Kill Me Again (Kill me Sarah, Kill me AGAIN with love...)
(Chroniques égocentriques : The Soundtrack Of Your Life)
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samedi, juillet 31, 2004

SONG 128 : Little Wings : Look at what the light did now (Album : Golden apples of the sun 2004)

Réveillé tôt par l'air frais pénétrant par la fenêtre ouverte ou par des pensées s'entrechoquant trop violemment, tu restes sous la couette flottant dans les brumes de désirs inassouvis. Comme la chair devient froide et flasque sans des mains pour la caresser, sans un corps pour la réchauffer. Dans le silence d'un samedi matin de chassé-croisé sur les routes tu te lèves mollement. Et puis, là, il y a un de ces petits moments un peu magiques, où une sorte de sérénité enveloppe l'esprit, où la matérialité s'efface. Tu mets la compilation de Devendra Banhart, Golden apples of the sun (Devendra lui-même, Vetiver, Iron & Wine, Joanna Newsom, Coco Rosie, Scout Niblett, Jack Rose, Diane Cluck entre autres...) et c'est le disque idéal en ce samedi matin plein de manques. Les fenêtres ouvertes pour sentir la douce caresse du vent frais, tu as tourné ton fauteuil pour regarder les rayons du soleil frapper les feuilles des grands peupliers du parc. Tu te laisses emmener sur un tapis volant cotonneux, bercé par les chansons pleines de vent, de nylon, de fer, de bois et de délicatesse de ce disque. Tu te dis que peut être, certains ont enregistré leurs chanson dans leur salon ou leur cuisine un samedi matin un peu vaporeux (sur la chanson de Diane Cluck on entend son portable sonner à la fin de la chanson). Tu repenses à d'autres samedi matin, sur un balcon près de la mer avec l'odeur des pins, cette odeur typique des pins surchauffés par le soleil dans le sud de la france. Tu bois ton thé à petites gorgées. Il est tôt. Les souvenirs se mêlent aux désirs. Tu remets le disque pour prolonger encore quelques instants, ce doux moment de félicité, ce petit moment idéal, avant de retrouver la morsure du quotidien.
(Tout l'album est en écoute ICI)

Kill Me Sarah | 10:20 |


vendredi, juillet 30, 2004

SONG 127 : Bob Dylan & Johnny Cash : Girl from the north country ( Album : The Dylan Cash Sessions studio outtake 1969)

Elle t'a toujours fait rêver. La fille du nord. Peut être pour sa peau claire, ses cheveux blond pâle, ses yeux bleus transparents, son sourire rose pastel. Tu ne la connais pas mais elle t'a toujours fait rêver. C'est le vent aussi qui fait rêver. Celui qui souffle sur les falaises dominant la mer sombre et glacée. Celui qui balaye les herbes sur la lande pelée. Ce sont les jours et les nuits en perpétuel conflit. C'est la froideur de l'air. C'est la morsure de l'alcool fort dans l'estomac. C'est peut être là où tu voudrais être en ce moment. Juste pour voir si les rêves existent. Ca te reprend tous les ans. L'été. C'est toujours illusoire de vouloir courir après des rêves brumeux.
Reste cette chanson magnifique. On ne sait pas réellement qui est cette fille du nord dont parle Dylan. Ecoute t'elle encore cette chanson, les soirs de solitude et de mélancolie, la fille du nord, en regardant au loin, très loin, le ciel s'enflammer sous les aurores boréales?




"Well, if you're travelin' in the north country fair,
Where the winds hit heavy on the borderline,
Remember me to one who lives there.
She once was a true love of mine."

Kill Me Sarah | 23:08 |


jeudi, juillet 29, 2004

SONG 126 : Joanna Newsom : Sprout and the bean (Album : The milk-eyed Mender 2004)

A la première écoute tu n'as pas dépassé la première chanson. A cause de sa voix. A cause de tu ne sais plus. Mais David te dit écoute c'est bien. Alors hier soir tu remets Joanna. Et là oui. La beauté de ses petites chansons fragilisées par sa voix te tombe dessus comme une évidence. Avec sa harpe jouant sur tes cordes sensibles. La fragilité ça te fait craquer. Ca doit te rassurer quelque part. Ses chansons sont des paysages de landes brumeuses. "There are some mornings/ When the sky looks like a road". Tu as de plus en plus envie de partir. Ailleurs. Vers le Nord. Vers le nord où les vents soufflent sous un soleil pâle et froid.

Kill Me Sarah | 19:11 |


mercredi, juillet 28, 2004

SONG 125 : The Cramps : Greenfuz (Album : Psychedelic jungle 1981)

Ils font des travaux au bureau. Dans les couloirs, sur les paliers devant les ascenseurs. Les faux plafonds ont été enlevés laissant apparaître des moignons atrophiés de conduits de ventilation dignes d'Alien et dévoilant un haut plafond brut de béton. Du coup, les couloirs et surtout les paliers sont riches d'une réverbération brillante et naturelle. Tu t'ennuyais ce matin. Tu as mis Psychedelic jungle sur ton PC. Pour cette voix à la limite de l'outrage et ces cordes de guitares qui claquent comme un porte-jarretelles trop tendu sur les cuisses d'Ivy. Tu as pensé un instant, bouleverser la torpeur ambiante. Installer les haut-parleurs dans le couloir. Mettre le son à fond. Pour cracher à la face de cet ennui qui te ronge. Pour piétiner ce désoeuvrement stérile d'une semelle rageuse. Peut être juste pour montrer que tu existes encore un peu. Tristement, piteusement, tu n'as rien fait.

Kill Me Sarah | 21:51 |


mardi, juillet 27, 2004

SONG 124 : The Kinks : Dead end street (Album : Single 1966)

C'était ça aujourd'hui. Ce foutu sentiment d'être dans une impasse. Non. Dans des impasses. Toutes sortes d'impasses. Tu ne sais pas où tu vas. Alors tu vas nulle part. Peut être est-ce le fait d'avoir remué de vieux souvenirs. Mais il fallait le faire. Peu importe finalement. L'important c'est cette chanson des Kinks. La classe intégrale. Tu t'en veux d'être passé à coté durant toutes ces années. A te taper la tête contre les murs.
Elle est passée au moins dix fois dans ton bureau aujourd'hui. Dans son petit débardeur noir. Pas de doute. Pour ses épaules nues, tu foncerais dans l'impasse. Droit dans le mur. Malheureusement il n'y a rien à craindre.

"On a cold and frosty morning,
Wipe my eyes and stop me yawning.
And my feet are nearly frozen,
Boil the tea and put some toast on."

Kill Me Sarah | 21:31 |


lundi, juillet 26, 2004

SONG 123 : Gene Clark : So you say you lost your baby démo acoustique(Album : Echoes réédition 2003 de G.Clark with the Gosdin brothers)

De retour au bureau. Sous un ciel gris parfaitement dans le ton. La question récurrente de la journée c'est "tu as eu beau temps?". Alors tu fais le rapport météo abrégé de ces trois semaines pour ne pas paraître asocial auprès de tes collègues. Ca a l'air de les passionner. Ils commentent. Si tu leur avais raconté que tu as croisé plein de jolies jeunes filles qui t'ont royalement ignoré durant ses vacances, auraient-ils été aussi loquaces? Ou que, prenant le relais de David, la dernière semaine, tu chantais (mal) Harvest, Pale blue eyes, Eight days a week ou Picasso's last words à  ta fille le soir, en t'accompagnant au ukulélé. Que rien que pour cela tu trouves tes vacances réussies. Est-ce que ça leur dirait quelque chose?
Heureusement, M. et S. ont chacune mis un petit débardeur aujourd'hui. Blanc cassé pour l'une, Orange pour l'autre. Tu as passé un long moment avec elles ce matin. Ca te permet de rêver en regardant leurs jolies épaules. Comme des fragrances volatiles de dilettante. Tu aurais voulu les remercier pour cet heureux choix vestimentaire. Mais tu sortirais de ton rôle, de ce déguisement étriqué de cadre qui te va de plus en plus mal et craque de toutes ses coutures. Alors tu rêves seul dans ton bureau, bercé par l'écho de l'inactivité des couloirs quasi déserts en cette période de villégiature intensive, et les guitares électriques acérées d'un pirate des Cure de 1980.

" And you say you lost your baby, Wondering if it's in your life, Well you fly your banners Mondays, That take a rise and fall in one"

Kill Me Sarah | 13:28 |


dimanche, juillet 25, 2004

SONG 122 : MC5 : Teenage Lust (Album : Back in the USA 1970)

Tu as fait la première compil pour ta fille cet après-midi. Avec ses chansons préférées de Paul McCartney et des Beatles. Elle a cinq ans et demi. C'est important le demi à cet âge là. Tu as mis le CD dans une sorte d'enveloppe cartonnée pour lui envoyer par la poste chez ses grands parents.
C'est marrant parce que quelque part, tu as du rêver de faire ça à un moment donné de ta vie. C'est certain. Même si tu ne t'en souviens pas. Ca ne t'est pas venu à l'esprit sur le coup, mais plus tard dans la soirée. Ce n'est pas important en fait. Ce n'est qu'un disque. Mais il te fait quelque chose. Quelque chose qui fait qu'une journée n'est pas si ordinaire que ça.

Kill Me Sarah | 22:53 |


samedi, juillet 24, 2004

SONG 121 : Lou Reed : Coney Island Baby (Album : Coney Island Baby 1975)

Tu as racheté Coney Island Baby ce matin. En vinyle. Avec cette fabuleuse photo de Mick Rock. Même pas crédité sur la minable réédition CD de 88. Hier soir tu lui écrivais que tu allais faire le plein de substituts affectifs. Mission accomplie. Même si le fait de les nommer ainsi leur fait perdre de leur pouvoir. Très nettement.
Les rues de Paris avaient une saveur particulière ce midi. Comme une dimension supplémentaire dans la vacuité de ce monde. Ou bien était ce le fait de traverser la seine en écoutant les Buzzcocks. Depuis que tu es rentré, tu te sens comme une clé qui ne rentre pas dans sa serrure. Etrange. L'océan te manque.
Hier soir, tu lui écrivais : "L'océan. Parfois je rêve, je me dis que je serai bien, dans une maison, sur un bout de falaise, surplombant les rochers et les vagues. La fenêtre de mon bureau, une grande fenêtre, avec la vitre légèrement voilée par l'écume, donnerait sur l'océan. Et moi, derrière mon bureau, devant cette fenêtre, j'écrirai. Mais je ne sais pas écrire."
Sur la deuxième face, la première chanson s'appelle A Gift. Le refrain dit "I'm just a gift to the women of this world". Il doit le répéter au moins cinquante fois. L'arrogance de Lou Reed te fait sourire. Et te fascine. Elle te disait vouloir coucher avec Lou Reed. Tu aurais préféré faire l'amour à Nico. A l'époque du Velvet. Tu n'aurais pas été à la hauteur. Tant pis.

"Ah, but remember that the city is a funny place
Something like a circus or a sewer
And just remember different people have peculiar tastes
and the - Glory of love, the glory of love"

Kill Me Sarah | 22:28 |


vendredi, juillet 23, 2004

Les filles vont continuer à disparaitre 17

Jeudi 22 juillet 21h56

Elle avait des yeux extraordinaires ce midi, à la crêperie. La petite serveuse. Bleus, profonds, intelligents, vifs, avec cette petite pincée d'arrogance discrète que l'on se permet encore à vingt ans. Tu as failli lui dire. Pour ses yeux. Il a juste manqué ce petit instant propice. C'est peut être mieux ainsi. Ensuite le ciel a explosé. Tu manques de dire à une inconnue qu'elle a des yeux qui te feraient traverser la terre entière et l'orage se déchaîne. Les éclairs zébrant l'horizon marin. Ca t'a fait sourire. Tu te souviens d'un orage, une fin d'après-midi d'août. Il y a quelques années. Et de l'ouragan que tu avais fait souffler sur ta vie peu de temps après. Il est temps de rentrer. Les vacances sont finies. Il y a tellement de choses qui sont finies. Tellement...

"In the bar you're getting drunk, I ain't in love, I ain't in luck.
Hide the switch and shut the light, let it all come down tonight.
Maybe your friends think I'm just a stranger,
some face you'll never see no more.

Let it all come down tonight.
Keep those tears hid out of sight, let it loose, let it all come down. "



Kill Me Sarah | 23:01 |


mercredi, juillet 21, 2004

Des filles disparaissent à nouveau 16
 
mercredi 21 juillet 16h13
 
Dans ton rêve cette nuit, le concorde s'écrasait dans un silence terrifiant à 100m de toi, sur la grande avenue qui part du pont et monte vers le haut de la ville. Juste dans le virage. Devant les fenêtres de cet endroit qui n’existe pas, juste au bord de la marne. Tu fuyais en roller par  l’arrière de l’immeuble. De l’autre coté du pont, la chaussée était couverte de confettis roses et verts, agglomérés par paquet en raison de l’humidité. Plus loin les rues étaient inondées, le ciel était d’un noir d’encre.
Ce matin, un écureuil sautait de branche en branche devant ta fenêtre dans le grand pin. L’autre soir, le ciel avait des teintes d’apocalypse. Hier, dans l’ascenseur, elle était magnifiquement belle dans son petit débardeur blanc, ses seins tendant le tissu, son jean délavé et ses cheveux blonds. Tu l’as laissée te distancer dans la rue, en regardant le balancement de ses hanches. Jeunesse assassine…
 
 



Kill Me Sarah | 16:38 |




Des filles disparaissent à nouveau 15
 
lundi 19 juillet 17h56
 
Elle est belle. Elle ressemble à Isabelle Huppert. Le même visage. Les mêmes cheveux roux. Les mêmes taches de rousseur. Il y a un film dont tu as oublié le nom où elle a les cheveux ramené en un chignon volontairement négligé, retenu par une barrette noire. Juste comme elle. Avec son polo noir échancré sur le devant, ses lunettes de soleil à grosse monture d'écaille, elle lit. Tu ne vois pas le titre de son livre. Elle a un sourire plein de douceur sur ses jolies lèvres d'un rose délicat se mariant parfaitement à son teint légèrement hâlé et ses taches de rousseur parsemant son visage fin. Sourit-elle parce qu'elle a remarqué que tu la regardes? Tu ne penses pas. Même si la discrétion dont tu penses faire preuve est probablement illusoire. Sa fille est au club des léopards. Comme la tienne. Assis à une table à droite de la sienne, sur la terrasse s'avançant légèrement sur la plage, devant les jeux des enfants. Elle a un très joli visage, elle est belle tout simplement. Elle semble le savoir. Tu adores ses lèvres, sa bouche, comme un appel à des baisers doux. Plusieurs fois tu as été tenté. D'engager la conversation. Mais tu ne sais pas faire. Au départ, tu la regardais caché derrière ton livre, Abandons, d'Hiromi Kawakami. Et puis tu as pris ton carnet pour raconter tout cela. Se demande-t-elle ce que tu écris? Se doute t'elle que tu parles d'elle? Tu aimerais la regarder plus longuement mais tu n'oses tourner la tête trop souvent dans sa direction. Tu tentes bien de donner le plus de naturel possible à tes mouvements te permettant de la regarder. Elle n'a pu que remarquer. Tant pis. Dans tes oreilles, Ryan Adams égrène les lentes mélopées  de son suicide handbook, un pirate rempli de chansons acoustiques et mélancoliques. Les paroles de Firecracker te font sourire. Tu lui chanterais bien à l'unisson avec Ryan, mais cela serait d'un tel ridicule. Et puis, elle a plutôt une tête à écouter Norah Jones ou Diana Krall. Le rocker solitaire avec sa guitare qui pleure sur ses amours défuntes ou futures ce n'est sûrement pas son style.
Elle vient d'enlever ses lunettes. Tu tentes d'apercevoir ses yeux. En vain. Elle sourit. Elle sourit toujours. Probablement parce qu'elle regarde sa fille. Elle a des yeux superbes même si tu ne saurais dire s'ils sont verts ou bleus. Mais d'un bleu foncé. Tu voudrais lui dire. De ne plus les cacher derrière ses lunettes mais c'est trop tard. Même si elles lui vont très bien. Tu sembles apercevoir un anneau d'argent à son annulaire gauche. Pas certain. Parfois, pour quelques secondes, soudainement, elle prend un air grave, le regard perdu vers l'horizon. Puis rapidement, son sourire désarmant renaît sur ses jolies lèvres. Léger. Discret. Et toi, comme un crétin, tu restes là, silencieux, à la regarder furtivement, en écrivant tes foutus mots au lieu de lui dire qu'elle est jolie, que c'est idiot, forcément idiot, mais qu'il fallait absolument que tu lui dises. Parce qu'il faut le dire aux femmes quand elles sont jolies. Mais tu restes muet et figé comme une statue de sel.
Voilà, elle enfile son jean sur petit bas de maillot noir. Elle rassemble ses affaires pour aller chercher sa fille. Tu voudrais croiser son regard pour lui sourire mais pas moyen. Alors tu la regardes s'éloigner, récupérer sa fille, lui mettre ses petites sandales rouges et monter l'escalier qui mène sur l'avenue…
 
"Well, everybody wants to go on forever, I just want to burn up hard and bright, I just wanna be your firecracker, maybe be your baby tonight, maybe be your baby tonight "

 

Kill Me Sarah | 15:38 |


lundi, juillet 19, 2004

Des filles disparaissent à nouveau 14

lundi 19 juillet 15:58

Ce matin tu as fait un drôle de rêve. Peut être à cause de Je l'aimais d'Anna Galvada. Tu rencontrais une fille totalement par hasard. Tu n'arrivais plus à la laisser partir, même pour un quart d'heure. Tu lui disais que tu l'attendais. Que tu avais peur qu'elle ne disparaisse. Tu marchais avec elle sur les quais de Seine, le long de Notre Dame. Une sorte de semi-rêve dans les limbes du matin. Très irréel et hyper réaliste à la fois. Troublant. Et tu refusais toujours de laisser partir cette fille. Qui n'en avait pas envie d'ailleurs. Dans ton rêve. D'ailleurs dans les rêves, les filles ne partent jamais. Tu voyais le soleil se coucher, sur les quais, avec les bateaux mouches remplis de touristes qui n'arrêtaient pas de passer et repasser. Certains vous faisaient des signes. Cela te faisait sourire. Tu te sentais comme sur un nuage. Tu as fini par ouvrir les yeux pour la faire disparaître…

" Last night I dreamt
that somebody loved me
no hope - no harm
just another false alarm"


Kill Me Sarah | 15:57 |




Tu disparais de plus en plus 13

dimanche 18 juillet 22h09

"Il fait laid, il fait très laid, l'eau tombe de haut, il fait gris, il fait très gris, le ciel est peu bleu". La journée commence comme une chanson de Flóp. Et puis le vent salvateur vient chasser certains nuages. Rêveur, tes pensées s'évadent sur la plage. "Tu trouves que je me prends trop la tête". Il chante ça, dans une autre chanson, Flóp. Ca te fait sourire. Il faudrait arrêter cette spirale nombriliste. Si au moins tu pouvais t'occuper d'un autre nombril que le tien, ça te distrairait un peu. Sur le balcon ce soir, un vent frais et léger fait bruisser les branches des pins. Dans le coin, le soleil disparaît à l'horizon, teintant le ciel de reflets orangés. A l'opposé, quelques nuages épars profitent des derniers instants de ciel bleu. Le phare en face dévoile à un rythme régulier sa lumière salvatrice. Par instant, le silence tombe pour quelques secondes, comme un semblant d'inexistence.

"Viens je t'emmène en vacances sur les bords d'une mer de rouille, je t'emmène en partance, c'est la partance en couille... vois cette vue imprenable sur le gâchis de nos années..."
Flóp : La partance en couille

Kill Me Sarah | 15:36 |


samedi, juillet 17, 2004

Tu disparais de plus en plus 12 
 
Samedi 17 juillet 16:35
 
"She cracked, I'm sad, but I won't
She cracked, I'm hurt, you're right"

 
Tu marches sur le trottoir le long de la plage, The Modern Lovers dans les oreilles, tu chantes à l'unisson avec Jonathan Richman. Caché derrière tes lunettes de soleil, isolé du reste du monde avec ton casque, poussé par la musique, tu marches avec un sentiment étrange de légèreté difficilement définissable. L'invisibilité probablement. Tu trouves dans les guitares la force disparue des amours passionnées.
 
"One more time, one more time
She cracked, I'm sad, but I won't
She cracked, I'm hurt, you're right"

 
 



Kill Me Sarah | 15:54 |








Des filles disparaissent Tu disparais de plus en plus 11

Vendredi 16 juillet 20h48

Un contraste saisissant. Un monde fou sur la plage hier, un peu moins cet après-midi. Mais des filles partout. Des corps plus ou moins alanguis, allongés tout autour. Tu les regardais ces corps, jeunes, plutôt jolis, ces visages souriants, te demandant depuis combien de temps tu n'avais embrassé le duvet blond d'un ventre, caressé les courbes, laissé tes doigts courir, combien de temps sans sentir un corps contre, sans te glisser entre... Tu t'es senti particulièrement inexistant sur cette plage, là, cet après-midi. Comme un grain de sable parmi tant d'autre. Tu lisais L'Idiot et tu te sentais comme lui. Par moment, tu t'imaginais t'enfonçant dans le sol comme dans des sables mouvants, disparaissant pour le reste du monde et finalement personne. Piétiné par une pesanteur impitoyable. Tu te sentais invisible, conscient de la présence des autres, tellement conscient de la présence accablante de ces corps dorés et désirables, de tous ces autres. Il y avait une solitude brûlante comme un jet d'acide cet après-midi, sur le sable chaud, attisée par le soleil et le bleu immaculé du ciel. Une solitude comme une persistance rétinienne. Combien de temps depuis un peu de reconnaissance, d'amour, de tendresse, de sexe, d'oubli. Un peu d'oubli. L'oubli. C'est peut être ça qui te manque le plus. Exister pour oublier. Elle est là, la clé.

Dans la glace ce soir tu trouves que tes cheveux sont de plus en plus blancs. Et dans le fond de ta tête, il y a Morrissey qui chante : "Tell me, tell me, that you love me". Ou bien est-ce seulement le soleil qui t'échauffe un peu trop les sangs. Ou bien, ou bien... Ouais demain, il a raison Momo, demain, on verra bien.

Kill Me Sarah | 15:28 |


jeudi, juillet 15, 2004





Des filles disparaissent 10

Jeudi 15 juillet 12h59

Les nuages dessinent un ciel extraordinaire, fait de strates cotonneuses et de tranches de bleu liquide. La mer se fond en dégradé de bleu. Il n'y a même plus de filles qui disparaissent. A Paris une pauvre fille paumée déclenche des passions exacerbées en inventant une salle histoire. Tu rêves de jolies touristes aux yeux brillants et tout à l'heure, Neil Hannon reprenait Suzanne de Léonard Cohen.

" Suzanne takes you down to her place near the river
You can hear the boats go by
You can spend the night beside her
And you know that she's half crazy
But that's why you want to be there...

And you want to travel with her
And you want to travel blind
And you know that she will trust you
For you've touched her perfect body with your mind."
.







Kill Me Sarah | 14:34 |








Des filles disparaissent 9

mercredi 14 juillet 19h15

Depuis deux jours, la plage est presque déserte. Il y a si peu de monde que tu prends le ukulélé pour t'entraîner à gratter quatre accords laborieux, assis face à la mer. Il n'y a plus qu'elle. Elle apparaît. Disparaît. Réapparaît. Dans son petit débardeur, son paréo orange couvrant ses hanches et ses petites lunettes ovales. Tu échanges quelques mots avec elle à chaque fois. Petit à petit, au gré de ses apparitions, un début de conversation se dessine. Elle est agréable, étudiante, et trimballe ses cacahuètes grillées le long de la plage, se désolant légèrement de l'influence du manque de monde sur son chiffre d'affaire sans découragement. Et puis repars pour une nouvelle longueur de plage avec un grand sourire. Et toi tu n'as décidemment plus grand chose à raconter...











Kill Me Sarah | 14:28 |


mardi, juillet 13, 2004

Des filles disparaissent 8

lundi 12 juillet 22h38

"Sable à perte de vue entre les collines et la mer – la mer – dans l'air froid d'un après-midi presque terminé, et béni par le vent qui souffle toujours du nord.
La plage. Et la mer.
Ca pourrait être la perfection – image pour un exil divin – monde qui est là et c'est tout, muette existence de terre et d'eau, œuvre exacte et achevée, vérité - vérité -, mais encore une fois c'est le salvateur petit grain de l'homme qui vient enrayer le mécanisme de ce paradis…"
Alessandro Barrico : Océan mer

Voilà. La mer, le sable, le vent. Rien d'autre. Ou si peu. Comme la très jolie brune dans sa petite robe noire de plage, courte, très courte, avec ses jolies lunettes. Les lunettes sur un joli visage, ça te fait complètement craquer. Et le sien de visage... ses jambes aussi, ses longues jambes... Mais voilà. Elle n'était pas seule. Alors tu t'es tourné face au vent, au vent fort, pour sentir par instant les coups de fouet des grains de sable sur ta peau. Et puis ensuite elle est partie. Voilà. La mer, le sable, le vent. Rien d'autre. Ou si peu.

Kill Me Sarah | 11:58 |




Des filles disparaissent 7

dimanche 11 juillet 22h03

Il pleut ce soir. Une bruine insidieuse qui gomme les contrastes. L'océan se fond avec les nuages, une sorte de voile gris opaque qui masque l'horizon. Dans la rue en bas, les phares des voitures se reflètent sur l'asphalte humide. Le vent secoue les branches des pins. Ce midi tu repensais aux mots de Tita et ses "pères de famille tentés, aux regards luisant à l’approche", en regardant la jolie jeune fille dans le coin à droite du restaurant. Longs cheveux bruns, sourire à tomber, jolie, trop jolie, jeune, trop jeune. Il faut que tu arrêtes de regarder les filles dont tu pourrais être le père. Tu deviens parodique. Pas glorieux, peu importe. Forcément, la fille s'est levée, a passé la porte et a disparu. Bien sûr. Elles disparaissent toutes. Comment pourrait-il en être autrement. L'inaccessible te fait rêver. Peut être uniquement par son coté rassurant. Inoffensif. Un romantisme de pacotille. Dehors la nuit tombe, les lumières orange des lampadaires scintillent sous la pluie. Tu mets Ron Sexsmith.

Kill Me Sarah | 11:54 |




Des filles disparaissent 6

samedi 10 juillet 22h01

David t'offre un album des Innocents ce midi. Leur dernier. Dessus, il y a une chanson que tu connais déjà, Danny Wilde. Etrange hasard. Elle était sur la même compil que Temptations des Crowded House dont tu parlais il y a quelques jours. Elle t'avait donné cette compil tout au début de votre histoire. Sur la pochette, avec chaque titre de chanson, elle avait mis des commentaires, juste quelques mots, une ou deux lignes pas plus. Pour celle-ci, elle avait écrit qu'elle savait que tu risquais de ne pas aimer, mais trouvant cette chanson touchante, elle avait voulu la partager avec toi. Forcément tu l'as aimée. La chanson comme la fille. Les souvenirs avec elle te poursuivent. Ici, à La Baule où il y en a déjà tant même si elle n'y a jamais mis les pieds avec toi. Tu n'arrives pas à être triste. Quelque part tu te sens même moins seul avec ces souvenirs, ces images, ces sensations qui flottent dans l'air comme des papillons ballottés par le vent. Apparaissant et disparaissant au gré du souffle du hasard.

"J'ai longtemps perdu ta voix, forcément j'ai tellement rêvé t'avoir, dans les moments difficiles, le temps déforme les ondes, lentement, pour ne laisser qu'un bourdon de mots inutiles… je nous revois ensemble, quand je suivais tes pas, comme ces photos qui passent, de Sinclair et Danny Wilde"

Kill Me Sarah | 11:50 |


samedi, juillet 10, 2004

Des filles disparaissent 5

Vendredi 9 juillet 16h25

Les hommes en général me plaisent beaucoup. De Véronique Ovaldé. C'est le titre de son livre. Si tu ne savais pas de quoi il parle, tu te demanderais pourquoi elle le tient de manière aussi ostentatoire, le titre en avant. Peu importe. Tu te demandes ce qu'elle en pense, la jolie dame cachée derrière la couverture. De cette histoire de domination. Cela t'a fait penser à la vie de M. Son histoire avec ce type rencontré à 17 ans. Cette histoire d'emprise psychologique et sexuelle. Cette emprise qui la faisait encore trembler bien des années plus tard si elle avait le malheur de passer sous ses fenêtres par inadvertance. Tu irais bien l'aborder la lectrice sur la plage mais tu te vois mal lui dire, alors, cette histoire de domination sexuelle quasi animale vous en pensez quoi. Ce qui serait réducteur en plus d'être provocateur. Un peu brutal. Lui parler du style qui t'a enchanté serait plus subtil. Tu pèses tes mots, tes phrases, tentes de deviner ses réponses pour ne pas être déstabilisé à la première remarque. Pendant ce temps, la fille range son livre dans son sac de plage, enfile son pull écru, replie sa serviette et quitte la plage ses chaussures à la main. Ou pas. Parce qu'elle n'existe pas en dehors de ton imagination débridée la jolie dame au livre. Dommage. Il n'y a pas grand monde sur la plage compte tenu du vent et de la température imposant le port du pull. Tu regardes l'étendue de sable presque déserte avec un vieux riff tournant machinalement dans ta tête...

"Can't explain, Think it's love, Try to say it to you, When I feel blue,
But I can't explain, Can't explain”


Kill Me Sarah | 11:51 |




Des filles disparaissent 4

Jeudi 8 juillet 22h23

Tu n'aurais pas du. Tu n'as pas réfléchi ensuite c'était trop tard. Tu n'aurais pas du mettre cette compil dans la voiture ce matin pour vous rendre au Croisic. Ce n'est pas tant le groupe, ni le disque. Mais lorsque Temptation des Crowded House a commencé à sortir des hauts parleurs tu as vraiment compris que ce n'était pas une bonne idée de mettre ce disque en étant à La Baule. Parce que forcément tu t'es mis à penser à elle, là, sans rien dire, dans la voiture, sous ce ciel gris et venteux. A cause de cette compilation où elle avait mise cette chanson que tu écoutais il y a deux ans, au même endroit, en pensant à elle, à ses appels, à ses petits mots, à ses attentions, à tout le reste, à tout ce qui ne peut pas se décrire. Avec cette histoire de train jamais pris et d'Exile on main street que vous auriez écouté sur la plage en faisant… mais voilà, le train, elle ne l'a jamais pris... et tout t'es retombé dessus comme ça, sans rien dire, insidieusement, sur la route du Croisic, sous ce foutu ciel gris et venteux, pendant que les enfants riaient à l'arrière... tu as été tenté de dire à David qu'il valait mieux que tu changes de disque et puis… et puis tu n'as rien dit. Tu dois faire face à tes fantômes. Ils ne sont pas si désagréables. Alors elle t'a accompagné toute la journée. Compagne invisible et silencieuse. Comme une douce protection.
Ce soir, en écoutant Neil Young chanter Cortez the killer seul avec sa guitare acoustique, tu la sens s'envoler légèrement au fur et à mesure que tu écris ces mots, comme si sa mission du jour était accomplie. Tu sais qu'elle ne part pas très loin. Il y a des filles qui ne disparaissent jamais vraiment...

"And I know she's living there, she loves me through these day, I still can't remember how and where I lost my way"

Kill Me Sarah | 11:44 |


mercredi, juillet 07, 2004

Des filles disparaissent 3

Mardi 6 Juillet 22h19

La lumière du soleil couchant illumine subliment la cote et les eaux calmes du golfe du Morbihan en cette belle soirée. Les bateaux semblent dormir paisiblement, doucement bercés par le doux clapotis de l'océan apaisé. La silhouette voletante de la jolie serveuse vient se superposer aux mats des bateaux et aux rires des enfants. Sourire lumineux, cheveux courts, de superbes épaules dorées mises en valeur par un débardeur beige, de trop jolies épaules... Elle part, revient, toujours cet émerveillement devant ses épaules bronzées. Enhardi par le groupe tu forces ton sourire dérisoire. La deuxième serveuse lui ressemble terriblement. Sa jeune soeur très certainement. Mais avec cette petite chose infime en moins. Dans un souffle, tu glisses à l'aînée un crétin "c'est votre sœur?". "J'en étais sûre" répond-elle immédiatement, confirmant la vacuité de ton propos. Alors tu continues à la regarder à chaque apparition. Tu cours vers elle après votre départ lorsqu'elle vous interpelle pour un oubli de lunette. Un dernier regard, un dernier sourire. Tu aurais aimé la voir disparaître dans le rétroviseur. Ca ne change rien. Elle a disparu.

Kill Me Sarah | 11:45 |




Des filles disparaissent 2

Lundi 5 Juillet

Elle court vers lui sur la plage, il entend son rire avant même de déceler l'étincelle de malice dans son regard qu'il devine pourtant. Elle court sur la plage de La Baule ses longs cheveux châtain flottant dans le vent. Elle court vers lui sur la plage en riant et lui la filme. Il a le regard fixé sur elle, plongé dans ses yeux, dans son sourire. Elle s'est mise à courir lorsqu'elle a vu qu'il la filmait. Elle n'était pas partie loin, juste au bord de l'eau pour laisser les vagues venir lui lécher les pieds. Elle court de ses pieds nus sur la plage, s'arrête juste à deux mètres de lui brusquement, souriant à l'objectif. Lui n'aperçoit que son sourire sur l'écran de contrôle. Il fait un zoom avant, cadre son visage plus serré. Il se dit que jamais, jamais, jamais il n'a vu un sourire aussi beau. Peut être est-ce parce qu'il sait que le sourire lui est destiné qu'il est si beau. Puis, en une fraction de seconde son visage devient grave. Elle fixe l'objectif du bleu profond de ses yeux. L'étincelle de son regard le foudroie sur place mais il continue de filmer. Alors, sur l'écran de contrôle, il voit ses lèvres articuler ces mots qu'il aime tant entendre. Il voit ses lèvres articuler ces mots sans s'arrêter, recommençant indéfiniment. Elle court les pieds nus sur la plage, elle court vers lui une fois, deux fois, dix fois, vingt fois, toujours les mêmes gestes, toujours la même crispation au creux de l'estomac devant ces images, devant son sourire jusqu'à ce que l'écran devienne noir avec l'icône rouge clignotante indiquant la fin de la batterie. Il lève la tête, voit qu'il est seul sur cette plage, sous le crachin se mêlant aux larmes sur son visage. Il range alors son caméscope plein de pluie, se dirige vers l'arrière de la plage d'un pas lourd et lent, chargé du souvenir des bonheurs disparus.

Kill Me Sarah | 11:44 |




Des filles disparaissent 1

Dimanche 4 juillet 16h27

Il tombe une pluie comme un voile de mariée depuis deux heures. Par instants, la mer disparaît sous la brume. Petit à petit, le vent donne aux nuages la forme d'un boomerang dévoilant le bleu du ciel. Fela continue sa transe rythmique. Pourquoi cette musique te fait invariablement penser à une fête dans un immense jardin. L'été. Un été chaud. Une soirée chaude, un ciel lourd mais sans pluie. Une soirée où tu ne te mélanges pas aux autres, solitaire, regardant le ballet des invités autour du buffet. Et cette fille qui danse dans son coin, à l'écart, son verre à la main. Elle bouge plus qu'elle ne danse dans sa petite robe verte. Elle ondule lentement au rythme de la musique de Fela. L'esprit ailleurs. Par instant, elle porte son verre à ses lèvres, avale lentement une fine gorgée et continue de se mouvoir sensuellement. Tu es peut être le seul à la regarder. Elle est belle. Ses longs cheveux bruns bougent au rythme de la musique. Tu n'es pas assez près, mais tu jurerais que quelques mèches sont collées à ses tempes par la sueur. Tu n'es pas assez près mais tu vois quand même son regard brillant. Tu aimerais penser qu'elle danse pour toi mais elle ignore tout de ta présence. Comme celle des autres. Combien de temps. Combien de temps à la regarder danser. Les morceaux s'enchaînent. La soul d'Al Green a remplacé les cuivres guerriers de Fela. Tu t'es approché mais elle ne te voir toujours pas, perdue dans son monde solitaire et musical. Sa poitrine semble vouloir percer le tissu de sa robe. L'alcool te monte à la tête. Tu attends le moment propice, pour la rejoindre, pour tournoyer autour d'elle, en espérant… Puis, presque au moment où tu allais te lever, il y a ce type dans un costume sombre qui arrive, lui dit quelques mots à l'oreille. La fille jette son verre de dépit dans un buisson et suit le type au costume. Tu la regardes partir. Les autres invités restent insensibles à ta détresse subite. Lentement tu te lèves et te diriges vers le ruisseau aperçu tout à l'heure tout au fond du grand jardin, pour t'asseoir sur la rive, regardant au loin les silhouettes fantomatiques des invités sans intérêt.

Kill Me Sarah | 11:39 |


vendredi, juillet 02, 2004

Intermède à caractère estival

Pas de chanson pendant trois semaines pour causes de vacances, histoire d'aller vérifier si La Baule a retrouvé ses couleurs.
Pour patienter, tu mets un concert d'Elliot Smith sur la radio, enregistré en 1999, parce qu'il ne peut y avoir d'été sans Elliot. Même si vous n'êtes que 10% à aller sur la radio...
Les sacs sont bourrés de CD, de livres, tu as mis 10 giga de musique sur deux DVD pour ne pas être trop perdu, la guitare est dans sa housse (si elle rentre dans le coffre...). L'essentiel est prêt. Si le cyber-café est toujours là, tu viendras raconter tes petites histoires de temps en temps. Et puis, il y aura peut être de jolies filles dans les rues, sur la plage... il ne te reste qu'à être un peu moins invisible...

Kill Me Sarah | 21:06 |




SONG 120 : hederos & hellberg : Bless Me (Album : Together in the darkness 2002)

"O God I'm lonely, but I'm not sad at all
Living is easy, I'm not afraid to fall
I guess it's a sin, to feel this way
and some day I have to pay. but now it's for free
and I'm so happy, Lord won't you bless me
and let this feeling stay "

Kill Me Sarah | 17:36 |




SONG 119 : Wilco : Jesus, etc. (Album : Yankee Hotel Foxtrot 2002)

       
Wilco ce soir. Superbe. Difficile de trouver des mots, à chaud, là, tout de suite. Difficile de sortir de leur musique. Alors tu mets cet album. Tu l'écoutais pendant tes vacances il y a deux ans. Tu repenses à ces instants. Il y a des disques qui restent gravés dans une vie tellement ils peuvent être associés à des évènements, heureux ou malheureux. La musique de Wilco restera liée à ces jours heureux, insouciants. Presque comme ce soir. Presque comme ce soir...

"I'll be around
You were right about the stars
Each one is a setting sun"

Kill Me Sarah | 01:40 |


Ego
Sexe : M / Age : 44
Profession : Aucun interet
Situation : Helplessly Hoping

14 jours à La Baule (Pdf)

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Dresden Dolls : Dresden Dolls
Andrew Bird : The Mysterious Production Of Eggs
The Arcade Fire : Funeral
Rufus Wainwright : Want two
Nirvana : When the lights out
Eels : Blinking lights and other revelations
Beck : Guero
I am Kloot : Gods and monsters
The Smiths : The world won't listen
Hood : Outside closer
V.a : Golden apples of the sun
Jude : Sarah
Antony and the Johnsons : I'm a bird now
Black heart procession : 2
Lou Reed - John Cale : Songs for Drella
Pinback : Summer in abadon
Blonde Redhead : Melody of certain damaged lemons
Joy Division : Closer
Otis Redding : The definitive Otis
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