasciné, l'inexorable retour à la lenteur des particules en suspension.
Elle cherchait cette superbe chanson de Costello. Si tu en crois tes stats. Enfin tu n'es pas certain, mais les autres recherches ne collent pas. Enfin tu supposes. Elle cherche cette chanson et elle tombe ici. Par hasard. Au moins elle pourra écouter la chanson. Si elle revient. Combien de temps depuis... trois, quatre ans? Depuis quoi d'ailleurs? Et toi, au lieu de dire bonjour mademoiselle comment ça va, tu lui parles du dernier Nick Drake, de Mojo et ses 150 listes et tu t'embrouilles entre le tu et le vous et... C'est bizarre parfois le hasard.
Dresden Dolls : Dresden Dolls
Andrew Bird : The Mysterious Production Of Eggs
The Arcade Fire : Funeral
Rufus Wainwright : Want two
Nirvana : When the lights out
Eels : Blinking lights and other revelations
Beck : Guero
I am Kloot : Gods and monsters
The Smiths : The world won't listen
Hood : Outside closer
V.a : Golden apples of the sun
Jude : Sarah
Antony and the Johnsons : I'm a bird now
Black heart procession : 2
Lou Reed - John Cale : Songs for Drella
Pinback : Summer in abadon
Blonde Redhead : Melody of certain damaged lemons
Joy Division : Closer
Otis Redding : The definitive Otis