Kill Me Again (Kill me Sarah, Kill me AGAIN with love...)
(Chroniques égocentriques : The Soundtrack Of Your Life)
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mardi, juillet 08, 2003

La Baule : 1er jour

"You left me standing in the doorway crying
Blues wrapped around my head"

Bob Dylan : Standing in the doorway


Les derniers rayons du soleil couchant font scintiller sur la crête des vagues, quelques reflets dorés aux éclats envoûtants. Dernières illusions d'existence avant la plongée dans les ténèbres.

Sur le balcon, bercé par les 69 love songs de The Magnetic fields, tu regardes ces flammèches de lumière danser maladroitement sur l'océan. Il y a un an, tu étais sur ce même balcon, étreignant l'horizon de ton regard mélancolique. Les évènements de l'année écoulée défilent devant tes yeux. Les évènements, puis plus d'évènement du tout.
Comme quand l'insomnie gagne et que toutes les images du passé viennent frapper à la porte de la conscience, tambourinant de leurs poings sauvages. Tous ces visages qui défilent, souvenirs de moments heureux disparus, venant nous rappeler que ces instants là sont révolus, qu'il ne reste plus que des ruines de ce passé fastueux. Et toutes ses erreurs, ses hésitations, tout ce que l'on n'a pas dit, pas fait qui remontent à la surface comme des témoins à charge. Combien de fois as-tu assisté à ton propre procès ces derniers mois, tenant tous les rôles, de l'accusé, en passant par le juge et le procureur, tout cela pour te déclarer coupable invariablement.

Il faudrait que tu ranges ces souvenirs dans une boite métallique, comme celles de nos grand-mères, où elles mettaient ces gâteaux secs qu'elles nous offraient au goûter. Bien souvent les gâteaux n'avaient de sec que le nom, après un hiver passé dans cette fameuse boite aux vertus hermétiques immuables si l'on s'en tenait aux dires de tes grands-mères. Tu mettrais tout ça dedans, tu fermerais la boite avec un gros élastique large, ceux qui faisaient mal et laissaient des traces rouges lorsqu'ils claquaient sur nos cuisses. Tu irais enterrer ce coffre-fort de fortune au pied du grand pin en face de ton balcon, dont la cime est à ta hauteur, toi qui domine toute la baie de La Baule depuis ton sixième étage de cet immeuble construit sur une butte.

L'année dernière, tu contemplais l'océan avec des espoirs impossibles qui grouillaient en toi. Les espoirs se sont envolés avec le reste. Tu aimerais en retrouver des espoirs, pour combler tout ce vide mais ton horizon s'étend à l'infini sans que rien ne vienne en rompre sa monotonie.

Au loin, la silhouette d'un cargo se dessine sur l'horizon. Le vent frais te fait frissonner, la chair de poule apparaît sur tes bras. Il est temps de rentrer.

"J'étais plus heureux dans ce temps là. Mais était-ce moi? Ou bien, est-ce maintenant que c'est moi? […] On ne peut rien ravoir du passé. Comme de tenir de l'eau dans sa main. Voudriez-vous? Revenir en arrière? Recommencer tout. Voudriez-vous?"
James Joyce : Ulysse

Kill Me Sarah | 15:09 |


Ego
Sexe : M / Age : 44
Profession : Aucun interet
Situation : Helplessly Hoping

14 jours à La Baule (Pdf)

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