Kill Me Again (Kill me Sarah, Kill me AGAIN with love...)
(Chroniques égocentriques : The Soundtrack Of Your Life)
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mardi, mars 16, 2004

SONG 26 : Slowdive : When the sun hits (Album : Souvlaki 1993)

"Sweet thing, I watch you"
Le soleil de ce matin donne un air moins sinistre au RER qui arrive sur le quai en même temps que toi. Tu grimpes dans le premier wagon. Il y a peu de monde. Slowdive dans les oreilles, tu te prends à examiner les personnes dans le compartiment. Il y en a trois qui lisent le journal, tous Le Parisien. A la une s'étale l'affaire Cantat/Trintignant. S'ils n'étaient pas connus en parlerait-on? Une femme en face de toi manipule son palm dernier modèle. Tu aimes bien les taches de rousseur sur le haut de son nez débordant sur ses pommettes. Elle est brune, pas particulièrement jolie mais un petit charme. Ses sourcils sont rectilignes, sans courbure, soulignant ses arcades marquées. Elle doit avoir un joli sourire. Enfin tu le devines car là, pour le moment elle ne sourit pas, le regard plongé dans le livre qui a remplacé le palm. Tu la regardes quelques instants. Tu arrives à St Maur/ Créteil. Le ciel bleu, le soleil, le paysage qui défile devant tes yeux et tu repenses à certains trajets un certain mois de mars. Tu souris. Elle a des yeux bleu foncé. Tu viens de les croiser furtivement. Elle replonge la tête dans son livre.
"It matters where you are"
Tu fixes d'autres visages un par un. Ce type avec une pierre à l'oreille, plongé dans le Parisien. La femme avec le Libé (enfin) et son air de prof de philo du siècle dernier. La grande brune aux cheveux longs qui ne sait pas quoi faire de ses jambes. Fontenay Sous Bois approche. Tu regardes le soleil qui frappe les vitres. Peu de temps encore avant que la mégalopole ne t'avale dans son ventre de béton. L'inévitable SDF passe dans le wagon. Sa jeunesse t'effraie, comme la détresse sur son visage qu'il essaie de masquer. Il semble vouloir rester digne malgré tout, malgré les regards, malgré le wagon suivant dans lequel il va répéter encore et encore son texte habituel.
"As the sun hits, she'll be waiting"
Entre le dossier et la barre de maintien, deux sièges devant, une jolie bouche et un nez encadrés de cheveux blonds mi-long croisent ton regard. Elle a l'air jolie. Son regard est perdu dans le vide, elle fixe le sol. Le soleil étend ses derniers rayons sur ses cheveux avant que le RER ne plonge dans les entrailles de Paris. Tunnel, noir, bruit, lumière. Tu lui trouves un air slave. Tu ne sais pas trop ce que cela signifie. Elle regarde les deux personnes en face d'elle. Tu te souviens d'un livre de science-fiction lu dans ton adolescence, contant l'histoire d'un homme contraint de s'isoler dans une grotte parce qu'il entendait les pensées des personnes autour de lui et ne pouvait faire cesser ce bruit permanent qui le rendait fou. Tu te dis que si l'on entendait les pensées de toutes les personnes dans ce wagon cela ferait un vacarme assourdissant. Nation, la fille descend. Mentalement tu lui dis au revoir.
"Hey hey lover, you're still burning, You're his song yeah, Sweet thing I watch you"
Tu descends à la prochaine. Tu ranges le cahier sur lequel tu notais toutes ces pensées depuis tout à l'heure. Toutes ces pensées vides, inutiles, sans intérêt. Cette ode à la vacuité. Tu te rends compte que la fille assise à coté de toi est mignonne. Pas jolie, mignonne. Charmante en fait. Non, charmante et mignonne. Tu ne l'avais pas remarquée. Brune, cheveux courts, des petites lunettes à monture noire. Tu aurais aimé qu'elle soit assise en face de toi. Dommage. Tu te demandes si elle a lu ce que tu écrivais. Ca te fait sourire. Gare de Lyon. Tu te lèves, prononce un mot d'excuse à son attention en passant devant elle. La fille te sourit. Elle a un sourire lumineux. Une fraction de seconde, tu voudrais rester là, comme ça, devant cette fille qui te sourit, pour prendre le temps de savourer cet instant, pour te repaître de son sourire, pour plonger ton regard dans le sien. Forcément tu te diriges vers la porte. Une fois sur le quai tu la regardes dans le wagon, de dos. Assez crétin pour espérer qu'elle se retourne. Tu n'as gravi l'escalier qu'une fois le RER disparu.

Et puis tout à l'heure, tu rentres en écoutant Donovan, le regard perdu par la fenêtre du même RER jouant à cache-cache avec le soleil déclinant. Tu lui écris que c'est idiot, mais que ce soir le soleil te fait peur. Il est maintenant couché et tu as encore peur...

Kill Me Sarah | 21:07 |


Ego
Sexe : M / Age : 44
Profession : Aucun interet
Situation : Helplessly Hoping

14 jours à La Baule (Pdf)

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