Kill Me Again (Kill me Sarah, Kill me AGAIN with love...)
(Chroniques égocentriques : The Soundtrack Of Your Life)
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mardi, juillet 22, 2003

Le jour tombe. Tu aimes écrire à ces moments là. Peut être parce que la nuit vient toujours réveiller quelques démons endormis. Tu t'installes devant l'écran. Pas d'idées précises. Juste laisser sortir les mots comme ça. Papillons noirs qui s'envolent dans le crépuscule. Morceau d'éphémère. Main tendue vers le vide.
Bande son. Dylan. Le Royal Albert Hall Concert. En fait enregistré à Manchester. Pas à Londres. Concert qui a fait le bonheur des pirates pendant des années avant que Dylan ne le sorte officiellement en 1998. Bouleversement de sa musique. L'année précédente il s'était fait conspuer à Newport pour avoir jouer de la guitare électrique au lieu de ses sempiternels harmonica et guitare folk. 17 Mai 1966. Manchester. Tournée européenne. Dans Don't look back de D.A Pennebaker, on voit Dylan sombre, le visage creusé. Tant par les pilules qu'il s'enfile que par le rejet du public. Ce public de folko-pseudo-intellos, réactionnaire en diable, qui n'accepte pas que Dylan insuffle de l'électricité dans sa musique. Du rock? Pouah! Mais Dylan a le regard fixé sur la Highway 61 qu'il vient de revisiter en fumant Blonde sur Blonde. Première partie du concert, Dylan seul avec son acoustique et son harmonica. Traditions respectées. Ca passe. Deuxième partie, son groupe, The Hawks, monte sur scène (ils deviendront bientôt The Band. Drôle de nom pour un groupe, The Band. What's the name of your band? The Band. Uh?). Dylan agrippe sa Fender Stratocaster. Ca casse.
Au bout de deux chansons, une partie du public manifeste son mécontentement. Slow clapping. En Angleterre on ne siffle pas. Pas en 1966. On applaudit très lentement, en rythme, pour montrer son mécontentement. Après Leopard-Skin Pill-Box Hat, Dylan en a plein le dos de ces crétins qu'il supporte depuis le début de sa tournée. Et leur dit. A sa façon. Indirectement, mais avec son ton arrogant rempli d'ironie, marmonnant des mots sans suite, attendant que s'arrête le slow clapping. Ca s'amplifie avant qu'il n'attaque Ballad of a thin man. Version terrifiante. Frissons glacés parcourant l'échine. Dylan crache ses paroles à la face de ce public. Elles n'ont jamais résonné avec autant de force.
."Because something is happening here
But you don't know what it is
Do you, Mister Jones?"

Le groupe pilonne. Orgue fantomatique. Instruments qui s'entrechoquent comme les os d'un squelette. Le squelette de l'ancien Dylan. Et dans la foule, un "Mister Jones" se croyant malin hurle "Judas" comme un crachat en pleine face. Une partie du public applaudit. De son ton le plus méprisant, laminant le public de son arrogance, le "Zim" lui répond "I don't believe you... You're a liar". Il se tourne vers son groupe et gueule, "PLAY FUCKING LOUD" (même si on l'entend mal, il tourne le dos au micro) et attaque Like a rolling stone. Et là on entend le rouleau compresseur du changement en marche. Implaccable. Ironiquement Dylan insistera sur le refrain avec ses "How does it feel?". Ca fait quoi de te prendre ça dans les oreilles? Hein? Marche ou crève. Derrière, le band (The Band donc...) joue fucking loud comme a demandé le patron. Un grand moment de rock'n roll. La dernière note résonne encore quand Dylan leur balance un "Thank you" aussi lent que les applaudissements de tout à l'heure. Slow thanks. Il quitte la scène dans un silence glacial. Rupture. Le God save the queen s'élève. En ces temps reculés, on passait l'hymne national à la fin des concerts. On imagine les tentures de velours rouge se refermant sur la scène.

Silence dans la pièce.
Question.
Pourquoi écris-tu tout cela?
Les mots quels qu'ils soient remplissent le vide. Trop de vide. Pas assez de mots.

Kill Me Sarah | 22:24 |


Ego
Sexe : M / Age : 44
Profession : Aucun interet
Situation : Helplessly Hoping

14 jours à La Baule (Pdf)

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