Kill Me Again (Kill me Sarah, Kill me AGAIN with love...)
(Chroniques égocentriques : The Soundtrack Of Your Life)
Radio-Blog   Caroline dit...    PUR VINYLE BABY !!!    Photoblog   KMS del.icio.us

samedi, juillet 19, 2003

La Baule : 14ème jour

"I would have left the world all bleeding
Could I only help you love
The fleeting shapes
So many years ago
So young and beautiful and brave

Everything was true
It couldn't be a story
The words all left me
Lifeless
Hoping
Breathing like the drowning man

Oh fushia
You leave me
Breathing like the drowning man
Breathing like the drowning man"

Cure : The drowning man


La lune était toujours dans le ciel immaculé ce matin comme si elle avait décidé de retarder son coucher. L'océan luisait de son plus beau bleu dans la lumière matinale.
Le téléphone sonnait de nouveau dans le vide tout à l'heure. Le monde avait définitivement cessé d'exister, le silence était dorénavant ton seul compagnon d'infortune.

Tu sais maintenant que si ce monde s'est évaporé, c'est pour que tu ne voies plus que LUI. Cet océan majestueux. C'est pour que tu ne puisses échapper à son appel silencieux, à cette force implacable qui t'a fait rester ici. Il est là, plus bleu que jamais, pour un peu on distinguerait presque à sa surface un sourire dessiné par le mouvement des vagues. Tu es resté un long moment sur le remblai, accoudé au parapet à le regarder. Tu attendras la marée haute pour aller le rejoindre, comme si tu souhaitais qu'il déroule son tapis pour t'accueillir.

Depuis hier soir, tu repenses à une phrase terminant un livre de Victor Hugo. Tu ne sais plus si c'est Les travailleurs de la mer ou L'homme qui rit. Alors tu es allé en ville pour voir si la librairie que tu avais vu ouverte hier avait ces ouvrages. Tu es resté longtemps assis par terre, seul au milieu de tous ces livres. Tu as trouvé ce que tu cherchais et a noté consciencieusement ces mots dont ton esprit n'avait conservé que des bribes. Puis tu en as feuilleté d'autres, comme on vient dire au revoir à des amis avant un long voyage.

Tu iras tout à l'heure sur la plage. Le soleil sera en train de se coucher comme tout s'est éteint sur ce monde, comme ta raison a fini par décliner et sombrer dans les abysses de la démence. Une froide détermination t'a envahit depuis la nuit dernière, les arcanes de ton cerveau ont fait naître des certitudes maintenant inébranlables. Tu sais que ton pas ne faiblira pas, qu'il sera ferme, et que tu ne trembleras pas, pour masquer tes ultimes faiblesses.
Tu resteras un peu sur la plage à le contempler, tu lèveras la tête vers le ciel et après un dernier regard en arrière vers ce monde sans vie, tu marcheras vers lui, t'enfonçant doucement dans les flots, et tu nageras vers le large, inlassablement, jusqu'à ce qu'il t'engloutisse ou te rejète comme une vulgaire branche de bois mort.

"Peu à peu, cette tache qui n'était plus une forme, pâlit.
Puis elle s'amoindrit.
Puis elle disparut.
[...] la tête disparut sous l'eau. Il n'y eut plus rien que la mer."

Victor Hugo : Les travailleurs de la mer

Kill Me Sarah | 01:13 |


Ego
Sexe : M / Age : 44
Profession : Aucun interet
Situation : Helplessly Hoping

14 jours à La Baule (Pdf)

This page in bad english
Mail me?
Playlist
Dresden Dolls : Dresden Dolls
Andrew Bird : The Mysterious Production Of Eggs
The Arcade Fire : Funeral
Rufus Wainwright : Want two
Nirvana : When the lights out
Eels : Blinking lights and other revelations
Beck : Guero
I am Kloot : Gods and monsters
The Smiths : The world won't listen
Hood : Outside closer
V.a : Golden apples of the sun
Jude : Sarah
Antony and the Johnsons : I'm a bird now
Black heart procession : 2
Lou Reed - John Cale : Songs for Drella
Pinback : Summer in abadon
Blonde Redhead : Melody of certain damaged lemons
Joy Division : Closer
Otis Redding : The definitive Otis
Links in new window ?
Blogs
Links
Blogonautes
Weblogues
Pitchfork
Popnews
Uncut
Mojo
Au fil de mes lectures
Liberation
Brave Patrie

archives