Réveil. Inutile. Tu avais déjà les yeux ouverts. Tu te lèves. Mécaniquement. Douche. Rasage. Etc. Tu t'habilles. Un pull plus chaud qu'hier. Il semble faire froid. Un petit message au loin. Des pensées. Parking. Voiture. Tu pars plus tôt. Déjà les embouteillages. Juste à la sortie du parking. A quoi ça sert de partir plus tôt alors? Dépit. Tu montes le son d'un doigt sec. Tu prends un chemin détourné. Pour éviter la masse. Et puis la route habituelle. Toujours. Comme tous les matins. Le port. Le pont. Tu as parfois l'impression de revivre toujours la même journée. Comme dans ce film avec Bill Murray. Tu ne sais plus le titre. Tu suis ta file. Avec parfois l'envie irrésistible d'aller t'écraser dans le pare-choc de la voiture de devant. Pour arrêter cette machine infernale. Bureau. Peu de monde. Tu fais l'épicier. Tu équilibres les plateaux de la balance comme il enlèverait une pomme de terre pour faire le kilo. Tu enlèves ou ajoutes des millions d'euros. Fictifs. Des chiffres sur du papier. Quel intérêt. La fenêtre rectangulaire du bureau présente aujourd'hui un tableau ensoleillé. Les barres HLM luisent sous la lumière jaune du soleil, contrastant avec le bleu du ciel. Comme un décor de pacotille en plastique de mauvaise qualité. Dans le coin, en haut à droite, la lune est toujours présente sur le fond bleu. Tu repenses au tableau de Klee d'hier soir. Finalement sourire. Tu te dis que tu devrais peindre. Juste des grands traits ou des formes de couleurs. Tu ne sais pas dessiner, ni peindre. Mais envie de laisser des grosses traces de peinture colorées sur des toiles. Des traces en relief. Rugueuses. Des traînées de matière. Avec la peinture craquelée. Des traces qui accrochent le doigt. Pour rendre moins lisse le quotidien...
Tu as posé sur le piano qui sert si peu, quelques tirages de ses photos d'Inde. Des couleurs, des visages. Intenses. Tu laisses tes doigts courir sur les touches, au hasard, portés par ces couleurs. Tu n'es pas doué avec tes doigts. Le jour gris envahit le salon. La lumière commence à baisser malgré le milieu de l'après-midi. Il a finit par pleuvoir. Une réponse à son brouillard lointain. Ca te fait sourire. Assez rare les dimanches après-midi seuls. Mais aujourd'hui oui, tu souris. L'esprit ailleurs. Assez loin. Hier soir tu prends le premier album des Tindersticks pour faire une K7. Pas écouté depuis bien longtemps. Trop longtemps. Tu te laisses souvent envahir par l'attrait clinquant de la nouveauté, dans une fuite déraisonnée, alors que tu as tout, à portée de main, sur l'étagère. C'est peut être aussi valable pour toi. Tu te fais un thé à l'orange. Tu repenses à ses questions d'hier. Des mots. Des émotions. Plus tard des sourires. Des connexions étranges et impalpables. Des fils invisibles. Parfois tu perds la tête, tu ne touches plus terre. Comme les étranges personnages de Gormley. Alors tout à l'heure, assis sur le tabouret du piano, les pieds bien à plat sur le sol, tu as laissé le vent du silence chasser les filaments d'inquiétude agrippés trop souvent à tes pensées. Juste pour sentir la légèreté de l'instant présent...
Ombres. Lumières. Alternance. Peines. Joies. Passer de l'un. A l'autre. Chercher la lumière. Et osciller entre les deux. Tout le temps. Avec l'ombre trop prédominante.
Le doute aussi, nait de là. Souvent. Quelle est ta part d'ombre?
Tu as parfois l'impression de courir. Pour y échapper. Et plus le temps passe, plus l'ombre s'étend...
Aspirer à plus de sérénité. Tu souffres peut être d'un manque de savoir vivre.
"you ain't saying nothing that i don't already know when you say love's dimming light won't shine on tomorrow "
Ils ne voient pas en toi, ils ne savent rien. Tu es comme un iceberg. Ils ignorent les 8/9èmes de ce que tu es réellement. Si ce n'est plus. Ils ne voient que ce que tu leurs montres. Cette face galvaudée que tu ne supportes plus. De moins en moins. Tu ne veux pas servir leurs ambitions. Tu ne trouves pas le courage pour faire jaillir les flammes qui parfois te brûlent l'intérieur. Trop de choses te freinent. Le poids d'une éducation trop normalisée, sans création, sans initiative, sans confiance. Tu voudrais pouvoir briser les chaînes dans lesquelles tu t'emprisonnes depuis trop longtemps. Et les oublier, eux. Ceux qui appuient sur le couvercle pour te faire entrer dans la boîte.
Ta vie. Elle est ailleurs. Un ailleurs que tu ne sais pas construire. Utopiste. Rêveur. Tu voudrais, d'un geste ample, embraser son ciel d'étoiles lumineuses pour chasser ses ténèbres. Lui dire tombe. Juste pour la rattraper dans tes bras...
Pas envie de mots. Envie de contempler plutôt que de décrire. Se plonger dans les démos d'Elliot Smith. Avant de repartir dans le quotidien du travail. Profiter du week-end pour respirer, le plus sereinement possible. Malgré l'absence, malgré l'envie. Avant le retour au bureau. Se lever le matin. Tôt. Trop tôt. Croiser les gens. Pas ceux dont tu as envie. Couloir ascenseur réunion. Se forcer parfois. Souvent. Et ce travail. Nécessaire pour manger, pour vivre. Et ceux qui y croient encore. Ceux qui ont encore de l'ambition professionnelle, qui ont soif de pouvoir. Parce que c'est ça. Tu devrais être comme ça. C'est ton rôle normalement. Ta position. Mais tu ne rentres pas dans le costume. D'ailleurs tu n'en mets pas. Faire semblant. Trop souvent. Et encore. Tu te plains... tu devrais te taire...
C'était peut être à cause du soleil. Ce matin. Tu te sentais plus léger. Le gris persistant des jours derniers commençait à peser lourd. Par moment il faut que les couleurs explosent. Pour que tu respires. Le gris de novembre t'étouffe.
Elle en parle, t'en parle. Forcément ça te donne envie. Alors tu écoutes. Et tu te tais. Parce que c'est beau. Et que tu n'as rien d'autre à faire. Surtout après avoir lu chez la demoiselle qui parle trop ces quelques lignes :
"Je relis lentement, lucidement, morceau par morceau, tout ce que j'ai écrit. Et je trouve que cela est nul, et que j'aurais mieux fait de ne jamais l'écrire. Les choses réalisées que ce soit des phrases ou des empires, acquièrent, de ce seul fait, le pire côté des choses réelles, dont nous savons bien qu'elles sont périssables. Ce n'est pas cela cependant, que je ressens et qui m'afflige réellement, c'est que cela ne valait pas la peine de l'écrire, et que de temps perdu à le faire, je ne l'ai gagné que dans l'illusion maintenent évanouie, que cela valait la peine." PESSOA Fernando/SOARES Bernardo, trad. LAYE Françoise, Le Livre de l'intranquilité, (Christian Bourgois, 1999)
Tu ne sais pas ce qu'était cette angoisse terrible qui te bloquait la poitrine, cette nuit, vers 2h30 du matin. Tu ne sais, si c'est parce que tu as pensé à tout un tas de choses avant de t'endormir difficilement. Ou pour ces paroles que tu tais parce qu'elles sont inutiles mais t'encombrent le coeur. Tu ne sais. Mais tu t'es réveillé étouffant, comme privé d'air, totalement désemparé... Tu traines cette sensation toute la journée... jusqu'à ce soir... sans savoir, sans comprendre...
"Finalement, vous en venez peu à peu à reconnaître que vous ne pouvez absolument rien faire de cette incohérence absolument sincère: il s'agit là d'une sincérité désespérée. [...] La réalité de cette beauté prend alors un caractère irréel, un caractère de profondément voulu. Toute chose créée par un acte de volonté aussi puissant n'est rien d'autre qu'un masque, un déguisement, un mensonge, qui cache quelque chose - à lui-même : ce soupçon fout la pagaille dans l'esprit et y sème la terreur." James Baldwin : Harlem quartet
"Le TGV m'emmène. J'ai l'impression d'avoir laissé derrière moi, un fil accroché quelque part dans ta porte ou dans tes doigts. Au fur et à mesure que le train avance, je me détricote comme un vulgaire pull de laine..."
Le soleil entrait par les fenêtres du wagon dans le TGV ce matin. Tes pensées vagabondent dans les volutes fantômes du week-end écoulé. Les lignes de ton livre se mêlent sous ton regard flou, comme ses cheveux se mêlaient sous la caresse de tes doigts hier soir. Par moment tu as l'impression de t'élever de quelques mètres au-dessus de toi, et de regarder ta vie en plongée, comme un spectateur invisible. Sans plus comprendre le cours de ton existence malgré la hauteur prise. Mais tu te laisses bercer par les rondeurs et la douceur de la route actuelle, sinueuse et pleine de surprises au détour des virages. Un paysage parfois aussi incompréhensible pour toi que les paroles en Gallois de cette chanson, mais fascinant sous tellement d'aspects...
"On est puceau de l'Horreur comme on l'est de la volupté. Comment aurais-je pu me douter moi de cette horreur en quittant la place Clichy ? Qui aurait pu prévoir, avant d'entrer vraiment dans la guerre, tout ce que contenait la sale âme héroïque et fainéante des hommes ? A présent, j'étais pris dans cette fuite en masse, vers le meurtre en commun, vers le feu... Ça venait des profondeurs et c'était arrivé." (Celine : Le voyage au bout de la nuit)
Tu es seul dans le bâtiment vide en ce jour férié. Tu écoutes le silence se réverbérer dans le couloir... Parfois dans des lieux déserts on ne sent plus la solitude. Comme si la certitude de ne croiser personne pendant quelques instants donnait un sentiment illusoire de puissance. Tu as fait le tour de l'étage, passant devant les bureaux. Certains semblent avoir été abandonnés dans la catastrophe. D'autres sont parfaitement rangés. Tu remplis des tableaux de chiffres dénués de vie. Par moment, tu quittes ton bureau pour observer le monde extérieur derrière la vitre. Un couple d'amoureux, enlacés, mêmes longs manteaux noirs, mêmes coiffures corbeaux, même teint pâle, mêmes chaussures de sports noires et grises à l'arrière. Reflet de l'un dans l'autre. Tu regrettes ne pas avoir pu les prendre en photo, de dos. Il faut que tu reprennes des photos. Ton oeil s'arrête trop souvent sur des images que tu laisses disparaître. La voix de Ian Curtis brise le silence du lieu, du jour, et résonne sur les plafonds en béton du couloir en travaux. Des drapeaux tricolores flottent sur le toit des bus. Tu penses à la guerre. Quelle aurait été ton attitude, ton comportement devant tant d'horreurs? Aurais-tu trouvé le courage de fuir... tu voudrais fermer les yeux un instant et être déjà demain lorsque tu les rouvriras...
Il y a des soirs... ou des jours. Mais là il y a des soirs... où il ne vaut mieux pas... des soirs où il ne vaut mieux pas ouvrir les vannes. Sous peine d'être submergé. Tu pourrais te taire. Tu devrais te taire... Heatmiser... ça ne parle pas à grand monde... pourtant... la voix... cette douceur... cette chaleur... malgré le titre... cette mélancolie lumineuse... et pourtant les paroles... cette beauté également... le premier groupe d'Elliot Smith... les autres albums ne valent pas obligatoirement le détour... mais celui-ci, le dernier, est rempli de chansons d'Elliot... celles de son acolyte sont inégales... mais celles d'Elliot... voilà... il y a des soirs comme ça... où il vaut mieux écouter Elliot Smith... sur la pochette, un avion décolle sur fond de ciel rose... tu vas prendre le train finalement...
Au bureau, lors des réunions, tu remplis tes cahiers de gribouillis. Des figures torturées et complexes. Minuscules. Sombres. Toujours sombres. Un jeu sur les gris et les noirs. Des années que tu fais ça. De mémoire cela date de la seconde où tu as commencé à griffonner tes cahiers de la sorte, guidé par la trame des petits carreaux de la page. Des courbes et des pointes. Des enchevêtrements.
Tu ne penses pas lorsque ton crayon exécute ces formes, il n'y aucune volonté particulière de représenter quelque chose. Tu en es bien incapable d'ailleurs. Ta main semble dessiner ces formes de manière autonome. Peut être juste guidée par ton subconscient. Ces dessins ne sont-ils pas l'expression des circonvolutions complexes de ton esprit tordu et dérangé? Quels peurs, angoisses, espoirs, joies, peines, doutes se cachent derrière ces graphismes? Et des doutes il y en a...
"I'm not lost but I don't know Where I am. I got a question. All right. All right. This is what we like. Who knows, who knows, What I'm thinking"
Ca te prend parfois. Un petit revival seventies. Tu ne sais jamais comment nait cette envie, mais ça finit toujours par réveiller la nostalgie de ces années passées, de ces années encore assez insouciantes pour que la vie semble couler encore assez facilement. Ce week-end tu as réécouté les trois premiers albums de Blondie. Tu les associes à des jours gris et pluvieux parce que Parallel Lines était sorti à l'automne 78. Tu n'avais pas encore 18 ans, tu rentrais à la fac et au café du coin, sur le juke-box on trouvait encore Denis ("Oh Denis doo-be-do, I'm in love with you" et ses paroles en français "Denis Denis, je suis si folle de toi" qui faisaient craquer tous les garçons) de l'album précédent. Et puis le souvenir de la 104 d'un copain dans laquelle tournait toujours cet album. Il devait autant fantasmer que toi sur Debbie Harry. Tu avais peut être besoin de ça ce week-end. Un peu d'insouciance électrique aux refrains acidulés...
"An' if you do, will anything happen? Will it come true, will anything happen? Will I see you again?"
C'est le hasard total qui fait que la 200ème chanson tombe aujourd'hui. Pas calculé. Pas besoin. Le destin s'en charge pour toi. Il ne t'oublie pas. Il est fort pour ça. Parce que tu t'étais posé la question. Savoir si tu continuerais avec cette formule. Après la 200ème chanson. Ca ne peut pas durer indéfiniment. Il faut parfois forcer la fin pour ne pas la subir. Et puis il faudrait que tu canalises ton peu d'écriture, si l'on peut qualifier tes mots ainsi, à des fins plus constructives. Mais voilà, il y a d'autres questions qui se posent. Avec d'autres conséquences... Tu as à nouveau l'impression d'être au bord du précipice. "We are standing on the edge". Sans savoir si tu dois sauter, si l'on va te pousser ou te tirer sur la terre ferme. Du coup, elle était simple à trouver cette 200ème chanson. Comme une évidence. Il y a bien longtemps, ailleurs, tu avais écrit "pull me out of the lake". Et aujourd'hui?
Alors après 200 il y aura 201 parce que cette page va probablement encore te servir. En espérant que cela ne soit pas deux sans un...
"Kill me Sarah, kill me again, with love, it's gonna be a glorious day..."
Comment s'appelait-elle? Impossible de t'en rappeler... Ta mémoire se souvient uniquement ses tresses. Une vague silhouette également. Il faut dire que cela remonte à loin... combien d'années... 35, 36 ou 37 ans. Tu ne sais plus. Tu sais juste que tu étais à l'école primaire. Ca c'est certain. Mais le reste... Il n'empêche. C'est elle la première. La première fille dont tu sois tombé amoureux. Oui en gros tu devais avoir sept ou huit ans. Tu étais tombé amoureux d'elle parce qu'elle venait avec sa mère faire ses courses dans l'épicerie de ta grand-mère. Parce que forcément, à l'époque, l'école n'était pas mixte. Il y avait l'école des garçons, et derrière le mur, derrière le terrible mur, l'école des filles. Tu étais "amoureux" de cette fille qui pendant la récréation se trouvait de l'autre coté du mur. Tu mets des guillemets parce qu'à l'époque, tu ne savais pas trop ce qui se passait. Néanmoins tu te souviens parfaitement avoir rêvé d'épouser cette fille. Tu n'en avais parlé à personne bien entendu. Trop peur des moqueries. Tu l'épousais dans ton rêve et vous aviez une Ami 6. Comme les grands.
Elle habitait les HBM en briques rouges du bout de ta rue. Dans ton esprit elle a de longs cheveux avec deux tresses. Tu ne sais même pas si tu as échangé un mot une seule fois avec elle. Peut être avait-elle regardé avec envie tes cartons favoris, pendant que sa mère achetait sa bouteille de lait, ou remplissait ses bouteilles de vin à la tireuse. Il y a avait ça dans l'épicerie de ta grand-mère. Une grande cuve métallique pleine de vin. La tireuse. Il y avait toujours une petite flaque rouge et malodorante sous le robinet. Les clients venaient y remplir leurs bouteilles en verre. Des bouteilles consignées. Celles qui avaient des étoiles autour du goulot. Tu trouvais cela magique de voir ce liquide rouge couler dans les bouteilles. Avec le petit coup sec du poignet de ta grand-mère pour arrêter le débit au bon moment. Juste quand la mousse rosée du vin affleurait le bord du goulot. Ils rangeaient ensuite leurs bouteilles pleines dans une sorte de panier métallique pouvant en contenir six, avec une poignée de bois à la peinture écaillée, entourant l'anse en fer. Quel pouvait être la qualité de ce vin en vrac, cela restera un mystère, mais la clientèle populaire de l'épicerie s'en satisfaisait. C'était ce qu'il y avait de moins cher probablement.
Qu'est-ce qui avait bien pu te plaire chez cette fille... ta mémoire a tout effacé, ou tu ne l'as jamais vraiment su. Ce n'était pourtant pas la seule fille à graviter plus ou moins autour de toi. Il y avait la voisine de palier, Chantal, beaucoup plus présente. Mais c'est d'elle dont tu étais tombé amoureux. Peut être parce qu'elle avait un charme discret. Peut être à cause de sa timidité. Un amour innocent. Forcément tu ne lui avais rien dit à cette fille. La première d'une longue série d'amours muettes. Voilà. Ce soir tu parles de la première pour ne pas parler de la dernière. Mais celle qui te manque...
Forcément ça va être facile. De se gausser du choix électoral des Américains. Forcément. Elire un crétin, un pantin manipulé. Quelle connerie. Ca devrait nous faire réfléchir plutôt. Parce que des candidats à la soi-disante morale catho bien propre, aimant "casser" du Noir et de l'Arabe à l'occasion, réduisant les budgets de l'éducation parce qu'on ne va quand même pas instruire tous ces crétins pour qu'ils se mettent à penser, cette télé destinée à lobotomiser les masses et visant à la pensée unique, ce manichéisme de pacotille, cet extrémisme et ce racisme qui ne s'avouent pas et qui s'avèrent finalement, bien plus terrifiants que ceux de l'extrême droite, cet affairisme financier, ces liens avec les milieux financiers, cette démagogie de bas étage, cet écart qui s'accroît entre les plus riches et les plus pauvres, ce mépris de l'humain en règle général en dehors des classes supérieures, cette soif d'ordre moral et policier, ce retour aux valeurs "travail, famille, patrie" de sinistre mémoire, cette hypocrisie chronique, et il y en aurait des tonnes encore à dire, toute cette fange, chez nous, ici, en France, elle a un nom, elle s'appelle Sarkozy. Et 2007 n'est pas si loin. En 1975, dans Paris - New-York, New-York - Paris, Jacques Higelin chantait : "Dans dix ans, comme là-bas, ici.". Ca risque d'être plus rapide que ça finalement...
"La petite gauche vivotait, Frileuse comme une alouette"
Il y a des rêves qui prennent au corps. Qui marquent la chair. Du moins c'est l'impression qu'ils laissent. Comme si on les avait vécus, ressentis, dans une sorte de vie parallèle. Une expérience dans une dimension inconnue. Qui laisse des stigmates. La première fois que tu avais rêvée d'elle c'était le cas. Un rêve terriblement fort. Gravé dans ta chair. Empreint d'un désir si puissant que sa trace est comme une brûlure au fer rouge en toi. Celui d'hier soir est d'une intensité moindre. Mais tout de même. Avec des contrastes forts. Entre la joie et la peine. Au début tu irradiais de bonheur. La suite était moins drôle. Mais terriblement prenante. Tu pouvais presque sentir ses larmes contre ta joue. Durant le rêve. La joie et la peine du rêve, tu peux encore les sentir en toi. Comme des sentiments réellement vécus. Etonnant... C'est la seule. A t'avoir fait cet effet là. A rendre tes rêves si réels que tu ne peux les oublier. La première fois que tu as rêvé d'elle, il y a presque quatre ans, tu ne la connaissais même pas...
Gris. Pluie. Vide. "un fil débranché, plus d'air". Tu voudrais des mots rassurants. Pas beaucoup. Juste quelques uns. Des mots rassurants. Pour mieux dormir.
Tu restes dans le silence. Par moment, tu sens le gouffre sous tes pieds. Comme un appel d'air. Des frissons. La peur. Des jours qui ne passent pas. Plus. Trop lentement. Ce matin, dans les rues livides sous le gris des nuages, tu passes devant le cimetière, avec ces gens tristes comme les fleurs qu'ils portent à bout de bras. Une existence humide et poisseuse comme les trottoirs. Il te manque ton soleil.
"They make no sense, no sense, no sense No sense, we had no sex"
Dresden Dolls : Dresden Dolls
Andrew Bird : The Mysterious Production Of Eggs
The Arcade Fire : Funeral
Rufus Wainwright : Want two
Nirvana : When the lights out
Eels : Blinking lights and other revelations
Beck : Guero
I am Kloot : Gods and monsters
The Smiths : The world won't listen
Hood : Outside closer
V.a : Golden apples of the sun
Jude : Sarah
Antony and the Johnsons : I'm a bird now
Black heart procession : 2
Lou Reed - John Cale : Songs for Drella
Pinback : Summer in abadon
Blonde Redhead : Melody of certain damaged lemons
Joy Division : Closer
Otis Redding : The definitive Otis