Kill Me Again (Kill me Sarah, Kill me AGAIN with love...)
(Chroniques égocentriques : The Soundtrack Of Your Life)
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lundi, février 16, 2004

Les falaises d'Etretat (part 3)

Il a pris le sentier au pied de la falaise d'aval et grimpe d'un pas décidé. Le vent s'engouffre par les interstices de son blouson mais il n'en a cure. Il atteint cette sorte de plateau d'où l'on domine la mer et le village en contrebas. Il suit un peu le chemin de terre creusé par tant de passages et le quitte rapidement pour s'approcher du bord des falaises. Il s'arrête alors et regarde l'horizon. Il n'arrive pas à trouver la sérénité imposée pourtant par cette vue gigantesque sur la mer qui s'agite plus bas et les falaises d'amont plus loin sur sa droite. Comme si le vent ne cessait d'agiter ses pensées.

Cette fois ci, il était totalement seul. Il apercevait bien une silhouette immobile, mais elle était loin, sur cette avancée d'où l'on voit l'aiguille chère à Maurice Leblanc.
Il s'assoit au bord de la falaise, à un endroit qui lui semblait sûr, le ventre un peu noué par le vide qui s'étend devant lui et sous ses jambes. Il reste un moment comme cela, presque figé, maîtrisant sa respiration pour laisser les battements de son cœur se calmer. Il regarde au loin mais souvent laisse son regard plonger vers le bas de la falaise. Le vide le fascine, et la sensation de maîtriser sa peur naturelle le rassure.

Les goélands décrivent de larges cercles devant lui. Il aimerait être comme eux, pouvoir s'élancer dans le vide pour planer de la sorte. L'idée le fait sourire. Un sourire triste. Il se dit que s'il se lançait là, tout de suite, son vol ressemblerait à ses histoires d'amour. Un bel envol, un moment de panique, un moment d'extase de liberté extrême, le désir que ces sensations durent toujours et puis la chute, brutale et l'écrasement lamentable.
Il reste là, prenant garde de ne pas trop se pencher. Il aurait aimé entendre une voix inquiète derrière lui, demandant qu'il arrête ses âneries, que ça fait peur, que ça n'amuse personne ses gamineries. Mais derrière lui, il n'y a que le vent qui souffle.

Une chanson qu'il croyait oubliée lui revient à l'esprit. " Ne venez pas traîner sur mes falaises, Où mon amour se promène à son aise, Même si ce n'est que pour nous regarder, Un accident est si vite arrivé". Il se remet à penser à elle, qui n'a pas voulu venir. Il hésite à prendre son téléphone et l'appeler. Il se dit que ce n'est pas la peine, se trouve cent raisons pour ne pas le faire. Si elle était venue, il aurait eu terriblement envie de lui prendre la main pour marcher dans le vent, terriblement envie de la prendre dans ses bras et... mais il n'aurait pu le faire. Son esprit se brouille.
Pendant une fraction de seconde, l'idée de se laisser glisser, d'aller s'écraser au pied de la falaise sur les galets lui traverse l'esprit. Le problème du suicide, c'est qu'une fois que l'on se sera écrasé comme une fiente de goéland sur les rochers, on n'est pas certain de pouvoir assister à la douleur, la culpabilité des autres. Bien souvent, c'est uniquement pour ces raisons que l'idée du suicide traverse notre esprit. Pas réellement pour mettre fin à notre douleur, mais pour en infliger une aux autres. Mais voilà, on n'est pas sûr de pouvoir assister au spectacle, alors l'idée ne fait que traverser les esprits. Le sien comme beaucoup d'autres. L'homme est bien souvent pathétique, lâche et cruel. Il n'est pas certain de valoir beaucoup mieux...

Alors il se relève et avance d'un pas nonchalant le long de la falaise. Il aperçoit toujours la silhouette de tout à l'heure, au même endroit, comme une vigie guettant inlassablement l'arrivée d'envahisseurs hypothétiques, Il se dit que c'est peut être un peintre, peut être une fille. Enfin il s'en fiche, même s'il se dirige vers elle car c'est un bel endroit pour regarder l'aiguille et la fuite des falaises de l'autre coté. Une avancée majestueuse, comme un grand promontoire qui pointe vers la mer et l'horizon. Peut être le bon endroit pour jeter à la mer les sentiments qui lui tournent dans la tête et dont elle ne veut pas… (à suivre)

Kill Me Sarah | 21:45 |


Ego
Sexe : M / Age : 44
Profession : Aucun interet
Situation : Helplessly Hoping

14 jours à La Baule (Pdf)

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