Kill Me Again (Kill me Sarah, Kill me AGAIN with love...)
(Chroniques égocentriques : The Soundtrack Of Your Life)
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dimanche, juillet 31, 2005

Carte postale #5 et #6

Allongé sur la plage, la tête à l'envers à moins que cela ne soit le monde, tu regardes les nuages en barbe à papa se désagréger sur fonds de ciel bleu profond... par instants, l'arrière couche de nuages, plus éparse, et les trouées bleues semblaient comme le relief terrestre vu de très haute altitude au travers du hublot d'un avion... tu t'es cru un instant, perdu dans les cieux, planant au-dessus du plafond nuageux...
Tu aimerais bien comprendre, pourquoi parfois tout est si compliqué... comme si dans ce monde on faisait tout pour s'éviter finalement... Tu rêves de collision... dans un bruit de fracas... de collision et de corps enchevêtrés... not a surface thing, we could meet down inside...

Le plus surprenant est peut être ce vide qui prend des formes étranges pour ne pas s'avouer... comme les masses nuageuses dans le ciel ce soir... sorte de pantin géant à gros nez surplombant la mer et semblant menacer la côte de sa hauteur gigantesque tel un ogre de coton...
Et Libération ce soir qui parle de l'odeur du sexe alors forcément tu penses au goût du sien sous ta langue, sur tes lèvres... sur la table translucide de ton esprit, tu poses les pièces du puzzle composant son corps... son ventre, ses cuisses, ses seins... j'en dis pas plus, faut bien rester révérencieux... l'odeur du sexe et le désir qui n'en demandait pas tant vibrionne comme un papillon de nuit dans la lumière... à t'en brûler les ailes... Vian disait ne pas vouloir crever avant d'avoir usé sa bouche avec ma bouche, Son corps avec mes mains, Le reste avec mes yeux...

Mal dormi. Le désir qui frissonne à vide sous l'épiderme ça n'aide pas pour le sommeil...
Il fait frais, à cause du vent mais pas seulement, le soleil plus ou moins pâle n'arrive pas réellement à réchauffer l'atmosphère. Le soir tu ne peux t'installer sur le balcon face à la mer comme tu aimes le faire... tu ne trouves pas ta respiration, le bon rythme... tu essaies de masquer cette tristesse poisseuse qui semble te coller aux os en t'activant inutilement...

Tu as cru un instant ce midi, avoir sombré dans une faille temporelle... à cause de cette fille en face de toi... c'est étrange parfois les coïncidences... c'est un été de coïncidences... Tell me tell me, what have I done wrong...

Le ciel dégagé de ses nuages semble accroître la vacuité du moment, ta bulle de silence semble épaissir ses parois... tu vas sur la plage en rêvant de rencontre, encore une collision improbable... tu te contenterais d'un sourire, cela fait bien longtemps... à part la serveuse de la crêperie l'autre soir... probablement parce qu'elle avait du saisir au vol dans ton regard, ta compassion pour sa patience face aux trois vieillards, un homme deux femmes, argentés des tempes et du porte-monnaie, imbus d'eux-mêmes, outrecuidants, odieux et donneurs de leçon avec cet air supérieur que donne l'argent et cette bonne conscience bourgeoise de droite, hypocrite et faisandée, du 16ème... même ta fille a remarqué que personne ne parlait parce que l'on n'entendait qu'eux sur la petite terrasse... ces crétins racornis ayant trouvé la serveuse insolente, probablement uniquement en raison de sa jeunesse...

Un sourire oui... un croisement de regards... comme des paroles qui ne s'échangeront pas... derrière la baie vitrée, les deux phares à l'horizon clignotent dans la nuit à des fréquences différentes... I was born to love no one, no one to love me...

Kill.Me.Sarah | 16:32 |

vendredi, juillet 29, 2005

Carte postale #4

I had a secret meeting in the basement of my brain... La plage est finalement un haut lieu d'introspection... perdu au milieu de ces corps alanguis... les pensées juste perturbées par les jolies fesses dorées mises en valeur par son string noir, de la jeunette, 20 ans pas plus, et encore, allongée à quelques mètres de toi... rien d'autre à faire que de laisser ton esprit vagabonder en même temps que tu lis ces pages aux douces analogies mais peut être t'accroches-tu à la moindre aspérité... des coïncidences tout de même... tu te noies dans une mer de coïncidences... et les coïncidences ne signifient rien...
Tu penses aux questions qui restent bloquées en toi, de peur de la réponse peut être... sûrement... elles finiront par sortir... tu aimes gratter tes plaies jusqu'à l'os... ça doit être ça...
Tu t'étonnes comme toujours de la grégarité de l'espèce humaine qui préfère venir s'agglomérer plutôt que de faire les quelques mètres supplémentaires lui offrant un espace plus vaste... plutôt que d'envahir le tien...
Le Velvet Underground succède à The National dans tes oreilles... what goes on in your mind... tu n'arrives pas à savoir... trop de dérobades... non les années n'arrangent rien... il n'y a que dans les livres où l'on puisse rêver au déroulement salvateur du temps... la vraie vie est plus cynique, on y brûle ses cartes trop vite et il n'y a qu'une donne... peut être que tu ne t'intéresses pas assez aux autres... en fait...

Le vent était frais sur la plage malgré le soleil... sûrement trop frais pour une fin juillet...

Kill.Me.Sarah | 11:50 |

mercredi, juillet 27, 2005

Carte postale #3

Tu te sens vieux... vieux et gros... ça peut faire sourire... en fait non... tu repenses à la 4ème strophe du chant quatrième des chants de Maldoror...
Il pleut... il pleut... tu regardais tout à l'heure l'extraordinaire jeux de couleurs dans le ciel et sur la mer, avec les nuages d'orage qui avançaient comme une armée conquérante... la mer d'un bleu vert sombre, intense, profond... juste à l'horizon une bande de ciel clair un peu jaunâtre et puis, majestueux, ces énormes nuages gris foncés, bas, lourds, qui accentuaient tous les contrastes, dévorant le ciel, avalant la lumière... et puis la pluie soudaine, comme autant de traits obliques entre le ciel et la terre, tracés par ces gouttes lourdes... le cafard c'est comme la pluie... ça tombe comme ça soudainement et ça laisse des traces... ces flaques d'amertume qui mettent parfois un peu trop de temps à sécher...

Kill.Me.Sarah | 16:29 |



Carte postale #2

Peut être que tu pensais trouver des restes de bois calciné sur la plage... des restes d'un feu nocturne, avec l'odeur de fumée pas encore lavée par le vent et la pluie... tu aurais aimé ces morceaux de bois noircis, couverts de grains de sable... un feu fait de branches rejetées par la mer... lisses et usées...
Forcément tu penses à l'année dernière... sa réapparition quasi miraculeuse... et cette chanson ce soir... dix fois de suite au moins au moins... sans savoir la raison, qui te fait penser à elle, à ces jours, ces nuits... ce temps sans... depuis, depuis... ce rêve que tu avais fait... elle n'a pas du l'oublier...
Ca serait peut être juste ça ce feu... brûler les dernières pages d'une histoire jamais écrite... mais pourquoi, des doigts doux, malgré tout... heureuse parfois quand même, garder ça... tu n'es plus de son ressort, tu ne l'as jamais été, laisse tomber, laisse tomber...
Pourtant c'était un signe... peut être qu'il n'y a pas de hasard alors... finalement... pas de hasard... juste de la fatalité...
il pleut un peu ce soir, une sorte de crachin... des mots inexistants... et ton image dans la grande glace que tu ne supportes plus...
Il n'y avait pas sur la plage, de restes de bois calcinés... pieds nus sur le sable humide... le bas du jean mouillé... des grains de silice entre les orteils... tu aimes les filles aux épaules carrées... l'exaltation c'est bien joli mais... au matin on est trop seul... le revolver nommé désir... braqué sur les tempes... plus de ton ressort...

Kill.Me.Sarah | 15:24 |

lundi, juillet 25, 2005

Carte postale #1

Les ciels de traîne sur l'océan donnent toujours l'impression d'avoir été peints par un pinceau géant dans un mouvement large et ample. Bizarrement tu aimes le temps un peu gris et couvert qui semblait s'installer ce midi, amené par le vent. Un temps de confidence, un temps de douceur, un temps de complicité... et puis le soleil est revenu...
Depuis ton arrivée, une bulle de silence s'est gonflée, comme si tu étais coupé du contact des adultes... une bulle malléable et fragile t'enveloppant comme un cocon doux... confortable et effrayant...
Dans les rues c'est souvent le salon de la famille... les biens propres, bien nettes, bien "comme il faut", le politiquement correct au pinacle, celles aux enfants bien peignés, aux grands-parents à la rigidité morale affirmée... tu te sens toujours perdu au milieu d'eux... mais tu aimes les maisons blanches sous les pins avec ces allées couvertes d'épines séchées... ces maisons aux fenêtres à croisillons blancs, pierres apparentes et toits d'ardoise... chambres à l'étage et sous les combles... tu aimerais, avec des amis, avoir une maison de famille comme cela... tes amis sont ta famille...
Tu pensais... partir, partir pour vivre ailleurs, un autre pays... peut être juste, pour après plusieurs années, revenir et retrouver avec nostalgie son passé jamais oublié... peut être le seul moyen de s'en débarasser finalement...
L'envie d'écrire des lettres t'es venue tout à l'heure, en regardant le ballet des nuages d'altitude sous le vent... écrire des lettre pour moins écrire dans le vide... écrire des lettres... peut être juste pour avoir la sensation de parler à quelqu'un...

"Yes-I've learned from my mistakes, and I'm sure I could repeat them perfectly" Ha, ha. That will probably be me.
Jonathan Coe : The closed circle

Kill.Me.Sarah | 11:30 |

vendredi, juillet 22, 2005

Intermède estival et nécessaire

Voilà... les vacances... l'océan des Atlantes... et un silence toujours un peu étrange... la vue dégagée sur la mer... les phares qui clignotent dans la nuit...

Tu viendras poster de temps en temps des cartes postales, instantannées ou non... des clichés émotionnels... couleur ou noir et blanc, papier mat ou glacé...

Une compilation pour ces quelques jours... un peu étrange... des mélanges électriques ou pas... instables... avec un sentiment d'indécision... comme lorsque l'on ne sait plus, ce que l'on veut, ou quoi faire... trop de poussière de cendre sur ta peau et tes paupières... trop de particules en suspension dans ton bocal bien secoué ces temps-ci... mais des belles chansons, des fortes aussi... (écoutez au moins Nick Drake, Devendra, Elliott, les Clash, Diabologum (c'est impératif) et le Velvet bien sûr...)

Une compilation éphémère... comme ces gouttes d'eau de mer séchant sur la peau, au creux de l'épaule... laissant une petite trace au goût de sel...


Kill.Me.Sarah | 11:46 |

mardi, juillet 19, 2005

SONG 365 : Bashung/Noir Désir : Volontaire (Album : Climax 2000)

Qu'il est triste cet été, qu'il est triste... tu voudrais te débrancher, tirer violemment sur le fil et arracher la prise du mur... qu'il est triste cet été... et le silence assourdissant... et les mots si noirs... comme des pensées... les mots écrits à la cendre... noirs, sur noir... illisibles, tellement, qu'il vaut mieux les taire...

"Emotions censurées j'en ai plein le container
[...] C'est quelles séquelles
C'est tout ce qui me reste de caractère
Tête brûlée j'ai plus qu'à m'ouvrir le canadair
N'essayez pas de m'éteindre
Je m'incendie volontaire..."

Kill.Me.Sarah | 23:22 |

lundi, juillet 18, 2005

SONG 364 : Jude : I will not die (Album : 430 N. Harper Ave. 1997)

It only hurts me when I'm awake...
Tard dans la nuit, le ressac des pensées gommant le sommeil, allongé nu dans ta chambre obscure, tu écoutais le bruit des gouttes tombant sur les arbustes juste sous ta fenêtre ouverte... la pluie te paraissait délicate, sereine, pas une pluie d'orage avec ces violences libérées, non, une pluie douce et chaude comme des larmes... tu frottais dans tes doigts le souvenir de ses cheveux que tu caressais longuement, sa tête posée sur tes genoux...
It only kills me 'cause I'm alive... les sons mats de l'averse sur les feuilles semblaient être les échos lointains d'une fête où tu ne serais pas invité... une fête où des silhouettes idéales déambuleraient sur les pelouses humides comme des espoirs improbables... inaccessibles comme tes rêves... la pluie s'est arrêtée lentement... et tu as senti l'odeur de la terre chaude se glisser dans la pièce, comme une présence fantôme au parfum persistant ... derniers effluves des nuits tendres évaporées... Down I will not die...

"[...] and his dream must have seemed so close that he could hardly fail to grasp it. He did not know that it was already behind him, somewhere back in that vast obscurity beyond the city..."
F. Scott Fitzgerald : The great Gatsby

Kill.Me.Sarah | 22:32 |

samedi, juillet 16, 2005

SONG 363 : Tindersticks : Another night in (Album : Curtains 1997)

La ville exhalait ses odeurs de rues surchauffées, ce mélange de bitume, d'oxyde de carbone, de peurs, de cris étouffés, de tensions aux vapeurs soufrées et d'urine séchée... tu foules des trottoirs impossibles à oublier et tu sens monter le niveau des eaux... tu as renoncé à écoper... tu n'arrives même plus à voir les filles, les jolies, celles aux épaules dorées, avec leurs cheveux balayant leur peau sûrement un peu salée par la chaleur de ce samedi de juillet, légères comme des plumes... l'écho de leur silhouette se perdant dans ton vide intérieur...
Tu fouilles les bacs de galettes noires machinalement, une envie de fuir, furieusement accrochée au fond de la gorge... des vieilleries, les sun sessions d'Elvis Presley, le premier album des Go Go's, des murmures aussi, qui pincent un peu plus fort à l'intérieur, sourire doux amer... un peu trop amer... les trottoirs à nouveau et la chaleur et cette angoisse persistante et... avec la danse de la mélancolie sinistre ondoyant dans les volutes de chaleur émanant du béton... tournoyant comme un derviche fou les yeux exorbités... tu t'es perdu là, à cet instant précis, là, dans les rues chaudes de la capitale et tu pensais à Paul Bowles tu ne sais même pas pourquoi... tu t'es perdu là, dans le malaise oppressant, avec ces images comme des persistances rétiniennes, tu t'es perdu là... alors tu t'es assis, quelques instants, sur les marches près de la fontaine... puis tu as repris ton chemin, plus tard, le pas un peu plus lourd, les émotions en vrac sous ton bras, comme des feuilles éparpillées et rangées trop rapidement dans un carton à dessins... tu as repris ton chemin... pourtant il semble bien mener nulle part...

"Doesn't matter where she is tonight, Or with whoever she spends her time,
If these arms were meant to hold her, They were never meant to hold her so tight
For the love of that girl,Tears swell, you don't know why, For the love of that girl,
They never fall, they can never run dry, For the love of that girl..."

Kill.Me.Sarah | 22:56 |

vendredi, juillet 15, 2005

SONG 362 : Hederos & Hellberg : You're a big girl now (Album : M Hederos M Hellberg 2000)

Our conversation was short and sweet, It nearly swept me off-a my feet... Il fait chaud mais tes rues sont inondées, même les caniveaux sont déprimés... tu devrais t'y noyer, pour ne plus entendre le silence... tu te construits depuis trop longtemps des mirages, des châteaux en Espagne, faits de sable friable et instable... que la moindre vague anéantit et c'est la tempête depuis quelques jours... le coeur au bord des lèvres... tu hais ces douleurs, tu hais ces larmes qui coulent à tout bout de champ, tu hais ces questions sans réponses, tu hais ces ratés incompréhensibles, tu hais ces hésitations, tu hais ces manques comme des gouffres, tu hais cette évidence refusée... Oh, but what a shame if all we've shared can't last.... malgré les cataplasmes amicaux, les plaies encore trop vives suintent leur douleur... tu n'en finis pas de balayer les écuries d'Augias de tes amours brisées...

"I'm going out of my mind, oh, oh,
With a pain that stops and starts
Like a corkscrew to my heart
Ever since we've been apart."

Kill.Me.Sarah | 19:17 |

mercredi, juillet 13, 2005

SONG 361 : Jean Louis Murat : Mustang (Album : Mustango 1999)

Oublier le monde... et elle dit vas-y, mets oublier le monde, c'est joli comme expression... écris ! le monde tu arrives à l'oublier parfois... le monde, mais pas elle, pas elle... il y a trop d'amour, trop de désirs, accrochés au fond de toi... trop de choses que tu veux garder, pas oublier non, juste les apprivoiser...
et cette chanson, qui tourne dans ta tête tu ne sais pas pourquoi... les chansons, parfois, ça remonte de nulle part quand ça remue un peu trop à l'intérieur... dans tes veines, des flots boueux, intenses, charriant les émotions, les souvenirs... et c'était la journée de la pluie aujourd'hui, celle qui coule des yeux, pas possible autrement, déjà ce matin, toute la journée, les larmes au bord des yeux, elle avait écrit ça, les larmes au bord des yeux... des larmes parce que parfois ça veut juste dire je t'aime, en silence, sans les mots... mais c'était comme si, avec tes deux mains de chaque coté du crâne, tu te déchirais en deux sur toute la longueur, t'écartant comme un fruit trop mur...
Et ce soir, avant de partir, le rai de soleil filtrant au travers des stores, avec les particules de poussières en suspension, sa robe verte, qui s'ouvrait subrepticement sur sa poitrine ronde et dorée... tu n'as pas été capable de lui parler, de lui proposer pour ce soir, demain, non, rien... et elle dit je fais mon film, je te vois... si elle savait... la confiance manque... demain, alors, demain... ou après-demain... juste du désir... c'est déjà ça elle dit... c'est déjà ça, tu sais...

"J'avançais seul sous la pluie
Hé matez sur le coeur
La renoncule dorée
La tendresse le physique
Haut les cœurs
V'là la vie"

Kill.Me.Sarah | 23:56 |

mardi, juillet 12, 2005

SONG 360 : Wilco : Radio Cure (Album : Yankee Hotel Foxtrot 2002)

Cheer up, honey I hope you can, There is something wrong with me...
Soirée humide, constats amers... cet album magnifique... et tu voudrais bien, retrouver un peu de la magie de cet été là... un tout petit peu... juste une pincée... tu écris ça et tu entends sa remarque de l'autre jour... sa remarque pertinente... tu le sais tu alignes des mots inutiles... parfois, souvent... des mots inutiles et les maux le sont tout autant...
Oh, distance has no way of making love understandable...

Kill.Me.Sarah | 23:49 |



Jeux de plage

"And you want to travel blind..."

Kill.Me.Sarah | 09:07 |

lundi, juillet 11, 2005

SONG 359 : Devendra Banhart : The body breaks (Album : Rejoicing in the hands 2004)

Où vont elles se perdre, ces ondes de désir qui courent sous ton épiderme, celles qui gonflent tes veines, accélèrent tes pulsations? Ou vont elles se perdre? où elle va cette ombre, se perdre au loin... tu en as le bout des doigts qui tremblent... Le coeur en biais toute la journée... tu as parfois le romantisme qui s'effiloche... debout dans le vent, tu as l'impression de regarder toutes ces particules de toi s'envoler comme les étamines d'une fleur de pissenlit... the answer is blowin' in the wind... paraît-il...

Kill.Me.Sarah | 23:57 |

dimanche, juillet 10, 2005

SONG 358 : The Fall : Green eyed loco man (Album : The real new Fall LP (formely Country on the click) 2003)

Tu as parfois la consistance d'un nuage... au moindre souffle tu te disperses... tu te voudrais spectateur indolent de ce monde qui s'agite sans toi, en vain... hier à La Villette, des jolies filles passaient sans cesse dans ton champ de vision, se reflétant dans tes yeux, leurs cheveux caressant leurs épaules, des souffles de douceur gracile... invisible, tu te sentais perdu dans un décalage temporel... une faille dans laquelle tu as glissé sans pouvoir revenir en arrière... comme si le reste du monde, lui, n'avait pas vieilli...

"Where you're standing, I don't see you
Your reflected green eyes take two foot off you
I'm moving fast but you are tight"

Kill.Me.Sarah | 17:29 |

vendredi, juillet 08, 2005

SONG 357 : Prince : Sometimes it snows in april (Album : Parade 1986)

Il fait froid. Comme si l'été était déjà mort... C'est étrange parfois, ces choses auxquelles on ne pense pas pendant des mois, des années, et qui reviennent subitement, un vendredi matin, l'air de rien... Il y a vingt cinq ans, il avait fait froid comme cela. Pire encore. C'était le week-end du 14 juillet... le week-end où il est tombé malade... Il avait plu toute la journée, le soir tu étais allé au fin fond de l'Essonne, chez Brigitte, dont les parents étaient partis en vacances. Tu avais fumé des joints toute la soirée avec elle. RTL avait diffusé tard le concert de Bob Marley au Bourget que vous aviez écouté nimbés de fumée... your own private fireworks... Tu étais amoureux de Christine qui n'était pas là... les joints, Brigitte et Bob Marley ce n'était pas son truc. Tu avais dix neuf ans... encore un enfant... il n'aura fallu que trois semaines pour que tu bascules brusquement dans le monde adulte...
Tu as reçu un joli livre aujourd'hui, un livre en forme d'encouragement, dans une enveloppe marron avec ton nom écrit à l'encre rouge. Il y avait une carte coincée dans les premières pages, une carte venant d'Inde. Tu as eu un petit pincement au coeur, un pincement de plaisir et de mélancolie mélangés... il n'y a plus rien à fumer à la maison... et c'est bien dommage...

"Sometimes it snows in April
Sometimes I feel so bad, so bad
Sometimes I wish life was never ending,
and all good things, they say, never last"

Kill.Me.Sarah | 21:22 |

jeudi, juillet 07, 2005

SONG 356 : Jeff Buckley : Lover, you should've come over (Album Bootleg : L'étincelle du bataclan 1995)

When i'm broken down and hungry for your love with no way to feed it...
Tu regardes la flamme du désir danser devant tes yeux... la flamme qui ne s'éteint jamais... comme ces bougies d'anniversaire qui se rallument systématiquement dès qu'on les souffle... tu la croyais pourtant noyée, cette flamme... elle a dansé devant tes yeux toute la journée... tu as senti sa chaleur te frôler... So i'll wait for you... and i'll burn... et disparaître... tu sais, faut pas pleurer en écoutant Jeff... même si... même si... It's never over, my kingdom for a kiss upon her shoulder... des larmes tu en as assez à l'intérieur parfois... pour dispenser d'autres personnes d'en verser... les yeux bleus ne sont pas faits pour pleurer... It's never over, all my blood for the sweetness of her laughter... non, les yeux bleus ne sont pas faits pour pleurer...

Kill.Me.Sarah | 22:07 |

mardi, juillet 05, 2005

SONG 355 : Radiohead : How to disappear completely (Album Live : Nijmegen 16-sep-2000 )

Un matin en lambeaux, déchiré par le sommeil perdu de la nuit. Les pensées ébouriffées. Pourtant dans ton esprit, les courbes de son corps, bien nettes, précises, fines comme des lames d'acier. Comme hier soir, quand le sommeil s'évaporait. Des corps, en mouvement, des désirs, qui enflent, ces courbes, caressées... des fumeroles vite chassées par le souffle de la réalité... Des images, des histoires fantasmées, sur l'acétate fragile de la pellicule de tes pensées. Le velouté de la peau de son épaule dans le contre-jour de la fenêtre ce matin, le léger duvet brillant et la fine bretelle blanche, comme le trait laissé par un pinceau soyeux...

Finalement tant que tu ne dis rien elle ne dit pas non. Tu restes avec ton corps en jachère... Les paupières brûlantes, le manque de sommeil, envahi par le découragement, la résignation...

Un jour tu partiras. Un matin, un soir ou un midi. Un jour. Loin, ailleurs. Sous d'autres cieux. Sans laisser de traces. Une fuite définitive. Sans dire au revoir.
Un jour tu partiras. Comme un soir de déprime insoutenable on va s'allonger sous les roues d'un métro. Vers une île tropicale de l'océan Indien ou Pacifique. Plutôt que la ligne 8.

Un jour tu partiras. Dans une malle tu mettras tes disques, dans l'autre tes livres, et par-dessus tout, tes souvenirs froissés. Tu t'installeras près d'une plage, pour voir la mer de la terrasse en bois défraîchi. Dans un coin isolé, désert. La solitude n'est acceptable que si l'on est seul. Ce sont les autres qui la rendent insupportable.
Un jour tu partiras. Pour ne plus endurer toutes ces agressions, sonores, visuelles, verbales, morales. Pour ne plus avoir à... pour ne plus devoir... pour ne plus être obligé de... pour ne plus te retenir... pour ne plus faire semblant... pour ne plus subir...

Un jour tu partiras. Un jour ou deux... Pour ne plus poser de questions. Pour surtout ne plus entendre les réponses qui font mal.
Un jour tu partiras. Pour regarder tous les soirs, le soleil rouge plonger dans l'océan en laissant les flammèches de ton amertume s'éteindre petit à petit dans un chuintement sinistre. Et compter les jours en ajoutant quotidiennement un petit caillou blanc sur le sentier menant au promontoire dominant la crique. Comme un chemin vers l'éternité...

Un jour tu partiras. Pour toucher tous les soirs, les cieux étoilés, tellement scintillants qu'ils semblent à portée de la main d'un enfant. Pour chanter faux toutes les nuits, au milieu des crapauds et des grenouilles en chaleur, ta longue plainte vers les étoiles.
Un jour tu partiras. Pour t'enivrer des odeurs si particulières des tropiques. Pour la saveur âcre de la terre après la pluie. Pour la nonchalance naturelle et le détachement qui te font défaut. Pour attendre la mort sereinement, le regard vers l'horizon bleu comme le souvenir de ses yeux, assis dans un fauteuil en bois à la peinture blanche écaillée par le temps, caressé par la brise océane.

Un jour tu partiras. Pour fuir le futile et le dispensable.
Un jour tu partiras. Pour te dessécher au soleil comme une figue. La peau ridée et dorée au goût de sel.

Un jour tu partiras. Et les soirs de déprime, grisé par le rhum bon marché et l'herbe locale, debout au milieu des arbres frissonnants, tu sortiras ton sexe dressé et tu feras l'amour au monde entier, aux étoiles et à toutes les femmes que tu as désirées, jusqu'à ce que ta semence se mêle à la terre rouge du sang de tes illusions brisées.

Un jour tu partiras. Et les fins d'après-midi, lorsque la pluie crèvera le ciel lascif, tu regarderas naître sur la courbure de l'horizon, l'arc-en-ciel étincelant de tous ses feux, et les gouttes d'eau perçant l'abri des flamboyants, feront sur tes joues, comme des larmes de tristesse tropicale.

"I'm not here, In a little while I'll be gone, The moment's already passed, Yeah, it's gone
Fireworks And hurricanes, I'm not here, This isn't happening, I'm not here, I'm not here"

Kill.Me.Sarah | 19:52 |

lundi, juillet 04, 2005

Intermède ludique

"Every time she sarts her lovin', she brings eyesight to the blind.

Kill.Me.Sarah | 19:55 |

dimanche, juillet 03, 2005

SONG 354 : Bonnie "prince" Billy and Matt Sweeney : What are you? (Album : Superwolf 2005)

Elle est belle, grande, mince, effilée. Les grandes femmes, c'est l'Eldorado des petits... Et puis derrière elle, des toiles de Marlene Dumas, des images qui restent, et sur la gauche, ces corps sensuels d'Yves Klein comme une offrande ... le souvenir de son globe terrestre bleu croisé dans une petite rue, "La terre est bleue comme une orange" écrivait Paul Eluard...

Tu l'as prise en photo, cette belle femme debout... en pensant à un homme, beau, grand, fin, élancé, qui marche sur le mur en face de son lit... sans savoir où il va, sans savoir si par hasard, il ne marcherait pas pour retrouver cette belle femme, grande, mince, effilée... de mémoire il marche dans la mauvaise direction...

" What are you waiting for, if not for me ?
What are you waiting for ? It must be me

[...] you know that I am stupid
I don't appear giving and I don't appear lucid
Yet I give you all
The truth is I give you everything"


Kill.Me.Sarah | 22:33 |

samedi, juillet 02, 2005

SONG 353 : Herman Düne : This will never happen (Album : Not on top 2005)

Cette nuit tu as rêvé que tu appelais ton père, dans la rue, il faisait chaud, près de cette nationale encombrée, et elle te tendait le téléphone en te disant regarde j'ai son n° de portable, les gaz d'échappement des bus empestaient l'atmosphère... il ne répondait pas... cela fera vingt cinq ans dans exactement un mois...
Tu regardais les gens passer sur le boulevard St Michel atrophié. Trop de jolies filles. Tu transformes des courbes en désir dans une équation à trop d'inconnues pour la résoudre. Tu oublies parfois que tu as vieilli sans savoir si c'est bon signe ou non. Comme si une parenthèse temporelle semblait s'ouvrir. A la réflexion, ta vie est peut être plus belle maintenant qu'il y a vingt ans... s'il n'y avait ce manque d'insouciance... Tu rêves le temps d'un rayon de soleil... Être une heure rien qu'une heure durant, Beau beau beau et con à la fois... pourtant tu te trouvais plutôt une bonne tête ce matin... mais tu aurais presque pu passer au travers des passantes avec ton inconsistance persistante... au supermarché tu l'as croisée au moins dix fois au détour des rayons, ses longs cheveux bruns, son tee-shirt court dévoilant au gré de ses gestes un peu de son ventre doré, et ses yeux, ses yeux d'un bleu... tu t'es demandé est-ce qu'on peut mourir en regardant des yeux aussi jolis que ceux-là? Elle a ignoré tes sourires... pourtant tu aurais aimé... this would never ever happen baby... tu l'as perdue de vue après avoir acheté des cerises... ce midi, les Delgados dans les oreilles, tu dansais sur une jambe au carrefour de la rue des écoles en chantant...

Kill.Me.Sarah | 22:27 |

Ego
Sexe : M / Age : 44
Profession : Aucun interet
Situation : Helplessly Hoping

14 jours à La Baule (Pdf)

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Playlist
Nick Drake : Time of no reply
Velvet Underground : TOUT et +
Sonic Youth : A thousand leaves; Sonic Nurse
Wire : 154
The Kinks : Face to face
Nuggets : Original Artyfacts from the First Psychedelic Era
The Clash : Sandinista !
Hood : Outside closer
Broadcast : Tender buttons
Belle & Sebastian : Push barman to open old wounds
Nick Cave : Abattoir blues/The lyre of Orpheus
Tindersticks : Curtains
Red House Painters : I (aka Rollercoaster)
Bob Dylan : John Wesley Harding
Herman Düne : Not on top
The National : Alligator
Spoon : Gimme Fiction
Sleater Kinney : One beat
Talking Heads : The name of this band is...
The Pastels : Mobile Safari
T Rex : The Slider; Electric Warrior
Blonde Redhead : Misery is a butterfly
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